
– 9h30 : Visite du sentier pres du chateau de Havré
– 14h ascenseur à bateaux : Ascenseur funiculaire de Strépy-Thieu
Ascenseur funiculaire de Strépy-Thieu en action
Cinéma, musique par Bob
– 9h30 : Visite du sentier pres du chateau de Havré
– 14h ascenseur à bateaux : Ascenseur funiculaire de Strépy-Thieu
Ascenseur funiculaire de Strépy-Thieu en action
10h Visite de Mons
Le trajet dura comme prévu : plus d’1H30.
Un trajet sinueux et obscur.
En d’autres circonstances, le parcours eut été qualifié de campagnard et montagnard.
Arrivé à Rieti, le barbu se planta pour trouver l’hôtel.
La boite à chiffre tournait.
Nous tournions également.
Malgré la pauvreté de la population à cette heure là, le barbu trouva un clanpin à qui il demanda son chemin.
L’hôtel apparut enfin sur une grande place majestueuse.
La boite à chiffre stoppa.
Nous également.
Coté faffiot, il me manquait maintenant une vingtaine d’euros.
Je proposais de tirer du carbure à un distributeur.
Pas possible d’extraire de la fraîche.
Finalement sans parler dans sa barbe, le chauffeur repartit avec un paquet d’oseil mais sans sa vingtaine d’euros supplémentaires.
Moi, j’avais ma facture : un papelard griffonné mais officiel.
Pour l’administratif, tout était en ordre.
Pour l’anecdote, j’étais en vrac.
Arrivé à l’hôtel, je me préparais à une entrée discrète.
Le genre ni vu ni connu.
Manque de pot, le portier me tomba sur le râble.
Pour l’entrée discrète, c’était raté.
Tout en anglais :
« je vous attendais plus tôt, le chauffeur a appelé, qu’est ce que s’est passé ? »
Sans me démonter, je lui expliquais l’aéroport, le chauffeur de taxi qui n’était pas là.
Le portier qui était très bavard, me dit qu’effectivement “son” chauffeur de taxi était en retard.
Il avait appelé aussi l’hôtel pour dire que je n’étais pas là.
Qu’il voulait aussi que sa course soit payée.
Que je devrais voir ça demain avec lui.
Ca c’est pour l’essentiel.
Coté détail, la discussion dura encore 20mn.
On aurait pu se dire que le “portier” de nuit était bavard parce qu’il n’y avait personne au guichet.
Le jour, c’était pareil.
Intarissable sur bien des sujets : la politique internationale avec le colonel de l’armée italienne ou le sport avec l’équipe américaine de soccer.
A près de 3H, j’étais enfin au pieu pour un repos bien mérité.
Le lendemain, le chauffeur de taxi qui devait aller me chercher la veille
était là.
Un minus dans une boite à savon italienne : une fiat de style panda mais visiblement pas capable de grimper aux arbres.
Je m’apprêtais à la discussion virile.
J’embrayais pour lui demander des explications.
Il ne parlait ni anglais, ni français.
Et moi pas italien.
Plus tard le minus revint à la charge en pleurnichant à l’hotel puis l’acceuil d’Alcatel.
J’appris qu’il voulait qu’Alcatel paya la course.
Le rondouillard en fiat repartit bredouille.
Frais rasé, gavé de fruits frais, de capucino et de croissants, j’arrivais fringuant au boulot.
Je devrais dire l’usine.
En arrivant dans les locaux, je fus accueilli par un grand chef : Giovani.
Comme de coutume, il empocha : ma main dans la sienne.
Toute en mettant son autre paluche sur mon épaule.
Certaines mauvaises langues prétendent qu’avec Gio, il faut recompter ses doigts après lui avoir donné la main.
Une autre langue de serpent affirme que ce qu’il donne d’une main, il le reprend de l’autre.
Bref j’étais tout de suite dans le beau bain.
A peine le temps d’enchaîner une politesse, il fallait déjà analyser un problème.
Mais je savais bien nager dans ces eaux là.
J’avais pris un bon petit déjeuner avec dans mon dos le portier qui me tenait la jambe.
Champion de l’anecdote, il savait aussi faire mousser le capucino.
Bien mangé mais peu dormi.
C’est avec le premier kawa : noir, minimal et délicieux que définitivement je fus en « mode on » pour toute la journée.
J’omettais de parler de l’anecdote de la veille.
Les flics italiens n’ont pas toujours le beau rôle sur la route.
Gio était fameux pour ses élucubrations soporifiques.
Il fallait aussi le voir en pilotage de Fiat : énergique.
Autant ses explications relevaient du discours interminable et pompeux,
autant sa conduite était directe.
Le summum : le voir faire les deux dans la même demi heure.
Resultat : fumée sur la route et dans les crânes.
A Vimmercate, j’ai eu l’honneur d’être ramené une fois à l’aéroport par Gio.
Entre mon conducteur de taxi malhonnête de Rieti et Gio, c’était comme choisir entre la peste et le choléra.
D’autres collègues eurent également l’honneur d’être véhiculés par Gio.
Harnaché dans une fiat neuve mais en toc, nous écoutions à l’arrière, Gio.
Qui partait sur une dissertation dont il avait le secret.
Tout en talonnant une bagnole de flic à 150.
Quand il lâchait le volant c’était pour étayer son discours.
Personne ne le relançait en lui posant une question.
Par contre lui relançait le poulet.
Gio faisait des grands gestes à la menu flicaille qui n’avançait pas et qui ne bronchait pas.
Sans doute normal.
A l’apogée de la démonstration, alors qu’il nous éclairait sur la gestion de réseau,
il aspergea les flics d’appels de phare.
Flics décidemment trop lents pour lui.
Quand il en y a pour deux il y en a pour trois.
Cette maxime extrêmement chaleureuse pour le voyageur fourbu transi qui se pointe
dans un havre de paix s’applique aussi à la circulation italienne.
3 de front sur une deux voies.
Ni une ni deux, Gio profita d’un deux sans trois pour se jouer de la volaille.
Mais revenons à Rieti.
Il y a de la solidarité entre collègues pour retourner à l’aéroport.
Deux collègues italiens qui prenaient un avion à peu près aux mêmes heures que moi,
se proposèrent de me prendre dans leur voiture de loc pour Rome.
Le trajet fut sans encombre.
A l’aéroport, les deux collègues n’eurent qu’un problème banal à régler avec l’agence de location.
Des flics leurs avaient dressé une contravention carla voiture de loc avaient de faux papiers !
Cette première nuit italienne était chaude et moite comme une vieille mangue pourrie.
Rome Fumicino était dans le dos et je commençais à fumer.
A bouillonner même.
Mais intérieurement.
Sans vague.
Comme lorsqu’on jette des pâtes crues dans une eau frémissante.
Il n’y a que dans les films qu’un jeune homme prend en auto stop
un homme dont le passe temps est de trucider l’automobiliste.
Façon “Hitcher”.
Ce serait aussi une pure fiction que le minable à casquette,
dans le merdier de sa boite à gants, planque un flingue.
Ayant quelques talents pour énerver l’abruti de base,
je pensais qu’il valait mieux me contenir pour ne pas agiter
la petite guouape.
Ceci dit, je n’allais pas passer la nuit dans ce faux taxi minable.
A 80 sur l’autoroute, on se trainait.
Ca défilait à gauche et à droite.
On quitta l’autoroute.
L’ambiance était gelée.
Il y avait un stade.
Des gens en sortaient.
On était dans une route sombre.
Sur le trottoir, il y avait des filles qui faisaient le tapin.
Ah elle était belle la soirée italienne.
Comme un vulgaire merlan,
je m’imaginais débarqué sur le trottoir.
Une première nuit perdu dans faune aquatique.
Au lieu d’intégrer un pieu recommandable.
Ca ferait bien dans les gazettes du lendemain.
Il était hors de question d’en rester là.
Calme mais déterminé, je haussais ma voix d’un ton en visant le gars.
“Return to the airport”.
Le gars bascula d’un coup en italien.
Mis à part le “Non e possible” et une foule de détails destinés à m’embrouiller,
Je comprenais surtout que le gars aller s’accrocher à son pigeon.
Ce qu’il y a de remarquable chez l’abruti, c’est sa constance.
Infatigable, endurant.
Bref dans une telle situation, à moins de peser deux fois plus lourd
et de balancer une grosse claque ou un bourre pif,
il n’y a que le pognon qui fasse réfléchir l’abruti.
Je me suis dit qu’il fallait lâcher un peu de flouz.
Je pris un billet que j’étalai sur le tableau de bord.
Avec 20 euros, le gars s’illumina.
Il recommença à discuter un peu pour négocier, l’essence, le déplacement.
Finalement il me dit “OK”.
En soupirant et en faisant mine d’être navré.
Tandis que le minable faisait demi tour à l’arrache,
je soufflais intérieurement.
On fila fissa à l’aéroport.
Mais le temps de revenir, il se passa encore une bonne demi heure.
On ne disait plus rien.
Je regardais l’heure.
Je me disais que je n’aurais peut être plus de taxi.
Ni d’hôtel.
Peu m’importait de passer la nuit dehors.
A 5 heures du mat, il y aurait bien un taxi pour rejoindre l’hôtel.
En arrivant à l’aéroport, je sortais de la guimbarde.
Le malveillant me prédisait une mauvaise nuit.
Il tentait encore sa chance de me récupérer.
J’étais déjà passé à autre chose.
J’avais le numéro de l’hôtel.
Il était tard pour appeler.
Pour leur dire quoi.
L’aéroport était maintenant fermé.
La file des taxis vide.
Je me ruais sur un groupe de personne, à la recherche d’autres taxis.
Et puis le coup de chance, un taxi arriva avec sa petite loupiotte.
Un Renault, un espèce d’utilitaire.
Son client descendit du taxi et paya la course.
J’accostais le chauffeur qui allait repartir.
C’était un barbu, l’air tranquille un peu fatigué.
C’était un vrai taxi driver cette fois.
Il ne cherchait pas à m’agripper.
Je lui demandais s’il pouvait m’emmener à Rieti.
Je lui proposais de le payer en liquide,
Une centaine d’euros.
J’avais l’argent.
Il vit les biffetons et accepta.
Il me fit passer à l’arrière, enclencha son débitteur.
Mis la radio.
J’étais maintenant tranquille.
J’appelais l’hôtel pour le dire que j’arrivais.
Le “portier” dit OK.
Sans plus.
Le barbu regarda son plan.
Sa conduite était tranquille.
Je commençais à me détendre.
Mais pas au point de m’assoupir.
Quand on hèle un taxi, on n’est pas obligé de tomber sur un conducteur, tendance De Niro, timbré,
le crane rasé qui vous répond avec un flingue sur la tempe par un “You talked to Me !” rageur.
Plutôt que de se faire abattre, on peut se rabattre sur un conducteur civilisé.
Le genre accompagné sur le siège avant par le cleps qui lèche son os.
Tandis qu’au volant, son pépère refait le monde.
C’est qu’il en a vu monter du monde, le molosse.
Il en a vu monter des personnalités.
Grimper même.
Et pas qu’une.
De la haute, du collet monté.
Quand on ne sait pas, on s’abstient.
On laisse à ceux qui savent.
Place aux vrais chauffeurs.
Ah bas, la viande à pneu, l’amateur, le chauffeur du Dimanche.
Vive les rois de la route.
L’égal des gros cubes et des routiers.
Le chauffeur de taxi italien dédié à Alcatel Vimmercate est du genre petit.
Mais nerveux.
Dans sa luxueuse et imposante Mercedes, il a de l’allure et du style.
Quand il apparait, il salue avec classe, il s’efface, il place.
Puis disparait dans son siège ajustable, son cockpit.
Comme un nourrisson disparait dans son couffin.
L’homme est petit et vif.
Pas besoin de le pousser.
Sur la route, c’est lui qui pousse.
Son siège est souvent échauffé.
Comme lui.
Faut que ça dépote.
Les espèces dérivées du flémard, hésitant ou touriste n’ont pas beau rôle.
C’est que lui, il travaille.
Il va de l’avant.
Sa voiture est un second home.
Bois, cuir, parfum d’ambiance, volant moumoute.
Tout est de bon gout.
Au volant, il est décisif et efficace.
Téléphone de voiture d’une main, il prend ses rdv.
Portable de l’autre, il rassure son épouse.
Qu’elle ne s’inquiète pas, il a la situation en main.
Sans forcer, il tient son volant avec les genoux et un petit 160.
La nuit, il n’hésite pas à tailler un 200.
Faut le savoir.
Les habitués savent qu’avant une course avec lui, il faut éviter de manger trop lourd.
Pour ceux qui ne le connaissent pas, il n’y a plus qu’à s’accrocher à une poignée de porte.
Elle est solide.
Et utiliser le vide poche.
Ma première arrivée à Rieti a été marquée par une anecdote que j’ai du raconter 20 fois.
Rieti est à 1H30 de Rome.
Petite ville située près des montagnes.
On prend le temps de vivre et d’y accéder.
Le trajet pour s’y rendre ne s’invente pas.
Rieti, c’est une grande première pour moi et vu que je n’y vais pas pour faire le touriste,
je demande à ce qu’un taxi m’attende à l’arrivée de l’avion à Rome.
J’imagine le taxi genre officiel, recommandable avec la petite pancarte.
Le genre de celui de Vimmercate.
La course sera de 120 euros. Pas de surprise.
Après un vol sans histoire, je me dirige vers la sortie (uscita).
J’attends mon oiseau.
Je l’imagine comme son condisciple de Vimmercate.
Je ne suis pas le seul à poireauter.
Dans le vol, il y a pas mal “d’hommes d’affaire”.
A coté de moi des conducteurs accueillent les “hommes d’affaires”.
Un homme m’accoste. Physique moyen, 40/45 ans, casquette, velour gris, habitué.
Visiblement, il me “cherche”.
“Taxi” ?
Avec mon plus bel anglais et ma “naïveté”, je lui déballe
“Are you the taxi booked by Alcatel to go to Rieti ?”
Tout est dit.
Le petit gars avec sa moustache et sa casquette opine du chef.
Prend une partie de mes bagages
Et m’accompagne à l’extérieur.
Moi un peu surpris qu’il n’ait pas de pancarte avec lui.
Mais moins que sa voiture.
Une vieille alpha roméo.
Dans la file des taxis sous un lampadaire éteint.
entre deux taxi Mercedes.
Du genre de celle du chauffeur de Vimmercate.
Je me dis que c’est normal.
On réserve la Mercedes pour les plus importants que moi.
Un vague autocollant “taxi” est collé sous le pare brise.
Je m’attendais à mieux.
Je lui demande sa carte de taxi.
Il me montre une carte usée, mâchée mais une carte professionnelle.
La voiture sort du parking.
J’embraye la conversation sur la réservation.
Le minus a une casquette, une fine moustache et soutient la réservation.
La voiture ne m’inspire guère.
Pourrie.
Pas très propre.
Parfum d’ambiance douteux.
Ca ne sent pas bon.
Je vais aux infos.
Les conditions de réservation du taxi par Alcatel.
Le gars est évasif.
Je commence à flairer une embrouille.
Mes soupçons se confirment lorsque le malveillant s’arrête pour prendre de l’essence.
… et veut me faire payer le carburant.
Bravo, me voila embarqué avec un blaireau qui voit en moi un pigeon.
Ou une vache à lait.
Je refuse de go.
Je me fends d’un : “You are not the taxi booked by Alcatel !”.
Le renard à moustache (pas convainquant) “yes yes”.
Moi : “How many for the trip ?”.
Le gars “300 E”.
Moi (pardonnez la rudesse du style et les fautes) :
“It’s not the cost for this”.
Le gars “no capito”.
Lors du terminus, je termine par la phrase définitive
“Return to the Airport, please !” (avec le “please” qui m’arrache la tronche).
Retourner en Belgique une deuxième fois peut faire sourire une fois !.
Quand on est capable de manquer en transit un avion à Bruxelles, aller à Mons c’est comme gravir une montagne dans le plat pays, ce n’est pas évident. Mais l’idée d’être colloc à un colloque AIPU est séduisante. Sauf qu’il ne s’agit pas de faire la moule à Mons.
Un colloque AIPU (Association internationale de pédagogie universitaire) n’est pas un workshop encore moins un meeting. Il y a un thème (pas évident au premier abord) : Pédagogie universitaire: entre recherche et enseignement.
S’il en est qui pensent encore qu’on peut mélanger 4 mots tirés de l’enseignement pour en faire un titre de colloque, je les invite à lire attentivement (euh euh euh) le sous titre du colloque 2014: “Cette manifestation scientifique sera l’occasion de poursuivre la démarche de questionnement entreprise à Trois-Rivières lors de la 27ème édition du congrès AIPU. La thématique générale de ce prochain Congrès porte sur l’enseignement supérieur comme lieu de rencontre entre l’enseignement et la recherche, sans occulter sa mission de Service à la Société. Les questionnements découlant de cette thématique générale sont décrits dans la note de cadrage.”
C’est parfaitement clair (euh euh euh) que si on poursuit sa démarche de recherche vers un questionnement cadré de sa thématique, on est naturellement et scientifiquement conduit au lieu de rencontre entre enseignement et société où la note générale découle de la thématique et réciproquement.
C’est donc bouillonnant de ces passionnantes questions dans la perspective de trouver les réponses pertinentes que logiquement j’accompagnais Mme Epiphanie Patrailongo de Trois Rivières à un Mons.
Mais un colloque ne s’envisage pas comme un workshop entre informaticiens. On peut tolérer l’alias, admettre la compilation et valider le code mais pour un colloque entre gens de lettres, pas de raccourcis avec les mots.
L’approche est donc différente.
Quand on veut être un monsieur, il s’agit d’être une première dame convenable. Oui, messieurs dames au XXe siècle, il n’était pas rare d’appeler la femme d’un homme illustre par l’appellation Mme Charles … ou Mme Claude … Par exemple la femme du président s’appelait Mme Charles de Gaulle.
Quid au XXIe ?
D’abord à ce colloque on ne compte plus le nombre de présidents et de professeurs, ce serait une faute de gout de manquer de manière et d’élégance. Se comporter comme le premier venu serait mal vu. Et de plus Mme Epiphanie Patrailongo s’est illustrée dans sa thèse sur un bout de Lopin alors la voir s’afficher avec un gars Lopin serait mal reçu.
Bref, rien de plus logique qu’au long des colloques de Madame Epiphanie Patrailongo, Mr Firmin Lopin devienne Monsieur Epiphanie Patrailongo ou en plus court, la 1ere dame de la dame.
Par la terre, atteindre la Belgique est aisé : pas obstacle pour atteindre l’autoroute de Wallonie vers Mons. Mais si le pays est plat, la route est loin d’être lisse. Si les maisons sont en briques rouges, la route est en nids de poule. La sortie pour Mons est la 26, la meilleure pour atteindre le XIX. Sauf qu’elle est fermée. Par la 25 via deux villes en briques on atteint aussi le XIX.
Le XIX est un hôtel de charme qui s’est construit à partir d’une vieille bâtisse. On apprécie le pittoresque des escaliers raides, ses couloirs à bosses, ses chambres à la hauteur aléatoire, ses fenêtres qui ressemblent à des portes fenêtres sans garde fous. Mais des fous il n’y en a pas. Le personnel de l’hôtel est réellement charmant et hospitalier. Et il y a des tireuses de bière.
A l’hôtel du XIX, inutile de répéter les manières du XXI. Mr Epiphanie Patrailongo a déjà porté le costume de première dame et il ne va pas se dérober même s’il prend une veste. Pour sa conférence, madame Epiphanie Patrailongo est accompagnée d’un chauffeur (Firmin Lopin dit son gars lopin) et de l’illustre Lokmikael LochNess, diplomé de l’université de Crozon, membre honoraire à Watt et Ré spécialiste en macro économie des sciences politiques de l’éducation universitaire et technique.
Bienvenue à San Fiasco
En règle générale, faire le malin peut se retourner contre soi.
“Ah quel dilemme ! : je ne sais pas si je vais emmener un pull, ça risque d’être excessif à San Diego ! Et au retour est ce que je vais me rappeler comment est la pluie !”. Ce genre de fanfaronnade en Février devant mes collègues en grosse laine qui se mouchent bruyamment en regardant la pluie glaciale couler sur les carreaux aurait du être évitée. Car deux mois plus tard, un petit pull m’aurait été bien utile à Bruxelles devant l’ambassade des Etats Unis sous une pluie fine.
Bref il ne faut pas avoir fait Math Sup pour savoir qu’avant de passer du stade de malin à malin et demi, il faut commencer par être la moitié d’un imbécile.
J ai été refusé à l embarquement à Bruxelles car mon passeport n’est pas valide pour les US : il n est pas biométrique. C’est à dire qu’il est “à l’ancienne”. Une photo collée et pas de puce. Emis en janvier 2006. A quelques mois près (quelques mois en 2005), il aurait pu être valide. Mais Sans Diego n’est pas la Martinique : le passeport n’est pas dans la bonne plage. A l’aéroport de Lyon, la tête est conforme à la photo du passeport pour les US mais à Bruxelles une heure plus tard, elle ne l’est plus.
Le coté positif c est que S. et les enfants peuvent embarquer.
Il était prévu de faire une surprise à 4 à l’arrivée. En fait de surprise, ce sera une surprise à 3. Mais à 3 ou à 4, la surprise reste la surprise.
Visiter l ambassade américaine à Bruxelles est un vrai régal : après un trajet en bus/train/métro, poser un pied (que dis je un orteil) sur le trottoir devant l’ambassade déclenche l’apparition de deux vigiles peu loquaces. Après une conversation courte, je repars avec une carte de “visite” pour rappeler plus tard. Par téléphone, le même renseignement coute 15E.
Enfin il est toujours rafraichissant d’apprendre une nouvelle blague belge.”Comment reconnait on un Français devant l’ambassade des US : il ne sait pas qu’on peut téléphoner pour avoir un rendez vous : euh euh euh.”
Mais le coté vraiment rassurant, c’est la rigueur de sécurité américaine. Elle n’acceptera pas de gugus avec un visa (ESTA) et un passeport valide jusqu’en 2016 mais pas biométrique. Car ce genre d’oiseau est l’un des plus sournois. Il faut tout de suite lui voler dans les plumes et l’empêcher de s’envoler. Certes il n’est pas trafiquant ou violeur, il n’a pas d’opinions politiques douteuses (ESTA). Mais il se cache derrière une photo non numérisée (et la chirurgie esthétique fait des merveilles). Une barbichette en moins des lunettes rectangulaires et pas rondes : les hiboux ne sont pas ce que l’on croit. La frontière américaine c’est “pas de ça chez nous !”. Avec le même passeport “non valide” et l’air « suspect », on peut aller au Québec. Mais là bas c’est différent, il y a la frontière et la frontière les protège. Comme d’ailleurs en France la frontière nous protège du nuage de Tchernobyl. L’autre enseignement c est qu’on fait plus facilement 10000 km avec une 4 L dans le désert (Camel Trophée) que par A330. Mais l’avion est toujours le moyen le plus sur de voyager.
La sécurité ça ne se discute pas. La sécurité à V. sur mon lieu de travail, c est la même boîte que la sécurité à Bruxelles (Securitas). Ca me rassure car bientôt on ne pourra plus passer le poste de garde non rasé du matin avec une photo papier en poche sur son permis ou un passeport.
Revenons aux conséquences de mon amateurisme.
Après mon passage sur le trottoir (un pied pas les deux !) de l’ambassade à Brussel, je mange un bout chez les “frères Giovanni”. Les “frères Giovanni” parlent moitié arabe moitié français moitié flamand (il faut savoir se démultiplier dans la restauration) autant dire qu’ils sont aussi frères qu’un breton de grande taille et un grand breton même de petite taille le sont. Manger une pizza belge, c’est se réchauffer (la liquette de Californie ne convient pas aux 4 degrés de Brussel et mes bagages sont dans l’avion) et étudier les plans (Plan A : j’essaye de repartir, Plant B : stop). Par soucis de passer la douane américaine au mieux, S et moi, avons mutualisé nos affaires dans la même valise : du coup j’ai pris un coup sur la tête, j’ai le cœur gros mais je suis “léger” avec en poche passeport carte bleue et téléphone. Pas de clé de maison à Lyon ni Paris. Ni de carte de train. Pas d’internet en itinérance. Léger quoi.
Un passeport ou un visa prend au moins 5 jours. A Paris ce sera peut être plus simple. Donc je prends un Thalys vers Paris (avec 2h de retard) qui coute la modique somme de 100e (325e pour Lyon). Les contrôleurs sont sympas : ils ne s’inquiètent pas des retards de trains et l’un d’eux me lance avec un sourire facétieux : “ah c’est chouette la Belgique !”
Arrivée à Paris, j’appelle ma mère et ma sœur pour récupérer un double de clé de l’appartement. TER + métro. Je passe la nuit en famille car La voiture ne démarre plus. Il est minuit en France, S. et les enfants viennent de poser le pied à Los Angeles : ils n’ont mis que 45 mn à sortir de l’avion, récupérer les bagages et passer la douane ! Il ne fallait pas en faire toute une histoire.
La surprise a été réussie à l’arrivée. Une seule personne s’est douté de quelque chose et c’est très fort car pour se douter qu’on ferait la surprise de venir à 4 mais qu’en fait on ne viendrait qu’à 3, en envoyant un message à 4 de Bruxelles, il faut vraiment un sixième voir un septième sens.
Je m’endors. Le lendemain la voiture marche : il suffit de prendre la bonne clé et pas le double avec la pile épuisée. Je passe à l’appartement pour changer de liquette (mettre un pull!) et prendre le train pour Lyon. Et refaire un double de la carte de réduction. Là, je passe chez la voisine pour récupérer un double de clé de la maison. Sympathiquement, elle a préparé une gamelle (pas celle des toutous qu’ elle nourrit et promène en notre absence).
En deux jours, je fais Lyon-Bruxelles-Paris-Mantes-Saint Remy-Lyon-Villars Les Dombes pour une somme rondelette. On peut nettement faire mieux. Une partie de la journée est passée à remplir des dossiers. Les assurances « couvrent » des cas farfelus mais pas ce genre de cas de figure. Heureusement il reste le cas « n’a pas pu embarquer à cause de autre ». Double satisfaction : 1/ je suis dans le cas « autre » et 2/ ma requête qui a été bien reçu sera étudiée dans 5 semaines au mieux.
Retour à Massy le lendemain.
Revenir au travail alors qu’on est censé être en vacance ressemble à quitter le bureau en plein après midi : la discrétion n est pas garantie. A peine le pied posé sur la moquette un peu salie du couloir, impossible de ne pas croiser un collègue. Quand on fait un départ en fanfare du boulot, qu’on est jeté de l’ambassade au son du clairon, il y est difficile de ne pas faire une arrivée tonitruante. Même pour les collègues préoccupés par leurs soucis, ça fait un ragot. Les réactions varient entre “salut, déjà rentré ?” à “qu’est ce que tu fais là ?”. Quelques farfelus demandent “quel jour on est ?” et d’autres regardent leur montre comme si elle s’était arrêtée depuis plusieurs jours. En rentrant dans le bureau c’est l’avalanche de questions. Ceci dit, on est vendredi et il fait beau. Certains chantent “la californie” les autres écoutent avec délectation en rond cette anecdote qui tourne en boucle. Il ne manque plus que la mandoline et le feu de bois.
Les réactions oscillent entre “ah ca c’est bête ” en passant par “t’aurais du me demander”, “ah ben oui c’est évident !, pourquoi tu ne l’as pas fait ?”. Une collègue est presque aussi abattue que si c est elle qu’on avait refusé à l’embarquement. Un autre m’envoie le lien avec les infos de l ambassade américaine. Un chef “ben je ne me souviens pas, je l’ai changé 3 fois en 10 ans, j’avais rempli toutes les feuilles”. Néanmoins derrière certains écrans on en voit qui regardent discrètement leur passeport (comme si un « securitas » allait s’abattre sur eux) puis brandissent le petit livret avec soulagement : il est bon !
En envoyant ces lignes, je reçois des messages de San Diego. Tout va bien. A San Diego il est l’heure de se coucher tandis qu’à San Fiasco il faut déjà se lever.
C’est le dernier jour à Trois Rivières avec un passage à Montréal.
On prend le bus vers midi qui nous emmène à Montréal qu’on connait déjà.
La ville de Montréal est ensoleillée quand on part en fin d’après midi. Beaucoup de souvenir emmagasinés à se remémorer pendant le trajet qui est plus court qu’à aller car cette fois on avance on vole dans le même sens de rotation terrestre. Et on avance dans le temps.
Après un vol sans histoire, le stewart se fend à l’arrivée d’une énorme tirade très drole sur la musique de la guerre des étoiles et nous signale que maintenant ça va être très dur car il fait mauvais car les vacances sont terminée, car c’est le retour sur terre dans un monde ou la belle -mère, les impôts vont nous tomber dessus, ou il fait gris.
La journée est un calvaire. Il est 9h et je suis déjà HS et à 15h j’ai l’impression qu’il est 2 heures du matin.
7:00 Réveil.
Finie la rigolade. La journée est importante puisque c’est la présentation de ST et de sa collègue.
7:40 St part prendre le bus.
8:40 Je pars en voiture pour rendre le véhicule à l’agence de location et retrouver ST. J’espère assister à la présentation mais rien n’est moins sur depuis l’épisode du repas.
9:40 Finalement je suis convainquant et je retrouve ST qui finit sa présentation dans une salle.
Présence, fluidité, assurance sont les adjectifs qui me viennent à l’esprit en voyant la prestation. Elle est contente mais plus critique. Certaines choses n’ont pas été dites, faute de temps : à peine 10 minutes pour exposer des concepts, c’était un poil juste.
10:30 Je prends un café avec ST. C’est un moment sympa. C’est comme le spectateur qui arrive après l’épreuve du sportif et qui échange avec le champion notamment en commentant la course vue des tribunes.
11:00 Je retourne à l’hôtel à pieds en passant par le centre commercial. Les habitudes reprennent : notamment la salade à la gauberge.
12:30 Je retourne dans la chambre pour manger un bout. Je suis très fatigué finalement.
Repas puis sieste.
17:00 Retour de ST. On discute de sa présentation.
Elle aussi est bien fatiguée et fait une sieste.
19:00 Le soir on retourne à Trois Rivières pour une soirée somme toute tranquille.
7:30 Réveil
8:40 ST prend son bus jaune pour l’Université pour une nouvelle matinée studieuse.
9:00 Ma mission est cette fois de louer une voiture. Je pars donc pour l agence de location auto “Budget” Rue Recollet. Après un ou deux tâtonnements, je finis par trouver l’endroit.
– Bonjour, tu vas bien.
– Bonjour, merci, je viens pour louer une automobile.
S’ensuit une conversation sur les français de France.
– Les Français, ils n’arrêtent pas d ajouter des anglicismes à tout. Ici on est plus proche du langage et on y tient.
Puis des recommandations sur la conduite au Québec.
– Il faut s’arrêter avant les feux. La vitesse limite c’est 100 km/h.
9:40 Mission accomplie. Voiture en main, une Nissan rouge automatique. Je pars chercher ST. Départ pour Québec City où on part retrouver des collègues de ST.
11h40 Arrivée à Québec City. Tout s’est bien passé excepté un pilage : un réflexe “pied sur le l’embrayage” qui est ici le frein. Puis je m’assois sur l’alarme du porte clé. Discrétion ratée. Arrivés dans un pub de Québec City après une bonne marche, on repère un menu Burger + bière blanche : 20 $ + café + gâteau au fromage.
12:30 grimpette puis repas dans le pub : le saint Patrick. ST retrouve ses collègues, une professeur de conférence, sa fille, une thésarde et sa collègue de colloque.
Une bonne discussion de haute volée s’ensuit sur les thèses.
14:00 grimpette vers la zone parlement. Arrêt dans une boutique de souvenirs.
16:30 Retour vers Rue St Paul pour aller dans un café design.
Discussion sur le frère de la collègue de ST qui est célibataire.
17:00 Départ vers cascade de Montmorency, ST sa collègue et moi. On demande le plus court chemin, quelques explications évidemment très claires
– Tu comptes 5 lumières et tu prends la cinquième lumière à gauche puis à gauche.
Vu comme ça ca parait clair mais au final entre les méandres des panneaux et les travaux, le court chemin de 20 minutes nous conduit à retourner vers Trois rivières. Plein de travaux. Ca n’en finit plus. On s’arrête dans un village pour retrouver sa route.
– Ou est la direction des chutes ?
Malgré la langue française, l’accent est incompréhensible. A demi mots on finit par comprendre que c’est à droite puis route de la capitale. Finalement ST se débrouille bien et nous remet dans le bon chemin.
18:00 Arrivée en haut de la cascade. Pas payant en cette saison sinon 10$ puis descente vers le bas
18:30 Début de la ballade. Ca vaut le cout, le lieu est grandiose. 500 marches pour gravir le sommet. Il y a plein de joggers qui profite du lieu et des marches.
19:45 Du pont la vue est magnifique.
20:30 Retour vers Québec après cette belle ballade. Repas dans un restau végétarien qui est en fait une sorte de buffet amélioré où l’on pèse sa nourriture au poids. C’est plutôt bon.
Une assiette bien remplie revient à 20$.
Puis s’ensuit une discussion sur le travail des directrices adjointes et l’implication de ce poste dans la vie privée
22:00 retour vers trois rivières
L’utilisation du régulateur de vitesse est bien pratique. ST et sa collègue finissent par sombrer.
00:00 Dodo bien contents mais fatigués par cette journée.