2016 – 12 – 23 : Les Diaboliques (1955) de HG Clouzot

Les diaboliques est un thriller glaçant admirablement mis en scène par Henri Georges Clouzot en 1955 sur un scénario de Boileau et Narcejac (Celle qui n’était plus – 1952).

Les diaboliques poster

Un film glaçant (malsain ?) avec un minimum d’effets spectaculaires.
Une mise ne scène implacable pour un scénario diabolique .
Un cadre étouffant, un homme tyrannique, un duo de femmes déterminées, un détective privé tenace un meurtre et un mystère.
Tels sont les ingrédients de ce film excellent et unique.

Dans un pensionnat de garçons, le directeur (Michel Delassalle/Paul Meurisse) dirige l’établissement de main de fer et agit de la même manière tyrannique avec tout son entourage, sa femme institutrice (Christina/Vera Clouzot) et sa maitresse (Nicole Horner/Simone Signoret).

Les deux femmes, l’épouse et la maîtresse, sont proches l’une de l’autre (lesbiennes ?) unie contre la haine de Michel. L’une est fragile, l’autre est forte et elles vont s’unir pour éliminer Michel.

Derrière cette trame classique, le récit nous plonge littéralement dans l’angoisse, le suspense voire la terreur qui nous tiennent en haleine tout au long du film jusqu’aux ultimes minutes.

Henri Georges Clouzot réputé lui même pour son caractère dur (y compris pour sa femme Véra Clouzot), pour sa précision quasi maniaque a créé un ambiance pesant.

Le réalisateur a exigé de tourner et retourner les scènes créant une ambiance de travail éprouvante un peu à la manière de Stanley Kubrick sur le tournage de “Shining”.

On imagine combien le sujet est inspirant, le résultat est sans conteste à la hauteur mais au prix de difficultés personnelles et physiques.

Si le trio (antipathique) Michel/Nicole/Christina est omniprésent, les seconds rôles sont très bien écrits (mention au jeune Michel Serreau), Pierre Marquet, Noel Roquevert et surtout Charles Vanel dans le rôle du détective privé à la retraite Alfred Fichet (dont le lieutenant Columbo/Peter Falk trouve l’inspiration) qui apportent un peu d’humour et de respiration.

Les Diaboliques est aussi un film noir (seuls les enfants sont lumineux) pour la noirceur de ses personnages et sa photographie sinistre.

L’utilisation minutieuse de décors authentiques est l’autre atout pour nous plonger dans l histoire. On ne verra plus une piscine, un couloir de la même manière.

On en vient à être effrayé par ces ombres, ces longs couloirs (à la manière de David Lynch dans “Twin Peaks” ou “Mulholland Drive” ou Shyamalan dans “le 6ème sens” ou le film “les autres”) et ces vitres nous glacent.

Inutile de voir le très mauvais remake (pompé sur l original) “Les Diaboliques” (1996) avec Adjani et Sharon Stone (laissées à l’abandon). Il n’a pas pour seul but que d’énumérer toutes les erreurs rédhibitoires pour réaliser un excellent film (la couleur pour un film noir! des actrices iconiques mal dirigées, des jolis plans mais inutiles, des effets ratés) et souligne encore le talent de Henri George Clouzot et son équipe.

Il n’y a qu’un seul Diabolique et c’est celui qu’il faut (re)voir sans lire la fin ! 

2016 – 12 – 25 : La party de Blake Edwards (1968)

“La Party” de Blake Edwards est un chef d’œuvre d’humour et de poésie, un film inclassable et unique, un film sans réel scénario qui s’écoule comme un long gag ininterrompu.

Extrait vidéo : les déboires avec le papier toilette

Peter Sellers acteur anglais est l’inimitable Hrundi V Bakshi. Sa voix son accent et ses gestes le rendent très crédible en acteur indien de second rôle. Il porte tout le film de sa présence comique il est le fil conducteur. Le décor somptueux va être dynamité : c’est la bonne humeur et la gentillesse qui vont triompher du monde artificiel du cinéma des grands studios.

Tous les acteurs les plus attachants  sont pour la plupart “étrangers” : une française, des russes.

Edwards et Sellers qui partageaient le gout des films muets du début du cinéma rendent hommage aux comiques américains Max sennet, les Marx Brother, Harold Lloyd et aussi sans doute à Tati ( la voiture, la relation d’affection avec la française).

Sellers Edwards Tournage la Party

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2016 – 12 – Témoin à charge (1957) de Billy Wilder

Witness for prosecution est le 3 ème film de Billy Wilder en 1957 qui est décidément toujours aussi talentueux et original. Il y a de l’humour des rebondissements des acteurs brillamment dirigés mais surtout des dialogues certes longs mais percutants et une narration haletante.C’est une pièce de théâtre et un film de procès mais diaboliquement réalisé : on ne peut que se laisser captivé par cette histoire pourtant ultra classique du mari la femme et la maîtresse. Agatha Christie a écrit la nouvelle originale mais Billy Wilder se l’est appropriés comme personne. Il faut voir Charles Laughton acharné malin exaspérant défendant un cas perdu d’avance et tous les personnages secondaires accablants.mais truculents. On ne peut révéler la fin comme toute l histoire. C’est un film presque un huit clos, un film de procès un film en noir et blanc bref peu emballant mais qui grâce à Billy Wilder devient un classique un chef d’œuvre un film qu’on n oublie pas.

Charles Laughton

2016 – 11 – 3h10 pour Yuma (1957)

3h10 pour Yuma de Delmer Daves (1957) est un classique de l’age d’or du western qui a très bien vieilli au point qu’il a été ré adapté en 2008. Huis clos, film noir autant que western, le film tourné en noir et blanc fait la part belle aux gros plans aux mouvement de caméra somptueux mais c’est dans le scénario (un bandit prisonnier qui doit être livré pour être jugé doit prendre le train de 3h10 ; ses complices cherchent à le délivrer et un paysan doit le surveiller)  et l’interprétation (Glen Ford – le bandit –  est magistral et Van Heflin – le paysan – très touchant). La musique inhabituelle est excellente et le jeu de poker psychologique entre les protagonistes est admirablement mis en scène.

3h10 pour Yuma est un chef d’œuvre du genre à voir ou revoir.

Vidéo : suspense entre Van Heflin et Glen Ford

 

2016 – 08 – Un éléphant et ça trompe

Un éléphant ça trompe énormément (1976)  et nous irons tous au paradis (1977) sont deux classiques du cinéma français dans le genre “film de potes”.

Rochefort, Brasseur, Lanoux et Bedos jouent comme s’ils s’étaient toujours connus et cette complicité est une des qualités du film. Les dialogues de Jean Lou Dabadie et Yves Robert sont savoureux et la mise en scène alternent scènes drôles et scènes de mœurs dans un rythme soutenu. On aurait pu passer des heures à suivre leurs aventures tragi-comique.  Le bal des casse pieds en 91 qui reprend les mêmes acteurs est un hommage plus qu’une troisième partie.

Les femmes Marthe Villalonga, Danielle Delorme (et Anny Duperer ) sont essentielles. La narration de Jean Rochefort avec sa voix chaude est hilarante.

 

2016 – 08 – Un homme est passé (1955)

Un homme est passé de John Sturges est un western atypique qui ressemble plus à un film noir dans un huis clôt. Spencer Tracy est omniprésent à la fois fragile physiquement et fort mentalement convaincu et déterminé. Robert Ryan , Lee Marvin campent de personnages troubles. Le western dessert d’autres thèmes que la traditionnelle vengeance ou la conquête de l’ouest. Distrayant mais posant de nombreuses reflexions, ce classique passé à la dernière séance vaut le coup d’être vu.

1995 – Avril 19 : The Mission – Neverland Tour à l’ Élysée Montmartre, Paris, France

Sans doute un des concerts les plus émouvants auquel j’ai eu l’occasion d’assister.

Des mélodies implacables, un son puissant avec une rythmique imparable et un groupe encore jeune en pleine création.

Préoccupé par d’autres sentiments personnels (divergence avec mon père et mon grand père), l’émotion est exacerbée par un   “Daddy’s Going to Heaven Now” ou un “Heaven Knowns” sans doute sans rapport coté paroles.

Un “Neverland” ou un “Swoon” quand à eux me rappellent que je suis seul à partager ce moment.

Détail amusant : à l’entrée un gars me pose une question sur le groupe mais en fait il en sait plus que moi : la salle est remplies de spécialistes.

La salle qui reprend “Butterfly on a Wheel” ou “Tower of Strength” à l’unisson, c’est impressionnant.

  1. Wasteland
  2. Hands Across the Ocean
  3. Sway
  4. Afterglow
  5. Into the Blue
  6. Raising Cain
  7. Heaven Knows
  8. Like a Child Again
  9. Swoon
  10. Beyond the Pale
  11. Deliverance
  12. Tower of Strength
  13. Butterfly on a Wheel
  14. Severina
  15. Like a Hurricane
    (Neil Young cover)
  16. Neverland
  17. Blood Brother
  18. The Crystal Ocean
  19. You Make Me Breathe
  20. Daddy’s Going to Heaven Now

2016 – 08 : John Wayne

En regardant un film de John Wayne on se replonge immédiatement dans la nostalgie et une époque pleine de tendances qui n’auraient plus court aujourd’hui. L acteur a été populaire de son vivant pour un personnage qu il a incarné de très nombreuses fois : un homme fort sur de lui meneur d’homme, patriote, un brin macho et raciste mais loyal. Inutile de chercher dans ses westerns genre macho par excellence beaucoup de subtilités dans son jeu, il déroule sa grande carcasse, ses coups de poing et ses dialogues avec professionnalisme mais sans surprises. Il reste quelques films intéressants sur le plan nostalgique  mais tres traditionnels : les films avec Howard Hawks (Rio Bravo, Hatari, El Dorado) et

2016 – 08 : Indiscret (1958) de Stanley Donen

Indiscret de Stanley Donen (1958) avec Cary Grant et Ingrid Bergman
Indiscret de Stanley Donen (1958) avec Cary Grant et Ingrid Bergman

 

Indiscret est un film méconnu de Stanley Donen qui sera plus populaire avec Charade et Arabesque. On trouve ici deux stars Cary Grant (avant la mort aux trousses) et Ingrid Bergman (10 ans après Notorious) et une comédie romantique dans des décors de rêve à Londres mais il manque sans doute un peu de mystère et d’action qu on trouvera dans Charade pour en faire un classique.

Pourtant Indiscreet est attachant. On pourrait imaginer que les comédies anglaises actuelles se seraient inspirés en les dynamitant de ce scenario très classique (deux célibataires exigeants qui vont s aimer) avec une mise en scène soyeuse et joyeuse.. Le film est glamour, le rythme est assez lent mais les dialogues sont parfois cocasses  avec quelques scènes drôles (Cary Grant dansant).ou  Cary Grant et Ingrid Bergman dans deux chambres d’hôtel réunis pas un split screen. On sent une complicité entre le réalisateur et les deux acteurs.

 

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2016 – 09 : Fedora de Billy Wilder

Fédora (1978) est un film de Billy Wilder qui bénéficie de toute la maturité et le savoir faire de son réalisateur. Même si c’est un drame, il contient de nombreuses scènes comiques et une histoire qui pourrait aussi être qualifiée de policière. Héritier de Sunset Boulevard , Fedora parle de cinéma, d’actrice et est amère sur le 7è art mais finalement il pourrait en être un de ses symboles. De la glycerine des artifices mais toujours une usine à rêves. William Holden ainsi que des acteurs cosmopolites sont excellents alors Fedora serait un chef d oeuvre si ne manquait pas la légèreté des autres films de Billy Wilder, Avanti ou La vie privée de Sherlock Holmes en tête.

Marthe Keller Fedora