2014 – 11 – 16 : Jacques Tati et Mr Hulot

Mr Hulot / Jacques Tati
Mr Hulot / Jacques Tati
  • Jaques Tati

Jacques Tati, né Jacques Tatischeff est d’origine française, russe, néerlandaise et italienne. Il est né en France dans une famille aisée. Il abandonne l’école assez vite pour faire son service militaire puis faire du music hall. Assez rapidement il développe un don d’observation et d’imitation qui lui permet de créer de toute pièce une multitude de personnages. Après le music hall il tourne des courts métrages. Il est mobilisé durant la deuxième guerre mondiale. De retour, il réalise son premier film « jour de fête ». Son gout pour la précision, la minutie avec laquelle il règle les différents aspects de ses films et la volonté de contrôler la réalisation de ses films l’empêcheront de réaliser bon nombre de films. Malgré une œuvre assez pauvre (6 longs métrages et une poignée de courts métrages) mais unique, Tati fait partie des réalisateurs essentiels (un peu maudit aussi) du cinéma par son regard sur la société et les individus et par son comique. Ses films peuvent se regarder suivant plusieurs angles tant ils sont riches visuellement, il y a peu de dialogues mais beaucoup de sons.

  •  Mr Hulot : l’observateur invisible et mille personnages

Mr Hulot est un personnage récurrent des films de Tati. Il est emblématique dans l’œuvre de Tati comme Charlot l’est dans l’œuvre de Charles Chaplin : il n est pas vraiment Tati mais Tati s empare du personnage en l’incarnant avec sa grande carcasse et son art du mime. Tati s’inspire et caricature avec tendresse des personnes qu’il a rencontrées dans sa vie et principalement de son voisin architecte Mr Hulot. Tati dit de son personnage Hulot : « C’est alors que j’ai eu l’idée de présenter monsieur Hulot, personnage d’une indépendance complète, d’un désintéressement absolu et dont l’étourderie, qui est son principal défaut, en fait, à notre époque fonctionnelle, un inadapté ».

Dans les films de Tati Mr Hulot est un personnage qui semble être secondaire mais c est le détonateur du comique (comme L’inspecteur Clouseau chez Blake Edwards), c’est aussi un observateur. Il détonne souvent dans le monde qu’il entoure par son originalité. Hulot semble invisible mais il est immédiatement reconnaissable avec son allure longiligne, ses gestes élégants, sa pipe et son chapeau. Tati qui vient du music hall, sait créer avec Hulot milles personnages ou émotions uniquement avec son corps élastique et son visage expressif. Il parle peu, il mime souvent. Avec sa touche, il apporte aux scènes de la poésie. Si Hulot n’apparait pas dans une scène alors on peut repérer un cousin de Hulot qui partage les mêmes émotions.

Tati est un grand observateur de son temps.

 

 

2014 – 11 – Avanti ! de Billy Wilder

Avanti ! (1972)
Avanti ! (1972)

Avanti ! 1972

« Avanti !» est un film méconnu comparé aux autres films de Billy Wilder mais c’est un véritable joyau de la comédie. Comme toujours dans la comédie, il y a quelques grosses ficelles : un adultère et un cadre romantique (l’Italie en été). Mais Billy Wilder agrémente son histoire d’un duo improbable et de deux cadavres assez dérangeants et encombrants.  En ce sens Avanti ! est presque une comédie noire mais ni monocorde ni déprimante.

Un riche homme d’affaires américain coincé (Ambruster – Jack Lemmon) part en Italie pour récupérer le corps de son père décédé en vacances (en Italie : son lieu de villégiature préféré). Sur place, il découvre que son père n’est pas mort seul dans un accident mais avec sa maîtresse (une femme très différente de lui : simple, sans prétentions et sans argent). Il se retrouve si l’on peu dire avec deux corps sur les bras. Au même moment, il tombe nez à nez avec la fille de la maîtresse de son père qui elle aussi vient récupérer un corps et découvre que sa mère n’est pas morte seule.

Surpris, abasourdi, dégouté, Ambruster décidé à en « finir » rapidement va se heurter à l’administration italienne, les pompes funèbres, la mafia et cette fille qu’il prend pour une gourde mais qu’il va peu à peu connaitre et apprécier. Mais rapatrier les corps en cachant la vérité est plus compliqué que prévu.

Porté par ce duo improbable, un scénario malin et de truculents personnages (le directeur de l’hôtel, le croquemort, l’associés de Ambruster livrent  à eux seuls des scènes d’anthologie), le film est jouissif et nous emmène dans une histoire farfelue drôle et émouvante. L’Italie est magnifiquement filmée. Jack Lemmon dans le rôle d’un homme un peu coincé et Juliet Mills un peu fofolle, qui veut faire un régime en Italie (digne héritière de Marylin Monroe ou Shirley Mac Laine) se livrent à de savoureuses joutes verbales. On est dans la comédie dans ce qu’elle a de plus noble : travaillée, jouée avec brio.

Si le film n’est pas aussi connu que « Certains l’aiment chaud » c’est peut être parce cette comédie est d’abord une comédie noire, interprétée à l’ancienne et s’étirant sur plus de deux heures.

Jack Lemmon qui n’est plus un jeune premier mais homme mur est toujours savoureux dans ses rôles de benêt coincée mais qui va devoir sortir des conventions et montrer ses fesses ! Il est définitivement un acteur incontournable des films de Billy Wilder (il tournera encore « Front Page » (1974) et « Buddy Buddy » (1981)).

Si on aime Billy Wilder, on retrouve avec saveur un scénario ingénieux, des rebondissements, des gags permanents, des dialogues ciselés, l’Italie sous ses plus beaux atours (et clichés).

Sinon on découvrira une comédie réussie, un film qui montre qu’on peut trouver de la joie et du bonheur dans la simplicité.

« Avanti ! » est un film à redécouvrir ! avec un « ! ».

Avanti !
Avanti !

2007 – 12 – 26 : Sacrée soirée – la femme mystère

Une soirée chez Zouzou (ZZ) sur le thème du voyage. Il invite des amis. Pendant que tout le monde attend la femme mystère qui revient d’un long voyage de 6 mois

Le double Z n’est pas chien et aime l’éclectisme.
Il apprécie l’homme de tout poil et la femme de bon poil et inversement.
Malgré une paire de petites lunettes rondes de myope, il n’a pas la vue basse coté amis : ils sont d’horizons variés avec esprit large.
C’est en feuilletant un magazine de voyage que Zouzou a l’idée d’une soirée sur le thème “voyage”, inviter des gens pour parler de leur voyage.

– ZZ : dis donc ma lolotte, ce serait sympa une soirée voyage, y a Angélique qui revient des iles et Ray et Nath qui reviennent d’Afrique, bon le cousin il va toujours en Bretagne.
– Lolotte : Ah ben au moins, ça changera de la dernière fois on verra du paysage cette fois parce que jte rappelle qu’à cause de la semaine ski ben on n’est pas partis en Martinique, j’ai du regarder les autres skier derrière une vitre, autant regarder la TV et le soir c’était piste rouge noire bleue et jaune.
– ZZ : le rouge et le jaune, c’était plutôt la boisson euh euh euh

C’est vrai que Zouzou aime sa semaine de ski. La neige fraiche, les monts enneigés, la nature immaculée, les soirées en chalet.
Mais ce sera pour l’année prochaine.

– ZZ  : bon j’envoie un mail : “soirée voyage au clos”.
Le double Z aime le simple et dépouillé avec ses amis.
– ZZ : Le thème de la soirée est le voyage, on va parler de nos dernières vacances, on vient avec ce qu’on veut, avec qui on veut et quand on veut à partir de 20h.

Le double Z aime les grandes tablées au clos et quand il sort sa rallonge il jubile.
Les mauvaises langues diront peut être que dans son message, il y a moins de caractères que dans la liste des destinataires qui ne sont pas moins de 20.
Il y a les habitués et les amis des amis et le cousin.
Le cousin qui se fend parfois d’un bon mot style de faire “style” est devancé par Nath qui se la joue la comique en répondant  au message laconique.
Encouragés par tant de hardiesse littéraire, les deux font de la surenchère et Ray s’échauffe.
Angélique qui vient pourtant de terminer un beau voyage, tente sans succès l’humour culinaire.
Pour terminer mais pas pour conclure, A. la femme mystère clôt la flopée de mails par un “je serais là à l’heure donnée”. Chlack !
A ce stade, la soirée s’annonce bien et le double Z se frotte les mains et le sol crotté par Elypson.
Angeline revient d’un voyage en Martinique. Excepté pour le cousin, elle n’est pas la femme mystère.
Lolotte qui la connait bien la décrit comme sympa son visage est encore bruni par le soleil, son sourire est radieux et son parfum fleuri est légèrement atypique.
Approximativement c’est un parfum à la vanille et à l’huile du coco marié aux senteurs marines.
Angélique aime faire la cuisine. Cuisiner c’est donner.
Angélique vient seule mais pas les « mains vides » : elle apporte “sa” galette des Rois “faite main”.
Nath et Ray reviennent de Guadeloupe. C’est le cadeau surprise de Ray à sa tendre.
Certes le départ a été houleux : Nath n’aime pas les surprises et  Ray a fini par vendre la mèche, mais par la suite ce fut sensass.
Ca vaut bien une anecdote. Ray dont le vrai nom de Ray s’appelle Régis mais derrières ses lunettes en os de sèche moulée à la main et teintées naturel il y a tant de sublime qu’il faut l’appeler Ray.
Nath et Ray reviennent d’un voyage sans les petits en amoureux.
Nath dans son dernier mail indique qu’elle vient avec Ray et du fromage à fondue.
Nath n’est pas la femme mystère, elle n’aime pas les surprises.
Les deux Poms (nommés ainsi pour leur coté joufflus et jovial) sont dans la catégorie « guest stars ».
Pom et ne reviennent pas d’un long voyage mais d’une visite chez Disney avec leurs deux petits pomelos (qui ne sont pas là ce soir).
Le male a une passion secrète (qu’il ne tarde pas à dévoiler) pour la photo.
– Pom : euh euh euh de la photo au voyage, il n’y a qu’un pas car oui, par ce biais, on voyage par l’art ou dans l’art.
Pom et Pom viennent avec du vin et du jus de pomme et un gros album photo.
La n’est pas la femme mystère.
Pour cette soirée, le cousin obtient une wild card. Ses voyages en Bretagne ne comptent pas.
La Bretagne, pour le ZZ, c’est même une banalité, un examen de passage : à chaque nouvelle copine le double Z emmène sa future moitié à St Malo pour un parcours initiatique et romantique.
La femme mystère est donc A., la dernière personne.
Pom a cherché dans son album photo : sans succès.
Ray a changé a puisé dans ses souvenirs : même lorsqu’il portait ses montures en titane refondu, il ne la connaissait pas, c’est dire.
Pourtant A. est une amie du ZZ.
“Une amie c’est vague, on ne les connait pas toutes” souligne Nath en voix off.
Coté voyage, A. revient d’un périple de 9 mois sur un autre continent qu’elle a décidé d’entreprendre un soir d’avril.
Tout le monde est là, Nath et Ray, Angélique, le cousin, les deux Pom, la lolotte.
Le double Z vient de sauter dans l’auto, il est parti chercher la femme mystère  dans un lieu inconnu à la date déterminée”.
L’attente est de courte durée. La femme mystère arrive enfin.

– femme mystère : Salut !
– les autres collégialement : Salut ça va ?
– femme mystère : Ca va et vous ?

La femme mystère est peu bavarde.
Pour combler ses silences (“je n’aime pas parler pour ne rien dire : chlack !”) elle vient avec un paquet de 4 albums entiers (“9 mois de voyage, forcément ça ne tient pas sur 4 photos : chlack !”).

– Ray : sympa cette fabrique de lunettes !
– Femme mystère : ouaih c’est pour montrer comment les enfants sont exploités : chlack !
– Pom : le style de cette photo est intéressant : ça ressemble à du Doisneau mâtiné d’Hamilton. L’angle laisse penser qu’on est dans la subjectivité objective.
– Femme mystère : la photo je l’ai prise d’une main en tenant mon vélo : chlack !
– Nath : et comment ça t’est venu cette idée du voyage ?
– Femme mystère : un soir je me suis dis qu’il fallait faire un truc fou ! Après j’ai regardé mon compte en banque et hop : chlack !
– Le cousin : et comment ce voyage t’a transformée à ton retour ?
– Femme mystère : là c’est moi avant et là c’est moi maintenant : chlack !
– Le double Z : et les soirées, ça ne t’a pas manqué ?
– Femme mystère : même seule tu te fais des amis chaque jour : chlack !
– Angélique : et tu as gardé des recettes de ton voyage ?
– Femme mystère : pourquoi faire ? Du chien et des moustiques on n’en trouve pas ici : chlack !

Et hop la femme mystère avait dévoilé quelque uns des ses mystères dans son voyage en Asie pour cette soirée voyage.

2007 – 12 – 26 : Sacrée soirée – prendre un verre au vert

Pour ses amis, c’est le ZZ ou le double Z, un as avec un grand Z.
Le double Z est une référence, un gage de qualité presque une marque de fabrique surtout quand il s’agit de bricoler une soirée.

On pourrait dire : “j’ai une soirée chez le ZZ”, comme on dit “j’ai une soirée chez Maxim’s”.
Pas pour l’aspect guindé mais parce ce quand on y a gouté une fois, il ne tarde de recommencer.

Le ZZ pourrait se faire un nom dans le pourtour de Paris.
Le prénom officiel du double Z est peu commun : il est composé, en deux morceaux.
Le deuxième morceau, le meilleur, est un mixte entre galère et Noël mais n’allons pas tirer de conclusions hâtives.

Dans le milieu très ouvert de la banlieue parisienne, on ne sait combien de gens stressés se sont déjà pressés à l’une de ses soirées pour ressortir déstressés.
Quand il s’agit d’être entre amis, le double Z n’a pas son pareil avec ses semblables.

ZZ est inventif.
– ZZ : tiens j’ai une idée cool, serait sympa de faire un brunch mais plutôt en soirée et genre un lendemain de fête comme ça t’es sur que les gens sont dispo !
Et on finit les restes. Ouaih c’est super, c’est comme un brunch du midi mais le soir. Et puis c’est le lendemain de fête, c’est comme une soirée de rattrapage quand on a tout oublié la veille.

ZZ est un drôle d’oiseau, il a les pieds en canard, la joie de vivre d’un pinson.
Il est gentil et doux comme le poussin qui vient de naître.
En outre, il est plutôt apprécié des femmes surtout celles qui aiment couver.
Le double Z est toujours accompagné d’une moitié. La moitié sa lolotte change parfois mais comme lui reste égale à elle même, c’est à dire sympa.

– lolotte : ouaih d’accord pour le rattrapage je veux bien mais ça fait un peu court pour prévenir.
– ZZ : on envoie tout simplement un mail : “séance de rattrapage” dans le genre pour prendre un verre au vert.

Le ZZ vit à la campagne et aime les urbanités. Il travaille en ville mais aime son coin de verdure.
ZZ – chez nous, c’est la ville qui vient à la campagne. Quand tu vois tout en gris viens te mettre au vert !

ZZ vit dans un cadre chaleureux, sa maison est récente mais dans un style rustique.
– tu verras c’est sympa, c’est à la campagne.
Sa maison est dans un groupe : c’est le clos british, il n’y a pas de barrières pour délimiter les terrain.
En arrière plan, il y a un sous bois qui est un peu sinistre la nuit tombée faute d’éclairage.
La pelouse n’a pas encore poussé le clos british de banlieue se distingue ainsi de son homologue grand breton.
Mais il y a chien, un grand benêt breton du nom d’Elypson.
Une maison sans un Elypson, ça ne se conçoit pas.
Elypson est un chien de chasse ne sachant pas chasser mais particulièrement doué pour la bêtise.
Mais ZZ a craqué pour sa belle robe et un clos british sans grand benêt breton ça ne se fait pas.

Les fins de soirées d’automne, il fait frais au clos alors on peut se réchauffer près de la cheminée.
Elle est bien ramonée, elle est chaude, elle craque bien et les étincelles sautent sur la table basse.
Tout comme son chien Elypson lorsqu’il cherche à attrapper des insectes.

Il est 19 h. La cheminée craque. Elypson tente d’attraper des mouches. Avec sa queue il bouscule les verres.
ZZ vient de recevoir des réponses à ses mails.

– ZZ : ma lolotte, on prévoit 8 pour ce soir il y aura Nath et Ray, Pom et Pom, Angélique et il y aura ptetre mon cousin
– Lolotte : ton cousin il est sympa mais bon dès qu’on cause film, il nous sort toujours ses films de David Taty et Jacques Linch. Taty à chaque fois je pense au magasin de fringues et Linch on n’y comprend rien. On dirait qu’il s’est gouré quand il a monté son film. En plus ton cousin ben il n’est pas toujours très clair.
– ZZ : bon chacun vient avec un truc, Angélique prépare un cake mais si on est court on ira chercher des américains chez l’italien
– Lolotte : Angélique elle est sympa avec ses cakes mais la dernière fois son cake à l’Ananas au poivre vert même ton chien n’en a pas voulu
– ZZ : Angélique elle revient des iles, elle a bien aimé et elle a acheté un livre de recettes. Pom et Pom ramène une tarte aux pommes. Nath et Ray, les restes d’hier. Ca sera sympa.
– Lolotte : ok 8 mais ton Elypson, il reste dehors parce qu’avec la boue moi je n’arrête pas de passer la serpillière et si en plus s’il sent qu’il y a de la bouffe, il va être intenable.
– ZZ : ok, ma lolotte, je vais lui donner une galette et on va le mettre dans le garage
– Lolotte : fermes bien la porte de derrière, tu sais bien qu’il gratte et t’as pas fini derrière. Tiens y a du monde qui arrive et chui pas prête !.

La soirée a été très réussie.

Les arrivées ont été dispersées. Nath et Ray sont arrivés en avance. Ils ont emprunté l’allée par devant qui n’est pas encore bétonné et ont ramené de la boue.
Les deux Pom sont arrivés à l’heure juste et reparti deux heures plus tard pour récupérer leurs deux petits pomelos gardés par une voisine.
Angélique est arrivée peu après avec un cake morue et cannelle qui empeste encore le frigo. Angélique a tenté d’enlever la terre sur ses talons et ses bas.
Le cousin est arrivé avec une heure de retard.  Il s’est perdu en confondant Marne la coquette et Fleury Merogis.
Comme il n’a pas voulu se faire remarquer il est passé par derrière. Il y a malencontreusement ouvert la porte à Elypson qui par ennui s’était attaqué aux pneus des VTT.
Discrètement le grand benêt breton s’est glissé entre les convives et a dévoré une partie des restes posé sur la table dont le cake Morue Cannelle puis s’est tranquillement endormi près du feu.
Le Pom male a parlé photo, nature morte sans doute inspiré par le vert et le cake d’Angélique. Angélique a donné sans succès des recettes de cake.
Le cousin n’a fait pour le grand bonheur de la lolotte aucune allusion aux films de Stanley brick ou truc comme elle dit.
Ray tout en rajustant sa paire de lunette rayban en véritable corne d’éléphant synthétique assortie à ses mocassins en imitation croco, s’est livré à une brillante narration des territoires sauvage de l’Afrique noire.
Lolotte était contente malgré son sol crotté.
Et le double Z a réussi une nouvelle soirée qu’il a conclu par un
– chez nous, tu viens au vert pour échapper au gris un peu de rouge et tu ne broies plus de noir.  Euh euh euh.

2014 – 08 : Chef d’oeuvre du film noir de Billy Wilder : Boulevard du crépuscule (1950)

Sunset Boulevard (Boulevard du crépuscule 1950)
Sunset Boulevard (Boulevard du crépuscule 1950)

Dans une piscine classieuse de Sunset Boulevard à Hollywood, on retrouve le cadavre d’un homme criblé de 3 balles. En voix off, on apprend que cet homme qui rêvait d’une belle piscine en a maintenant une mais il l’a payée cher. Avant l’arrivée des journalistes « people », voici la véritable version sur la mort de cet homme.  C’est un jeune auteur (Joe Gillis – William Holden) qui tente de survivre en écrivant sans grand succès des projets de film. Criblé de dettes, il essaye d’échapper à ses créanciers qui veulent saisir sa voiture. Lors d’une course poursuite, il crève et échappe à ses poursuivants en garant sa voiture inutilisable dans une énorme et lugubre baraque au 1086 Sunset Boulevard. En parcourant les lieux, il découvre une dame d’âge mur ancienne gloire du cinéma muet (Norma Desmond – Gloria Swenson)  et son majordome (Max von Mayerling – Erik Von Stroheim). Ces deux personnages étranges et sinistres pensent d’abord que c’est le croquemort qui vient pour mettre en bière un singe puis Norma apprend que Joe est un écrivain sans le sous. Elle décide de l’engager pour remettre en forme le scénario de son cœur et marquer son retour retentissant  au cinéma avec « Salomé ». Le scénario est mauvais et égocentrique et Norma ne cesse de regarder son image passée mais Joe a besoin d’argent. Peu à peu elle tombe amoureuse de lui et la maison devient une prison dorée. Joe se prostitue. Quand il parvient à s’échapper, il retourne aux studios « Paramount «  à Hollywood et tente de vendre ses scénarii. Sans grand succès sauf auprès d’une jeune et influente « lectrice » de scénario (Betty Schaefer – Nancy Olson), enthousiaste et ambitieuse qui voit dans Joe l’opportunité de se faire un nom. Elle lui propose de reprendre l’écriture d’un scénario. Presque chaque nuit, échappant à sa prison dorée et étouffante, Joe va retrouver Betty pour poursuivre son scénario. Elle tombe amoureuse de lui et lui a bien du mal à résister. Mais Norma est jalouse.

 

Comme Double Indemnity, Sunset Boulevard est noir et implacable. Son “héro” est un homme plutôt pauvre qui cherche à vivre mieux qui a besoin d’argent pour survivre. Comme Walter Neff, il choisit un mauvais chemin (Walter c’était le meurtre, lui la prostitution) et fait une mauvaise rencontre. On imagine toujours qu’il y a une porte de sortie, le « héro » garde une étincelle de moralité mais on est dans le drame et la tragédie. Comme dans « Assurance sur la mort » on connait les faits dès le début sauf que tout n’est qu’apparence. On est dans le cinéma sur un film parlant du cinéma. Le scénario est implacable, chargé d humour noir et d’absurde, critique acerbe du monde du cinéma, des trames avant qu’un film ne se réalise. Les actrices féminines sont magistrales et William Holden est pathétique et beau à la fois, Norma est grandiloquente, triste et décadente, Betty joyeuse et séduisante. Max  en majordome digne et mystérieux est magistral. Comme toujours chez Billy Wilder, les seconds rôles sont aussi étoffés et bons que les premiers. La voix off distille des pensées pertinentes, comiques et acerbes. Les dialogues sont justes. On n’est pas dans le cliché sur le cinéma (un monde que Billy Wilder croque avec lucidité et précision). On est dans le drame passionnel autant que le film noir. La photographie joue sur tous les codes du noir et blanc, le clair obscur (les visages de Norma), l’ombre (la route de Sunset Boulevard, la grande maison de Norma) et la lumière (Betty dans la fausse rue, Joe dans ses tenues d’apparat) n’ont jamais été aussi bien associés.  Il n’y a pas la nostalgie du cinéma muet ni la critique du cinéma en bloc. Hollywood est implacable pour les anciennes gloires qui ne sont plus à la lumière ou pour les artisans qui ne se font pas de nom.

David Lynch a rendu hommage à ce film avec « Mulholland drive » : Betty (Naomie Watts) rappelle la Betty et son sunset Boulevard sombre et mystérieux est le même que celui de Billy Wilder. La brune (Laura Harring) pourrait être la Norma qui va descendre aux enfers. Elle regarde son visage comme Norma et erre dans Sunset Boulevard sans plus savoir qui elle est. Il y a aussi « Gordon Cole » et « Norma Desmond » dont Lynch a remprunté le nom dans « Twin Peaks ». Dans une scène de Sunset Boulevard Betty dit devant un décor de rue de studio « j’aime cette rue, tout n’est que carton, décor, imitation, tout n’est qu’illusion mais j ai grandi avec ça ». Plus tard Lynch filmera la scène du « silencio » où tout n est qu’illusion.

Plus varié qu’assurance sur la mort si on doit trouver un mieux, Boulevard du crépuscule est devenu mythique, il n’a jamais été refait ou égalé (puisque ce genre n’existe plus vraiment) et unique car l’œil de Billy Wilder est unique. Par la suite, dans ses autres films, Billy Wilder va emprunter quelques codes du film noir mais sans jamais vraiment retourner dans un genre qu’il aura parcouru avec talent.

2014 – 08 : Chef d’œuvre du film noir de Billy Wilder : Assurance sur la mort (1944)

Commentaires et extraits

Assurance sur la mort (Double indemnity) est un chef d’oeuvre du film noir au scénario implacable au schéma narratif original (pour l’époque) : “tout” est connu dès le début mais pourtant le film tient toujours en haleine. Chef d’oeuvre intemporel.

Dans les années 40-50 à Hollywood, le film noir était un genre incontournable et tout jeune réalisateur devait y faire ses gammes.

Mais Billy Wilder qui est un réalisateur et scénariste d’exception, dans le genre “film noir” a dépassé le simple exercice de style et le film de commande, il a réalisé deux chefs d’œuvre (Assurance sur la mort et Sunset Boulevard), deux classiques du genre (dont certains réalisateurs se sont inspirés sans jamais les égaler).

Double Indemnity (Assurance Sur la mort 1944)
Double Indemnity (Assurance Sur la mort 1944)

Dans ce film, un célibataire d’une quarantaine d’année (Walter Neff – Fred Mac Murray) vend des assurances. Il est compétent et respecté de son supérieur (et presque ami Barton Keyes – Edward G Robinson) qui étudie chaque situation qu’il lui soumet avant chaque chaque contrat qu’il fait souscrire. Il vit modestement dans un petit appartement. Un jour, tandis qu’il démarche un homme âgé et propriétaire d’une luxueuse demeure, il rencontre sa fille (issue d’un premier mariage) puis sa femme (Phyllis Dietrichson – Barbara Stanwick) (deuxième mariage) dont il tombe amoureux

La première rencontre de Walter et Phyllis est un modèle du genre : la blonde (pas encore) fatale, le gars (pas tout à fait) honnête, la lumière et les dialogues ciselés.

Peu à peu, Walter tombe amoureux de Phyllis et commence une liaison avec cette femme (blonde séduisante et mystérieuse – Barbara Stanwick actrice par ailleurs droite excelle dans la séduction et le double jeu). Il leurs vient l’idée folle d’une escroquerie à l’assurance : faire souscrire une assurance vie au mari, provoquer un accident pour l’éliminer puis récupérer le double de cette assurance au moment du décès.

Le plan est minutieusement préparé à chaque occasion où les deux protagonistes se rencontrent.

Puis le plan est mis en œuvre. Mais pour cette escroquerie, l’assassinat est maquillé sous forme d’accident.

Chef d’œuvre du film noir, il le doit d’abord au scénario qui révèle toute l’histoire dès les premières minutes du film et qui le démonte le cliché de manière implacable. C’est un modèle du genre : il n’y a pas de cadavres inutiles (1 seul), pas de personnages secondaires fades et déjà vus, le « héros » n’en est pas vraiment un et la blonde est plus subtile qu’il est de coutume dans ce genre de film. La construction narrative mélange des scènes imparables avec des réflexions en voix off (marque de fabrique de Billy Wilder), cette voix off (celle de Neff l’anti héro) et les remarques du supérieur (remarquable Edward G Robinson) qui alterne humour et lucidité.

Les dialogues sont précis, ciselés, parfois drôles, longs (une autre des caractéristiques de Billy Wilder). Le suspense est maintenu jusqu’au bout alors qu’on (croit) connaitre la fin dès les premières minutes du film : Walter un des deux coupables est sur le point de mourir et on se demande toujours si son supérieur  va démêler cette histoire somme toute sordide, trouver l’autre coupable (Phyllis).

Il plane une ambiance sombre presque une tragédie à peine atténuée par de l’humour noir. La photographie est splendide. Le noir et blanc renforce le coté crépusculaire et la photographie s’attarde sur des visages et Walter et Phyllis d’abord passionnés puis froids puis dépassés par ce qu’ils ont provoqué ou celui de Barton (magnifique second rôle de Edward G Robinson) lors qu’il tourne autour de la vérité.

Le  film est implacable et tragique : sous prétexte d’aspirer à gagner un peu plus d’argent et de partir avec une femme, un homme bascule dans l’irréparable.

Scène de soupçons. On ne révélera pas le film qui reste splendide même en l’ayant déjà vu.

La narration de Assurance sur la mort deviendra un modèle pour plein de films (exemple : « l’impasse » de Brian de Palma).
A noter aussi qu’un remake de chef d’oeuvre est souvent dur à ingurgiter : en 1973 une version TV est tournée et est une déception : les acteurs du téléfilm sont peu connus et même si la narration reste (presque) la même plan pour plan, la magie n’opère pas (En partie à cause des dialogues de l’interprétation (fades) et du scénario plus classique que l’original). Peut être aussi à cause de la couleur : un comble pour un film noir.

Reste ce chef d’oeuvre original à revoir absolument.

C’est aussi un chef d’œuvre dans un genre en partie disparu (le film noir). Enchaînement implacable de l’histoire, des antis héros (qui font exploser les clichés de ce genre de personnage), des brillants seconds rôles (Barton et Lola)  et la voix off.

On peut revoir le film plusieurs fois sans se lasser et même en connaissant l’histoire parce que l’histoire est plus complexe qu’il n’y parait.

assurance-sur-la-mort-cover 2

2014 – 05 : Billy Wilder

Billy Wilder est un réalisateur et scénariste autrichien de nationalité américaine qui a vécu et tourné dans  beaucoup de continents. Bien que préférant l’écriture à la réalisation, il a beaucoup réalisé et est devenu  célèbre par (notamment) de nombreuses comédies (devenues des classiques) toujours « modernes », « irrévérencieuses ».

Son écriture se caractérise surtout par d’excellents dialogues, des personnages croqués et caricaturés, de l’humour et des scénarii très précis avec plein de rebondissements. Il a aussi réalisé deux chefs d’œuvre du film noir.

Continue reading “2014 – 05 : Billy Wilder”

2014 – 08 : 26 – Langelot à la maison Blanche (1976)

Le résumé du livre (officiel) :

Jamais Langelot ne s’est vu confier une mission aussi délicate. Il doit prendre la place d’un tireur d’élite recruté par une organisation très suspecte que le SNIF a décidé de démasquer.
Ses chefs lui ont demandé de jouer le jeu jusqu’au bout, et le jeune agent secret réussit  à  inspirer confiance à ses
« employeurs ».
Lorsqu’il apprend qu’il doit participer à un attentat contre le président des États-Unis, Langelot n’a plus la possibilité de faire machine arrière. Les ordres sont formels : il doit aller jusqu’au bout ! Bien sûr, il va s’efforcer de tirer à côté de sa cible vivante, mais comment se tirer, lui, de l’engrenage infernal ?
Les conspirateurs qui l’ont recruté ne sont pas plus tendres que les agents du Secret Service qui veillent sur la sécurité de la Maison-Blanche !

Continue reading “2014 – 08 : 26 – Langelot à la maison Blanche (1976)”

2014 : 10 – Langelot contre 6 (1968)

LANGELOT CONTRE 6

 

A l’exposition universelle de Genève, la France expédie deux envois extrêmement précieux : son laser le plus perfectionné et son jeune agent secret Langelot, le second pour garder le premier.
C’est que, en effet, plusieurs pavillons ont déjà été sabotés dans des conditions mystérieuses.
De son côté, l’Association mondiale des Jeunes de bonne volonté crée un comité de sécurité, comprenant sept membres, garçons et filles, qui ont pour mission de dépister les saboteurs.
Comme par hasard, l’un de ces membres n’est autre que Langelot.
Dès le début, ses collègues du comité lui semblent suspects. La charmante Italienne se promène avec des détonateurs dans son sac à main. L’Anglaise écrit d’étranges cryptogrammes.
Mais, pour trouver le mot de l’énigme, il faudra que Langelot s’expose en des bagarres inégales et prenne le risque le plus terrible de sa carrière déjà mouvementée.

2014 : 8 – Une offensive signée Langelot (1967)

UNE OFFENSIVE SIGNÉES LANGELOT

 

Un soir comme tous les soirs. Une émission de télévision comme toutes les émissions de télévision…
Soudain elle s’interrompt. Un monumental cul-de-jatte apparaît sur l’écran et déclare qu’il va conquérir le monde.
Où se cache-t-il ?
Quelles sont ses armes ?
Comment se fait-il qu’il semble connaître tous les secrets des autorités ?
Pour mettre hors d’état de nuire le redoutable Monsieur T, le gouvernement français n’a que trois jours.
Une offensive est déclenchée, et le fer de lance en est le jeune agent secret Langelot, dont l’astuce et le courage ne se démentent jamais.