2016 – 08 : Indiscret (1958) de Stanley Donen

Indiscret de Stanley Donen (1958) avec Cary Grant et Ingrid Bergman
Indiscret de Stanley Donen (1958) avec Cary Grant et Ingrid Bergman

 

Indiscret est un film méconnu de Stanley Donen qui sera plus populaire avec Charade et Arabesque. On trouve ici deux stars Cary Grant (avant la mort aux trousses) et Ingrid Bergman (10 ans après Notorious) et une comédie romantique dans des décors de rêve à Londres mais il manque sans doute un peu de mystère et d’action qu on trouvera dans Charade pour en faire un classique.

Pourtant Indiscreet est attachant. On pourrait imaginer que les comédies anglaises actuelles se seraient inspirés en les dynamitant de ce scenario très classique (deux célibataires exigeants qui vont s aimer) avec une mise en scène soyeuse et joyeuse.. Le film est glamour, le rythme est assez lent mais les dialogues sont parfois cocasses  avec quelques scènes drôles (Cary Grant dansant).ou  Cary Grant et Ingrid Bergman dans deux chambres d’hôtel réunis pas un split screen. On sent une complicité entre le réalisateur et les deux acteurs.

 

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2016 – 09 : Fedora de Billy Wilder

Fédora (1978) est un film de Billy Wilder qui bénéficie de toute la maturité et le savoir faire de son réalisateur. Même si c’est un drame, il contient de nombreuses scènes comiques et une histoire qui pourrait aussi être qualifiée de policière. Héritier de Sunset Boulevard , Fedora parle de cinéma, d’actrice et est amère sur le 7è art mais finalement il pourrait en être un de ses symboles. De la glycerine des artifices mais toujours une usine à rêves. William Holden ainsi que des acteurs cosmopolites sont excellents alors Fedora serait un chef d oeuvre si ne manquait pas la légèreté des autres films de Billy Wilder, Avanti ou La vie privée de Sherlock Holmes en tête.

Marthe Keller Fedora

1958 : La blonde et le shérif de Raoul Walsh

1958 - la blonde et le sherif titre

La Blonde et le shérif de Raoul Walsh est un film assez inhabituel car il utilise les codes du western mais c’est en fait une comédie ce qui est déroutant au premier abord.

Rapidement on s’attache à cet anti héros anglais un peu benêt et on peut trouver ce film distrayant.

Il y a bien sur toutes les scènes d’usage, la bagarre, la poursuite des indiens mais finalement il faut reconnaitre que Raoul Walsh s’en tire bien et Jane Mansfield en sosie de Marylin Monroe est un personnage de caractère.

Bref un western (une parodie de western ?) moins insignifiant qu il n y parait.

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2016 – 007

 

  • Un classique un genre une série, un évènement

James Bond 007 est d’abord un film en 1962 qui fort de son succès donna lieu à une suite puis une autre et une autre.
Imité, copié, parodié un film de James Bond est devenu un genre, mélange d’action avec une dose de classe et d’humour.
A la fin d’un James Bond, le spectateur sait que James Bond reviendra dans un nouvel épisode mais il peut s’écouler un an comme 6 ou 7.
Du fait de l’attente de plusieurs années, la surenchère de superlatifs, la sortie d’un James Bond est un évènement.
Depuis 1962, le héros égrenne de nouvelles aventures et exploits ce qui en fait une des série de films les plus longues.

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2003 – passage en revue Audiard

Collection et patrimoine

Audiard est un dialoguiste qui a beaucoup travaillé entre 1949 à sa mort en 1985 pour plusieurs générations d’acteurs ou de réalisateurs populaires (Gabin dans les années 50, le cinéma de Georges Lautner dans les années 60, Belmondo dans les années 75, 80). Tout un pan de la France populaire a été croqué avec la même qualité par ce petit bonhomme amoureux de cyclisme et d’argot. Près de 150 films.

Selection

selection audio

Populaire

Audiard est populaire avec ce qu’il y a de péjoratif. J’ai découvert Audiard assez tard car son cinéma était un cinéma peu exigeant en terme d’histoire qui n’avait d’autres ambitions que de faire recette. Alors on pourra dire qu’Audiard ce sont des bon mots histoire de marquer le public de le divertir. C’est ça mais c’est aussi une marque d’écriture. Un dialogue d’Audiard se reconnait, percutant, drôle, rythmé et finalement peu démodé car hors norme.

Argot

Audiard n’a peut être pas inventé un argot, il dit s’inspirer du “titi” parisien de Jean Gabin, des soirées de repas arrosé avec des acteurs. Audiard n’a peut être pas tout inventé mais il a donné du rythme et de la drôlerie, pas de la poésie mais de la drôlerie.

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2001 – 06 : Herrmann The 3 worlds of gulliver

  • Réenregistrement :

En mai 2001, la parution de ce réenregistrement d’une partition écrite en 1960 juste après après Psycho est la continuité d’une longue série de réenregistrement du label Varese Sarabande. Pochette luxueuse et enregistrement soignée d’une musique d’Herrmann qui est assez joyeuse et légère donc très  différente de Psycho mais assez assez répétitive. Le film quand à lui a beaucoup vieilli en partie à cause des effets spéciaux et une piteuse direction d’acteurs.

  • Vol

Le cd original trainait dans la voiture pour lui donner l’occasion d’une écoute fréquente sans doute pour redécouvrir des thèmes peu connu. Un samedi matin en prenant la voiture pour aller faire des courses au marché (célèbre pour sa qualité malgré des prix assez importants) je découvrais avec surprise que  le coffre avait été ouvert et le sac de volley contenant affaires et licences avait été dérobé. Le cd lui n’avait pas tenté les voleurs. Ce disque de collectionneur qui avait de la valeur sentimentale n’avait aucune valeur marchande. Assez rapidement j’ai retrouvé le contenu sac qui avait séjourné dans une poubelle. Une dame l’avait confié à la gendarmerie du coin. J’ai retrouvé une chemise rouge vin, les licences les papiers. Seuls les chaussures et le sac avaient disparues. Heureusement que le volley ball et Bernard Herrmann ne sont pas populaires.

2016 – The Grissom Gang (1971)

Pas d’orchidée pour miss Blandish (grissom gang) est un classique film de Robert Aldrich toujours aussi bon et percutant. Film de 71 qui n’a pas vieilli avec des acteurs peu connus, c’est un film coup de poing et un film brillant. Film de gangsters qui dépasse les clichés du genre, il y a une étonnante presque malsaine histoire d’amour,

Peu d’issues joyeuse, pas mal de violence avec des personnages qui cherchent à échapper à une destinée assez difficile.

Il faut pas mal de volonté pour appréhender ce film ou l on ne sort pas émotionnellement indemne mais décidément Robert Adrich est un réalisateur écorché mais extrêmement sensible et son cinéma est un cinéma autant attrayant et populaire dans les genres qu il traite que déroutant dans sa manière de raconter les histoires et de présenter des personnages aussi attachant que repoussants

2015 – 08 – La musique de Vertigo (1958) de Bernard Herrmann

  • 1983 : déclencheur de passion pour le cinéma

Inutile de dire que le film de Hitchcock Vertigo (1958) a été l’un des déclencheurs de ma passion pour le cinéma : de la réalisation en passant par l’histoire, l’interprétation et la musique, tout a contribué à faire de ce film un classique et un chef d’œuvre. En 1983, lors de la ressortie du film, tout m’a plu dans « Vertigo », le film (qui m’a fait aimer le cinéma), le titre (mystérieux tout autant que le livre dont il est tiré “d’entre les morts” de Boileau et Narcejac), les thèmes que véhiculent l’histoire (romantisme, amour obsessionnel et impossible, mystère, fantômes), James Stewart et Kim Novak (très différents en terme d’expérience et d’age – 25 ans d’écart –  mais très crédibles à l’écran), les plans (les visages, les décors), les images (colorées et floutées comme dans un rêve), l’histoire (un ancien policier à la poursuite d’un fantôme) mais aussi et surtout la musique (qui années après années reste égale et l’un des joyaux du film).

  • 1958 : Hitchcock “offre” à Herrmann un film très visuel et peu de dialogues

En 1958 Herrmann et Hitchcock étaient tous les deux à l’apogée de leur collaboration (qui dura encore quelques années jusqu’en 1966). Hitchcock a offert avec Vertigo à Herrmann un film avec de longues scènes sans dialogues où la musique serait au premier plan. Et en retour Herrmann lui a fourni l’une de ses musiques les plus romantiques, riches et douces, l’une de ses plus belles. Curieusement, Herrmann ne put enregistrer la BO originale de Vertigo qui fut confiée en Angleterre à Muir Mathieson pour des raisons de grève des musiciens à Hollywood.

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2000 – La guerre des mondes de HG Wells par Orson Welles et Bernard Herrmann (1938)

Bernard Herrmann et Orson Welles, deux esprits indépendants, deux artistes critiqués (mais célèbres) ont fait leur début de carrière ensemble à la radio. Welles y apprend le sens du découpage, la mise en scène et Herrmann l’art de l’évocation et des effets sonores.

Bernard Herrmann Orson Welles

Par pur esprit de collection, je me procurais un CD de l’enregistrement radio (1938) de la « Guerre de Mondes » d’HG Wells, par Orson Welles dans le cadre des émissions du Mercury Theatre. Herrmann faisait la musique de cette émission en direct ainsi que toutes les autres avec Orson Welles. C’était la fructueuse collaboration entre les deux hommes qui allait aboutir au cinéma avec « Citizen Kane » et « La splendeur des Amberson ». Mais en 1938 Herrmann était le chef d’orchestre reconnu de la radio CBS.
Ceci dit, l’enregistrement ici laisse très peu de place à la musique qui est très anecdotique.

Pour aller plus loin

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2015 – 03 – 27 – Body Snatchers

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L’INVASION DES PROFANATEURS DE SEPULTURES

Dans une petite ville américaine, le docteur Bennell (Kevin McCarthy) reçoit de nombreux patients lui confiant qu’ils ne reconnaissent plus leurs proches, comme si des doubles sans émotions les avaient remplacés. Ces témoignages, que le docteur considère dans un premier temps comme une sorte d’hystérie collective, marquent une réalité beaucoup plus inquiétante. Des cocons d’origines extra-terrestres profiteraient du sommeil des individus pour produire des répliques et ainsi prendre leur place en secret.

Photo : INVASION DE LOS LADRONES DE CUERPOS, LA (L\'INVASION DES PROFANATEURS DE SEPULTURES)

Daté de 1956, L’INVASION DES PROFANATEURS DE SEPULTURES est l’adaptation du roman «L’invasion des profanateurs» écrit par Jack Finney et paru un an plus tôt. Réalisé par Don Siegel, dont le nom finira associé à celui de Clint Eastwood dans les années 70 grâce au succès de L’INSPECTEUR HARRY, le film met en scène une invasion extra-terrestre d’un nouveau type. Pas de soucoupe volante, de martien tentaculaire, ni de génocide humain à grande échelle. L’attaque est ici sournoise, insidieuse, et exploite à merveille la paranoïa humaine. Tout d’abord parce que l’envahisseur vous attaquera dans votre sommeil, où vous finirez tôt ou tard par sombrer pour vous révéler parfaitement sans défense. Ensuite parce que l’ennemi exploite la thématique du double en prenant l’apparence de votre entourage. Le but est ici de vous tromper, de s’immiscer dans votre vie pour mieux vous détruire. De vous faire douter aussi de vos proches les plus chers pour vous isoler de plus en plus. Car plus l’invasion progressera, et plus ce sera vous l’anormal, le dissonant, l’extra-terrestre.

Photo : INVASION DE LOS LADRONES DE CUERPOS, LA (L\'INVASION DES PROFANATEURS DE SEPULTURES)

Même s’il n’est pas le seul film à mettre en scène une invasion se propageant de l’intérieur, L’INVASION DES PROFANATEURS DE SEPULTURES n’en reste pas moins un authentique classique de la paranoïa. Bien que doté d’une mise en scène parfois très codifiée, d’une narration très classique, le film se pare de quelques scènes chocs encore aujourd’hui indépassable. Comment ne pas évoquer la dérangeante gestation des doubles à laquelle assiste le héros, une faux à la main. Entre épouvante et fascination, l’homme peine à donner un coup fatal à sa réplique. Tuer son double, n’est-ce pas tuer une partie de soi-même ? Encore plus terrorisant est le final sur l’autoroute, où le docteur tente d’arrêter désespérément les voitures pour leur crier la vérité sur l’invasion. Un moment de pure angoisse, où le personnage comprend que lorsque la vérité côtoie la folie, il est déjà trop tard.

Photo : INVASION DE LOS LADRONES DE CUERPOS, LA (L\'INVASION DES PROFANATEURS DE SEPULTURES)

Mais plus que ces moments de bravoure, L’INVASION DES PROFANATEURS DE SEPULTURES traverse le temps parce que c’est un excellent terrain de métaphores des angoisses de son époque. L’Amérique du milieu des années 50 est marquée par le spectre de la guerre froide, de la paranoïa de voir son voisin cacher un agent destiné à vous espionner. Qui sont les envahisseurs du film ? Les communistes qui tentent de corrompre de l’intérieur le bon fonctionnement de la société américaine ? Ou est-ce les agents du McCarthisme, en pleine mission de chasses aux sorcières interdisant toute émotion ?

Photo : INVASION DE LOS LADRONES DE CUERPOS, LA (L\'INVASION DES PROFANATEURS DE SEPULTURES)

Cette facilité qu’éprouve L’INVASION DES PROFANATEURS DE SEPULTURES à s’adapter aux peurs de son époque se vérifie par le nombre de remakes qui lui seront consacrés. En 1978, une nouvelle version, L’INVASION DES PROFANATEURS, est signée par Philip Kaufman avec Donald Sutherland et Brooke Adams. Plus noir, doté de quelques ajouts mémorables (le cri de délation des envahisseurs), le film se fait surtout le reflet d’une société américaine post-Vietnam traumatisée que l’invasion va tenter de faire rentrer dans un moule manichéen et non contestataire. C’est curieusement Abel Ferrara qui signe un nouveau remake en 1993 avec Terry Kinney et Meg Tilly. Le traitement est encore une fois différent, puisque les auteurs appuient le phénomène de la contamination, l’extra-terrestre étant envisagé comme un virus. Quoi de plus logique, nous sommes alors en pleines années Sida. Dernier remake en date réalisé par l’allemand Oliver Hirschbiegel (L’EXPERIENCE, LA CHUTE), mais malheureusement remontée par la production, INVASION met en scène Nicole Kidman et Daniel Craig de nouveau dans une métaphore politique du pouvoir américain. «Vous êtes avec nous ou contre nous», disait le président Bush Junior. Une phrase que l’on n’aurait pas mieux imaginée dans la bouche d’un alien de L’INVASION DES PROFANATEURS DE SEPULTURES.

Photo : INVASION DE LOS LADRONES DE CUERPOS, LA (L\'INVASION DES PROFANATEURS DE SEPULTURES)

Alors qu’il existait déjà une édition française de L’INVASION DES PROFANATEURS DE SEPULTURES de médiocre qualité (voir notre chronique), c’est à l’éditeur espagnol Atelier 13 de se fendre d’une nouvelle copie destinée également aux francophones car bénéficiant de sous-titres dans la langue de Molière. Première constatation, cette nouvelle édition respecte le format original du film à contrario de l’édition française. Si la qualité de l’image est correcte, bien que la restauration soit encore très perfectible, on regrette que cette dernière ne soit pas anamorphosée pour le 16/9. La seule piste sonore est la version originale en mono d’origine, techniquement correcte. Pas de doublage en français mais, en revanche, la version espagnole est présente.

Photo : INVASION DE LOS LADRONES DE CUERPOS, LA (L\'INVASION DES PROFANATEURS DE SEPULTURES)

Outre des filmographies et un livret malheureusement en espagnol, l’éditeur a l’idée intéressante de placer la paranoïa au cœur de son éditorial. C’est ainsi que nous trouvons un épisode de la série américaine STUDIO ONE, réalisé en 1957 par Tom Donovan pour la chaîne CBS. Avec le présentateur et journaliste Edward R. Murrow en guise de narrateur, THE NIGHT AMERICA TREMBLED nous refait vivre sur une petite heure le vent de panique que provoqua la célèbre pièce radiophonique d’Orson Welles adaptée de La Guerre des Mondes en 1938. Bien qu’elle fût explicitement annoncée comme une fiction, la pièce paniqua de nombreux auditeurs à travers tout le pays, convaincus que les extra-terrestres avaient débarqué pour entamer leur travail de destruction.

Photo : INVASION DE LOS LADRONES DE CUERPOS, LA (L\'INVASION DES PROFANATEURS DE SEPULTURES)

Si l’incrédulité du public de l’époque peut maintenant faire sourire, THE NIGHT AMERICA TREMBLED revient intelligemment sur le contexte de cette fin des années 30. Une période de forte peur et de confusion chez les américains alors que les nazis consolidaient leur position en Europe. La pièce d’Orson Welles catalysa la psychose de l’envahissement par l’ennemi, qu’il vienne de Mars ou de l’Allemagne nazie. THE NIGHT AMERICA TREMBLED est donc une découverte particulièrement intéressante, bien que parfois laborieuse dans sa mise en scène. Toutefois, on s’amusera à reconnaître quelques comédiens débutants, comme James Coburn, John Astin ou Warren Beatty. A noter qu’une deuxième version télévisée s’attacha à décrire l’hystérie provoquée par la pièce de Welles, THE NIGHT THAT PANICKED AMERICA, réalisé en 1975 par Joseph Sargent avec Vic Morrow, John Ritter et Paul Shenar dans le rôle d’Orson Welles.

Eric Dinkian

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INVASION OF THE BODY SNATCHERS

Ce remake de L’INVASION DES PROFANATEURS DE SEPULTURES présente une vision bien plus sombre. Les personnages n’ont rien de lissé ou de gentillet. Ils ont tous des travers, des défauts et des qualités qui les rendent humains. Leurs opinions et sentiments leur donnent une individualité bien plus marquée que dans le film de Don Siegel (qui tient un rôle dans la version de 1978). Le héros du film original passe pour un boy-scout en comparaison de celui interprété par Donald Sutherland. Les intentions sont donc bien plus claires. Au delà d’une invasion extraterrestre, le film nous parle du danger du conformisme. Ceux qui ne sont pas comme les autres sont ici montrés du doigt et pourchassés. Si vous n’entrez pas dans le moule, vous devez changer ! On obtient alors un monde où tout le monde rentre dans la routine métro-boulot-dodo sans broncher. Toute forme d’expression est éradiquée pour ne laisser la place qu’à la survie et non pas la Vie.

Photo : INVASION DES PROFANATEURS, L\' (INVASION OF THE BODY SNATCHERS [1978])

Est ce véritablement un remake ? Oui et non ! Les deux personnages principaux dans chacun des films portent le même nom de famille. Pourtant, ils n’ont pas le même prénom. Il ne s’agit peut être que d’homonymes. On pourrait alors voir cette version de 1978 comme une suite directe de L’INVASION DES PROFANATEURS DE SEPULTURES. Tout commence dans un petit village dans le premier film. Alors que dans cette nouvelle version, le danger guette une très grande ville. L’invasion se répandait aux villages alentours. A présent, on vise le monde avec des transports maritimes. Il serait plus normal de penser qu’un remake fait dans la démesure mais l’irruption de Kevin McCarthy au beau milieu de l’histoire me donne encore plus cette impression. Et malgré le fait que les deux films présentent des passages parfois identiques (une version alternative du chien…), on peut facilement les trouver complémentaires.

Photo : INVASION DES PROFANATEURS, L\' (INVASION OF THE BODY SNATCHERS [1978])

Pour cette INVASION DES PROFANATEURS, Philip Kaufman n’a pas lésiné sur le casting. Comme je l’ai déjà dit, le héros n’a rien d’un véritable héros. Son look et sa dégaine lui donnent l’allure d’un monsieur Tout le monde. C’est à Donald Sutherland que revient la tâche de mener l’histoire jusqu’à un final proprement nihiliste. A ses côtés, on retrouve une Veronica Cartwright (juste avant qu’elle n’embarque sur le Nostromo), un tout jeune Jeff Goldblum, Brooke Adams et Leonard Nimoy (oui, Mr Spock).

Photo : INVASION DES PROFANATEURS, L\' (INVASION OF THE BODY SNATCHERS [1978]) Photo : INVASION DES PROFANATEURS, L\' (INVASION OF THE BODY SNATCHERS [1978])
DVD américain
DVD français

Tiens ? L’INVASION DES VOLEURS DE CORPS ? Ah, oui, pas bête ! Le problème survenu sur le DVD français de LE MAITRE DES ILLUSIONS se répète ici. La personne qui s’est occupée des traductions des menus n’a semble t’il pas idée du titre français du film et opère une traduction littérale. Plutôt crispant surtout lorsque l’on s’aperçoit que le sous-titrage français a disparu de cette édition française. Le même sous-titrage qui pourtant est bel et bien présent sur le disque américain (problème redondant chez MGM). Cela privera donc du plaisir de regarder la version originale en Stéréo Surround, bien meilleure, à toute personne n’ayant pas de connaissance de la langue anglaise. Au moins, on retrouve les suppléments du DVD Zone 1 : commentaire audio, bande-annonce et surtout l’excellent livret. Le transfert vidéo semble être le même à l’exception d’une image un peu moins contrastée. L’ensemble reste plutôt granuleux.

Christophe “Arioch” Lemonnier