2015 – 03 – 09 : Interview avec Steven Wilson sur Hand Cannot Erase

 

Interview avec Steven Wilson

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Dans la série des grands noms actuels du rock progressif, celui de Steven Wilson revient très régulièrement. À juste titre. Avec sous le coude des groupes tels que Porcupine Tree, Blackfield, Storm Corrosion, une réputation non usurpée de spécialiste de la remasterisation de classiques, de mixage 5.1, d’ingénieur du son subtile et exigigeant, Wilson cultive son image d’intellectuel accessible et multi-fonctions. Au-delà de son statut quasi iconique, le voici de retour avec “Hand. Cannot. Erase.”, quatrième album solo qui a l’honneur de succéder au magnifique “The Raven That Refused to Sing”. Mission impossible ?

Steven Wilson - Hand.Cannot.Erase (2015)

Bonjour Steven. Pour commencer, revenons un peu en arrière et notamment sur ces deux dernières années et notamment sur le succès critique et public de The Raven that Refused to Sing. Avec le recul, que penses-tu de cette expérience ?

Steven Wilson : Je suis très fier de cet album. Il faut dire que tout s’est très bien passé pour moi. Le disque a très bien marché mais, pour être honnête, je ne l’ai jamais réécouté depuis sa sortie. Évidemment, je joue toujours les chansons sur scène, et j’en jouerais encore sur la prochaine tournée mais comme toujours dans ma carrière, malgré ce succès, je ne voulais pas me répéter, je voulais faire quelque chose de complètement différent. Cela vient de mon habitude de vouloir évoluer, ne pas répéter systématiquement ce que j’ai déjà pu faire auparavant. Mais cela ne veut pas dire que je ne suis pas satisfait de « The Raven ».

Comment peux-tu expliquer le titre assez mystérieux de ce nouvel album : Hand. Cannot. Erase. ?

Steven Wilson : C’est un titre mystérieux, tu as tout à fait raison, et j’aime cet aspect étrange. Ce que j’apprécie avant tout lors de la conception d’un album c’est qu’il faut, à un moment, lui donner un titre. Quand tu donnes un « nom » à un album, tu le donnes également au public, tu leur dis « voici ce que raconte ce disque ». Et bien entendu, la plupart du temps, les chansons portent sur plein de choses très différentes qui ne peuvent pas se résumer à un mot ou une phrase. Je ne pouvais pas appeler l’album « The loneliness of living in the city » ou quelque chose dans le genre histoire de dire : « voilà de quoi ça parle » car l’album ne parle pas que de cela mais de plein d’autres choses : la perte, l’isolation, les nouvelles technologies, la solitude, l’amour… j’ai donc donné un titre qui n’est pas simple à comprendre, un titre ambigu, un titre que je ne souhaitais pas trop expliquer par ailleurs excepté le fait que le terme le plus important est ERASE. C’est l’histoire d’une femme qui, par son choix personnel, choisit de s’effacer elle-même de la conscience des autres. C’est tout ce que je veux en dire. Cela ne signifie pas plus pour moi. J’aime préserver derrière la façade.

Justement, quel est le concept derrière l’album ?

Steven Wilson : Le concept est vraiment centré autour d’une jeune femme à travers sa vie avec ce sentiment de n’appartenir à rien, d’être au bord de beaucoup de choses avec cette volonté de vivre dans une grande ville et, petit à petit, de s’isoler du reste du monde. En faisant cela, elle devient capable d’observer le monde moderne dans lequel elle vit. Mais elle finit par se perdre. Pour moi, c’est une opportunité d’utiliser ce personnage pour parler du monde moderne, pour parler des problèmes liés aux nouvelles technologies, de leurs impacts pour rendre nos existences meilleures, pour parler de la façon dont les villes, parfois, peuvent ironiquement isoler les individus malgré la masse, les faire se sentir seuls, pour parler de la façon dont Internet et les médias sociaux rendent paradoxalement les gens de moins en moins sociaux, antisociaux même, et pas mal d’autres choses encore. Mais globalement, c’est donc l’histoire de cette femme qui va en ville pour disparaître. Et personne ne s’en rend compte.

Steven Wilson

C’est une histoire étrange. Presque symptomatique…

Steven Wilson : Oui, et elle est basée sur des événements réels qui se sont déroulés récemment à Londres. Une jeune femme a été retrouvée morte dans son appartement après plus de deux ans. Ce qui était extraordinaire à propos de cette histoire c’est que, contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce n’était pas une vieille dame seule. Elle était jeune, jolie, populaire, avec des amis, et une famille. Et pour une raison inconnue, elle n’a manqué à personne pendant plus de deux ans. C’est incroyable. Mais cela a du sens pour moi car si tu veux vraiment disparaître, je crois que le meilleur endroit pour cela est encore de le faire en plein centre d’une grande ville…

C’est très paradoxal.

Steven Wilson : Et ironique, oui. Je crois que si tu veux être invisible, il faut te fondre au milieu de millions de personnes. C’est le moyen de disparaître. Elle est donc devenue très symbolique de ça, du chaos, de la confusion, de la vitesse de la vie au 21ème siècle.

Ces thèmes ont des similitudes avec des albums précédents comme Fear of the Blank Planet. Ce sont des choses qui vous inquiètent ?

Steven Wilson : Oui, bien sûr. C’était déjà inquiétant à l’époque de Fear Of A Blank Planet (ndr : 2007), mais les choses se sont empirées ! Ce sentiment de déconnexion que les gens ont avec Internet est vraiment inquiétant. C’est très facile maintenant pour un gamin d’obtenir tout ce qu’il souhaite sans sortir de sa chambre. Il peut discuter avec ses amis, jouer avec eux, télécharger de la musique, de la pornographie, etc. et je crois qu’il y a une tendance naturelle chez l’être humain à devenir passif. La technologie nous donne cette possibilité. On peut facilement devenir oisif. Pour moi, il y a une tendance croissante à s’isoler, à vivre à travers les univers virtuels. Ce n’est pas bon.

« Il y a une tendance croissante à s’isoler, à vivre à travers les univers virtuels et ce n’est pas bon. »

Le problème est peut-être une évolution trop rapide des technologies ?

Steven Wilson : Oui, absolument.

Nous n’avons pas le temps de nous adapter véritablement aux changements.

Steven Wilson : Regarde, chaque année les téléphones mobiles deviennent de plus en plus puissants, toute ta vie tient dedans. C’est incroyable la vitesse à laquelle tout évolue mais personne ne perçoit vraiment de quelle façon cela nous affecte. En bien ou en mal.

Cet album reprend la structure de The Incident (Porcupine Tree) : une chanson de 60 minutes découpées en plusieurs morceaux. Était-ce un principe de départ ou est-ce le fruit d’un accident, justement ?

Steven Wilson : Dès le début, je souhaitais faire un album concept et avoir un véritable axe narratif autour d’une histoire solide. Musicalement, ce n’est pas la chose la plus facile à faire. Quand tu as une histoire précise, que tu souhaites aller d’un point A à un point B, la musique devient esclave de ton histoire. Tu ne peux donc pas faire comme d’habitude et prendre, par exemple, telle ou telle chanson pour bien terminer l’album car il y a une narration à respecter. Tu es donc plus limité dans la façon de construire la musique. C’est assez compliqué mais aujourd’hui, j’ai vraiment besoin de cela, d’un concept narratif. Ce n’est pas tout à fait un album concept au sens classique du terme… disons que nous sommes plutôt dans un concept narratif. Il s’agit d’une histoire unique, linéaire, comme dans un film ou un roman.

As-tu écrit un script de départ ?

Steven Wilson : Je n’ai pas écrit véritablement de script et en fait, je n’ai pas écrit les textes avant d’avoir la musique. Tu sais, la musique et les textes sont le fruit d’un processus commun. Et je pense que c’est mieux, dans un sens, d’un strict point de vue de la musicalité. S’il y a un problème avec The Incident, dont tu parlais tout à l’heure, c’est principalement parce que la musique n’est pas aussi forte, aussi bien qu’elle aurait dû. C’est mon erreur, un échec personnel. Je crois que c’est un souci que j’ai résolu ici. J’ai appris des erreurs passées.

Précisément, la musique possède ici de nombreuses connexions avec vos travaux passés.

Steven Wilson : Oui, c’est exact. Il y a des chansons pop, des choses plus progressives, électroniques, heavy, folk, des passages plus atmosphériques… c’est bien de revoir tout ton répertoire mais c’est encore mieux lorsque tout cela est fait avec une histoire qui vaut le coup.

Cela ne t’a pas empêché d’essayer de nouvelles choses comme travailler avec une chanteuse. C’était la première fois ?

Steven Wilson : J’avais déjà travaillé avec des chanteuses mais plutôt sur des secondes voix. C’est effectivement la première fois que j’écris pour une chanteuse au premier plan.

« Ce disque est clairement un album studio… »

Peux-tu nous parler un peu de cette chanteuse : Ninet Tayeb ?

Steven Wilson : C’est Aviv Geffen qui me l’a fait rencontrer lorsque l’on travaillait sur Blackfield. C’est une star en Israël et une voix exceptionnelle, incroyable. J’ai essayé trois ou quatre différentes chanteuses pour ce projet et c’est elle qui m’a immédiatement époustouflé !

Était-ce compliqué d’écrire avec cet angle plus féminin, plus sensible ?

Steven Wilson : Compliqué ?… (il réfléchit)… écrire n’est jamais simple et pour moi c’est toujours compliqué de toute façon. Mais ce fut un vrai challenge d’écrire d’un point de vue féminin.

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Je ne sais pas si j’ai réussi mais les femmes qui ont écouté l’album ont l’air d’apprécier. Mais en réalité, j’ai évidemment mis beaucoup de moi-même dans ce personnage. J’ai utilisé une voix féminine pour valider le choix narratif.

Un choix nécessaire…

Steven Wilson : J’aurai pu faire autrement mais cela permet évidemment de rentrer plus facilement dans l’histoire.

Et c’est aussi la première fois que tu utilises une chorale d’école ?

Steven Wilson : Oui, oui. C’était incroyable. Tu sais, ils ont parfois du mal à se concentrer longtemps sur quelque chose, mais lorsqu’ils chantent ensemble, cela donne quelque chose de magnifique et de très… féminin. La voix de jeunes garçons retrouvent cette sensibilité que je recherchais. C’était vraiment le bon projet pour essayer.

D’où vient cette idée ?

Steven Wilson : J’ai toujours été fan de Kate Bush et notamment de l’album The Dreaming, probablement mon préféré. Il y a une chanson sur ce disque « All The Love » où elle fait ce duo avec une chorale. Depuis, j’ai toujours eu envie d’en faire autant car c’est quelque chose qu’on entend très rarement dans la musique pop. De mémoire, je ne peux pas trouver un autre exemple. Il y a des chœurs d’écoles certes, comme dans The Wall, mais ils n’ont pas ce côté angélique d’une vraie chorale. C’est un composant intéressant et surprenant.

As-tu vu Kate Bush pour son retour sur scène ?

Steven Wilson : Oui, bien-sûr. C’était très psychédélique. Je ne suis pas forcément très amateur de tout ce côté théâtral exacerbé. D’habitude j’aime bien cela mais là, c’était tellement énorme. Cela dit, elle était exceptionnelle ! Une voix toujours incroyable. Le show était très ambitieux. Quasiment tout était parfait.

Quel fut le processus créatif pour Hand.Cannot.Erase ?

Steven Wilson : La différence avec The Raven s’est surtout faite à partir du moment où nous sommes entrés en studio. Ce disque est plus un album studio. The Raven était plus un disque live enregistré en studio dans le sens où lorsque tu l’écoutes, tu écoutes six personnes qui jouent ensemble. Nous étions très peu dans le montage, la post-production, ce genre de choses. Pour Hand.Cannot.Erase ce fut beaucoup plus compliqué car nous étions dans un processus de construction en studio. Il y a eu bien plus de manipulations sonores, de sons électroniques et cela était nécessaire dans le sens où ce processus reflétait l’histoire racontée. C’est une histoire du XXIème siècle qui se déroule dans une métropole, avec un côté industriel amené par les textures électroniques. Cela aurait compliqué de tout faire en live au sens figuré.

C’est la raison pour laquelle tu n’as pas retravaillé avec Alan Parsons ?

Steven Wilson : Oui. Quand j’ai travaillé avec Alan, je voulais vraiment ce son « old school » et vintage, une production seventies. Et pour cet album je cherchais quelque chose de très différent.

Je crois savoir que tu ne sais pas lire la musique, ni même l’écrire…

Steven Wilson : Exact.

Comment fais-tu pour élaborer un album ?

Steven Wilson : C’est facile de nos jours ! Il suffit d’enregistrer avec ton ordinateur, avec un piano, par exemple, et l’ordinateur retranscrit tout. Je suis chanceux dans le sens où je travaille à une époque où la technologie nous aide. Je suis malchanceux dans un sens mais chanceux dans un autre. Je peux jouer un morceau au piano, l’enregistrer et l’envoyer à Adam Holzman. Le fait de ne pas savoir lire ou écrire la musique n’est donc pas un obstacle insurmontable.

Quelles furent tes influences pour cet album. J’ai noté Boards of Canada par exemple…

Steven Wilson : Rush également et aussi Pete Townshend, sur le premier riff et sur l’aspect conceptuel de l’album. Je pense qu’il est le grand-père des grands concepts albums sur l’aliénation. Si je te demande quel est l’album où le personnage principal a un père présumé mort à la guerre, grandit dans la solitude et l’aliénation… de quel disque s’agit-il ?

Tommy.

Steven Wilson : Oui, mais beaucoup auraient répondu The Wall car c’est le même concept. C’est pourquoi je pense qu’il est le grand-père des albums conceptuels basés sur l’aliénation due à l’ère moderne. C’est précisément le sujet de Hand.Cannot.Erase. Musicalement, il y a d’autres influences évidemment, comme Kate Bush, Boards of Canada, et beaucoup d’autres inconscientes.

Tu écoutes toujours beaucoup de musiques très différentes…

Steven Wilson : Je sais que certaines musiques, certains morceaux m’influencent mais on ne peut pas forcément le remarquer. Par exemple, certaines parties de l’album sont influencées par Magma mais personne ne s’en apercevra sauf moi car je le sais. Quand tu écris, tu es toujours sous influence mais tu ne t’en rends parfois même pas compte.

« Je me sens plus auteur que musicien… et puis, les musiciens qui m’entourent sont bien meilleurs que moi ! »

© Naki Kouyioumtzis.Steven Wilson, on location, oxfordshire.

J’ai noté que tu avais récemment écouté la bande originale du film Interstellar.

Steven Wilson : La musique est magnifique. J’avais également adoré le travail de Hans Zimmer sur Inception, c’était brillant, fantastique.

As-tu vu les films ?

Steven Wilson : Inception est un film génial. Interstellar est très spectaculaire mais l’histoire est ridicule, enfin, je n’ai pas tout compris. Avec Inception, Nolan a fait le plus incroyable blockbuster : très intelligent, très malin et dont tu peux apprécier chaque niveau. J’ai adoré également Le Prestige, Memento…

Il y a deux ans, nous nous étions vus pour The Raven et à ce moment-là tu m’avais dit vouloir travailler pour le cinéma. As-tu des projets dans ce sens ?

Steven Wilson : J’adorerais mais je n’ai rien de prévu pour le moment malheureusement.

Tu m’avais avoué ta préférence pour des univers à la David Lynch…

Steven Wilson : Oui, mais la plupart de ces réalisateurs ont leur compositeur attitré. Nolan a Zimmer, Lynch Badalamenti, Tim Burton a Danny Elfman, David Fincher a

 Trent Reznor… il faut donc trouver un réalisateur qui n’a pas encore de connexion. Ce n’est pas simple. Mais j’adorerais le faire un jour.

Il suffit de la bonne occasion.

Steven Wilson : Oui, je sais que ça arrivera un jour.

Qui est l’auteur de la pochette ?

Steven Wilson : Lasse Hoile.

C’est assez inhabituel de son style.

Steven Wilson : Oui. Il a mélangé peinture et photographie. Le résultat est superbe. Nous avons travaillé sur ce concept car le personnage de mon film (ndr : il sourit sur son lapsus)… enfin de l’album… est une peintre. Cela donne une vision très fraiche de l’album.

Ton lapsus est intéressant. Te sens-tu plus un auteur ou un musicien ?

Steven Wilson : Oh… un auteur. Bon, c’est un grand mot évidemment, mais si par auteur tu entends quelqu’un avec une idée en tête qui implique de la musique, des textes, une histoire, un script, des photos, le tout avec une grande ambition alors oui… je me sens plus comme un réalisateur ou un auteur et moins comme un musicien. Et puis, les musiciens qui m’entourent sont bien meilleurs que moi ! J’imagine une musique dans la tête mais je ne sais pas forcément la jouer et j’ai ces personnes formidablement douées qui peuvent le faire.

La musique n’est qu’une partie de l’ensemble.

Steven Wilson : Oui, absolument.

Question habituelle, mais penses-tu que cet album soit ce que tu as fait de mieux ?

Steven Wilson : (rires) Oui ! Bon, à chaque fois on répond oui à cette question et en même temps si je ne le faisais pas, il y aurait un problème. Je dirais stop, tu vois. C’est le problème avec le dernier album de Porcupine Tree, justement. Je sentais qu’il ne s’agissait pas de notre meilleur travail. C’est aussi pour cela que j’ai arrêté le groupe pour passer à autre chose. Alors, oui, je crois que la plupart des musiciens te feront la même réponse :  « oui c’est notre meilleur album ». Et je ne suis pas différent.

Une tournée est évidemment prévue. Que pouvons-nous attendre ?

Steven Wilson : Quelque chose de très visuel évidemment. Je travaille avec trois réalisateurs différents pour cela, afin de coller leur univers aux différentes chansons. Il y aura des séquences animées, des séquences live, quelque chose de très multimédia car le concept s’y prête parfaitement.

Tes autres projets ?

Steven Wilson : Aucune idée. Tu sais, cela fait un an que je suis à plein temps sur cet album et cette année devrait être consacrée à sa promotion et à la tournée.

De nouveaux remixes sont-ils prévus ?

Steven Wilson : J’en ai fait vraiment beaucoup ces derniers temps et une bonne dizaine de classiques ne sont pas encore sortis. Le prochain sera probablement un album de Simple Minds.

Est-ce un choix de ta part ?

Steven Wilson : Non. Les gens viennent vers moi, les majors ou les managers, mais je finis par faire fais que ce que j’aime vraiment. Donc, dans un certain sens oui, c’est un choix de ma part. Mais je ne fais pas de suggestions.

Et à propos de Porcupine Tree ?

Steven Wilson : Aucun plan. En fait, je ne sens pas l’obligation de me replonger dedans pour le moment. Le groupe n’est pas mort et je suis persuadé que l’on reviendra un jour, au moins pour un album supplémentaire afin de terminer l’histoire proprement mais je ne ressens pas le besoin immédiat de le faire.

Tu es très engagé dans un processus solo dorénavant…

Steven Wilson : Oui et ça fonctionne très bien. Je n’ai pas la même pression financière ni les mêmes obligations. Mais je comprends que de nombreuses personnes aient un attachement presque romantique avec le groupe. Ils ont parfois grandis avec cette musique et ils voudraient que ça continue toujours mais ce n’est pour le moment pas à l’ordre du jour.

Reste-t-il des musiciens ou des artistes avec qui tu aimerais travailler ?

Steven Wilson : Oui, Kate Bush évidemment. J’adorerai remixer ses albums ou travailler avec elle. Sinon je n’ai pas vraiment de souhait. J’ai déjà travaillé et je travaille encore avec des gens fantastiques. Les musiciens qui m’accompagnent sont extraordinaires donc, non, je n’ai pas d’ambitions particulières. J’ai déjà la chance d’être entouré par les personnes que je voulais.

Et bien merci !

Steven Wilson : Ce fut un plaisir.

Propos recueillis en février 2015
Remerciements à Roger Wessier.

Faut il tuer Sister Georges : un article

Un article intéressant sur le film coup de poing de Robert Aldrich

Faut-il tuer Sister George – The Killing of Sister George, Robert Aldrich (1968)

Sur le petit écran Sister George est une avenante vieille dame qui prodigue conseil et bonne humeur dans le feuilleton familial rural Applehurst. Dans la réalité il en va tout autrement de son interprète June Buckridge (Beryl Reid), lesbienne, alcoolique, caractérielle, jalouse et égocentrique. Lorsque suite à ses provocations son rôle se voit menacé de disparition, June perd lentement pied et mène la vie dure à sa petite amie Childie (Susannah York).

Les travers du monde du spectacle constituent une thématique récurrente chez Aldrich qui à cette époque lui a déjà consacré trois films, Le Grand Couteau, Mais qu’est il arrivé à Baby Jane? et Le Démon des femmes (celui ci sortit la même année que ce Sister George). Après Hollywood et le théâtre, c’est au milieu des séries télévisées que Aldrich consacre son portrait au vitriol en adaptant une pièce de Frank Marcus. Ego surdimensionné, phrases assassines assenée de visu ou en messe basse, rivalités de tout les instants, tout les aspect néfastes habituels sont ici accentués par l’urgence continuelle d’un show tv dépendant de l’audimat et pour les acteurs, de la popularité des personnages qu’ils incarnent.

 

Les acteurs se confondent bien plus avec leur double télévisé que dans d’autres cercle artistique après plusieurs années d’interprétation au quotidien et lorsque celui ci est amené à disparaitre c’est forcément une partie d’eux même qui meurt également. June en est un parfait exemple, la plupart de ses connaissances ou des passant l’appelant désormais “George”.

On assiste donc à la lente et inéluctable descente aux enfers professionnelle et intime de June, entre les humiliations diverses sur le plateau et l’enfer qu’elle fait vivre à Childie, femme enfant incarnée avec une belle fragilité Susannah York. Aldrich retrouve la tonalité théâtrale (voir même du soap opera tv que Aldrich parodie en reprenant les codes par instants) et outrancière de Baby Jane lors de ses joutes domestiques à la violence psychologique insoutenable où le caractère dominateur de June explose littéralement. Beryl Reid livre une prestation incroyable : grotesque, pathétique pitoyable et détestable, le goût d’Aldrich pour les interprétations outrancière (à la manière d’un kubrick poussant souvent ses acteurs dans se sens) atteint ici des sommets.

Autre grande audace, illustrer ouvertement et sans sous entendus une relation lesbienne. Celle ci est vu sous un jour néfaste (voyant Aldrich accusé à tort d’homophobie) surtout pour démontrer la schizophrénie latente de June entre la grenouille de bénitier de l’écran et la réalité, et Aldrich se plaît à profiter de la censure plus souple pour montrer le temps de quelques séquences le milieu homo underground londonien de l’époque (sans parler d’une scène hors champ sacrément osée où June éméchée fait des avances poussées à deux jeunes nonnes….).

Tout racolage inutile est évité, la vraie scène saphique intervenant en conclusion pour montrer que les carrières se font et se défont par l’intermédiaire du sexe ou du pouvoir. Sans ces deux atouts, survivre dans ce milieu s’avère très précaire comme le démontre un final terrible et désabusé. Encore un excellentissime Aldrich, auquel on peut juste reprocher (un peu comme Baby Jane en fait) une durée un poil excessive pour ce qu’il raconte (2h20 tout de même).

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2008 – 08 : sexe mensonges et vidéo (1989) de Steven Soderbergh

Commentaires et extraits

“Sexe mensonges et vidéo” est le premier film de Steven Soderbergh : coup de maître ou coup de chance ? Oeuvre d’un grand réalisateur surdoué ou oeuvre indépendante et rafraîchissante ?
Un peu des deux mais 20 ans après le film reste un film intense et unique.

Graham (Spader) et Ann (Andie Mac Dowell)

Certains qualifiaient Soderbergh de réalisateur surdoué, d’autres de tête de file du cinéma indépendant. Reste qu’à ses débuts, Soderbergh avait soif de filmer, d’exprimer son regard, son indépendance, à travers les images, une photographie (par la suite sous divers pseudonymes, il sera directeur de la photo ou monteur de ses films) mais aussi de mieux se connaître à travers les histoires (avec des élément autobiographiques) qu’il écrit. A l’image de ce premier film c’est surtout quand il raconte et filme simple qu’il est le plus touchant. C’est quand sa technique est la moins visible qu’il impressionne.

L’histoire de sexe mensonge et vidéo est basée sur des anecdotes mais est aussi autobiographique. Authenticité et originalité est d’abord ce qui frappe autant que ces récits en parallèle puis croisés de personnages opposés. C’est aussi par la grace de l’interprétation (James Spader et Andie Mac Dowell en tête) que prend forme ce récit (assez banal) d’une rencontre qui naît et d’une autre qui se termine.

Les acteurs(trices) du film

L’originalité du récit c’est la rencontre de deux êtres qui n’auraient jamais dû se rencontrer et un récit en flash back (marque de fabrique de Soderbergh).

Première scène culte entre Ann et Graham : sous l’apparente banalité de la situation la scène devient culte grâce aux plans, dialogues et l’interprétation.

A “l’image” des dialogues, l’histoire est aussi surprenant et originale (elle paraîtra moins originale de nos jours avec l’hyper connectivité) ainsi que le titre. Dans les extraits suivants, les personnages se révèlent et l’histoire se tisse et principalement par non-dits, regards et gestes que par des mots (bien que le comble est que Ann consulte un psychanalyste).

Les mots sont difficiles douloureux secrets (principalement pour Graham), par le récit les mensonges du présent (John, Cynthia) s’opposent aux douleurs du passé (Graham).

Une autre qualité du film est qu’il émerge quelque chose de lumineux de positif de ces rencontres (parfois douloureuses) : écrire et mettre en scène est un acte libérateur.
Et les images vidéos (symbole de voyeurisme) apparaissent comme le catalyseur du film et mettent à jour indirectement les véritables désirs. Le cinéma est aussi un exutoire. Elle met enfin les personnages devant la réalité devant leurs responsabilités.

Les scène suivantes sont cultes à mes yeux et pourtant assez banales en apparence.

Bien sur le film est aussi un film esthétique : les images sont splendides notamment les gros plans des visages, la musique est délicate (Cliff Martinez), l’interprétation est au plus juste et intense et les personnages deviennent plus authentiques.
Bien plus qu’un exercice de style un des film les simples et ambitieux de Steven Soderbergh.

Pour terminer un court article de Telerama.

Article de Télérama

2005 – Vivre et laisser mourir de Guy Hamilton (1973)

Commentaires, articles et extraits

“Vivre et laisser mourir” est le premier James Bond avec Roger Moore et le premier film à entrer dans une ère plus “moderne” et “décontractée”. Film daté sur le plan des effets avec pas mal de défauts mais distrayant, le film perpétue la saga.

Les différentes versions bonus du film apportent une foule de détails sur le film.

Mais replongeons nous dans des extraits du film

Le pré-générique comme de coutume, distrayant mais pas exceptionnel

Pré-Genérique

M et Moneypenny : Nouvelle mission à 3 h du mat

Première confrontation avec Kananga et Solitaire

Bond à Harlem. Bond et Felix Leiter

Bond et Solitaire. Poursuite en bus.

Bond cascade en avion.

Bond et les crocodiles

Bond poursuite en hors bord : partie 1.

Bond poursuite en hors bord : partie 3

Bond et vaudou

2001 – 04 : Rien que pour vos yeux de John Glen (1981)

Commentaires et extraits

Situé en plein dans les années 80 (exit les gadgets et la musique de John Barry) avec Roger Moore toujours très détendu dans son rôle, “Rien que pour vos yeux” est un James Bond qui est globalement assez moyen mais qui offre son lot de grandes scènes (réputation oblige).

Roger Moore Carole Bouquet et John Glen à la mise en scène.

Bien sur, quand on est collectionneur et (ou) nostalgique (premier James Bond vu au cinéma), il y a toujours son lot de choses intéressantes : la technique de l’époque (les voitures, ordinateurs), les looks (Bond reste toujours classe), le son disco exécrable, les passages de carte postale, Carole Bouquet en James Bond Girl et le cocktail archi-connu mais apprécié de voyages dans des lieux magnifiques où alternent scènes d’action, glamour et enquêtes.

Un très intéressant, complet et documenté article de DVD classique pour aller plus loin dans l’analyse.

Mais revoyons quelques scènes intéressantes.

Le pré-générique toujours indispensable pour rentrer dans l’action est ici très différent de l’habitude : il y a de la nostalgie (référence à Blofeld, à la femme de James Bond et à “Au service secret de sa majesté”) et il est très déconnecté du reste de l’histoire principale. Comme si les auteurs voulaient rompre avec un certain passé (Blofeld et les méchants mégalos).

Les auteurs ont décidé de prendre le contre pied habituel (notamment le précédent film “Moonraker” où gadgets et technologie de pointe étaient omniprésents). Exit la voiture à gadgets. Ici c’est la deux chevaux Citroën conduite (forcément au bout d’un moment) par Bond.

Poursuite (dont je garde un bon souvenir au cinéma) avec son lot d’actions et d’humour.

Une suite de scènes de carte postale qui ne font pas forcément avancer l’histoire.

Une bataille dans un bateau avec les méchants de service : sous une apparente décontraction des personnages, si on regarde bien, il y a pas mal de morts : la licence de tuer de Bond et le genre (films d’espionnage) autorisent (justifient ?) ce genre de meurtres à la chaine.

Une scène qui tranche un peu avec le ton nonchalant : Bond est plus dur et execute le tueur à lunette avec un brin de cruauté.

Un autre passage glamour avec Bond et Melina : le cocktail habituel de glamour et d’action.

Bond et Melina échappent à Krystatos. Ici un méchant en chasse un autre si l’on peu dire et le méchant principal se révèle peu à peu. On rompt avec le schéma classique des Bonds précédents ou personnage méchant (et séduisant) est dévoilé dès le début du film.

Une grande scène de cascade assez spectaculaire. Dans les documentaires de ” l’époque”, on apprend qu’à l’habitude les cascades des Bond étaient réalisées sans trucages numériques.

2000 – Tickets de Scène avengers : Bons baisers de venus

  • Version en fascicules

Série couleur  découverte par l’intermédiaire de fascicules. Sceptique par rapport au principe commercial des fascicules (1 par mois peu cher au début et assez cher par la suite) mais conquis par le contenu.

  • Épisode représentatif d’une série classique et maintenant culte

Un classique de la série anglaise, un savant mélange divertissant  de classe britannique, d’humour et d’aventures avec du fantastique et une touche de farfelu. Épisode intéressant (la bande son de Laurie Johnson suspense rythme, un scénario original avec des seconds rôles farfelus et le duo Steed / Peel qui fonctionne à merveille).

 

  • Rituel

Épisode qui va démarrer un petit rituel : le début du WE avant des activités de volley-ball (l’entrainement de 14h, les matchs de 19h du samedi ou de 8h le dimanche et de 14h le dimanche). Une coupure dans un autre univers à la fois léger et qui inspire à la rêverie et une série qui date de mon enfance.

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Pour aller plus loin excellent article du monde des avengers

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2000 – Chapeau Melon et Botte de Cuir : Requiem

Excellent article du Monde des Avengers

REQUIEM
(REQUIEM)

Steed hides out with a young lady – Tara learns Mother has died

Tournage : Terminé le 13 février 1969

Diffusion : ITV, 16 avril 1969 – 2e Chaîne ORTF, 24 octobre 1970 (La saison 6 a été diffusée aux États-Unis avant son passage au Royaume-Uni. La série étant britannique, seule la date de diffusion en Grande-Bretagne, région de Londres, est fournie.)

Scénario : Brian Clemens

Réalisation : Don Chaffey

Angela Douglas (Miranda), John Cairney (Firth), John Paul (Wells), Patrick Newell (Mother), Denis Shaw (Murray), Terence Sewards (Rista), Mike Lewin (Barrett), Kathja Wyeth (Jill), Harvey Ashby (Bobby), John Baker (Vicar).

Résumé

Steed doit protéger un témoin clé et il décide de cacher cette femme dans un endroit connu de lui seul. Pendant ce temps, Tara est victime d’un piège diabolique qui doit mener les assassins à la planque.

Épilogue

Steed fait son arbre généalogique et découvre qu’il est de sang royal. “As I’ve always suspected, I have Royal blood !”

CRITIQUES

Denis Chauvet

Avis : Classique mais pas mal. Le plan est bien élaboré, même si Miss King devrait se rendre compte plus tôt de la supercherie (le vilain déguisé en infirmier). Comme dit si bien Tara : “Steed has no one and nothing to fear. Nothing except my stupidity !”. [Steed n’a rien à craindre, excepté ma stupidité !] Cela pourrait être la devise de la saison 6 ! De beaux extérieurs pour la période (hiver 69). Point négatif : une fin trop rapide ! À noter que Mère-Grand fait une dégustation du bar de Steed pour la deuxième fois ! (cf Je vous tuerai à midi) et que Tara conduit la Bentley. C’est assez sympathique de voir la bataille de Trafalgar gagnée par les… Français !

Avec le recul (nouvel avis, août 2011) : Points positifs : la scène du parking, le léger suspense de l’intrigue à la première vision, la réaction de Tara : ‘Nothing except my stupidity !’, le jeu de mots sur ‘canon’ (intraduisible en français), les jeux de Steed (dont les échecs). Points négatifs : les deux tueurs, la jalousie de Tara, Tara piquée ou droguée toutes les cinq minutes, les incohérences (Tara ne peut pas passer par la petite fenêtre, où est Rhonda dans l’attentat ?), les baratins (Steed/Miranda et à l’hôpital), les souvenirs impossibles, les pieds grecs hideux et sales de Tara comparés à ceux choyés par Piedi, la fin bâclée. 1.5 au lieu de 2.

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Critique à venir !

Estuaire44 23 février 2014

L’idée centrale de Requiem permet fort heureusement d’éviter une énième histoire de manipulation mentale, pour recourir au sujet souvent porteur de l’arnaque. En soi, celle déployée par les criminels résulte plutôt astucieuse, d’autant plus qu’elle s’enrichit d’un savoureux contre-feu ourdi par Mother. L’occasion d’enfin découvrir Rhonda en action, un beau clin d’œil après l’hommage reçu par son patron lors d’Homicide and Old Lace. Malheureusement le procédé présente de nombreuses faiblesses, du fait d’une écriture trop sommaire et mal dosée de la part de Brian Clemens. L’embrouille apparaît d’emblée trop prévisible, puisque supposant la mort de Mother et la destruction de l’emblématique appartement de Steed. Deux évènements bien trop contraires aux codes de la série pour ne pas susciter l’incrédulité du spectateur.

Il s’avère par ailleurs décevant de décrire une Tara aussi crédule, alors même que la saison a montré comme elle est devenue un agent d’élite. Un rétropédalage tout à fait contre-productif. Les failles scénaristiques abondent également. Il n’est expliqué nulle part comment la jeune Miranda a pu acquérir ses cruciales informations sur le syndicat du crime, ce qui renforce l’impression d’artificialité de l’intrigue. Il reste sidérant que les criminels puise reconstituer aussi soigneusement l’appartement de Steed dans un laps de temps aussi court. On ne sait absolument pas de quoi meurt l’associé de Steed que les adversaires viennent voir. Ce n’est pas leur intérêt de le tuer, puisqu’ils en attendent des informations ? Ou alors il a été blessé durant la fusillade précédente, et est rentré chez lui pour attendre poliment que l’on sonne à la porte pour décéder. Clemens en fait trop lors de la scène de l’enterrement : même sous sédatifs, Tara aurait du percevoir l’absurdité d’une assemblée se résumant à une poignée d’inconnus. Etc. Par ailleurs les antagonistes apparaissent aussi nombreux que réduits à de simples exécutants. Le Mastermind ayant conçu le maître plan demeure absent, une innovation peu convaincante au sein de cette série si richement dotée sur ce point !

Les intermèdes de Fort Steed entre nos héros et l’exquise Miranda apportent de précieuses ponctuations à une action principale dont ils demeurent toutefois périphériques. Le charme et la fantaisie d’Angela Douglas coïncide parfaitement avec la personnalité de Macnee, assurant ainsi le succès de ces scénettes. On avouera que les affrontements ludiques, terrestres ou maritimes, séduiront particulièrement les spectateurs ayant fréquenté le passionnant univers du Wargame. Il reste également très amusant de voir Steed régulièrement vaincu par une jouvencelle, un humour malicieux et bienvenu. Par ailleurs la mise en scène de Don Chaffey se montre sobrement efficace, même si sans étincelles particulières. Mother se voit une nouvelle fois privé de quartier général, les différents plateaux, dont celui de l’appartement dévasté, ayant sans doute épuisé le budget imparti aux décors. Mais sa visite de l’amour aux liqueurs de Steed nous vaut un joli gag supplémentaire.

EN BREF: L’idée initiale de Clemens se voit en grande partie sabotée du fait d’une écriture très approximative. Le duo formé par Steed et Miranda nous vaut toutefois plusieurs scènes savoureuses.

VIDÉO


L’enterrement de Mère-Grand !

INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

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Tournage

o Les portes de la cache de Steed sont celles de Camfield Place à Wildhill.

o Firth et Barrett cherchent la maison de Steed et s’arrêtent devant plusieurs demeures de Letchmore Heath et d’Elstree.

o Les hommes de main de Mother transforment l’entrée de Haberdashers’ Aske’s School pour tromper l’ennemi.

o Les funérailles de Mère-Grand ont lieu dans l’église de St Andrew à Totteridge Village, Londres.

o Steed récupère Miranda en la soustrayant à l’ennemi à Heath Brow, Londres.

o La scène d’introduction a été filmée dans le parking de Bellmoor, Londres.

Continuité

o Tara a ses grands pieds sales en retirant ses plâtres, ce qui est assez surprenant !

Détails

o Steed passe les trois quart du temps à jouer, aux échecs entre autres, et nous apprenons que son oncle est un grand maître.

o Steed porte une arme au début de l’épisode, ce qui est très rare.

o L’épitaphe de Mother : “In loving memory of our dear Mother…The finest chap we ever knew. Died suddenly-explosively. RIP.”

o La musique est un medley de pas moins 15 épisodes !

Acteurs – Actrices

o Angela Douglas (1940) est connue pour son rôle outre-Manche dans la série Carry On… Elle commença sa carrière en 1959 et elle a tourné dans Le Saint, Jason King, L’Aventurier, Poigne de Fer et Séduction, Dr Who. Son dernier rôle date de 2005. Elle a joué dans un épisode de la saison 1 : Dance with death.

o John Cairney (1930) est un acteur écossais. Il a tourné dans Destination Danger et L’Homme à la Valise avant cette apparition dans les Avengers. On a pu le voir ensuite dans Amicalement Vôtre, Taggart.

À noter que…

o Brian Clemens s’est resservi de l’histoire pour un épisode de Poigne de Fer et Séduction – The Protectors en 1974.

o Coupures de presse lors de la 1re diffusion française.

Télé 7 Jours

Jours de France

Jours de France

Fiche de Requiem des sites étrangers

En anglais

http://theavengers.tv/forever/king-28.htm
http://www.dissolute.com.au/avweb/tara/628.html
http://deadline.theavengers.tv/King-29-Requiem.htm

En flamand

http://home.scarlet.be/~pvandew1/avengers/king30.htm

En italien

http://www.serietv.net/guide_complete/agente_speciale/stagione_6.htm#157

En espagnol

http://losvengadores.theavengers.tv/tara_requiem.htm

1988 – (pour aller plus loin ) James Bond contre docteur No

Très documenté article de Julien Léonard 2012

Moteur… Action !

 

Si ce n’est une adaptation télévisuelle sans grand intérêt de Casino Royale produite en 1954, et où l’on peut admirer Peter Lorre dans le rôle du Chiffre (5), James Bond n’intéresse pas outre mesure le milieu du cinéma. En 1959 toutefois, à la suite d’une mauvaise passade avec Kevin McClory (6), Fleming tente d’approcher Alfred Hitchcock pour lui vendre les droits de son personnage. Mais ces droits seront acquis par Harry Saltzman qui, voyant Albert R. Broccoli désirant ardemment lui racheter ces droits, décide de s’associer avec lui. Ils vont alors créer deux sociétés, Danjaq (7) et EON Productions (8). Rapidement, leur choix se porte sur l’adaptation d’Opération Tonnerre. Mais suite aux problèmes de droits rencontrés, ils portent finalement leur dévolu sur Dr. No. Il leur faut alors se donner les moyens de porter à l’écran ce premier film qui devra absolument décider de l’avenir du personnage au cinéma.

 

La plus importante difficulté fut de choisir l’acteur. Et sur cette question en particulier, la légende a fourni les histoires les plus cocasses. Disons simplement que, parmi les interprètes envisagés, Roger Moore et Patrick MacGoohan furent deux des noms prononcés les plus illustres. Mais le premier, sur le point de connaître un triomphe à la télévision dans le rôle de Simon Templar (Le Saint), est parait-il considéré comme trop jeune. Quant au deuxième, il refuse catégoriquement le rôle. Cary Grant est aussi évoqué, mais de façon très éphémère. Un acteur presque inconnu obtiendra finalement le rôle tant convoité : Sean Connery. Fils de routier, disposant d’un tempérament mal dégrossi, écossais et doté d’un fort accent de surcroit, l’acteur n’est pourtant pas vraiment prédisposé à interpréter le très élégant James Bond. Soutenu par l’enthousiasme de sa femme, Broccoli opère néanmoins rapidement ce choix, avec l’aval de Saltzman. « C’est comme demander à un petit garçon qui adore les voitures si il voulait qu’on lui offre une Jaguar. Lorsqu’on m’a proposé de jouer Bond, je n’ai pas dormi pendant des jours ! » (9) déclara Connery alors très heureux de faire partie intégrante et primordiale de l’aventure.

 

Refusé par plusieurs studios, le projet de Saltzman et Broccoli trouve finalement une réponse positive chez la United Artists. Le 20 juin 1961, le studio donne son accord pour commencer la préparation du film, ainsi qu’une enveloppe budgétaire assez limitée de 1,2 million de dollars. (10) Vétéran de la série B solidement emballée, Terence Young est désigné pour réaliser le film et commence alors à encadrer Sean Connery. Il fait de lui James Bond en travaillant ses attitudes, en discutant ses objectifs, en l’habillant et en le conseillant sur les manières à adopter. Le Bond de Connery est de fait presque autant la création de l’acteur que celle de son metteur en scène, ce dernier étant très investi dans la préparation de l’ensemble. Il apparait nettement que Young eut une grande importance dans le processus de création de l’identité de la saga telle qu’on la conçoit encore aujourd’hui, et avant tout sur le personnage lui-même. Il a beaucoup influencé Connery par son goût pour les bonnes choses, son éducation vis-à-vis de tout ce qui touche à l’élégance en général, ainsi que par une certaine notion du raffinement. Sa mise en scène dénuée de touche personnelle (tout sauf une création d’auteur à proprement parler) et sa redoutable approche débrouillarde du métier par des trucs et astuces très efficaces lors des tournages, lui ont permis de dominer la réalisation de Dr. No avec une très grande aisance. Dire qu’il était le metteur en scène rêvé pour lancer la saga relève de l’euphémisme. En bref, scénario écrit et équipes préparées, le tournage peut commencer le 16 janvier 1962 en Jamaïque, pour se terminer en Angleterre 58 jours plus tard, dans les studios de Pinewood. (11)

Full Metal Jacket de Stanley Kubrick (1987) en images (partie 1)

Les images qui suivent racontent la majorité du film de Kubrick qui vaut le coup d’être vu sur grand écran. Dans ces images, on peut deviner toute la force du propos du film, qui montre autant qu’il dénonce, l’endoctrinement, l’absurdité, les paradoxes et les contradictions de cette guerre, les différents niveaux où s’exerce la violence (de l’entrainement au combats réels) à travers les yeux et les situations des soldats Joker ou Baleine, à travers des images accablantes presque documentaires, des visages hallucinés.

Le nom de Kubrick en gros
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