2014 – Mai : Mons ( et merveilles) 2ème partie : De la recherche à l’action à la recherche

Au cas où vous ne le sauriez pas, dans un colloque AIPU, il y a un thème, des intervenants et un agenda.

Dans le fascicule remis avec une séduisante sacoche grise griffée AIPU, on peut lire que Mme Epiphanie Patrailongo et Lockmickael LochNess interviennent le premier jour. Ca commence donc fort et sous les meilleures hospices (bien que les lieux ne ressemblent pas à un cloitre).

Connaitre la dame, le lieu et l’heure c’est bien mais l’endroit ne se devine pas même en lisant l’agenda dans ses grandes lignes ou entre les lignes. Il faut passer par l’accueil.

Mr Epiphanie Patrailongo avait suivi in extrémis la dernière prestation d’Ephiphanie à Trois Rivières au Québec deux ans plus tôt.  Mais il s’en était fallu d’un rien que l’intervention soit manquée.  Car le jour précédent l’intervention, dans un costume pourtant taillé pour l’occasion, il avait pris une veste à l’accueil de l’AIPU 2012.

– (accueil AIPU 2012) : Bonjour tu vas bien ?
– ( boulotteur sans accréditation (badge + sacoche + gobelet verseur)) : Bonjour Madame, j’ai rendez vous avec ma dame.
– (Accueil) : Ton nom ?
– (FL) : Mr Firmin Lopin.
– (Accueil) : Ah non je ne t’ai pas sur ma liste ! Bienvenue !

S’il est normal de se faire bouler sans accréditations en tentant de boulotter avec une dame entre deux séances de boulot, c’est en gobant mes goberges à l’hôtel, que je me suis dis que pour être crédible, il ne fallait pas mentir. Plutôt que de gamberger pour inventer des salades, sans vraiment  bachoter, je prenais quelques informations sur le sujet.  Certes  après une soirée entre universitaire on finit par attraper quelques mots de vocabulaire mais de là à en faire une phrase sociologiquement cohérente, non mais ça devrait suffire pour passer l’accueil. A l’attention des sociologues en herbe,  qu’ils ne se méprennent pas : attraper quelques mots au vol, comprendre même des bribes de phrases, ne suffit pas à structurer un raisonnement sociologique.

– (accueil AIPU 2012) : bonjour tu vas bien ?
– (Firmin Lopin, 2ème tentative) : Bonjour, je m’appelle Mr Epiphanie Patrailongo et je viens voir ma femme dans une démarche de recherche sur un questionnement éducatif.
-(accueil) : Payetringlongueone,  vouis j’ai ce nom sur ma liste.
– (FL) : vous voulez mon passeport ? (euh euh euh,  passeport tout à fait en règle !)
– (accueil) : ça ira, présentes toi à la porte H. 2ème étage. Bienvenue !

Et  j’étais parvenu à entrer pour assister à la fin de sa conférence.

Au colloque de Mons, je décide d’utiliser la même démarche.

– (Mr Epiphanie) : Bonjour, je cherche la salle de la conférence de Mme Epiphanie Patrailongo pour suivre ma femme.
– (accueil AIPU de Mons 2014) Bonjour, voui (regard de pied en cape à la recherche d’un badge, d’une magnifique sacoche siglée AIPU ou d’un bock capable de maintenir un café chaud tellement longtemps qu’on peut se  bruler à 14h avec  le café de 9h ! ), je regarde mon registre (slurp slurp, doigt humecté, première page), non professeur Vandebrook, pas ça, docteur Vandepute, maitre VandeBruges c’est pas ça (pages qui se tournent), ah non je n’ai personne de ce nom là, une fois !
– (Mr E.) : C’est ma femme qui présente, je suis sur qu’elle est là puisque je suis là et j’aimerais bien suivre sa conférence.
-(accueil 2014) (doigt humecté, pages qui se tournent -), eh dis donc Yacinthe, (à l’oreille de son collègue) psssi pssssi, …. le monsieur, c’est sa dame , pssi pssi
-( Mr E.) : c’est à 14h
– (accueil, regard noir) ben oui mais je ne vois rien, tiens (tendant le registre à Yacinthe) tu vois queckchose ?
– (Yacinthe lui tend un autre registre) : attend faut regarder la d’dans, c’est arrivé ce matin.
– (Accueil fumée qui sort par une oreille) : ah ben d’accord, déjà un erratum et on n’est que le deuxième jour, on me dit jamais rien à moi, c’est comment vous dites son nom déjà ? Mme VehiculoLongo et Mr EliotNess ?
-( MS) : Patrailongo et elle présente avec Mr Loch Ness
– (doigts humectés) attendez attendez, oui ça y est je vois , Mme Epiphanie Patrailongo et Mr Lockmickael Loch Ness, salle C3, c’est simple, c’est par là une fois et vous tournez deux fois, une fois !

La salle C3 (C comme çalle) n’est pas en briques rouges comme de coutumes mais en parpaings gris brut. Est ce une facétie artistique de l’architecte (pas au courant des coutumes locales) ou le budget construction qui a tourné court suite à des dépassements casse croute, toujours est il que c’est bien là. Dans la salle, il y a un écran LCD et à coté un maitre de cérémonie, qui lui n’a sans doute jamais pris de LSD.  La salle est ensoleillée et le maitre n’est pas né de la dernière pluie.

Le maitre est content d’être là devant ces tables en enfilade et ces chaises peu confortables garnies de conférenciers.  Je me glisse discrètement à une place au fond sur une chaise inconfortable mais hors de portée de la vue périphérique du maitre.  Le maitre me fait penser à mon prof de math en math sup, tous sourires aussi mais lui aurait repéré tout de suite l’intrus dans sa classe.  Ce prof de math avait une barbichette au cordeau façon Trifon Tournesol , un costume gris, une cravate sombre (cravate repliée à l intérieur de la chemise pour éviter de la tacher avec de la craie !) et une boite de craies neuves dans la pochette gauche de sa chemise. Les boites de craies neuves étant consciencieusement rangées dans le premier tiroir avec la règle et le rapporteur en bois. Ce professeur avait une déconcertante facilité à enquiller sans sourciller les démonstrations en utilisant tous les tableaux mis à sa disposition.

– (Prof de math – sur le premier tableau) : d’après le théorème de la convergence uniforme de Dirichelet. (cruic cruic bruits de la craie) on simplifie l’énoncé,  si je prends la dérivé seconde, bon là vous aurez reconnu le corollaire du phénomène de Gibbs,  je pose l’équation sous sa forme différentielle (cruic cruic zzzzziiiii), il devient évident qu’on fait apparaitre la série de Fourrier (deuxième tableau, cruic cruic , clac – craie qui casse, zzzziii, zzzzziiii, cruic) et là plus besoin d’aller plus loin pour obtenir notre résultat (nouvelle craie et troisième tableau). (Perplexité pour les uns, admiration pour les autres) Bien sur, si ça vous amuse vous pourrez utiliser l’autre méthode dite de Hilbert qui consiste à placer nos hypothèses, (cruic) là et (cruic) là, dans une matrice à n dimensions, projeté dans l’espace préhilbertien, et la aussi le résultat est évident et je n’ai utilisé dans cette méthode que 2 craies (euh euh euh). Je vous laisse trouver la troisième méthode, vous avez 1h30 mn (bong !).

Mais le maitre de cérémonie est plutôt un maitre de thèse ou un professeur d’université agrégé depuis longtemps. Recroquevillé sur ma chaise comme une moule, je n’ai pas plus la frite surtout  que ce n’est pas de la petite bière.  Je me fais discret.  C’est quand l’oiseau de haut vol présente l’agenda de la séance que je comprends que ca va planer haut.

La première intervenante est bien enthousiaste et son intervention se présente sous la forme d’une question somme toute intéressante qu’elle se propose de répondre à la fin.  De ce que je comprends il s’agit de savoir dans quels cas utiliser la recherche fondamentale et dans quels cas la recherche appliquée et que cette question s’est posée à l’école ou elle enseigne.

– voui (clic clic – souris pour faire défiler ses animations), reprenons la définition de …, ce qui nous amène, …
Bon malgré l’absence d’une dérivé seconde et d’une bonne intégrale triple, la démonstration semble se défendre. Le maitre concentré et détendu garde un œil vigilant sur le chronomètre. A coté de moi, plus raides sur leurs chaises, Mme Epiphanie Patrailongo et Mr Lockmickael LochNess sont confiants et suivent la présentation tranquillement.  On les dirait sereins et prêts pour une présentation de haut vol. En tout cas, nullement embrouillés dans les champs d’applications de la recherche appliquée aux fondamentaux de la recherche fondamentale.

Le maitre regarde son chrono fait un petit signe discret à l intervenante pour lui signaler que maintenant c’est  une séance de questions.

« Si vous avez des questions ? ». Parfois on se demande si ce n’est un jury de patinage qui donne des notes.  C’est la Tunisie qui prend la parole puis le Québec  et la Belgique :
– (Belgique) voui alors chère collègue j’ai bien compris la démonstration et ce qui me semble fondamental et fascinant c’est que cette démonstration s’applique à cette recherche, une fois.  Et je me risque euh euh euh à cette question un peu triviale, est ce que cette recherche s’applique à la recherche mais de manière fondamentale ?
Je ressens que Epiphanie et Lockmickael connaissent la réponse (psssi psssi psssi) mais n’en font rien.

Bon dans cette première intervention, c’est la tunisie qui a ouvert le bal, c’est au tour de la France d’entrer dans la danse.  “De la recherche à l’action …. à la recherche”. Derrière le titre de cette conférence qui pourrait faire penser à l’esprit simple qu’on s’apprête à tourner en rond, il y a un vrai show.

Si on poursuit l’analogie du patinage, on va dire que les deux, Mme Epiphanie Patrailongo et Mr Lockmickael LochNess ont patiné toute leur vie ensemble.  En fait ca ne patine pas vraiment, ça démarre très vite, ça glisse, c’est fluide, ça virevolte, pas d’à-coups. Le maitre ne reste pas de glace devant ces deux patineurs du mot.  Le discours est clair, précis, sans hésitation et emballant. Ce n’est pas le style du maitre de se mettre à faire la holla à chaque ponctuation mais on le voit opiner du chef se délecter et être embarqué par un certain enthousiasme. Le duo est bien rodé, les phrases s’enchainent, ça s’emboite bien, quelques traits d’humour sont ajoutés et clic clic clic les diapos s’enrichissent, il a des boites qui tombent des flèches qui traversent. Coté diaporama on est dans l’oeuvre d’art, le genre tableau qui se dessine sous nos yeux.

– (le maitre) : bien bien, on termine exactement dans les temps et les questions se promettent d être passionnantes !.
Et pour le jeux des questions, le duo s’en tire facile.
(à la question du belge) :  vouis tres cher confrere, c’est une excellent question. Notre méthode n’est pas infaillible et à intervalles fixes, on repasse de l’action à la recherche suivant 3 axes et de le a recherche à l’action avec 3 leviers.
(à la question suisse) :  j’ai noté 3 points dans votre question, très cher confrère …. et un jour un ministre nous a posé cette même question sur le retour de notre action et je ne lui ai pas répondu par une étude en 3 volets et 20 axes mais par un étude statistique basée sur des questionnaires annuels. On ne l’a pas attendu pour se poser les bonnes questions. … et si vous me permettez,  je vois euh euh euh une quatrième question …
Le maitre de cérémonie est aux anges.
– Ah je vois que ce débat vous inspire, mais malheureusement on n’a que 30 mn mais je suis sur que vous allez  poursuivre ces fascinantes discussions autour des nombreux rendez qui nous restent encore et mes chers confrères il s’agira de passer à l’action sur cette recherche (euh euh euh) de Mme Epiphanie Patrailongo et Mr Lockmichael LockNess.

Le maitre de cérémonie est joyeux.
– Voui, mes chers confrères, je vois que cette intervention ouvre pleins de débats fascinants. Et maintenant nous allons accueillir un groupe de travail international formé de 11 thésards qui se sont enfermés pendant 4 ans dans une maison loin du tumulte afin de réfléchir sur l’enrichissement mutuel appliqué à la méthodologie de la thèse.
– (deux rescapés) : Bonjour mes chers confrères, nous allons bien, nous travaillons 17 heures par jour à discuter et nous profitons des séances de vie collective (vaisselle) à faire murir nos concepts puis nous avons des séances d’hypnoses pendant le sommeil. Nous allons bien, nous finissons notre première séance de 4 ans et après nous pourrons commencer notre thèse. Tout le monde va bien, tout va bien.

Après  le triomphe des deux patineurs de l’action, la suite quoique fort intéressante avec les deux échappés du cloitre du coup est moins enthousiasmante. A un moment donné, je me demande s’il n’y a pas de fautes sur les transparents. En fait non, c’est simplement des mots de vocabulaire que je ne connais pas.

2014 – Mai : Mons ( et merveilles) 1ère partie : la première dame

Retourner en Belgique une deuxième fois peut faire sourire une fois !.
Quand on est capable de manquer en transit un avion à Bruxelles, aller à Mons c’est comme gravir une montagne dans le plat pays, ce n’est pas évident. Mais l’idée d’être colloc à un colloque AIPU est séduisante. Sauf qu’il ne s’agit pas de faire la moule à Mons.
Un colloque AIPU (Association internationale de pédagogie universitaire) n’est pas un workshop encore moins un meeting. Il y a un thème (pas évident au premier abord) : Pédagogie universitaire: entre recherche et enseignement.
S’il en est qui pensent encore qu’on peut mélanger 4 mots tirés de l’enseignement pour en faire un titre de colloque, je les invite à lire attentivement (euh euh euh) le sous titre du colloque 2014: “Cette manifestation scientifique sera l’occasion de poursuivre la démarche de questionnement entreprise à Trois-Rivières lors de la 27ème édition du congrès AIPU. La thématique générale de ce prochain Congrès porte sur l’enseignement supérieur comme lieu de rencontre entre l’enseignement et la recherche, sans occulter sa mission de Service à la Société.  Les questionnements découlant de cette thématique générale sont décrits dans la note de cadrage.”
C’est parfaitement clair (euh euh euh) que si on poursuit sa démarche de recherche vers un questionnement cadré de sa thématique, on est naturellement et scientifiquement conduit au lieu de rencontre entre enseignement et société où la note générale découle de la thématique et réciproquement.
C’est donc bouillonnant de ces passionnantes questions dans la perspective de trouver les réponses pertinentes que logiquement j’accompagnais Mme Epiphanie Patrailongo de Trois Rivières à un Mons.
Mais un colloque ne s’envisage pas comme un workshop entre informaticiens. On peut tolérer l’alias, admettre la compilation et valider le code mais pour un colloque entre gens de lettres, pas de raccourcis avec les mots.
L’approche est donc différente.
Quand on veut être un monsieur, il s’agit d’être une première dame convenable. Oui, messieurs dames au XXe siècle, il n’était pas rare d’appeler la femme d’un homme illustre par l’appellation Mme Charles … ou Mme Claude …  Par exemple la femme du président s’appelait Mme Charles de Gaulle.
Quid au XXIe ?
D’abord à ce colloque on ne compte plus le nombre de présidents et de professeurs, ce serait une faute de gout de manquer de manière et d’élégance.  Se comporter comme le premier venu serait mal vu. Et de plus Mme Epiphanie Patrailongo s’est illustrée dans sa thèse sur un bout de Lopin alors la voir s’afficher avec un gars Lopin serait mal reçu.
Bref, rien de plus logique qu’au long des colloques de Madame Epiphanie Patrailongo, Mr Firmin Lopin devienne Monsieur Epiphanie Patrailongo  ou en plus court, la  1ere dame de la dame.
Par la terre, atteindre la Belgique est aisé : pas obstacle pour atteindre l’autoroute de Wallonie vers Mons.  Mais si le pays est plat, la route est loin d’être lisse. Si les maisons sont en briques rouges, la route est en nids de poule.  La sortie pour Mons est la 26, la meilleure pour atteindre le XIX. Sauf qu’elle est fermée. Par la 25 via deux villes en briques on atteint aussi le XIX.
Le XIX est un hôtel de charme qui s’est construit à partir d’une vieille bâtisse.  On apprécie le pittoresque des escaliers raides, ses couloirs à bosses, ses chambres à la hauteur aléatoire, ses fenêtres qui ressemblent à des portes fenêtres sans garde fous. Mais des fous il n’y en a pas.  Le personnel de l’hôtel est réellement charmant et hospitalier. Et il y a des tireuses de bière.
A l’hôtel du XIX, inutile de répéter les manières du XXI. Mr Epiphanie Patrailongo a déjà porté le costume de première dame et il ne va pas se dérober même s’il prend une veste.  Pour sa conférence, madame Epiphanie Patrailongo est accompagnée d’un chauffeur (Firmin Lopin dit son gars lopin) et de l’illustre  Lokmikael LochNess, diplomé de l’université de Crozon, membre honoraire à Watt et Ré  spécialiste en macro économie des sciences politiques de l’éducation universitaire et technique.

2002 – P….. d’ingénieur auto

De MM …….

P…..n d’Ingénieur

Le client de chez Renault constata que l’ampoule de son code gauche était grillée.
Il se précipita chez carrouf et s’offrit le kit de réparation adéquat. Plein d’énergie, il se lança
dans le remplacement sur le parking de la grande surface.
Apres avoir glissé sa main entre moult câbles, tuyaux et fils, il arriva à extraire le support de la dite
ampoule et même à changer celle-ci. Malheureusement, au moment de la remettre dans son logement,pas moyen d’en-clipser le support dans le phare. Apres s’être énervé 1/4h il fixa tant bien que mal l’ampoule un peu branlante et repartit.
Malheureusement ce patch de fortune lui valu immédiatement une forte popularité auprès de ses confrères automobilistes qui eurent tôt fait de lui faire comprendre, à coup de vigoureux appels de phare, que la dite ampoule ne devait pas éclairer dans la bonne direction.
Il se rendit donc dans un garage Renault d’une charmante station balnéaire de la cote Normande.

– Client: bonjour, j’ai voulu changer mon ampoule, mais au moment de la fixer impossible de la faire tenir …
– Chef d’atelier: ben suffit d’la tourner …
– Client : oui, c’est ce que j’ai essaye mais vu l’accès difficile impossible de bien l’aligner …
– C.A. : comprends pas ! vous tournez comme une vis quoi !
– C : oui mais ça ne tient pas
– C.A. (prenant un gant) : bon je vais venir voir, c’est pas bien compliqué heu ..heu heu . (coup d’œil goguenard vers son grouillot occupé à trier les factures, l’air de dire “ah ces parigots” …)

1/4h après

C.A. : Ah pu…n d’ingénieurs ! ah pour inventer des conneries ils sont forts ! c’est pas vrai de faire des choses comme ça !!!

1/2h après

C.A. : han ! groumph ! haaaaaaaaa! mais ça tient pas merde ! han ! font chier …..

3/4h apres

– C.A. (un peu rougeot) : bon ça a l’air de tenir !! D’habitude il faut déposer le pare-choc et démonter les phares pour changer l’ampoule !
c’est ce qui est marqué dans la doc technique mais la bon je pense que ça tient ..

Sans demander son reste, le client aligna un pourliche au C.A. et s’enfuit, pas persuadé que l’ampoule éclaire vraiment dans la bonne direction mais préférant attendre la prochaine révision plutôt que de contester 😉

2001 – Bréviaire informatique : la méthodologie ou comment choisir entre la peste et le choléra

 

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#1 – proverbe
Un développeur informatique en parlant de la méthode de codage choisie par un autre développeur ……

– Ce n’est pas l’arbre qui cache la forêt, c’est un train qui en cache un autre.

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#2 – rusé
un testeur vient voir un codeur.

– Ta méthode, elle ne marche pas chez moi !
– A mon avis, faut (sous entendu “tu dois”) être plus rusé que ça !

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# 3 – vision papier
Un développeur informatique en parlant des spécifications proposées par un collègue architecte  ……

– Il a une vision papier des choses stu veux !

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# 4 – tire au flan

Un codeur commente la remarque d’un autre codeur sur ce qu’il ne veut pas faire

– T’es qu’un tire au flanc mon petit ami ! La preuve, la dernière fois comme gateau, t’as fait un truc au flan !

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# 5 – CPE = Conception Porcasse d’Etudiant

Au cours d’une revue de specification, l’auteur de la specification est au bout du fil, d’autres “experts” sont réunis dans une salle.

– Expert: Dans ta spec, je ne comprend pas a quoi sert le dernier onglet. Il y a une liste et un bouton …
– Grouillot : oui oui .. mais bla bla bla ( il se lance dans une explication fumeuse de 10mn)
– Expert : d’accord mais autant repartir les 3 boutons dans les autres panels comme c’est fait dans le reste des GUI du produit.
– Grouillot: oui oui …. mais bla bla ( il ressort quasiment la meme explication pendant 10 mn)
Expert (legerement excédé): Mais on n’a pas fait comme ça pour tout le reste ! ça ne sert a rien de faire comme ça et en plus on peut le faire avec la gestion des rapports …
– Grouillot: oui oui mais …. (et c’est reparti pour la meme explication)
– Expert (begayant a cause d’une exasperation mal contenue ) : bon on n’est pas d’accord sur ce point ! JFT tranchera. Moi ce que je dis c’est que si ça reste comme ça, ça ne fait pas pro. C’est une interface d’etudiant ça et meme d’etudiant de premiere annee !
– grouillot : gloups !

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# 6 – fromage à la RAP

– Tu vas en RAP ?
– Non !
– ……………
– Tu vas pas me faire tout un fromage si je ne vais pas en RAP.

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# 7
Un codeur explique sa methode à un autre codeur …….

– Tu peux utiliser ma méthode stu veux !
– Oui mais je ne l’aime pas ta méthode !
– Elle est pourtant simple. Stu veux. Elle t’irait bien !

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# 8

Un codeur explique sa methode à un autre codeur …….

– Avec ma méthode, t’as pas besoin, stu veux de débouchonner ton code !

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# 9

– Tiens c’est pour toi, toi qu’est expert en tout et bon en rien !

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# 10 – Ou la la !

Un chef dans une équipe où il y a de chefs que de codeurs passe la tête par la porte du bureau.
Un développeur à un chef.

– Développeur : il est où X ?
– Chef : il est en réunion avec mon équipe ? Je ne vois pas à quoi je sers là !
– D : tu crois pas que tu devrais te mettre au codage ?
– C : pourquoi tu dis ça ?
– D : on a peut être plus besoin de codeur que de rédacteur de planning, Il en a assez ici non ? tu crois pas ?

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# 11 – ramière

Un développeur affectueusement à propos de son collègue.

– La personne était un peu ramière.

 

############################################################################### 12 – furtif

Un développeur à son collègue qui lui expose une explication fumeuse

– Tu fais preuve d’une finesse furtive !

 

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# 13 – pointeur fou

Un développeur à un autre à propos d’un problème de codage informatique.

– F : J’ai un pointeur fou
– B : C’est normal quand on code mal !

 

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# 14

Un développeur à son chef à propos de la recherche d’un bug.

 

– On est comme le chat qui cherche sous le lampadaire. On cherche là où on voit clair !

 

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2001 : Bréviaire informatique : les coquetteries de l’informaticien

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# 1 : ça se change

un informaticien croise un collègue qui à titre exceptionnel, n’a pas mis sa chemise habituelle (portée fièrement un jour sur deux depuis 10 ans).

– Bonjour, P, ça va stu veux, t’as une belle chemise !
– oui, merci, elle est nouvelle !
– Ah oui, une chemise comme ça, ça se change (lapsus : de ça “te” change) , stu veux.

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#2 Experience.
Deux managers discutent surqui pourvoir pour un poste.

– Pour ce job, il ne faut pas un stagiaire, il faut quelqu’un d’expérience.
(puis désignant un gourou) Tu sais ce que c’est, toi qu’a la grosse bouteille !

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# 3

– On ne peut tout avoir, il faut choisir : tu ne peux pas avoir les femmes et les pocket coffee !

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# 4 : loup blanc

à propos d’un collègue connu dans pluisieurs services …..

– ah B, oui je connais il est connu comme le loup blanc.

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# 5 – mon ptit canard
Un collègue strong (les manches retroussées été comme hiver) en général pas frileux  a pourtant la chair de poule mais ne veut rien dire.
Profitant sournoisement que ces collègues aient le dos tourné, il ferme la fenêtre.
Mais 5 mn plus tard un grand gourou du bureau (celui qui était là à l’origine du bureau) s’en appercoit.

– T’as froid mon ptit canard !

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# 6 – tout en noir
à propos de deux collègues

– Tiens, vous êtes habillés pareils aujourd’hui.  Tout en noir ! . Mais lui c’est Zorro et toi c’est Bernardo stu veux !

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#7 – débraillé
un collègue pinaille sur la taille de l’écran de son voisin ……….

– Ton écran il est plus petit que celui de J.
– C’est pas vrai, tu te trompes, stu veux , il est plus grand. C’est comme toi, stu veux , tu te vois plus classieux que tu n’es.
La preuve, là aujourd’hui, t’es complètement débraillé !

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# 8 –

– Tiens c’est pour toi, toi qu’est expert en tout et bon en rien !

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# 9 – Coqueterie

– Tiens tu t’es habillé en informaticien ce matin ?
– Pourquoi tu dis ça ?
– C’est évident. T’as une chemise pas repassée sous ton pull, un bout du col élimé dépasse, ton futal n’est pas assorti au reste et tu arbores tes pompes d’été en daim jaune sont alors que c’est l’hiver !

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# 10 –

– Ah on voit que tu fais partie de l’équipe K maintenant !
– pourquoi du dis ça ?
– t’est assorti au chef : c’est l’hiver, tu portes le tee shirt, y a plus qu’à te lever à 1h du mat pour coder et envoyer un mail à 7h pour dire que le problème est réglé.

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# 11

2001 – Bréviaire informatique : c’est comme ça qu’on livre !

# 1 : “c’est comme ça qu’on livre”
un manager légèrement exaspéré par des ratages répétés sur la livraison du HOL (help on ligne – aide en ligne) envoie un mail de clarification …….

A tous,

Un problème se pose sur le HOL :

– Le bordereau de livraison indique “Restriction”,
– D’autre part, nous sommes livrés de plusieurs DDTS* concernant certains problèmes HOL.

C’est illogique ….

Je rappelle la méthodologie :

– Soit le HOL est en restriction, et aucun DDTS ne doit être livré
(pour test) en Validation….
– Soit le HOL n’est pas en restriction, et les DDTS livrés doivent
être testés par la Validation…

Merci de statuer.

Chlack !

*DDTS : fiche d’incident = fiche de bug

2001 – Bréviaire informatique : discours bien léchés et vue hélicoptère

# 1 : bien léché

Un manager communique …..

… je suis heureux de saisir cette occasion de vous féliciter de ce succès qui met à la disposition du groupe une superbe release, offrant à la fois un large éventail de features nouvelles et une compétitivité en coût qui améliorera notre position sur le marché.

Bien entendu, il nous restera encore à tranformer l’essai pour le faire accepter à nos clients qui nous demanderont nécessairement un accompagnement pour lever des restrictions ou ouvrir certaines fonctionnalités.

Bravo à tous ceux d’entre vous, des équipes projet ou des groupes opérationnels, qui ont permis d’obtenir ce produit.

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# 2 –

Un N+ x qui a gravi ses échelons grâce à la R&D parle à un de ses associé un N + y
A coté un ingérable.

 

– Le N + x au N + y : il faut externaliser la R&D dans des sites à bas cout. Même T. l’a dit.
(prenant l’ingérable à témoin) T’es pas d’accord ?
– (ironique) Si si tout à fait ! Du moment que ça ne touche pas à ton job !

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# 3 –

Un développeur communique son désaccord à son manager qui essaye de lui refiler un travail in intéressant.

– Tu nous prends vraiment pour des lapins de 6 semaines !

 

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# 4 – à nouveau

Un développeur à son chef à propos d’une collègue qui revient de congés maternités

– Elle est revenue. Elle de nouveau nouvelle dans l’équipe !

 

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# 5 – bonne communication

Un manager lors d’une grande messe

–  “la communication reste un facteur determinant dans notre fonctionnement”

 

############################################################################### 5 – jumeau

Lors d’une audio conf, un manager J

– J : Voici l’agenda de cet après midi …..
(interrompu)
– (Voix qui vient de nulle part) : Allo, allo …..
– J : (Surprise, et regard dans toutes les directions) on me parle ?
– E : Oui !, ici Eugene de Timisoara !
– J: Ah oui ! J’oubliais ! On est en direct live par liaison satellite avec notre site jumeau.

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# 6 – morceaux choisis
Un manager lors d’une grande messe (amphitéatre rempli, petits fours à l’entrée)

(14h31, slides projetés sur écran géant)
Un manager dont le nom est projeté en grand derrière lui prend la parole. Il a tombé la veste. Sa chemise sort du pantalon. Il attend le silence.

– Bon on va commencer  (rum, rum, bruit du fond de la gorge)….. Ah au fait bonjour !

(Après une introduction brève : “merci d’etre venus si nombreux à cette invitation” (dans le langage de communication invitation = convocation) suivi de “je vais partager avec vous des informations” (dans le  language de communication information = matraquage) )

(2ème slide : une suite de chiffre)

– Dans le post bubble, (rum, rum), pour être strong, il faut du tender !

(3ème slide : une suite de camenbert)

– Il faut être n°1, (rum, rum) mais on ne se moque pas de vous !

(4ème slide : un énoncé de directives)

– Le programme est agressif, (rum, rum), mais il faut le prendre positivement : de toutes manières sinon on est mort !

(5ème slide : un organigramme – déjà connu dans les grandes lignes par des bruits de couloir)

– (rum, rum) voici la nouvelle organisation, …………….., je suis heureux (rum, rum) de la partager avec vous, Sur le slide il y a 4 boites, il y en a 3 vraies et une fausse.

1 heure plus tard

– merci à vous d’être venu. Ah j’ai un peu dépassé (+22 mn) mais ça vallait le coup de communiquer avec vous.

 

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# 7 – question réponse

Le même manager lors de la séance de question réponse

– Manager : Une autre question ?
– Dans l assistance O: je voudrais savoir, ….(question)
– Manager : Pour les gens de Tim en direct live, c’est une question de O qui demande ……(question reformulée) . Bon O. je pense avoir répondu dans le slide 4.
– O :  gloups
– M : Une autre question ?
– O (pas démonté et incisif) : …………. (longue question sérieux)
(Silence)
– M : (rum, rum) Je ne comprends pas la question !
– O (toujours pas démonté) : ….(même question mais reformulée en plus court)
(nouveau Silence)
– M: (rum, rum) Je ne vois pas où est la question !
– O:  (même question mais avec un brin de pertinence)
– M : (rum, rum) je ne crois pas avoir dit ça !
(Silence pas de réponse de M)
– M: Bon pour en finir avec ça , une autre question ……………..

 

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# 9 – A propos de la délocalistation des sites  morceaux choisis

Ce qu’il faut retenir d’un discours de manager lors d’une grande messe

(lors d un slide d’introduction)

– Chacun de nous doit être un facilitateur ! Il faut s’aimer ! Aimons nous !

– A Tim 52 et à Vill 48 : on est donc à égalité !

– Il faut collaborer : nous sommes jumeaux !

(un manager à propos des sites délocalisés et des sous traitants )

– Le budget matière est de 1 ME qui comprend les sous traitants et les sites à bas cout.

==============================================================================# 10 – le dernier slide limpide

Un manager lors d’une grande messe et le dernier slide qui en appelle un autre, le tout dernier

 – Mon dernier slide : Il y a un problème d’acronyme mais tout le monde a compris le WLM ou le PLM !
– Pour les intimes c’est la database.

– Bon les derniers slides.

– Sur cette organisation matricielle complexe (NDLR : en plat de spaghetti), on voit qu’il y a une certaine adhérence avec Bari !

– Plus qu’un slide.

– C’est presque du bon sens !

– J’en termine avec ce slide.

– Ca se parle bien !

– Enfin ce slide.

–  La aussi il faut gagner du fric … euh de l’argent !

 

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# 11 – bien léché

Un manager lors d’une grande messe

Un slide sur des cartes électroniques

– Elle intègre la contribution notamment des boucles à recirculation.

– Tout cela n’est pas étanche ! Il y a d’autres contributions flexibles et tranverses mais néanmoins structurées qui assurent une bonne convergence en vue de nourrir le support à offre.

– Pour cette contribution, afin de fabricaliser la carte, ça suppose que les données dispos soient dispos.

– Pour les initiés, ça a permi de commonaliser les cartes PQRTT et PQDCT.

 

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# 12

2001 – Bréviaire informatique : les bugs, les réponses et les “ça marche chez moi !”

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# 1 : desesperados(un codeur rencontre un autre codeur)
– Tiens vla le desesperados !
– Chuis déséspéré, ça marche pas ta méthode.

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# 2 : dans le vent
un codeur envoie à son collègue un mail urgent relatant un bug costaud. A peine 1 minute après son envoi, il reçoit en retour le message suivant :

” In case of emergency during this week, please call me on my mobile”.

Le numéro de mobile, il ne l’a pas ……

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# 3 : Variante du “Ca marche chez moi” et du “dégagement en touche”.

Hi N,

The retrieve action for EMPM boards goes well on NE.
I think that could be a problem in the “startAnalogPM” action. The NM don’t fill well the ref point info.
Could you verify this issue?

D

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# 4 : déverminage

Un testeur à propos des nombreux bugs du programme qu’il teste ……..

– En ce moment avec la base, c’est du déverminage !

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2014 – 04 – Bienvenue à San Fiasco

Bienvenue à San Fiasco

En règle générale, faire le malin peut se retourner contre soi.
“Ah quel dilemme ! : je ne sais pas si je vais emmener un pull, ça risque d’être excessif à San Diego ! Et au retour est ce que je vais me rappeler comment est la pluie !”. Ce genre de fanfaronnade en Février devant mes collègues en grosse laine qui se mouchent bruyamment en regardant la pluie glaciale couler sur les carreaux aurait du être évitée. Car deux mois plus tard, un petit pull m’aurait été bien utile à Bruxelles devant l’ambassade des Etats Unis sous une pluie fine.
Bref il ne faut pas avoir fait Math Sup pour savoir qu’avant de passer du stade de malin à malin et demi, il faut commencer par être la moitié d’un imbécile.
J ai été refusé à l embarquement à Bruxelles car mon passeport n’est pas valide pour les US : il n est pas biométrique. C’est à dire qu’il est “à l’ancienne”.  Une photo collée et pas de puce. Emis en janvier 2006. A quelques mois près (quelques mois en 2005), il aurait pu être valide. Mais Sans Diego n’est pas  la Martinique : le passeport n’est pas dans la bonne plage. A l’aéroport de Lyon, la tête est conforme à la photo du passeport pour les US mais à Bruxelles une heure plus tard, elle ne l’est plus.
Le coté positif c est que S. et les enfants peuvent embarquer.
Il était prévu de faire une surprise à 4 à l’arrivée. En fait de surprise, ce sera une surprise à 3. Mais à 3 ou à 4, la surprise reste la surprise.
Visiter l ambassade américaine à Bruxelles est un vrai régal : après un trajet en bus/train/métro, poser un pied (que dis je un orteil) sur le trottoir devant l’ambassade déclenche l’apparition de deux vigiles peu loquaces. Après une conversation courte, je repars avec une carte de “visite” pour rappeler plus  tard. Par téléphone, le même renseignement coute 15E.
Enfin il est toujours rafraichissant d’apprendre une nouvelle blague belge.”Comment reconnait on un Français devant l’ambassade des US : il ne sait pas qu’on peut téléphoner pour avoir un rendez vous : euh euh euh.”
Mais le coté vraiment rassurant, c’est la rigueur de sécurité américaine. Elle n’acceptera pas de gugus avec un visa (ESTA) et un passeport valide jusqu’en 2016 mais pas  biométrique. Car ce genre d’oiseau est l’un des plus sournois.  Il faut tout de suite lui voler dans les plumes et l’empêcher de s’envoler. Certes il n’est pas trafiquant ou violeur, il n’a pas d’opinions politiques douteuses (ESTA). Mais il se cache derrière une photo non numérisée (et la chirurgie esthétique fait des merveilles). Une barbichette en moins des lunettes rectangulaires et pas rondes : les hiboux ne sont pas ce que l’on croit. La frontière américaine c’est “pas de ça chez nous !”. Avec le même passeport “non valide” et l’air « suspect », on peut  aller au Québec. Mais là bas c’est différent, il y a la frontière et la frontière les protège. Comme d’ailleurs en France la frontière nous  protège du nuage de Tchernobyl.  L’autre enseignement c est qu’on fait plus facilement 10000 km avec une 4 L dans le désert (Camel Trophée) que par A330. Mais l’avion est toujours le moyen le plus sur de voyager.

La sécurité ça ne se discute pas. La sécurité à V. sur mon lieu de travail, c est la même boîte que la sécurité à Bruxelles (Securitas). Ca me rassure car bientôt on ne pourra plus passer le poste de garde non rasé du matin avec une photo papier en poche sur son permis ou un passeport.
Revenons aux conséquences de mon amateurisme.
Après mon passage sur le trottoir (un pied pas les deux !) de l’ambassade à Brussel, je mange un bout chez les “frères Giovanni”. Les “frères Giovanni” parlent moitié arabe moitié français moitié flamand (il faut savoir se démultiplier dans la restauration) autant dire qu’ils sont aussi frères qu’un breton de grande taille et un grand breton même de petite taille le sont. Manger une pizza belge, c’est  se réchauffer (la liquette de Californie ne convient pas aux 4 degrés de Brussel et mes bagages sont  dans l’avion) et étudier les plans (Plan A : j’essaye de repartir, Plant B : stop).  Par soucis de passer la douane américaine au mieux, S et moi, avons  mutualisé nos affaires dans la même valise : du coup j’ai pris un coup sur la tête, j’ai le cœur gros mais je suis “léger” avec en poche passeport carte bleue et téléphone. Pas de clé de maison à Lyon ni  Paris. Ni de carte de train. Pas d’internet en itinérance. Léger quoi.
Un passeport ou un visa prend au moins 5 jours.  A Paris ce sera peut être plus simple. Donc je prends un Thalys vers Paris (avec 2h de retard) qui coute la modique somme de 100e (325e pour Lyon). Les contrôleurs sont sympas : ils ne s’inquiètent pas des retards de trains et l’un d’eux me lance avec un sourire facétieux : “ah c’est chouette la Belgique !”
Arrivée à Paris, j’appelle ma mère et ma sœur pour récupérer un double de clé de l’appartement. TER + métro.  Je passe la nuit en famille car La voiture ne démarre plus.  Il est minuit en France, S. et les enfants viennent de poser le pied à Los Angeles : ils n’ont mis que 45 mn à sortir de l’avion, récupérer les bagages et passer la douane ! Il ne fallait pas en faire toute une histoire.
La surprise a été réussie à l’arrivée. Une seule personne s’est douté de quelque chose et  c’est très fort car pour se douter qu’on ferait la  surprise de venir à 4 mais qu’en fait on ne viendrait qu’à 3, en envoyant un message à 4 de Bruxelles, il faut vraiment un sixième voir un septième sens.
Je m’endors. Le lendemain la voiture marche : il suffit de prendre la bonne clé et pas le double avec la pile épuisée. Je passe à l’appartement pour changer de liquette (mettre  un pull!) et prendre le train pour Lyon. Et refaire un double de la carte de réduction.  Là, je passe chez la voisine pour récupérer un double de clé de la maison. Sympathiquement, elle a préparé une gamelle (pas celle des toutous qu’ elle nourrit et promène en notre absence).
En deux jours, je fais Lyon-Bruxelles-Paris-Mantes-Saint Remy-Lyon-Villars Les Dombes  pour une somme rondelette. On peut nettement faire mieux.  Une partie de la journée est passée à remplir des dossiers.  Les assurances  « couvrent » des cas farfelus mais pas ce genre de cas de figure. Heureusement il reste le cas « n’a pas pu embarquer à cause de autre ».  Double satisfaction : 1/ je suis dans le cas « autre » et 2/ ma requête qui a été bien reçu sera étudiée dans 5 semaines au mieux.
Retour à Massy le lendemain.
Revenir au travail alors qu’on est censé être en vacance ressemble à quitter le bureau en plein après midi : la discrétion n est pas garantie.  A peine le pied posé sur la moquette un peu salie du couloir, impossible de ne pas croiser un collègue.  Quand on fait un départ en fanfare du boulot, qu’on est  jeté de l’ambassade  au son du clairon, il y est difficile de ne pas faire une arrivée tonitruante. Même pour les collègues  préoccupés par leurs soucis, ça fait un ragot. Les réactions varient entre  “salut, déjà rentré ?” à “qu’est ce que tu fais là ?”. Quelques  farfelus demandent “quel jour on est ?” et d’autres regardent leur montre comme si elle s’était arrêtée depuis plusieurs jours. En rentrant dans le bureau c’est l’avalanche de questions. Ceci dit, on est vendredi et il fait beau. Certains chantent “la californie” les autres écoutent avec délectation en rond cette anecdote qui tourne en boucle. Il ne manque plus que la mandoline et le feu de bois.
Les réactions oscillent entre “ah ca c’est bête ” en passant par “t’aurais du me demander”, “ah ben oui c’est évident !, pourquoi tu ne l’as pas fait ?”.  Une collègue est presque aussi abattue que  si c est elle qu’on avait refusé à l’embarquement.  Un autre m’envoie le lien avec les infos de l ambassade américaine.  Un chef  “ben je ne me souviens pas, je l’ai changé 3 fois en 10 ans, j’avais rempli toutes les feuilles”.  Néanmoins derrière certains écrans on en voit qui regardent discrètement leur passeport (comme si un « securitas » allait s’abattre sur eux) puis brandissent le petit livret avec soulagement : il est bon !
En envoyant ces lignes, je reçois des messages de San Diego. Tout va bien. A San Diego il est l’heure de se coucher tandis qu’à San Fiasco il faut déjà se lever.

2002 – Bréviaire : Faut pas rouler comme ça msieur !

Un utilisateur d’une vénérable voiture Peugeot (finition luxueuse de type 16ème) passe chaque matin sur un passage piéton d’une petite ville huppée où les cyclistes sont aussi nombreux que les touristes place de l’étoile en Aout.

Le passage est (bien) gardé par un préposé de la gendarmerie nationale dont le zèle n’a d’égal que sa perspicacité.

Sur le passage, au moment où les piétons esquissent un pas ou s’engagent, le rituel est le suivant :
1/ Avec des gestes lents et majestueux (tel ceux d’un albatros), le militaire assermenté aux gants blancs interrompt la circulation d’un geste impérieux.
2/ Il fait des mouvements circulaires avec ses bras : le piéton peut traverser sereinement. En même temps, il sourit aux femmes et aux enfants qui traversent. Mais il reste vigilant et garde un œil
sévère (mais juste) aux automobilistes qui doivent attendre.
3/ Quand le passage piéton est libéré, il se fend d’une chorégraphie (toujours la même) : une main devant, une main derrière et un petit 1/4 de tour sur les talons. C’est le signe qui signale aux automobilistes qu’ils peuvent reprendre  la route. Parfois si l’automobiliste a été un peu impétueux ou peu prompt à s’arrêter,il jette un petit regard noir qui veux dire : “que je ne te vois plus”.

Ce jour là, l’utilisateur de la dite Peugeot était aux premières loges devant le passage piéton. Phase 1, 2 et 3 sans encombres mais au moment de repartir le flic fronce le sourcil en regardant les phares de la (jadis) splendide voiture.
Sans pour autant me liquéfier, il a senti un frisson le parcourir. En langage gestes sans paroles, le militaire de la gendarmerie signifiait quelque chose comme ça :

– “Msieur, vot ampoule gauche de type L8 n’est pas conforme au code de la route R105, veuillez la remplacer au plus tôt sinon je verbalise au prochain passage”.

Le WE, avec méthode, l’utilisateur achète un kit de rechange, ouvre la notice d’utilisation et s’empresse de changer la dite lampe.
Rien de plus simple : ouvrir le capot, soulever le cache, paumer les vis, se coincer la main dans le moteur, paumer un tournevis, mettre du gras sur la notice, tenir la lampe du bout des doigts, prendre un coup de jus et changer la lampe.

Flambard avec l’ampoule neuve, il repart avec le bon œil mais la semaine suivante, c’est l’ampoule droite qui rend l’âme. Et manque de pot, il est arrêté sur le fameux passage piéton.
Ce serait vraiment du grand art si le gendarme se souvenait exactement du coté de la lampe défectueuse.
Non, à la place un nouveau :

– “Msieur, vo’t ampoule droite de type L8 n’est pas conforme au code de la route R105, veuillez la remplacer au plus tôt sinon je verbalise”.

Et dire qu’on est en février …. D’ici 2 mois plus besoin de mettre les phares le matin.