2024-01 : To Be or Not To Be (1941)

To be or not to be (1941) 5/5
Tourné en pleine guerre, Lubitsch comme Chaplin avec “le dictateur”, dénonce les nazis et Hitler à travers une comédie bourrée de double sens (1/ la troupe joue une pièce parodiant Hitler, la pièce est retirée par les nazis et la troupe se retrouve à jouer des nazis pour sauver sa vie tout en rêvant de jouer Hamlet 2/ le titre original to be or not to be, à l’image de Joseph et Maria Tura qui passent leur temps à jouer un personnage et son contraire ) .


Maria (Carole Lombard) et Joseph (Jack Benny) Tura étincellent et multiplient les scènes de comédie dans un contexte dramatique.
La photographie de Rudolf Maté est splendide.


Un film (drôle et dramatique – le titre français est “Jeux dangereux”) qui ne deviendra culte que bien plus tard (après la fin de la guerre). Carole Lombard ne verra pas le succès de film. Le film qui comme “le dictateur” (1939) est incompris à sa sortie retrouvera son statut de chef d’œuvre et son titre original – “to be or not to be”.

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2023-06 : L’Ultime Razzia de Stanley Kubrick (1956)

L’ultime Razzia (1956)

L’ultime Razzia (1956) 4/5
Bien sur, si on compare avec les chefs d’œuvre (pratiquement tous ses films suivants) de sa carrière, L’ultime razzia n’a pas toutes les virtuosités de la mise en scène, les scènes chocs et l’histoire qui nous questionne encore en encore une fois le film terminé.

Pourtant, en plein age d’or du genre “film noir”, c’est un film qui sous son air classique (un braquage, un homme qui sort de prison et veut faire un dernier grand coup), se démarque car il propose des trouvailles : la narration qui fait de constants va et vient dans le passé guidé par la voix off et le minutage de l’horloge, le fatalisme et le destin tragique de ses personnages principaux, la mise en scène qui gratifient (déjà) des travelling somptueux, des plans circulaires, et des caractéristiques du style Kubrick, le masque de clown, la photographie (Kubrick était initialement un photographe).

Kubrick va aussi trouver en Sterling Hayden (tout comme Kirk Douglas) un acteur brillant qu’il va réutiliser (peu habituel) dans un autre de ses films.

Le film et son réalisateur vont donc inspirer des générations de réalisateurs et hanter les spectateurs par le coté tragique de ses histoires.

Des personnages transcendés et hallucinés
Le masque de Clown
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2023-06 – The Stepford Wifes (1975-2004-2022)

Portée par une histoire d’Ira Levin (qui a aussi écrit Rosemary’s baby), on est en présence d’un matériel littéraire de qualité : un sujet passionnant qui mêle science fiction, suspense, film psychologique, féminisme, lutte entre homme et femme. S’il est difficile de dévoiler des éléments tant cette histoire est décidément très intéressante et originale, il faut donner envie de suivre les différentes adaptations/variations toutes captivantes.

(4/5) The Stepford Wifes (1975)

The Stepford Wifes (1975)

Portée par les interprétations de Katarine Ross et Paula Prentiss notamment, le film est donc l’entrée en matière et à ce titre captivant. Il faut avoir vu car le film est débarrassé d’effets couteux et spectaculaires et l’essence même de l’histoire ressort. Le film est mystérieux, unique, finalement très angoissant car il n’est pas là où on l’attend.

Interprétation magistrale de Katarine Ross
Paula Prentiss (second rôle excellent)

3/5 The Stepford wifes (2004)

The Stepford Wifes (2004)

Cette version de 2004 est une adaptation de l’histoire plus lumineuse qui tire un peu plus sur la comédie avec des acteurs/actrices qui (sur)jouent. Les décors sont luxueux, les couleurs chatoyantes et il y a quelques effets spectaculaires bien venus. Tout comme Katherine Ross dans la version 1975, Nicole Kidman porte ici une grosse partie du film.
Très tôt aussi dans le film, un aspect de surprise de l’histoire originale est dévoilé (ce qui n’est pas le cas dans la version de 1975). L’introduction du film promet aussi beaucoup mais est mal exploité par la suite. C’est dommage.

Le film est porté par beaucoup de stars dont Nicole Kidman qui s’en tire avec les honneurs, charme conviction et une grande expressivité du regard, Glenn Clause ou Christopher Walken. Ce choix de jouer sur le ton de la comédie est discutable et le film perd un peu de crédibilité. Tout est aussi bien expliqué mais pour ce qui est de la mise en scène on est dans un film avec de beau moyen. Le titre français est très maladroit inapproprié et nuit au suspense du film..

Nicole Kidman dans une première partie du film bien réussie
Nicole Kidmann qui porte son personnage magistralement
The Stepford Wifes
Christopher Walken dans un interprétation “magnétique”

3,5/5 : Don’t worry Darling

Nouvelle version réalisée cette fois par une femme (Olivia Wilde), cette adaptation est sans doute la moins explicite. A commencer par le titre (quelconque) qui emmène dans une fausse direction : est ce vraiment un drame ? une comédie ? Non. Avec incontestablement (plus) de moyens financiers (et techniques on est en 2022) mal exploités, une actrice (principale) prometteur (Florence Pugh) mais mal adaptée au rôle, la transposition de l’histoire aux états unis (exit la ville anglaise de Stepford), le film n’est pourtant pas mauvais, des images luxueuses, une narration intrigante, des plans mystérieux façon Kubrick. Bref on se laisse porter même en ayant vu les précédents films dont il se démarque.

Exit la ville anglaise de Stepford
Des références à Kubrick (traversée du système solaire de 2001) ou Kubrick (mulholand Drive) ?
Florence Pugh
Don’t worry Darling

2022-05 : Les films adaptés d’Alistair Mc Lean

Pour qui aime les histoires d’espionnage généralement, des missions “difficiles”bien ficelées en apparence, avec de nombreux rebondissements, des fausses pistes, du suspense, les films basés sur une histoire ou un scenario d’Alistair Mc Lean valent le détour.

5/5 : les canons de Navarone (1961)

Classique du film de guerre avec une mission impossible menée par un commando de spécialistes avec Gregory Peck en tête. Film qui nous maintient en haleine de bout en bout.

Gregory Peck, David Niven, Anthony Quinn
sur terre
Sur mer
Le pic inaccessible
Les canons de Navarone

5/5 : Quand les aigles attaquent

Un chef d’œuvre du film de guerre des années 60 mené par Richard Burton et Clint Eastwood, avec cette mission d’espionnage périlleuse pour un commando de spécialistes.

Arrivée dans les airs
Le commando et le château sur un pic
Richard Burton et Clint Eastwood
Suspense
espionnage
Action

4/5 : Fear is the key (1972)

Un film méconnu avec Barry Newman qui nous emmène dans une histoire policière complètement inattendue (ne pas lire le résumé ni l’accroche qui en dévoilent trop) ponctuée de rebondissements. L’interprétation de Barry Newman (homme seul et pourchassé) est réussie mais c’est donc l’histoire qui est LE personnage du film.

Action suspense poursuites
Barry Newman seul contre tous
Une conspiration bien huilée
Toujours des lieux inattendu
toujours des lieux difficiles

4/5 : Puppet on a chain (1971)

Une histoire d’espionnage relativement classique mais terriblement efficace. La aussi l’histoire est le personnage du film autour d’un traffic de drogue. Sven Bertil Taube acteur méconnu est dans la lignée des personnages assez secret mais doué de multiples specialités. Un personnage féminin (Barbara Parkin) a un rôle plus développé que les personnages féminins des histoires d’Alistair Mc Lean. Décors et suspense efficace est une scène d’action de poursuite en hors bord épique.

Une mission apparement classqiue
Barbara Parkin participe aussi à cette mission dangereuse

4/5 : Destination Zebra (1967)

Destination Zebra

Encore un film passionnant dirigé par John Sturges autant film de guerre que d’Espionnage dans une histoire périlleuse.

4/5 : Station 3 : ultra secret

Station 3

Film de John Sturges dans une carrière ponctuées d’excellents films de divertissement, on est issu dans le film catastrophe qui apparait aujourd’hui encore d’actualité. Des plans excellents et des scènes qui ne manquent pas de suspense.

4/5 Le secret de la banquise

2/5 River of death

2022 – Jerry Lewis passage en revue

Jerry Lewis est connu principalement comme acteur comique célèbre dans les années 50 et 60 (en duo avec Dean Martin puis en solo) mais aussi humoriste, réalisateur et danseur.
Au cinéma, le comique de Jerry Lewis est cartoonesque et repose sur de la gestuelle, des grimaces, les déguisement pour camper une galerie de personnages (homme ou femme) : ça passe et c’est hilarant.

Jerry Lewis à partir de 1960 devient omniprésent et multiplie les taches


Ou bien ça casse, ça lasse (un comique fait rarement l’unanimité) tant la mécanique est répétitive et il devient difficile d’arracher une once de sourire.

Jerry Lewis est complet: acteur mais aussi réalisateur, scénariste, danseur et chanteur: à partir de 1956 quand il se détache de son duo avec Dean Martin il devient omniprésent dans ses films.
D’ailleurs ses films ressemblent souvent à des suite de numéros burlesques sans vraiment d’histoire très cohérente.

Parmi ses nombreux films entre 1950 et 1970, “Dr Jerry et Mister Love” est incontestablement son film le plus réussi et le plus populaire.

1/ Docteur Jerry & Mister Love (1963) de Jerry Lewis (5/5)

Docteur Jerry et Mister Love (affiche française)

Dans ce film Jerry Lewis (auteur) revisite l’histoire du Dr Jekyll et Mister Hyde qu’il transpose sur un ton comique mais conserve des moments d’émotions. Le Dr Jekyll est ici le Dr Kelp un professeur de chimie fantasque manquant de confiance mais plein de bonne volonté (comme souvent chez les personnages joués par Jerry Lewis (acteur)).

The nutty professor (titre original)

Le Dr Kelp est volontaire, il croit en la science mais même avec sa bonne volonté et son enthousiasme, il est gaffeur (comme souvent) ce qui lui attire les foudres de son supérieur.

Il y a comme de coutume une histoire d’amour en filigrane (le Dr Kelp est seul) et c’est ici une étudiante dégourdie Stella qui s’attache au Dr Kelp et son double.
L’ “héroine” est comme souvent un personnage très basique, une faire valoir potiche et jolie (une caricature de Marylin Monroe ? traditionnellement à cette époque) mais ici incarnée admirablement par l’actrice (Stella Stevens) qui sort vraiment du lot.

Jerry Lewis est omniprésent devant mais aussi derrière la caméra. Parfois il coréalise avec le réalisateur Frank Tashlin (qui a travaillé dans le cartoon) dont il a appris le sens du rythme et du gag. A ce titre la première heure file sans temps mort, ponctuée de gags jusqu’à l’apparition du Docteur Love.

Des gags cartoonesques

Affublé de ses déguisements et costumes habituels (hormis sa transformation de Mister Love on retrouve ses costumes habituels costumes trop courts et grandes chaussures), Jerry Lewis (humoriste) interprète (caricature ?) ses personnages (mention à Mister Love) mais avec des touches d’émotion (le docteur Kelp).

Le professeur Kelp souffre-douleur de certains de ses élèves


Ici l’histoire est très cohérente et n’est pas qu’une suite de sketchs de Jerry Lewis.

La transformation est en marche

Mr Love (en mode libertin et sur de lui) et Stella (espiègle et pas si naive) se livrent à un ballet ou chacun (mal)mène l autre.

Mister Love en mode crooner et Jerry Lewis chanteur compositeur est hilarant
Un technicolor superbe, un éclairage somptueux et la cigarette omniprésente.

Bien sur, les acteurs/actrices sont bien trop vieux pour leur rôles, bien sur la cigarette, l’alcool les grosses voitures sont clairement mis en avant, bien sur le film abondent de cliché mais les gags en technicolor et le doublage français en font un excellent divertissement.

Pas de prise de tête avec un Jerry Lewis

Si on doit aussi retenir un point c’est la version française comme toujours soignée à cette époque et le doublage (la voix de canard) de Jacques Dynam qui fait merveille.

Jerry Lewis dans ses grimaces habituelles

2/ Le tombeur de ces dames (1961) de Jerry Lewis (5/5)

Une affiche peu flatteuse du film qui met en avant un personne qui est tout sauf un “tombeur”.

Le “tombeur de ces dames” est un autre film de Jerry Lewis de sa période d’or (1960-1965) où l’acteur enchaine les films et les gags et où il pose définitivement la “Lewis Touch”.

l’art de chambouler par Herbert H Heebert (Jerry Lewis)

Ce film comme quasi systématiquement toute sa filmographie ne vaut pas pour son histoire mais ici se démarque pour son décor (décor de théâtre où les parois ont disparu) façon “Rear Window” (Hitchcock 54) sans le coté voyeur “ou playtime” (Jacques Tati 1967 mais commencé dès 1960) mais en plus lumineux.

Un unique décor

Le gag récurrent chez Jerry Lewis repose
* 1/ sur le postulat qu’on ne sait jamais ce qu’il va détruire – par maladresse- tout en voulant bien faire – et réparer –
* 2/ qu’un dégât en entraine un autre par effet domino (un autre exemple dans le zinzin d’Hollywood 1961).

Un détail anodin (un dame qui traverse une route) qui entraine une suite de catastrophes

Si on est donc réfractaire à ce type de gag, il est difficile d’entrer et de sourire à ce film mais si on adhère la maison devient un grand château de cartes (sans commune mesure toutefois avec le décor détruit dans la “Party” (de Blake Edwards 1967).

Le film est assez foutraque tout comme le rôle de la maison. Est une pension de jeunes femmes ou bien une maison où des homme âgés viennent chercher des filles ou bien une école pour former des artistes danseuses musiciennes ou bien un dortoir dans un studio de tournage (avec un zoo d’intérieur). Herbert oublie son chagrin d’amour dans un travail – entouré exclusivement de femmes -. D’abord introverti, il devient rapidement un personnage extraverti et déjanté.

Un décor dans le décor

Favorisé par un technicolor joyeux et des costumes colorés très années 50 les “dames” ressemble souvent à des poupées et le décor est presque une maison de poupée.

Le personnage de Jerry Lewis est tout sauf un tombeur

Sans être une comédie musicale, le film comprend plusieurs numéros musicaux et de scènes chorégraphiés et une bande son très enjouée.

On aurait pu sous titrer le film Jerry dans le ballet de ces dames.

Un autre ressort comique récurrent chez Jerry Lewis est hérité des cartoons (grimaces, cascades exagérément accélérées, dédoublement, murs défoncés)

Un gag cartoonesque : Jerry à 2 endroits à la fois.

Des numéros chorégraphiques hérités des comédies musicales américaines des années 50

Une maison de poupée

Incontestablement le film a un style unique avec une structure sans queue ni tête, des scènes assez ridicules (les hommes qui ont rendez vous) avec d’autres qui décollent (les scènes de music hall qui dérapent avec Herbert) .

Film bête ou audacieux

3/ Jerry chez les cinoques (1964) de Jerry Lewis (5/5)

The disorderly orderly (Jerry chez les cinoques)

Jerry chez les cinoques pourrait aisément se confondre avec un autre film de cette époque (Jerry Lewis tournait 2 à 3 films par an entre 1960 et 1965).

Le film est comme souvent une suite de gags où le personnage campé par Jerry Lewis dont la fonction est utile, travailleur, gentil mais gaffeur et de fait détruit quasiment tout partout où il apparait tout en voulant réparer.

Que va t’il arriver à ces squelettes ?

Comme dans plusieurs de ses films, une jeune femme va s’attacher à lui car elle remarque et comprend sa “différence”. Tandis que la plupart des autres personnes (homme ou femme) cherchent par tous les moyens à s’en débarrasser.

Une variante de la belle et le clochard

Jerry chez les cinoques vaut pour plusieurs scènes dont une des plus célèbres et des plus réussie : celle de l’ambulancier à la poursuite de son brancard.


Cette longue séquence qui est une énorme prouesse technique et assez hilarante. On peut être quasi sur qu’elle a été parodiée et reprise plus d’une fois (Y a t’il un flic pour sauver la reine de ZAZ)

4/ Les Tontons farceurs (1965) de Jerry Lewis (4/5)

Les “tontons farceurs” est quasiment un “best of” des personnages de Jerry Lewis qui joue pas moins de 7 rôles.
On passe d’un tonton à l’autre, d’un gag à un autre d’une scène à une autre avec très peu de cohérence.

Reconnaissons bien évidemment qu il n’y a pas d histoire ou plutôt une histoire bien mince celle d une petite fille orpheline riche qui recherche son père.

Donna Butterworth très convaincante

Les meilleurs scènes sont avec le duo Donna Butterworth/Jerry Lewis car on arrive à s’attacher aux personnages.

Willard Woodward (Jerry Lewis)
A la recherche du père

Les scènes avec les tontons qui ont des caractères peu développés sont plus des scènes de gags

James Peyton le tonton capitaine

Le clown triste Everett Peyton

On peut se demander si le clown triste n’est pas l’ébauche du personnage de son film maudit “The Day the Clown Cried” de 1972

Julius Peyton le tonton photographe

Mention spéciale au tonton aviateur avec son avion bricolé, ses passagères cocasses qui produisent une suite de gags hilarants

Le tonton Captain Edward “Eddie” Peyton
Le tonton le plus hilarant

Le tonton “sherlock” (Skylock Peyton) est un tonton “récurrent” dans le film, bien qu’on soit plutôt ici dans un film dans le film.

Le tonton détective

Skylock Peyton et “watson”

Parmi toute la galerie des personnages campés par Jerry Lewis, il y a peu de personnes fondamentalement mauvaises.
Même le tonton gangster est finalement assez attachant.
C’est au cours de cette période que Lewis s’est gravement blessé sur un tournage ce qui a mis un coup d’arrêt à sa production et des médicaments au effets secondaires affectant son moral.

Le tonton gangster Bugsy Peyton
Le tonton James Peyton

Finalement bien que tardif dans sa filmographie à succès son age d’or les tontons farceurs est un bon exemple de ce qu’il a joué, reproduit, répété tout au long de sa carrière d’acteur.

Un film où il faut trouver chaussure à son pied

2022-10-20 : Section Spéciale (1975) de Costa Gavras

Section spéciale 1975 de Costa gavras (5/5) se déroule dans la France occupée de 1940 et décrit les rouages d’une autorité française judiciaire et politique française au service de la collaboration avec l’Allemagne : la section spéciale. Un film passionnant, implacable, glaçant servie par une pléiade d’acteurs français. Encore un chef d’œuvre.

Un film orchestré par Costa Gavras
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2022-10-18 – Criss Cross (1949) et Underneath (1996)

Criss cross (1949) de Robert Siomak (5/5) et son remake (1996) de Steven Soderbergh (5/5) sont deux classiques du film noir adapté du même roman criss cross de Don Tracy.

Ce qui marque ces deux films avant tout c’est une narration en flash back et une histoire pleine de rebondissements avec sa dose de suspense et de surprises autour d’un trio amoureux et d’un butin.

D’apparence classique, tous les ingrédients du film noir sont présents avec son cambriolage, un butin, des malfrats et une femme convoitées par deux hommes que tout sépare mais ce qui en fait un joyaux c’est ce climat à la fois romantique et tragique, une fuite en avant magnifiquement orchestrée par des flash back et mis en image avec une photographie somptueuse.

On pourra aimer la mise en scène de 1949, léchée, efficace pour son noir et blanc et ses plans travaillés (en plein dans l’age d’or du film noir et l’interprétation envoutante de Burt Lancaster et Yvonne de Carlo) ET celle en couleur souvent monochrome de Steven Soderbergh avec une photographie et des plans également travaillés, éclatante (ponctuée d’une partition de Cliff Martinez).

Criss Cross (1949) de Robert Siodmak

Underneath (1996) de Steven Soderbergh
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2022-10-17 : Z (1969) de Costa Gavras

Z “fiction” et film militant (collaboration de Costa ravras et Jorge Semprun)

z de Costa gavras 5/5 est un film politique, la démonstration implacable d’un complot réel mais surtout un film passionnant de bout en bout. Embarqué dans cette histoire basée sur des faits précis, le spectateur se retrouve au cœur d’une enquête riche en détails et rebondissements.

Jean Louis Trintignant en tête, le film est aussi porté par une pléiade d’acteurs connus presque à contre emplois. A voir donc aussi pour Trintignant impérial dans le rôle d’un juge d’abord discret et taciturne puis tenace et magistral au fur et à mesure que le complot apparait. Une interprétation excellentes de Pierre Dux et Julien Guiomar en militaires glaçants de cynisme.

Les différents prix (Cannes Hollywood) obtenus pour le film et l’acteur Jean Louis Trintignant ne sont pas usurpés.

Un classique du film politique.

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2022-04 : I’s Alive (1974) / It’s Alive Again (1978)

Films d’horreur des seventies, it’s alive (1974) et it’s alive again (1978) de Larry Cohen sont “célèbres” pour avoir mis en scène un nouveau type de monstre : un bébé mi humain mi extra terrestre. L’horreur se situe donc à des niveaux assez intimes : la période de grossesse, l’accouchement, l’acceptation des parents (on peut voir des connections avec Rosemary Baby (1968) de Roman Polanski) et vise le classique du genre : un monstre à moitié humain (des connections avec Frankenstein) qui a des cotés “attachants” mais qui n’est pas à sa place. Pour ma part, le film vaut surtout pour la partition de Bernard Herrmann (ami de Larry Cohen) qui distille une musique immédiatement identifiable mêlant suspense horreur et intensité psychologique. Pour le reste le film ne bénéficie pas de beaucoup de moyens (interprétation moyenne et effets d’horreur en “plastique”) et ça se ressent avec des images bricolées pour ne pas montrer le monstre. L’horreur est comme souvent faite pour créer de la peur sans autre but. On peut peut être voir une réflexion sur la différence, sur les monstres dans la société, sur une critique de la médecine. Dans le deuxième film il y a aussi une connexion télépathique entre les monstres (un peu comme les enfants du village des damnés). Ce sont des films assez pessimistes. Pour revenir à Bernard Herrmann (décédé en 1975), la musique du deuxième film a été arrangée et adaptée par son ami compositeur Laurie Johnson pour un résultat conforme à l’original. Deux films (on oublie le 3ème réalisé en 1987) pour les amateurs de Bernard Herrmann ou ceux “sensibles” aux films d’horreurs fauchés des années 70 pour une histoire un peu originale.

Le monstre est vivant (1974)
Les monstre sont toujours vivants (1978)
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2019 – 11 – La double vie de Véronique de Krzysztof Kieslowski (1991)

La double Vie de Véronique de Kieslowski : références et extraits.

Autant le dire tout de suite (en toute subjectivité) “La double de Vie de Véronique” de Krzysztof Kieslowski est un chef d’œuvre.
A mes yeux (de cinéphile), on ne touche pas à un cheveu de ce film (sauf pour une restauration de la pellicule) ni à Kieslowski (qui a mis toute ses forces créatives) ni à Veronique/Veronika/Irène Jacob (dans quasiment son premier “premier rôle” ) ni à Preisner (auteur d’une partition lumineuse) ni à Krzysztof Piesiewicz (co auteur de cette histoire à tiroirs et de la quasi totalité des scenarii de Kieslowski).

N’en jetez plus: on pourrait en citer encore des qualités.
Le film est porté par la grâce: le revoir, c’est apprécier de nouvelles facettes, d’autres détails.
On ne s’en lasse pas: on se prélasse.

Veronika (son reflet ou Véronique ?): La double vie de Véronique/Veronika

J’entends dire que l’histoire (il n’y en a pas !) est compliquée, que le scénario emboite deux films indépendants, qu’à part Irène Jacob, trop d’acteurs sont statiques.
C’est indéniable: le film n’est pas du tout venant.
L’histoire déroule plus qu’elle ne coule .
Certains acteurs parfois jouent leur rôle comme dans la vie (Kieslowski qui a fait beaucoup de documentaires avec des acteurs amateurs aime aussi l’authenticité et la crédibilité).
Il faut se laisser porter, regarder, écouter, s’émerveiller et se laisser emporter.

Le film est lumineux, sensible, poétique, envoûtant porté par la grâce d’Irène Jacob (prix interprétation à Cannes en 1991) et la musique de Preisner. C’est du moins ce qu’on peut ressentir à la première avec des yeux de 22 ans en 1991 (et certainement ce qui a déclenché l’enthousiasme du jury de Cannes).


“La Double Vie de Véronique” (originellement “La choriste”): une histoire (d’amour ?) sous forme de conte, mise en scène à base de trouvailles visuelles (la caméra qui flotte comme une notre de musique ou se contorsionne), de renvois (de Véronique à Veronika) et d’auto références (la vieille femme, le sachet de thé, les plans) à l’univers cinématographique et visuel de Kieslowski.

Oui Kieslowski a un style identifiable et dès lors tout semble partir et revenir à ce film (il ne tournera que 3 films par la suite et 3 films inachevés).
Kieslowski avait aussi prévu de tourner des variations du film avec des fins différentes: on comprend que le sujet est complexe et inspirant.

Certes, c’est un film unique, probablement déroutant au sens où on est entraîné (dérouté) sur de nombreuses pistes (deux histoires apparemment distinctes) avec par exemple l’apparition du magicien et des poupées (film miroir et film à tiroirs).
Choriste, professeure de musique: les miroirs et les facettes d’un même personnage.
Poupée, ballerine: un personnage de conte incarné et décliné ?
Véronique/Veronica à la recherche de l’amour et d’elle même ?

Le film est donc aussi une énigme qui rentre dans la catégorie des (chefs d’) œuvres qu’on aime sans (s)avoir toutes les réponses à de nombreuses questions.
L’une d’elle est notamment celle (fondamentale ou inutile ?), posée par le titre (“La Double vie”): Véronique/Veronika sont elles jumelles, une seule et même personne ou deux inconnues reliées par un fil invisible.
Comme on dit aujourd’hui, nous allons (par la suite) spolier.


Si on regarde (attentivement) le film (et particulièrement la fin des deux segments – Segment 1: Veronica et Segment 2 : Véronique), en premier lieu, la réponse semble évidente mais semble contredire le titre.

Segment Veronika: elle remarque Véronique

Segment Veronika: Véronique ne la remarque pas (vraiment).

Segment Véronique : elle voit la photo qu’elle a prise de Veronica par hasard

Véronique et Veronika ont des points communs évidents à commencer par la ressemblance, par le gout de la musique ou dans le détail chacune par des problèmes cardiaques (plus marqués chez Veronika).

Pourtant pas besoin d’aller cher bien loin pour voir des éléments qui peuvent relativiser voir contredire ce qu’on pense acquis. Les réalisateurs sont aussi (et d’abord) des manipulateurs des magiciens et des conteurs.


Autant dire qu’on est est bien dans la catégorie de l’œuvre universelle, culte, celle qui se contemple et s’écoute, qu’on ne comprend vraiment mais qui nous émerveille encore (et nous quitte avec des interrogations et ce gout de revenez y).

Il est temps de se remettre à la lecture et au visionnage du film pour en découvrir de nouvelles saveurs.

Veronika/Irène Jacob (partie polonaise)

La double vie de Véronique est un film en deux parties la première partie en Pologne avec Véronika à la deuxième partie Clermont-Ferrand avec Véronique .

Véronique Irene Jacob / Philippe Volter (Partie Française)

Mais re plongeons nous dans cette œuvre.

Dès le générique, toute l’atmosphère de conte, la lumière (proche du rêve) et la grâce opère et on commence à suivre Veronika.

La scène clé avec la rencontre Véronique/ Veronika et ses mouvements de caméra.


La scène du concert filmée comme si on était au paradis


La scène des poupées et la musique si magnifique de Preisner.

La rencontre à la fois si simple et si poétique. L’art du cinéaste de décrire une situation banale et un lieu commun avec magie.

Véronique en France