2014 – 08 : Chef d’oeuvre du film noir de Billy Wilder : Boulevard du crépuscule (1950)

Sunset Boulevard (Boulevard du crépuscule 1950)
Sunset Boulevard (Boulevard du crépuscule 1950)

Dans une piscine classieuse de Sunset Boulevard à Hollywood, on retrouve le cadavre d’un homme criblé de 3 balles. En voix off, on apprend que cet homme qui rêvait d’une belle piscine en a maintenant une mais il l’a payée cher. Avant l’arrivée des journalistes « people », voici la véritable version sur la mort de cet homme.  C’est un jeune auteur (Joe Gillis – William Holden) qui tente de survivre en écrivant sans grand succès des projets de film. Criblé de dettes, il essaye d’échapper à ses créanciers qui veulent saisir sa voiture. Lors d’une course poursuite, il crève et échappe à ses poursuivants en garant sa voiture inutilisable dans une énorme et lugubre baraque au 1086 Sunset Boulevard. En parcourant les lieux, il découvre une dame d’âge mur ancienne gloire du cinéma muet (Norma Desmond – Gloria Swenson)  et son majordome (Max von Mayerling – Erik Von Stroheim). Ces deux personnages étranges et sinistres pensent d’abord que c’est le croquemort qui vient pour mettre en bière un singe puis Norma apprend que Joe est un écrivain sans le sous. Elle décide de l’engager pour remettre en forme le scénario de son cœur et marquer son retour retentissant  au cinéma avec « Salomé ». Le scénario est mauvais et égocentrique et Norma ne cesse de regarder son image passée mais Joe a besoin d’argent. Peu à peu elle tombe amoureuse de lui et la maison devient une prison dorée. Joe se prostitue. Quand il parvient à s’échapper, il retourne aux studios « Paramount «  à Hollywood et tente de vendre ses scénarii. Sans grand succès sauf auprès d’une jeune et influente « lectrice » de scénario (Betty Schaefer – Nancy Olson), enthousiaste et ambitieuse qui voit dans Joe l’opportunité de se faire un nom. Elle lui propose de reprendre l’écriture d’un scénario. Presque chaque nuit, échappant à sa prison dorée et étouffante, Joe va retrouver Betty pour poursuivre son scénario. Elle tombe amoureuse de lui et lui a bien du mal à résister. Mais Norma est jalouse.

 

Comme Double Indemnity, Sunset Boulevard est noir et implacable. Son “héro” est un homme plutôt pauvre qui cherche à vivre mieux qui a besoin d’argent pour survivre. Comme Walter Neff, il choisit un mauvais chemin (Walter c’était le meurtre, lui la prostitution) et fait une mauvaise rencontre. On imagine toujours qu’il y a une porte de sortie, le « héro » garde une étincelle de moralité mais on est dans le drame et la tragédie. Comme dans « Assurance sur la mort » on connait les faits dès le début sauf que tout n’est qu’apparence. On est dans le cinéma sur un film parlant du cinéma. Le scénario est implacable, chargé d humour noir et d’absurde, critique acerbe du monde du cinéma, des trames avant qu’un film ne se réalise. Les actrices féminines sont magistrales et William Holden est pathétique et beau à la fois, Norma est grandiloquente, triste et décadente, Betty joyeuse et séduisante. Max  en majordome digne et mystérieux est magistral. Comme toujours chez Billy Wilder, les seconds rôles sont aussi étoffés et bons que les premiers. La voix off distille des pensées pertinentes, comiques et acerbes. Les dialogues sont justes. On n’est pas dans le cliché sur le cinéma (un monde que Billy Wilder croque avec lucidité et précision). On est dans le drame passionnel autant que le film noir. La photographie joue sur tous les codes du noir et blanc, le clair obscur (les visages de Norma), l’ombre (la route de Sunset Boulevard, la grande maison de Norma) et la lumière (Betty dans la fausse rue, Joe dans ses tenues d’apparat) n’ont jamais été aussi bien associés.  Il n’y a pas la nostalgie du cinéma muet ni la critique du cinéma en bloc. Hollywood est implacable pour les anciennes gloires qui ne sont plus à la lumière ou pour les artisans qui ne se font pas de nom.

David Lynch a rendu hommage à ce film avec « Mulholland drive » : Betty (Naomie Watts) rappelle la Betty et son sunset Boulevard sombre et mystérieux est le même que celui de Billy Wilder. La brune (Laura Harring) pourrait être la Norma qui va descendre aux enfers. Elle regarde son visage comme Norma et erre dans Sunset Boulevard sans plus savoir qui elle est. Il y a aussi « Gordon Cole » et « Norma Desmond » dont Lynch a remprunté le nom dans « Twin Peaks ». Dans une scène de Sunset Boulevard Betty dit devant un décor de rue de studio « j’aime cette rue, tout n’est que carton, décor, imitation, tout n’est qu’illusion mais j ai grandi avec ça ». Plus tard Lynch filmera la scène du « silencio » où tout n est qu’illusion.

Plus varié qu’assurance sur la mort si on doit trouver un mieux, Boulevard du crépuscule est devenu mythique, il n’a jamais été refait ou égalé (puisque ce genre n’existe plus vraiment) et unique car l’œil de Billy Wilder est unique. Par la suite, dans ses autres films, Billy Wilder va emprunter quelques codes du film noir mais sans jamais vraiment retourner dans un genre qu’il aura parcouru avec talent.

2014 – 08 : Chef d’œuvre du film noir de Billy Wilder : Assurance sur la mort (1944)

Commentaires et extraits

Assurance sur la mort (Double indemnity) est un chef d’oeuvre du film noir au scénario implacable au schéma narratif original (pour l’époque) : “tout” est connu dès le début mais pourtant le film tient toujours en haleine. Chef d’oeuvre intemporel.

Dans les années 40-50 à Hollywood, le film noir était un genre incontournable et tout jeune réalisateur devait y faire ses gammes.

Mais Billy Wilder qui est un réalisateur et scénariste d’exception, dans le genre “film noir” a dépassé le simple exercice de style et le film de commande, il a réalisé deux chefs d’œuvre (Assurance sur la mort et Sunset Boulevard), deux classiques du genre (dont certains réalisateurs se sont inspirés sans jamais les égaler).

Double Indemnity (Assurance Sur la mort 1944)
Double Indemnity (Assurance Sur la mort 1944)

Dans ce film, un célibataire d’une quarantaine d’année (Walter Neff – Fred Mac Murray) vend des assurances. Il est compétent et respecté de son supérieur (et presque ami Barton Keyes – Edward G Robinson) qui étudie chaque situation qu’il lui soumet avant chaque chaque contrat qu’il fait souscrire. Il vit modestement dans un petit appartement. Un jour, tandis qu’il démarche un homme âgé et propriétaire d’une luxueuse demeure, il rencontre sa fille (issue d’un premier mariage) puis sa femme (Phyllis Dietrichson – Barbara Stanwick) (deuxième mariage) dont il tombe amoureux

La première rencontre de Walter et Phyllis est un modèle du genre : la blonde (pas encore) fatale, le gars (pas tout à fait) honnête, la lumière et les dialogues ciselés.

Peu à peu, Walter tombe amoureux de Phyllis et commence une liaison avec cette femme (blonde séduisante et mystérieuse – Barbara Stanwick actrice par ailleurs droite excelle dans la séduction et le double jeu). Il leurs vient l’idée folle d’une escroquerie à l’assurance : faire souscrire une assurance vie au mari, provoquer un accident pour l’éliminer puis récupérer le double de cette assurance au moment du décès.

Le plan est minutieusement préparé à chaque occasion où les deux protagonistes se rencontrent.

Puis le plan est mis en œuvre. Mais pour cette escroquerie, l’assassinat est maquillé sous forme d’accident.

Chef d’œuvre du film noir, il le doit d’abord au scénario qui révèle toute l’histoire dès les premières minutes du film et qui le démonte le cliché de manière implacable. C’est un modèle du genre : il n’y a pas de cadavres inutiles (1 seul), pas de personnages secondaires fades et déjà vus, le « héros » n’en est pas vraiment un et la blonde est plus subtile qu’il est de coutume dans ce genre de film. La construction narrative mélange des scènes imparables avec des réflexions en voix off (marque de fabrique de Billy Wilder), cette voix off (celle de Neff l’anti héro) et les remarques du supérieur (remarquable Edward G Robinson) qui alterne humour et lucidité.

Les dialogues sont précis, ciselés, parfois drôles, longs (une autre des caractéristiques de Billy Wilder). Le suspense est maintenu jusqu’au bout alors qu’on (croit) connaitre la fin dès les premières minutes du film : Walter un des deux coupables est sur le point de mourir et on se demande toujours si son supérieur  va démêler cette histoire somme toute sordide, trouver l’autre coupable (Phyllis).

Il plane une ambiance sombre presque une tragédie à peine atténuée par de l’humour noir. La photographie est splendide. Le noir et blanc renforce le coté crépusculaire et la photographie s’attarde sur des visages et Walter et Phyllis d’abord passionnés puis froids puis dépassés par ce qu’ils ont provoqué ou celui de Barton (magnifique second rôle de Edward G Robinson) lors qu’il tourne autour de la vérité.

Le  film est implacable et tragique : sous prétexte d’aspirer à gagner un peu plus d’argent et de partir avec une femme, un homme bascule dans l’irréparable.

Scène de soupçons. On ne révélera pas le film qui reste splendide même en l’ayant déjà vu.

La narration de Assurance sur la mort deviendra un modèle pour plein de films (exemple : « l’impasse » de Brian de Palma).
A noter aussi qu’un remake de chef d’oeuvre est souvent dur à ingurgiter : en 1973 une version TV est tournée et est une déception : les acteurs du téléfilm sont peu connus et même si la narration reste (presque) la même plan pour plan, la magie n’opère pas (En partie à cause des dialogues de l’interprétation (fades) et du scénario plus classique que l’original). Peut être aussi à cause de la couleur : un comble pour un film noir.

Reste ce chef d’oeuvre original à revoir absolument.

C’est aussi un chef d’œuvre dans un genre en partie disparu (le film noir). Enchaînement implacable de l’histoire, des antis héros (qui font exploser les clichés de ce genre de personnage), des brillants seconds rôles (Barton et Lola)  et la voix off.

On peut revoir le film plusieurs fois sans se lasser et même en connaissant l’histoire parce que l’histoire est plus complexe qu’il n’y parait.

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2014 – 05 : Billy Wilder

Billy Wilder est un réalisateur et scénariste autrichien de nationalité américaine qui a vécu et tourné dans  beaucoup de continents. Bien que préférant l’écriture à la réalisation, il a beaucoup réalisé et est devenu  célèbre par (notamment) de nombreuses comédies (devenues des classiques) toujours « modernes », « irrévérencieuses ».

Son écriture se caractérise surtout par d’excellents dialogues, des personnages croqués et caricaturés, de l’humour et des scénarii très précis avec plein de rebondissements. Il a aussi réalisé deux chefs d’œuvre du film noir.

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2014 – Quelle Horreur !

Se déranger pour voir un film d’horreur n’est pas courant.
D’abord car le film d’horreur ne court pas les rues au cinéma.
Et ensuite car il faut être dérangé à moins d’être nostalgique des petites histoires racontées avant le coucher et qui faisaient frémir.
Le film d’horreur n’a pas la cote même avec une fin heureuse car c’est un genre qui mélange souvent des mauvais sentiments et emprunte dans ce qu’il y a de plus bas chez l’homme.
Le metteur en scène d’horreur taille tranche pour proposer quelque chose de peu ragoutant.
Si son film d’horreur a une sale gueule, il peut être satisfait.
Du point de vue propos dans le genre il y a peu de réussites, c’est à dire des films d’horreur qui font réfléchir.
Il y a des films qui font réfléchir avec des scène d’horreur mais c’est autre chose.
Le film d’horreur est mineur même s’il s’adresse souvent à des majeurs.

Si on considère qu’un film d’horreur doit faire frémir et faire peur alors finalement il y a une grande majorité de films d’horreur qui échouent.
Même avec une surenchère d’effets sanguinolents ou pervers (Cf Saw)
Un bon film d’horreur devrait laisser part à l imagination du spectateur (par exemple les premières scènes du chateau de la Belle et la Bete de Cocteau (1946) peuvent etre assimilées à des scènes d’horreur).
Or le (mauvais) film d horreur montre souvent trop et usent des effets speciaux qui finissent par vieillir et finalement le suspense horrifique tombe à plat.

Le genre horreur remonte presque aux origines du cinéma.
Dans les années 1930, les premier Frankenstein ou Dracula, avec leur noir et blanc inquiétants, des acteurs maquillés et grimés pouvaient effrayer mais avec le temps le jeu des acteurs légèrement outrancier et un manque d’épaisseur dans les personnages a finit par tomber dans l’oubli.
Il reste des films de Jacques Tourneur qui jouaient déliberement sur l’imagination du spectateur.
Alors on peut essayer de se rabattre sur des versions plus recentes de Dracula avec la couleurs et quelques effets degoulinants mais là la pauvreté du jeu d’acteur et du scénario est rédibitoire.
Dans un film d’horreur, il faut un décors une ambiance,un peu de fumée, un eclairage blafard, quleques decors poussiereux et une musique sinistre.
Dans les années 60-70 les studios de la hammer sont passé maitre pour créer une ambiance mais malheureusement passées les premières minutes, on se rend compte que le scénario est toc malgré des efforts evidents pour créer un climat et un décor sinistre.

Mais le film d’horreur cherche aussi d’autres voies que les figures horrifiques classiques : vampires loups garrous.
Quand le film d horreur cherche à se rapprocher du quotidien il peut faire mouche.
Distiller quelques détails horribles et le film peut se réveler réussi ou complètement raté.
Il ne suffit pas d’ajouter quelques voisins etranges pour faire “le locataire”.
Ni penser que parce que le héro fait une mauvaise rencontre comme l ‘auto stoppeur de Hitcher que le film va marcher.

Il y aussi le film de zombies.
Le film de Zombie marche car il ne repose au départ sur rien. Des hommes et des femmes croisent leur congénères mais dégénérés et hébétés qui sont morts mais encore vivants donc immortels.
Donc difficile de s’en debarrasser. Alors si on essaye de comprendre pourquoi les morts vivants apparaissent il y a matière à réfléchir (si tant est qu on reflechisse dans le film d ‘horreur).
Est une mutation génétique ? un pourissement de l homme ? une punition divine ? le pourquoi du zombie intrigue.

Romero est egalement un maitre du cinema d’horreur.
La ou Argento aime le serial killer propre sur lui, assez fin , Romero aime le gars sans cervelle, mal sappé, qui aime la viande à l’os de travers et le travers du porc : le zombi.
Le look de Romero est assez special : 70 ans , l’esprit joeur, grand, petite queue de cheval et grosses lunettes.
Passionné et frondeur avec les décérébré comme à ses débuts.
Romero est celebre et catalogué par ses zombies, sa pentalogie,
mais on oublie “son incident de parcours”.
traduction curieuse de monkey shines.
Qui fait peut être allusion au “monkey business” de howard hawks mais en plus noir.
vrai chef d oeuvre et acteur au rabais
Le zombi de romero a evolue avec le temps.
Pas intellectuellement mais physiquement.
teint blafard peua caoutchoteuse.
il parle un peu dans day of the dead et nage carrement dans land of the dead
age mental de deux ans
avec ses habitudes alimentaires
romero aime ses zombies
Gerorges Romero avec sa double trilogie a rélisé des films qui valent de l interet dans le genre.
Dans la nuit des morts vivant de 68, les bases sont posées. Avec Zombie en 78 on touche au sublime si l on peut dire.
En 68 le zombie est en ballade champetre, il cherche une maison de campagne pour se détendre. En 78 c’est le retour à la ville. Il retourne chez lui. C’est le zombie au super U.
Alors bien sur Romero s autorise des transgressions et visuellement cherche à tutoyer le tabou. Ca peut etre derangeant.
Avec le jour des mort vivant en 86, on est dans le film noir de jour. Le zombie invite ses copains pour faire la fete.
Ce qui est interessant c’est aussi de montrer que l homme n est pas forcement le hero et le zombie le mechant.
Dans sa deuxieme trilogie, le teritoire des morts, Romero qui a pres de 70 ans doit faire son retour avec l ambition de faire decouvrir au public du 21e siecle “ses” personnages.
Alors il fait du zombie propre.
En même temps ses trois premiers films font l objet de remake.
Pour ses deux films suivants Romero fait un western avec ses morts vivants et un docu film avec ses mort vivants. Par ailleurs exit ses exces visuels et ses images trop gore.
Dario Argento est un confrere italien de la meme generation mais dans un autre genre.
La ou le zombie de Romero est un molasson sans cervelle sans ame mais impitoyable, le méchant de Argento est rapide vif et intelligent.
La ou un zombie ne discerne pas le serial killer choisit ses victime dans une population bien ciblée : la belle poulette.
Argento revisite le film noir en s attardant sur les zigouillages qu il met en scene avec un malin et malsain plaisir.
Argento au cours de ses films va nous montrer comment on peut (se) couper avec des objets tranchants et comment on peut confondre vitesse et trepanation.
Mais si Argento s attarde sur les details de sa recette de la tete d Eva, un des interets de ses films est sa mise en images.
Si ses poulettes ont de la cuisse, c est son image qui est haute en couleurs. La palette bave autant que la hache et qu accessoirement le mechant.
Il faut noter que ses histoires sont souvent tirees par les cheveux mais sans doute necessaire pour introduire des bons scalps.
Et Argento aime la camera placée au niveau du méchant.

Lucio Fulci est un realisateur italien
à coté duquel argento est un maitre
c’est dire
mise en scène, scénario et trucages plus qu’approximatif,
mais grande inventivité pour ramasser toutes les idees horribles chez ses collègues
pour en faire un mélange
amateur de gore
parmi se films, la maison pres du cimetiere et l’enfer des zombies font (sale) figure de chefs d oeuvre.
Wes Craven est aussi de la même generation. Si Argento fait rire c est pas mégarde, Wes Craven lui revendique l humour à coup de couteau.
Comme Argento Craven aime mettre le spectateur sur de fausses pistes facon agatha Christie. Mais la ou Agatha brouille les pistes, Argento brouille les corps.

1992 – Twin Peaks – La deuxième partie : La nature de Bob : les hiboux ne sont pas ce que l’on croit

– Au fur et à mesure qu’avance l’enquête, on comprend que le meurtrier de Laura n’est pas un tueur comme les autres. Son esprit démoniaque plane sur d’autres affaires similaires : Laura n’est qu’une “lettre” de son nom tout comme Theresa (voir Fire Walk With Me) et Maddy. Son ombre maléfique rôde sur Twin Peaks, dans les visions de Sarah Palmer et de Maddy, dans les cauchemards de Ronnette, dans les délires de Mike le manchot ou dans la forêt.
– S’il apparait clairement quelle est l’identité du 4ème homme de la cabane, celui qui a violé et assassiné Laura : Leland, les questions sur la natures de Bob demeurent. Exepté dans le pilote, Bob n’apparait jamais réellement, autrement que dans chez des individus inconscients, semi conscients (rêves, visions, délires) ou dans des miroirs. Il s’apparente au démon puisqu’il développe chez les personnes leurs plus bas instincts. Il rappelle les vampires parce que son image dans les miroirs est différente de son image réelle ou dans sa façon d’embrasser Maddy dans le cou. Bob est, selon Mike le manchot, un parasite, un esprit qui s’impose à un autre pour se nourrir de ses émotions. C’est ce pourquoi Bob et Mike ont besoin d’une apparence physique réelle pour se mouvoir dans le réel.
– L’épilogue de l’épisode 17 ménage plusieurs degrés d’interprétation. Les esprits cartésiens voient en le meurtrier de Laura, un père schizophrène et incestueux ( Bob n’existe pas). Les esprits pessimistes voient en Bob l’incarnation du mal crée par les hommes.
– Symbolisé par le hibou (créature de la nuit), Bob m’apparait comme le symbole du mal tel qu’il s’oppose au symbole du bien : maitre de la nuit, de la mort et du feu. La salle d’attente aux rideaux rouge est l’enfer, son royaume.

1992 – Twin Peaks – Les amours difficiles

– Bobby est un adolescent qui n’a aucun modèle en qui croire. Son père est un étranger pour lui. Sa vie d’étudiant le rebutte. Avec Shelly, il tente de s’affirmer comme un homme et tente de donner un sens à leur existence ensemble mais Leo est un obstacle pour eux, et son passé pèse sur Bobby.
– Ed est un homme serviable et généreux. Il élève James comme son fils, il s’occupe de Nadine avec compassion mais la femme qu’il aime depuis toujours est Norma. Norma gère le RR comme une famille, avec générosité, mais chaque “faiblesse” de son coeur lui coûte cher: elle rate son mariage avec Hank et se brouille avec sa mère. Son amour pour Ed est entravé par son manque de confiance en elle et la présence de Nadine.
– Andy et Lucie sont aussi dissemblables physiquement que semblables psychologiquement. Ces deux êtres humbles et fragiles sont si timides qu’ils freinent leur élan l’un vers l’autre et compliquent leur relation.
– James et Donna se déchirent et se réconcilient systématiquement, dans un va et vient passionné. James est fragilisé par son manque d’affection paternelle et maternelle et un manque de confiance en lui et Donna est trop innocente.
– Josie et Harry s’aiment d’un amour secret et passionné, mais Josie vis beaucoup le présent tandis qu’Harry est trop aveuglé par son amour pour elle.

1992 – Twin Peaks – Le Jack-n’a-qu’un-oeil : l’ombre de Twin Peaks mis à jour.

– C’est paradoxalement Audrey, qui dans une sorte de parcours initiatique, pousse les autorités de Twin Peaks à investir le Jack-n’a-qu’un-oeil. Comme Laura, elle n’a pas peur du danger. Par curiosité, par ennui, par hasard et par amour pour Cooper, elle troque son costume de fille de bonne famille pour celui de reine de la nuit. Certes, elle paye chèrement le prix de sa curiosité, en échappant de peu à l’overdose au viol et à l’inceste, mais son expérience est vitale : elle mûrit d’un coup. En outre, sa contribution à l’enquête est précieuse car elle précipite le démantèlement du Jack-n’a-qu’un-oeil.
– Twin Peaks oppose constamment la candeur et la beauté de l’univers du jour (forêt, torrent, rivière, RR) à un univers de la nuit, glauque et mené par le vice.

1992 – Twin Peaks – James, Donna, Harold, Le docteur Jacoby, Maddy : la fin des mythes et du rêve.

– Si Donna et James tombent dans les bras l’un de l’autre, c’est que sans Laura, qu’ils idéalisent, ils se sentent orphelins. Dès lors, ensemble, en tentant avec maladresse de résoudre l’énigme, en s’aimant confusément, ils èrent sur les chemins hardus de la maturité.
– Harold cultive la beauté et la fragilité à travers ses orchidés. Son univers est limité à la sère de sa sphère et de son esprit. La mort de Laura et la perte de son journal brise son rêve et son fragile équilibre de vie.
– Laura était une jeune fille étrange et complexe qui fascinait le docteur Jacoby. Il décelait en elle une profondeur psychologique et un réel desespoir suicidaire. A travers elle, il cherche à percer le secret de la nature complexe des femmes. Son échec puisqu’il n’a pas réussi à percer son secret, le pousse à vouloir abandonner sa vie à Twin Peaks.
– Un temps, Maddy fait revivre le mythe de Laura. Elle utilise sa ressemblance avec elle tout comme elle le faisait lorsqu’elles étaient plus jeunes. James, Jacoby, et Leland s’y laissent prendre. Elle meurt parce qu’elle ressemblait trop à Laura.

1992 – Twin Peaks – Episode 17

Scénario : Mark Frost, Harley Peyton & Robert Engels.
Réalisation : Tim Hunter.
Durée : 45 minutes.
Interprétation :
Kyle MacLachlan : Dale Cooper. Michael Ontkean : Harry Truman.
Michael Horse :Tommy Hill (Hawk). Harry Goaz : Andrew (Andy) Brennan.
Kimmy Robertson : Lucy Morane. Ray Wise : Leland Palmer.
Grace Zabriskie : Sarah Palmer. Sheryl Lee : Laura Palmer.
Waren Frost : William Hayward. Mary Joe Deschanel : Eileen Hayward.
Lara Flynn Boyle : Donna Hayward. Richard Beymer : Benjamin (ben) Horne.
Sherilyn Fenn : Audrey Horne. Everett MacGill : Ed Hurley.
Wendie Robie : Nadine Hurley. James Marshall : James Hurley.
Peggy Lipton : Norma Jennings. Don Davis : Garland Briggs.
Charlotte Stewart : Elizabeth (Betty)Briggs. Dana Ashbrook : Robert (Bobby) Briggs.
Joan Chen : Josie Packard. Piper Laurie : Catherine Martell.
Jack Nance : Peter (pet) Martell. Eric DaRe : Leo Johnson.
Mädchen Amick : Shelly Johnson. Catherine Coulson : femme à la bûche.
Russ Tamblyn : Docteur Lawrence Jacoby. Frank Silva : Bob.
Michael J Anderson : Le nain. Julee Cruise : La chanteuse.
David Patrick Kelly : Jerry Horne. Chris Mulkey : Hank Jennings.
Ian Buchanan : Dick Tremayne.

L’histoire :
– L’histoire se déroule le samedi 11 mars 1989.
– Albert découvre la lettre “O” sous l’ongle de Maddy.
– James offre un bague à Donna. Mais le souvenir de Harold les tracasse. Donna qui veut connaitre le témoignage de Mme Tremond se rend chez elle mais s’apperçoit qu’elle a soit disparue soit jamais existée.
– Dans le journal de Laura, Cooper découvre à la page du 23 février :” ce soir je sais que je vais mourir”. En outre, il veut retrouver la bague perdue.
– Donna échappe au même sort que Maddy.
– James s’en va afin d’oublier tout le mal dont il se sent responsable.
– Cooper organise un petit rendez-vous. Il convie Ed, Harry, Ben, Leland, la femme à la bûche, le major Briggs, Léo, Hawk, Bobby et Albert. Après le hasard Cooper fait appel à la magie. Le géant apparait et lui redonne sa bague. Cooper se rappelle de son rêve (de l’épisode 4). Laura lui glisse à l’oreille que c’est son père qui l’a tuée. Cooper accuse Ben mais demande à Leland de venir avec lui. Au moment de d’entrer dans la cellule, il pousse Leland. Bob exulte et cherche à sortir des lieux. Dans la cellule Leland est interrogé. Bob avoue le meurtre de Laura et de Maddy. Puis Leland se repentit, demande le pardon et s’éteint. Profitant d’un incident Bob s’échappe.
– Dans l’épilogue Cooper, Harry, le major Briggs et Albert s’interrogent sur la nature de Bob. Qui est il ?. Cependant à l’heure où ils parlent Bob court encore.
– Au même moment, dans la forêt un esprit flotte et un hibou géant s’envole.

Commentaires :

Cette épisode sonne le glas de la première saison. Certes, à la fin Bob s’est échappé ce qui préserve la suite mais l’intérêt réside surtout dans l’épilogue qui pose de vrais questions sur la nature de Bob.

1992 – Twin Peaks – Episode 16

Scénario : Scott Frost.
Réalisation : Caleb Deschanel.
Durée : 45 minutes.
Interprétation :
Kyle MacLachlan : Dale Cooper. Michael Ontkean : Harry Truman.
Michael Horse :Tommy Hill (Hawk). Harry Goaz : Andrew (Andy) Brennan.
Kimmy Robertson : Lucy Morane. Ray Wise : Leland Palmer.
Grace Zabriskie : Sarah Palmer. Sheryl Lee : Laura Palmer.
Waren Frost : William Hayward. Mary Joe Deschanel : Eileen Hayward.
Lara Flynn Boyle : Donna Hayward. Richard Beymer : Benjamin (ben) Horne.
Sherilyn Fenn : Audrey Horne. Everett MacGill : Ed Hurley.
Wendie Robie : Nadine Hurley. James Marshall : James Hurley.
Peggy Lipton : Norma Jennings. Don Davis : Garland Briggs.
Charlotte Stewart : Elizabeth (Betty)Briggs. Dana Ashbrook : Robert (Bobby) Briggs.
Joan Chen : Josie Packard. Piper Laurie : Catherine Martell.
Jack Nance : Peter (pet) Martell. Eric DaRe : Leo Johnson.
Mädchen Amick : Shelly Johnson. Catherine Coulson : femme à la bûche.
Russ Tamblyn : Docteur Lawrence Jacoby. Frank Silva : Bob.
Michael J Anderson : Le nain. Julee Cruise : La chanteuse.
David Patrick Kelly : Jerry Horne. Chris Mulkey : Hank Jennings.
Ian Buchanan : Dick Tremayne. Lenny Van Dohlen : Harold Smith.
Michael Parks : Jean Renaud. David Lynch : Gordon Cole.
Jane Greer : Vivian Nyles. James Booth : Ernie Nyles.

L’histoire :
– L’histoire se déroule le vendredi 10 mars 1989 de 8h00 à 23h30 environ.
– Leland joue au golf dans son salon. Au petit matin, James et Donna rende visite aux Palmer car ils cherchent Maddy. Leland qui s’apprête à partir au golf leur dit qu’elle est partie dans la soirée d’hier. Dans son sac de golf, il a enfoui le corps de Maddy.
– Dans sa cellule, Ben apprend la véritable identité de Tojamura. Il est furieux.
– Arrivée de Gwendolyne, la soeur de Lucie avec un petit bébé.
– Cooper et Truman annoncent à Leland que c’est Ben le meurtrier de sa fille.
– Bobby écoute la cassette cachée par Léo.
– Arrivée de Vivian Jennings la mère de Norma et de son nouveau compagnon Ernie Nyles qu’elle présente comme un homme d’affaires.
– Mike le manchot s’enfuit de la chambre où il était tenu prisonnier. Il passe par la fenêtre et disparait dans l’air.
– Pet apporte à Ben un message de la part de Catherine. C’est un marché : les terrains de Ghostwood en échange d’une déclaration de la part de Catherine fournissant à Ben un alibi pour la nuit où Laura a été assassinée. Ben est piégé.
– Leland est satanique. Bob est en lui.
– Mike est retrouvé. Autour de Ben il ne sent pas la présence de Bob. Truman inculpe Ben pour le meurtre de Laura mais Cooper n’est plus d’accord. Au même moment ils apprennent la mort de Maddy.