Une autrice érudite Alithea Binnie (Tilda Swinton) qui rencontre un génie (génial conteur Idris Alba) dans une chambre d’hôtel lors d’un colloque.
Le génie prisonnier dans la lampe lui propose d’exaucer trois vœux en échange de sa liberté. Alithea qui aime les contes qu’elle connait profondément et dont elle n’ignore pas l’issue se laisse néanmoins porter et séduire par la narration et les récits de ce génie qui ne sont pas aussi merveilleux qu’ils ont été (infidèlement) écrits.
Le Génie (Idris Alba) et Alithea Binnie (Tilda Swinton)
Telle est l’idée saugrenue de départ que Georges Miller réalisateur australien (de génie !) met en scène.
Si on réduit souvent Georges Miller a des couleurs flamboyantes et chatoyantes des plans incroyablement élaborés et une mise en scène qui fait part belle à la narration nerveuse pleine de rebondissements et d’action (Mad Max Fury Road), on oublie le propos qui n’est jamais aussi simpliste qu’il n’y parait.
Babe n’est pas qu’une histoire de petit cochon pour enfants, ni Happy Feet celle d’un pingouin qui veut danser ni Mad Max celle d’un solitaire dans un monde violent. Le génie qui n’a habituellement pas d’autre fonction que celle d’exercer des vœux est ici consistant et complexe. Impossible de deviner vers quoi on est entrainé, tant le réalisateur et l’histoire sont virtuoses, ni la dose d’émotion qui va nous submerger.
Un film qui fait voyager et réfléchir sans effet spéciaux inutiles
Une film qui fait tourner la tête et voyager dans le temps l’espace et les souvenirs
To be or not to be (1941) 5/5 Tourné en pleine guerre, Lubitsch comme Chaplin avec “le dictateur”, dénonce les nazis et Hitler à travers une comédie bourrée de double sens (1/ la troupe joue une pièce parodiant Hitler, la pièce est retirée par les nazis et la troupe se retrouve à jouer des nazis pour sauver sa vie tout en rêvant de jouer Hamlet 2/ le titre original to be or not to be, à l’image de Joseph et Maria Tura qui passent leur temps à jouer un personnage et son contraire ) .
Maria (Carole Lombard) et Joseph (Jack Benny) Tura étincellent et multiplient les scènes de comédie dans un contexte dramatique. La photographie de Rudolf Maté est splendide.
Un film (drôle et dramatique – le titre français est “Jeux dangereux”) qui ne deviendra culte que bien plus tard (après la fin de la guerre). Carole Lombard ne verra pas le succès de film. Le film qui comme “le dictateur” (1939) est incompris à sa sortie retrouvera son statut de chef d’œuvre et son titre original – “to be or not to be”.
C’est avec une poignée de films (moins de 6) que le réalisateur italien Sergio Leone est entré dans la légende en réinventant un genre (le western) et un mode de narration à la fois épique et violent. Par son style il va engendrer des centaines de films qui reprennent son esthétique et ses “tics” de mise en scène.
Clint Eastwood dans Pour une poignée de dollars (1964)
Sergio Leone qui a d’abord fait des films de commandes (des péplums) va connaitre un succès quasi immédiat et fulgurant avec son premier western “Pour une poignée de dollars” (1964).
Et pour quelques dollars de plus e (1965) et son duel entre deux chasseurs de prime
La renommée du film (et du suivant Et pour quelques dollars de plus), son style narratif et visuel, des acteurs qui vont devenir iconiques (Clint Eastwood) et une musique mythique (Ennio Morricone) vont forger une renommée qui peu à peu va dépasser l’Italie et atteindre même les états unis qui a pourtant inventé le genre.
Le bon la brute et le truand (1966) : du solo au trio
La trilogie des dollars (“Pour une poignée de dollars” (1964), “Et pour quelques dollars de plus” (1965), “le bon la brute et le truand” (1966)), 3 films qui vont marquer l’histoire du cinéma mondial (américain/européen). Pas les premiers westerns (italiens) mais ceux qui vont engendrer des centaines de westerns (européens) dits “spaghetti” (terme péjoratif) de piètre qualité.
Il était une fois dans l’ouest (1968) et un des nombreux westerns (américains) -les voleurs de trains (1973)- qui s’en inspire
A contrario des films de Leone qui vont (re)donner des lettres de “noblesse” au western (si tant est qu’un western soit “noble”) au point que le western américain va aussi s’inspirer du style Leone.
D’abord des histoires de vengeance et de dollars
Avec “et pour quelques dollars de plus” puis plus tard “il était une fois dans l’ouest”, on trouve un des thèmes de Leone: celui de la vengeance (thème récurrent dans le genre western) mais plus marquée par la violence et les duels. Contrairement au modèle américain, cette violence est quand même plus explicite (le sang) mais stylisée.
La vengeance est par exemple le moteur des duels entre les Rodos et les Baxter dans “Pour une poignée de dollars” ou ceux de Blondin, Tuco et le général Mortimer dans “le bon la brute et le truand”. Sergio Leone franchit le pas avec parfois des scènes de torture. En ce sens on peut parler de films pour adultes.
la scène archi célèbre et culte de “Il était une fois dans l’ouest”: Franck et les cache poussières
La violence stylisée est particulièrement évidente dans l’assassinat de la famille par Franck et des cache poussières (“Il était une fois dans l’ouest”), du duel final du “bon la brute et le truand” ou des nombreux duel” de “pour une poignée de dollars”.
On ne peut pas qualifier ou trouver à proprement parler des “héros” parmi les personnages principaux des films de Leone. C’est même presque le contraire : il n’y a que des anti héros (y compris le révolutionnaire irlandais de “Il était une fois la révolution”). Même sous les traits séduisants de Clint Eastwood, “l’homme sans nom” personnage qu on retrouve dans 3 films (la trilogie des dollars) est un personnage égoïste motivé par l’argent. En ce sens le western de Leone se démarque aussi du western “classique” américain qui montre des “héros” sans ambiguïtés. Si le viol était déjà une violence présente dans les westerns hollywoodien, les films de Leone vont parfois loin (nottament dans sa trilogie la plus violente “Il était une fois dans l’ouest”, “Il était une fois la révolution” puis “Il était une fois en Amérique”). Justifiée ou non par une époque violente, elle n’en est pas moins dérangeante.
Le mystère (des ombres du passé), les contradictions (motivées par la motivation du gain) qui entourent ces anti-héros renforcent encore leur coté ambigu (un exemple avec l’homme à l’harmonica – Charles Bronson – dans “Il était une fois dans l’ouest” personnage quasi muet).
L’ambiguïté et le mystère se retrouve également chez les “méchants” (Gian Maria Volonté dans un rôle halluciné ou Lee Van Cliff – colonel Mortimer ou Franck). Une illustration dans le bon la brute et le truand où tour à tour au cour du film les personnages (Clint Eastwood, Elli Wallach et Lee Van Cliff) endossent ces qualificatifs.
Les femmes monnaie d’échange ou source de plaisir (Pour une poignée de dollars)
Inutile de chercher à trouver des personnages féminins (exceptée Claudia Cardinale) fouillés et encore moins flatteur. Dans le western les femmes sont systématiquement des faire valoir toute dévouées à des hommes, des objets de conquête ou de plaisir et des prostituées.
Claudia Cardinale dans un rôle tragique et lumineux
C’est pour le personnage de Claudia Cardinale qu’Ennio Morricone va composer l’un des thèmes les plus célèbres et des plus émouvants de son impressionnante discographie.
Elizabeth Mac Gowern et Jennifer Connely dans la “fresque” Il était une fois en Amerique
On met à part le dernier film de Leone (“Il était une fois en Amérique” (1983)), un film fleuve de gangster où cette fois, des femmes (Elizabeth Mac Gowern, Jennifer Connely) tiennent disons des rôles (un peu) plus fouillés et essentiels (en l’occurrence le même personnage à différentes époques) sans être des faire valoir.
Des paysages vastes et somptueux (Espagne/Etats Unis)
Si les films de Léone sont uniques c’est aussi parce qu’il paraissent authentiques : des personnages crasseux couvert de poussières, des décors naturels (principalement en Espagne puis aux Etats unis), des bâtiments des villes construites réelles “quasi d’époque” (qui se visitent encore aujourd’hui).
Une “ville” construite pour “Et pour quelque dollars de plus”
Les duels de Et pour quelques dollars de plus ne seraient pas “épiques” sans l’atmosphère de cette ville construite (son collaborateur Carlo Simi) pour le film (avec les recettes du film précédent).
Westerns arides et la marche en avant des véhicules “modernes”
Quand on parle du style de Leone, on parle aussi d’atmosphère, une atmosphère aride, sèche et celle des états unis du sud à la fois sauvage fin 17e et au début de l’industrialisation fin 18e siècle (Il était une fois dans l ouest – l’avènement du train et Il était une fois la révolution les premiers véhicules motorisés).
L’harmonica (central) et les chœurs de la partition de Il était une fois dans l’ouest
Quand on parle de Leone, on parle aussi de sa collaboration avec Ennio Morricone et ses 6 partitions aussi mondialement célèbres que réussies (le maesro italien qui ne cesse d’écrire un flot ininterrompu de musique – de films).
La musique de Morricone est un élément essentiel dans les films de Leone comme celle de Herrmann l’est pour Hitchcock. C’est même un élément du scénario (l’harmonica dans “Il était une fois dans l ouest” est central à la fois dans l’histoire et dans la partition) .
Sergio Leone et Ennio Morricone, un duo créatif exigeant et harmonieux
On note aussi que Morricone enregistrait ses partitions sur la base du script et la musique quasi terminée était diffusée sur le tournage des films (méthode reprise aussi par Badalamenti chez David Lynch).
Impossible donc de ne pas apprécier les duels “Léoniens” sans la musique d’Ennio Morricone (citons les duels de Franck et l homme à l’harmonica ou ceux ). Des thèmes musicaux spécifiques sont aussi sont aussi associés à chacun des personnages principaux ce qui à la fois les caractérisent (voir les thèmes doux pour Claudia Cardinale) et les rend aussi reconnaissables même hors champs.
Il était une fois la révolutions et ses thèmes musicaux déchirants
L’émotion est ainsi véhiculée par la musique magnifique (les thèmes déchirants de Il était une fois la révolution) pourtant dans des histoires violentes, dramatiques et sombres.
Le montage célèbre de la scène du cimetière
Le temps est un thème majeur chez Leone, d’abord dans sa façon de filmer : ses plans sont étirés et de monter le films des scènes longues et les films dépassent quasi systématiquement les 2h30 ce qui est unique pour ce genre de films.
Des films qui alternent des scènes d’attentes, d’expositions, d’action, de suspense et des fulgurances.
Leone joue avec le temps dans des scènes qu’il étire parfois jusqu’à la rupture avant de les clore subitement dans une forme de délivrance ou de mort. C’est particulièrement évident dans les duels au pistolets qui jalonnent tous ses films et dans la scène d’ouverture de Il était une fois dans l’ouest.
Le pouilleux qui va devenir un homme “bon”
Leone joue avec le temps avec des nombreux flashback: la mémoire le passé nourrissent les vengeances mais aussi l ambiguïté des personnages (certains ont été “bons” avant de sombrer dans la violence et la vengeance). Le temps est un thème majeur chez Leone, d’abord dans sa façon de filmer: ses plans sont étirés les scènes longues et les films dépassent quasi systématiquement les 2h30 ce qui est unique pour ce genre de films. Leone joue avec le temps dans des scènes qu’il étire parfois jusqu’à la rupture avant de les clore subitement dans une forme de délivrance ou de mort.
C’est particulièrement évident dans les duels au pistolet qui jalonnent tous ses films et dans la scène d’ouverture de Il était une fois dans l’ouest.
Il était une fois en Amérique (1984) un grand film nostalgique
Leone joue souvent avec le temps à travers de nombreux flashback: la mémoire du passé n’est pas nostalgique et nourrit les vengeances et accentue l’ambiguïté des personnages (certains ont été “bons” avant de sombrer dans la violence et la vengeance). A l’exception de “il était une fois en Amérique” où c’est la nostalgie, le regret le pardon qui dominent.
Ses films sont longs (2h30 en moyenne) mais jamais répétitifs ni ennuyeux. On reconnait immédiatement un style mille fois imité. ses histoires semblent basiques (ses péplums, ses premiers westerns) mais sont souvent mythologiques (Pompei, les 7 samourais/Pour une poignée de dollars) et épiques (l’avènement du rail, la révolution mexicaine, la guerre de sécession américaine, l’histoire de l’Amérique).
“Et pour quelques dollars de plus” est mon Sergio Leone préféré suivi de Pour une poignée de dollars, il était une fois dans l’ouest, le bon la brute et le truand et Il était une fois la révolution. “Il était une fois en Amérique” est à part.
Le Colosse de Rhodes (1961)
Il y a beaucoup de scène cultes dans le cinéma de Sergio Leone. On pourrait retenir celles ci.
Le Duel Final dans “Le Bon, la Brute et le Truand” (1966)
Au fil du film “le bon la brute et le truand”, les mano à mano à distance succèdent entre les 3 protagonistes à la recherche d’un coffre d’or. Ca devait inévitablement aboutir à un duel final à 3 ainsi que la découverte de la cache au trésor. Dans le décor de ce cimetière (créé pour le film mais qui se visite encore aujourd’hui), un duel mémorable chorégraphié et mise en musique avec brio.
L’Ouverture de “Il était une fois dans l’Ouest” (1968)
Étiré sur quasi 15 mn, l'”ouverture” symbolise tout le style de Leone (et cristallise aussi ses détracteur). Leone voulait reprendre ses trois personnages et acteurs du “bon la brute et le truand” (Woody Stroode, Gabriele Ferzetti et Jack Elam) clore sa trilogie des dollars et entrer brutalement dans la trilogie des Il était une fois ….. L’attente interminable, l’atmosphère pesante, puis la scène de duel (l’arrivée du train puis l’harmonica sont le signal de départ) devient culte.
Les duels de “Il était une fois dans l’Ouest” (1968)
Histoire de duels (épiques) et de vengeance, “Il était une fois dans l’ouest” est aussi la fin d’une “époque” symbolisé par Frank mais surtout une question mystérieuse: que relie Frank et l’homme à l’harmonica ?.
Les duels de “Et pour quelques dollars de plus” (1965).
Les duels des chasseurs de prime de “Et pour quelques dollars de plus” sont “classiques” mais jouissifs. Notamment les duels (à distance) entre les deux chasseurs de prime (Clint Eastwood et Lee Van Cliff), ponctuées des moments (et répliques) drôles avec des plans improbables (caméra au niveau des chaussures ou au niveau de la main du tireur), un montage alternant des gros plans et des plans larges, des scènes étirées avec des fulgurances: le style Leone par excellence.
La scène du pont de “Il était une fois la révolution” (1971)
James Coburn et Rod Steiger duo improbable de “Il était une fois la révolution”
la mise en scène épique de Sergio Leone, le suspense, la comédie (James Cobun et Rod Steiger, personnages que tout oppose) et la musique d’Ennio Morricone font de la scène du pont un moment grandiose de cinéma.
Django de Sergio Corbucci avec Franco Nero (1966)Franco Nero Django
S’inspirant du cadre, du montage, des mêmes acteurs poisseux, de la même musique, les western de Leone vont générer une quantité innombrable de films (souvent médiocres) “comme”, “des enfants monstrueux” comme disait Leone.
Le mercenaire (1968)Mon nom est Personne (1973)
“Pour une poignée de dollars” et les suites, films italiens, révèlent aussi Clint Eastwood à un large public et “consacrent” des acteurs américains venus chercher une renommée en Europe (et des cachets) (Elli Wallach, Lee van Cliff). Rendant “son” hommage au western Hollywoodien, Sergio Leone engage Henry Fonda et tourne dans la monument Valley (“Il était une fois dans l’Ouest”) aux Etats Unis.
Quelques exceptions à ces westerns “spaghetti” médiocres toutefois avec les westerns de Sergio Corbucci et le western “Mon nom est personne” (1973) de Tonino Valerii (Ses collaborateurs) souvent attribué à Sergio Leone lui-même. Les westerns américains guère mieux avec plus de moyens.
Un hommage réussi au western de Leone “the quick and the dead” (1995) de Sam Raimi
En 70-80, Leone est devenu mondialement célèbre et tournera son dernier film aux Etats Unis avec des acteurs renommés (Robert De Niro, James Wood).
Robert De NiroJames Wood“Derniers” anti-héros léoniens (“Il était une fois en Amérique”)
Par la suite le western “hollywoodien” va aussi puiser dans le style “Leonien” jusqu’à la fin du genre vers 1975. Citons aussi les références de Clint Eastwood acteur/réalisateur au cinéma et aux personnages de Leone.
L’homme des hautes plaines (1973)Impitoyable (1992)Les hommages/références de Clint Eastwood à Sergio Leone
Sergio Leone n’a pas pu tourner beaucoup de films (il pensait s’attaquer à d’autres genres) mais son talent est grand et ses films restent encore des classiques aujourd’hui.
L’ultime Razzia (1956) 4/5 Bien sur, si on compare avec les chefs d’œuvre (pratiquement tous ses films suivants) de sa carrière, L’ultime razzia n’a pas toutes les virtuosités de la mise en scène, les scènes chocs et l’histoire qui nous questionne encore en encore une fois le film terminé.
Pourtant, en plein age d’or du genre “film noir”, c’est un film qui sous son air classique (un braquage, un homme qui sort de prison et veut faire un dernier grand coup), se démarque car il propose des trouvailles : la narration qui fait de constants va et vient dans le passé guidé par la voix off et le minutage de l’horloge, le fatalisme et le destin tragique de ses personnages principaux, la mise en scène qui gratifient (déjà) des travelling somptueux, des plans circulaires, et des caractéristiques du style Kubrick, le masque de clown, la photographie (Kubrick était initialement un photographe).
Kubrick va aussi trouver en Sterling Hayden (tout comme Kirk Douglas) un acteur brillant qu’il va réutiliser (peu habituel) dans un autre de ses films.
Le film et son réalisateur vont donc inspirer des générations de réalisateurs et hanter les spectateurs par le coté tragique de ses histoires.
Portée par une histoire d’Ira Levin (qui a aussi écrit Rosemary’s baby), on est en présence d’un matériel littéraire de qualité : un sujet passionnant qui mêle science fiction, suspense, film psychologique, féminisme, lutte entre homme et femme. S’il est difficile de dévoiler des éléments tant cette histoire est décidément très intéressante et originale, il faut donner envie de suivre les différentes adaptations/variations toutes captivantes.
(4/5) The Stepford Wifes (1975)
The Stepford Wifes (1975)
Portée par les interprétations de Katarine Ross et Paula Prentiss notamment, le film est donc l’entrée en matière et à ce titre captivant. Il faut avoir vu car le film est débarrassé d’effets couteux et spectaculaires et l’essence même de l’histoire ressort. Le film est mystérieux, unique, finalement très angoissant car il n’est pas là où on l’attend.
Interprétation magistrale de Katarine RossPaula Prentiss (second rôle excellent)
3/5 The Stepford wifes (2004)
The Stepford Wifes (2004)
Cette version de 2004 est une adaptation de l’histoire plus lumineuse qui tire un peu plus sur la comédie avec des acteurs/actrices qui (sur)jouent. Les décors sont luxueux, les couleurs chatoyantes et il y a quelques effets spectaculaires bien venus. Tout comme Katherine Ross dans la version 1975, Nicole Kidman porte ici une grosse partie du film. Très tôt aussi dans le film, un aspect de surprise de l’histoire originale est dévoilé (ce qui n’est pas le cas dans la version de 1975). L’introduction du film promet aussi beaucoup mais est mal exploité par la suite. C’est dommage.
Le film est porté par beaucoup de stars dont Nicole Kidman qui s’en tire avec les honneurs, charme conviction et une grande expressivité du regard, Glenn Clause ou Christopher Walken. Ce choix de jouer sur le ton de la comédie est discutable et le film perd un peu de crédibilité. Tout est aussi bien expliqué mais pour ce qui est de la mise en scène on est dans un film avec de beau moyen. Le titre français est très maladroit inapproprié et nuit au suspense du film..
Nicole Kidman dans une première partie du film bien réussieNicole Kidmann qui porte son personnage magistralementThe Stepford WifesChristopher Walken dans un interprétation “magnétique”
3,5/5 : Don’t worry Darling
Nouvelle version réalisée cette fois par une femme (Olivia Wilde), cette adaptation est sans doute la moins explicite. A commencer par le titre (quelconque) qui emmène dans une fausse direction : est ce vraiment un drame ? une comédie ? Non. Avec incontestablement (plus) de moyens financiers (et techniques on est en 2022) mal exploités, une actrice (principale) prometteur (Florence Pugh) mais mal adaptée au rôle, la transposition de l’histoire aux états unis (exit la ville anglaise de Stepford), le film n’est pourtant pas mauvais, des images luxueuses, une narration intrigante, des plans mystérieux façon Kubrick. Bref on se laisse porter même en ayant vu les précédents films dont il se démarque.
Exit la ville anglaise de StepfordDes références à Kubrick (traversée du système solaire de 2001) ou Kubrick (mulholand Drive) ?Florence PughDon’t worry Darling
Pour qui aime les histoires d’espionnage généralement, des missions “difficiles”bien ficelées en apparence, avec de nombreux rebondissements, des fausses pistes, du suspense, les films basés sur une histoire ou un scenario d’Alistair Mc Lean valent le détour.
5/5 : les canons de Navarone (1961)
Classique du film de guerre avec une mission impossible menée par un commando de spécialistes avec Gregory Peck en tête. Film qui nous maintient en haleine de bout en bout.
Gregory Peck, David Niven, Anthony Quinnsur terreSur merLe pic inaccessibleLes canons de Navarone
5/5 : Quand les aigles attaquent
Un chef d’œuvre du film de guerre des années 60 mené par Richard Burton et Clint Eastwood, avec cette mission d’espionnage périlleuse pour un commando de spécialistes.
Arrivée dans les airsLe commando et le château sur un picRichard Burton et Clint EastwoodSuspenseespionnageAction
4/5 : Fear is the key (1972)
Un film méconnu avec Barry Newman qui nous emmène dans une histoire policière complètement inattendue (ne pas lire le résumé ni l’accroche qui en dévoilent trop) ponctuée de rebondissements. L’interprétation de Barry Newman (homme seul et pourchassé) est réussie mais c’est donc l’histoire qui est LE personnage du film.
Action suspense poursuitesBarry Newman seul contre tousUne conspiration bien huiléeToujours des lieux inattendutoujours des lieux difficiles
4/5 : Puppet on a chain (1971)
Une histoire d’espionnage relativement classique mais terriblement efficace. La aussi l’histoire est le personnage du film autour d’un traffic de drogue. Sven Bertil Taube acteur méconnu est dans la lignée des personnages assez secret mais doué de multiples specialités. Un personnage féminin (Barbara Parkin) a un rôle plus développé que les personnages féminins des histoires d’Alistair Mc Lean. Décors et suspense efficace est une scène d’action de poursuite en hors bord épique.
Une mission apparement classqiueBarbara Parkin participe aussi à cette mission dangereuse
4/5 : Destination Zebra (1967)
Destination Zebra
Encore un film passionnant dirigé par John Sturges autant film de guerre que d’Espionnage dans une histoire périlleuse.
4/5 : Station 3 : ultra secret
Station 3
Film de John Sturges dans une carrière ponctuées d’excellents films de divertissement, on est issu dans le film catastrophe qui apparait aujourd’hui encore d’actualité. Des plans excellents et des scènes qui ne manquent pas de suspense.
Jerry Lewis est connu principalement comme acteur comique célèbre dans les années 50 et 60 (en duo avec Dean Martin puis en solo) mais aussi humoriste, réalisateur et danseur. Au cinéma, le comique de Jerry Lewis est cartoonesque et repose sur de la gestuelle, des grimaces, les déguisement pour camper une galerie de personnages (homme ou femme) : ça passe et c’est hilarant.
Jerry Lewis à partir de 1960 devient omniprésent et multiplie les taches
Ou bien ça casse, ça lasse (un comique fait rarement l’unanimité) tant la mécanique est répétitive et il devient difficile d’arracher une once de sourire.
Jerry Lewis est complet: acteur mais aussi réalisateur, scénariste, danseur et chanteur: à partir de 1956 quand il se détache de son duo avec Dean Martin il devient omniprésent dans ses films. D’ailleurs ses films ressemblent souvent à des suite de numéros burlesques sans vraiment d’histoire très cohérente.
Parmi ses nombreux films entre 1950 et 1970, “Dr Jerry et Mister Love” est incontestablement son film le plus réussi et le plus populaire.
1/ Docteur Jerry & Mister Love (1963) de Jerry Lewis (5/5)
Docteur Jerry et Mister Love (affiche française)
Dans ce film Jerry Lewis (auteur) revisite l’histoire du Dr Jekyll et Mister Hyde qu’il transpose sur un ton comique mais conserve des moments d’émotions. Le Dr Jekyll est ici le Dr Kelp un professeur de chimie fantasque manquant de confiance mais plein de bonne volonté (comme souvent chez les personnages joués par Jerry Lewis (acteur)).
The nutty professor (titre original)
Le Dr Kelp est volontaire, il croit en la science mais même avec sa bonne volonté et son enthousiasme, il est gaffeur (comme souvent) ce qui lui attire les foudres de son supérieur.
Le Professeur Kelp dans tous ses exploits et ses gaffes.
Il y a comme de coutume une histoire d’amour en filigrane (le Dr Kelp est seul) et c’est ici une étudiante dégourdie Stella qui s’attache au Dr Kelp et son double. L’ “héroine” est comme souvent un personnage très basique, une faire valoir potiche et jolie (une caricature de Marylin Monroe ? traditionnellement à cette époque) mais ici incarnée admirablement par l’actrice (Stella Stevens) qui sort vraiment du lot.
Stella (Stella Stevens)
Jerry Lewis est omniprésent devant mais aussi derrière la caméra. Parfois il coréalise avec le réalisateur Frank Tashlin (qui a travaillé dans le cartoon) dont il a appris le sens du rythme et du gag. A ce titre la première heure file sans temps mort, ponctuée de gags jusqu’à l’apparition du Docteur Love.
Des gags cartoonesques
Affublé de ses déguisements et costumes habituels (hormis sa transformation de Mister Love on retrouve ses costumes habituels costumes trop courts et grandes chaussures), Jerry Lewis (humoriste) interprète (caricature ?) ses personnages (mention à Mister Love) mais avec des touches d’émotion (le docteur Kelp).
Le professeur Kelp souffre-douleur de certains de ses élèves
Mister Love et dans un technicolor acidulé.
Ici l’histoire est très cohérente et n’est pas qu’une suite de sketchs de Jerry Lewis.
La transformation est en marche
Mr Love (en mode libertin et sur de lui) et Stella (espiègle et pas si naive) se livrent à un ballet ou chacun (mal)mène l autre.
Stella Stevens est étonnante et détonante dans un rôle à priori insipide et faire valoir.Un ballet à deuxMister Love en mode crooner et Jerry Lewis chanteur compositeur est hilarantUn technicolor superbe, un éclairage somptueux et la cigarette omniprésente.
Bien sur, les acteurs/actrices sont bien trop vieux pour leur rôles, bien sur la cigarette, l’alcool les grosses voitures sont clairement mis en avant, bien sur le film abondent de cliché mais les gags en technicolor et le doublage français en font un excellent divertissement.
Pas de prise de tête avec un Jerry Lewis
Si on doit aussi retenir un point c’est la version française comme toujours soignée à cette époque et le doublage (la voix de canard) de Jacques Dynam qui fait merveille.
Jerry Lewis dans ses grimaces habituelles
2/ Le tombeur de ces dames (1961) de Jerry Lewis (5/5)
Une affiche peu flatteuse du film qui met en avant un personne qui est tout sauf un “tombeur”.
Le “tombeur de ces dames” est un autre film de Jerry Lewis de sa période d’or (1960-1965) où l’acteur enchaine les films et les gags et où il pose définitivement la “Lewis Touch”.
l’art de chambouler par Herbert H Heebert (Jerry Lewis)
Ce film comme quasi systématiquement toute sa filmographie ne vaut pas pour son histoire mais ici se démarque pour son décor (décor de théâtre où les parois ont disparu) façon “Rear Window” (Hitchcock 54) sans le coté voyeur “ou playtime” (Jacques Tati 1967 mais commencé dès 1960) mais en plus lumineux.
Un unique décor
Le gag récurrent chez Jerry Lewis repose * 1/ sur le postulat qu’on ne sait jamais ce qu’il va détruire – par maladresse- tout en voulant bien faire – et réparer – * 2/ qu’un dégât en entraine un autre par effet domino (un autre exemple dans le zinzin d’Hollywood 1961).
Un détail anodin (un dame qui traverse une route) qui entraine une suite de catastrophes
Si on est donc réfractaire à ce type de gag, il est difficile d’entrer et de sourire à ce film mais si on adhère la maison devient un grand château de cartes (sans commune mesure toutefois avec le décor détruit dans la “Party” (de Blake Edwards 1967).
Le film est assez foutraque tout comme le rôle de la maison. Est une pension de jeunes femmes ou bien une maison où des homme âgés viennent chercher des filles ou bien une école pour former des artistes danseuses musiciennes ou bien un dortoir dans un studio de tournage (avec un zoo d’intérieur). Herbert oublie son chagrin d’amour dans un travail – entouré exclusivement de femmes -. D’abord introverti, il devient rapidement un personnage extraverti et déjanté.
Un décor dans le décor
Favorisé par un technicolor joyeux et des costumes colorés très années 50 les “dames” ressemble souvent à des poupées et le décor est presque une maison de poupée.
Le personnage de Jerry Lewis est tout sauf un tombeur
Sans être une comédie musicale, le film comprend plusieurs numéros musicaux et de scènes chorégraphiés et une bande son très enjouée.
On aurait pu sous titrer le film Jerry dans le ballet de ces dames.
Un autre ressort comique récurrent chez Jerry Lewis est hérité des cartoons (grimaces, cascades exagérément accélérées, dédoublement, murs défoncés)
Un gag cartoonesque : Jerry à 2 endroits à la fois.Des numéros chorégraphiques hérités des comédies musicales américaines des années 50Une maison de poupée
Incontestablement le film a un style unique avec une structure sans queue ni tête, des scènes assez ridicules (les hommes qui ont rendez vous) avec d’autres qui décollent (les scènes de music hall qui dérapent avec Herbert) .
Film bête ou audacieux
3/ Jerry chez les cinoques (1964) de Jerry Lewis (5/5)
The disorderly orderly (Jerry chez les cinoques)
Jerry chez les cinoques pourrait aisément se confondre avec un autre film de cette époque (Jerry Lewis tournait 2 à 3 films par an entre 1960 et 1965).
Le film est comme souvent une suite de gags où le personnage campé par Jerry Lewis dont la fonction est utile, travailleur, gentil mais gaffeur et de fait détruit quasiment tout partout où il apparait tout en voulant réparer.
Que va t’il arriver à ces squelettes ?
Comme dans plusieurs de ses films, une jeune femme va s’attacher à lui car elle remarque et comprend sa “différence”. Tandis que la plupart des autres personnes (homme ou femme) cherchent par tous les moyens à s’en débarrasser.
Une variante de la belle et le clochard
Jerry chez les cinoques vaut pour plusieurs scènes dont une des plus célèbres et des plus réussie : celle de l’ambulancier à la poursuite de son brancard.
Cette longue séquence qui est une énorme prouesse technique et assez hilarante. On peut être quasi sur qu’elle a été parodiée et reprise plus d’une fois (Y a t’il un flic pour sauver la reine de ZAZ)
4/ Les Tontons farceurs (1965) de Jerry Lewis (4/5)
Les “tontons farceurs” est quasiment un “best of” des personnages de Jerry Lewis qui joue pas moins de 7 rôles. On passe d’un tonton à l’autre, d’un gag à un autre d’une scène à une autre avec très peu de cohérence.
Reconnaissons bien évidemment qu il n’y a pas d histoire ou plutôt une histoire bien mince celle d une petite fille orpheline riche qui recherche son père.
Donna Butterworth très convaincante
Les meilleurs scènes sont avec le duo Donna Butterworth/Jerry Lewis car on arrive à s’attacher aux personnages.
Willard Woodward (Jerry Lewis)A la recherche du père
Les scènes avec les tontons qui ont des caractères peu développés sont plus des scènes de gags
James Peyton le tonton capitaineLe clown triste Everett Peyton
On peut se demander si le clown triste n’est pas l’ébauche du personnage de son film maudit “The Day the Clown Cried” de 1972
Julius Peyton le tonton photographe
Mention spéciale au tonton aviateur avec son avion bricolé, ses passagères cocasses qui produisent une suite de gags hilarants
Le tonton Captain Edward “Eddie” PeytonLe tonton le plus hilarant
Le tonton “sherlock” (Skylock Peyton) est un tonton “récurrent” dans le film, bien qu’on soit plutôt ici dans un film dans le film.
Le tonton détectiveSkylock Peyton et “watson”
Parmi toute la galerie des personnages campés par Jerry Lewis, il y a peu de personnes fondamentalement mauvaises. Même le tonton gangster est finalement assez attachant. C’est au cours de cette période que Lewis s’est gravement blessé sur un tournage ce qui a mis un coup d’arrêt à sa production et des médicaments au effets secondaires affectant son moral.
Le tonton gangster Bugsy PeytonLe tonton James Peyton
Finalement bien que tardif dans sa filmographie à succès son age d’or les tontons farceurs est un bon exemple de ce qu’il a joué, reproduit, répété tout au long de sa carrière d’acteur.
“and then there were none” (5/5) adaptation sombre et fidèle du roman célèbre d’Agatha Christie. Un seul regret des images CGI de la maison sur l’île sont trop propres.
Harry Palmer – The ipcress files (4/5) est série anglaise mettant en scène l’agent Harry palmer déjà adapté (du roman de Len Deighton) en 1966 avec Michael Caine dans le rôle de Harry Palmer – sorte “cousin” de James Bond. Interprétation excellente de Joe Cole, Lucy Boynton et Tom Hollander et un scénario de John Hodge qui fait la part belle au suspense et aux détails de cette histoire d’espionnage en pleine guerre froide. La reconstitution est précise dan,s les détails et a souvent recours à des décors réels. La beauté des sites, la narration et l’interprétation tout en classe font un spectacle à l’ancienne mais considérablement modernisé.
Joe Cole (Harry Palmer)Lucie BoytonTom HollanderLucie BoytonDes quantités de détails d’époque (ici une 2CV)Des décors classieux
Section spéciale 1975 de Costa gavras (5/5) se déroule dans la France occupée de 1940 et décrit les rouages d’une autorité française judiciaire et politique française au service de la collaboration avec l’Allemagne : la section spéciale. Un film passionnant, implacable, glaçant servie par une pléiade d’acteurs français. Encore un chef d’œuvre.