Auréolé de film culte 2001 est un film fascinant qui ne laisse pas indifférent: hypnotique, glaçant, étrange, nébuleux ou bien soporifique, ennuyeux. Jamais inégalé c’est une expérience cinématographique unique.
Des plans superbes
Kubrick a travaillé les effets spéciaux pour placer les étoiles à leur place. Pour les vaisseaux il a créée des engins réalistes. A l’aide d’une musique classique, l’espace devient un ballet et chaque plan une œuvre d’art. Avec ce film Kubrick a créé son style visuel fait de symétrie d’harmonie de spatialité.
Le monolithe la fin
Tant de questions et interrogations autour du monolithe : une instance supérieure, l’incarnation du créateur ?
La fin : la traversée du système solaire, un voyage dans le temps ?
Beaucoup de question qui invitent à revoir le film encore et encore.
Des scènes cultes
L’aube de l’humanité, la traversée du système solaire, le ballet des vaisseaux tant de scènes qui valent à elle seule de revoir le film.
Les dossiers de l’écran
Le film valait bien une émission. Je l’ai revu en Bretagne sur une petite télévision puis sur écran large mais jamais sur grand écran.
Si ce n’est une adaptation télévisuelle sans grand intérêt de Casino Royale produite en 1954, et où l’on peut admirer Peter Lorre dans le rôle du Chiffre (5), James Bond n’intéresse pas outre mesure le milieu du cinéma. En 1959 toutefois, à la suite d’une mauvaise passade avec Kevin McClory (6), Fleming tente d’approcher Alfred Hitchcock pour lui vendre les droits de son personnage. Mais ces droits seront acquis par Harry Saltzman qui, voyant Albert R. Broccoli désirant ardemment lui racheter ces droits, décide de s’associer avec lui. Ils vont alors créer deux sociétés, Danjaq (7) et EON Productions (8). Rapidement, leur choix se porte sur l’adaptation d’Opération Tonnerre. Mais suite aux problèmes de droits rencontrés, ils portent finalement leur dévolu sur Dr. No. Il leur faut alors se donner les moyens de porter à l’écran ce premier film qui devra absolument décider de l’avenir du personnage au cinéma.
La plus importante difficulté fut de choisir l’acteur. Et sur cette question en particulier, la légende a fourni les histoires les plus cocasses. Disons simplement que, parmi les interprètes envisagés, Roger Moore et Patrick MacGoohan furent deux des noms prononcés les plus illustres. Mais le premier, sur le point de connaître un triomphe à la télévision dans le rôle de Simon Templar (Le Saint), est parait-il considéré comme trop jeune. Quant au deuxième, il refuse catégoriquement le rôle. Cary Grant est aussi évoqué, mais de façon très éphémère. Un acteur presque inconnu obtiendra finalement le rôle tant convoité : Sean Connery. Fils de routier, disposant d’un tempérament mal dégrossi, écossais et doté d’un fort accent de surcroit, l’acteur n’est pourtant pas vraiment prédisposé à interpréter le très élégant James Bond. Soutenu par l’enthousiasme de sa femme, Broccoli opère néanmoins rapidement ce choix, avec l’aval de Saltzman. « C’est comme demander à un petit garçon qui adore les voitures si il voulait qu’on lui offre une Jaguar. Lorsqu’on m’a proposé de jouer Bond, je n’ai pas dormi pendant des jours ! » (9) déclara Connery alors très heureux de faire partie intégrante et primordiale de l’aventure.
Refusé par plusieurs studios, le projet de Saltzman et Broccoli trouve finalement une réponse positive chez la United Artists. Le 20 juin 1961, le studio donne son accord pour commencer la préparation du film, ainsi qu’une enveloppe budgétaire assez limitée de 1,2 million de dollars. (10) Vétéran de la série B solidement emballée, Terence Young est désigné pour réaliser le film et commence alors à encadrer Sean Connery. Il fait de lui James Bond en travaillant ses attitudes, en discutant ses objectifs, en l’habillant et en le conseillant sur les manières à adopter. Le Bond de Connery est de fait presque autant la création de l’acteur que celle de son metteur en scène, ce dernier étant très investi dans la préparation de l’ensemble. Il apparait nettement que Young eut une grande importance dans le processus de création de l’identité de la saga telle qu’on la conçoit encore aujourd’hui, et avant tout sur le personnage lui-même. Il a beaucoup influencé Connery par son goût pour les bonnes choses, son éducation vis-à-vis de tout ce qui touche à l’élégance en général, ainsi que par une certaine notion du raffinement. Sa mise en scène dénuée de touche personnelle (tout sauf une création d’auteur à proprement parler) et sa redoutable approche débrouillarde du métier par des trucs et astuces très efficaces lors des tournages, lui ont permis de dominer la réalisation de Dr. No avec une très grande aisance. Dire qu’il était le metteur en scène rêvé pour lancer la saga relève de l’euphémisme. En bref, scénario écrit et équipes préparées, le tournage peut commencer le 16 janvier 1962 en Jamaïque, pour se terminer en Angleterre 58 jours plus tard, dans les studios de Pinewood. (11)
Très Bon article Par Julien Léonard – le 26 octobre 2012
Au commencement fut le Bond…
James Bond Docteur No 1962
James Bond Docteur No 1962
James Bond Docteur No 1962
James Bond Docteur No 1962
James Bond Docteur No 1962
James Bond Docteur No 1962
Le début des années 1960. Le monde est en effervescence et vit les heures les plus invraisemblables de la guerre froide. John Fitzgerald Kennedy s’installe à la Maison Blanche, Charles De Gaulle vient d’accéder à L’Elysée. Le monde est divisé en deux, le bloc communiste est plus fort que jamais, le bloc capitaliste prêt à en découdre au moindre doute. Les guerres s’enchainent, en faveur d’un régime ou d’un autre, afin de provoquer l’adversaire. Le bourbier vietnamien n’est plus très loin, ce n’est qu’une question de temps. Du 16 au 28 octobre 1962, la crise des missiles de Cuba fait trembler la planète. Au bord de la guerre nucléaire, le monde retient son souffle. Parallèlement, la culture populaire embrase les populations à l’Ouest, et l’évolution des mœurs démontre une envie de changements. La révolution culturelle des années 1960 ne fait que commencer. En France, après l’obtention de la mise en place progressive de la mixité au sein de l’enseignement secondaire, les hommes perdent de plus en plus d’autorité sur les femmes. Plus d’égalité, plus de diversité, même si le chemin est encore long. Les Beatles arrivent en 1960 et font danser l’Angleterre, puis très bientôt la majorité des sociétés occidentales de l’Ouest. La “coolitude” envahit les ondes, les groupes musicaux jeunes se multiplient, la jeunesse s’arrache de plus en plus de l’étreinte parentale. Mai-1968 ne va plus tarder. Au cinéma par contre, les changements se font plus lents, excepté la Nouvelle Vague et autres mouvements indépendants désargentés. Autrement dit, le cinéma populaire, pour lequel le public se précipite dans les salles, ne bouge pas encore beaucoup. Le Hollywood des studios entretient continuellement son hégémonie sur le monde (tout au moins à l’Ouest), grâce à une production toujours d’une grande richesse, malgré les années passant. De fait, le terrain est plus que jamais fertile au changement, et celui-ci viendra encore une fois d’Europe, et plus précisément d’Angleterre. A la pointe musicale du moment, il fallait bien que son cinéma, transgressif et moderne, original et inspiré, vienne mettre un furieux coup de pied dans la fourmilière. Alors que la maison de production Hammer envahit déjà les salles depuis cette fameuse année 1957 et son très remarqué Frankenstein s’est échappé de Terence Fisher, créant ainsi un style et une mode, notamment très inattendue par le public français, deux producteurs indépendants presque inconnus vont lancer la saga cinématographique la plus durable et la plus populaire de tous les temps.
« En 62/63, qu’avions-nous comme choix au cinéma ? Un western, ou un Gabin, ou un peplum. (Ça ne m’empêchait pas d’adorer les films de Gabin, ainsi que les westerns). Mais Bond, c’était tellement excitant ! Et la musique de Barry ! Du punch, du dépaysement, un héros digne de ce nom, cela avait tout pour plaire ! » On peut trouver un tantinet grossière la présentation de Jean Marc Paland (1) concernant l’état du cinéma populaire de l’époque en France, on peut néanmoins lui donner raison. En 1962, Dr. No est sans équivalent au cinéma. Les nombreux films d’espionnage produits par Hollywood depuis les années 1930, sans oublier les productions françaises ayant tenté de s’immiscer dans le créneau, n’ont jamais déployé l’arsenal novateur et coloré annoncé par James Bond. Bien qu’influencé d’une manière ou d’une autre par le film noir américain, ainsi que par la notion générale de rythme chère au mécanisme hollywoodien (2), James Bond vient à la fois de nulle part et d’ailleurs. Un rogue dans l’univers du cinéma populaire, confluent de créations et de tempéraments les plus divers et affirmés.
Ian Fleming, tout d’abord, a créé le personnage en réussissant à publier son premier roman de James Bond en 1953 : Casino Royale. Succès d’édition que viendront rehausser 12 autres romans et une bonne poignée de nouvelles, jusqu’en 1965, année durant laquelle L’Homme au pistolet d’or sortira post-mortem. Les sources d’inspiration sont multiples, de son passé peu enthousiasmant d’assistant dans les services secrets britanniques à la littérature d’espionnage et d’aventure qu’il affectionne tout particulièrement. Bond, James Bond, est l’incarnation rêvée de Fleming, l’homme qu’il rêvait sans aucun doute d’être. De la littérature de gare, adorée par les uns, honnie par les autres, mais d’une fraicheur et d’une violence à couper le souffle. Le style, banal, emprunte néanmoins à la plume la plus sèche. Chez Fleming, les histoires sont complexes, l’action restreinte quoique très présente, et les humeurs variables. En effet, il n’est pas rare d’apprécier chez lui des moments brutaux et inédits, comme des plaisirs coupables passant par de longues tirades interminables à propos des sujets qui le passionnent. Ainsi, chez Fleming, prend-on le temps de s’arrêter, une fois sur l’art de vivre japonais, longuement étayé dans On ne vit que deux fois, ou le trafic de l’or dans Goldfinger, sans omettre les nombreuses parties de poker et de baccara que l’on croise régulièrement au cours des récits… Chez l’auteur rien ne presse, c’est là toute la saveur de sa très identifiable marque. Assez proche du Saint (le personnage anglais créé par Leslie Charteris), tout en étant plus violent et plus exotique encore, son personnage, le bien nommé James Bond (3), ressemble déjà en partie à ce qu’il sera sur grand écran, mais pas totalement non plus. « Le James Bond de Fleming est un dandy épicurien. Toujours impeccablement habillé, il aime les plaisirs raffinés, les restaurants confidentiels, les plats cuisinés selon ses indications, les tabacs mélangés conformément à ses recettes et, bien entendu, certaines femmes créées par la nature selon certaines normes. Il vit lentement, posément, confortablement. L’action brutale ne tient qu’une faible part dans son existence. Citoyen du monde, il est d’abord Londonien et, qui plus est, fonctionnaire. Il aime les clubs, il adore le bridge et, d’une façon générale, tous les jeux. » (4) Mais James Bond est tout aussi bien un être cruel, capable d’une grande violence, vis-à-vis des femmes ou des ennemis qui jalonnent son chemin. Peu fréquentable, il est en tout cas un aventurier de l’instant, préoccupé par le moment qui est le sien et non par l’ensemble d’une problématique. Il peut curieusement s’arrêter et profiter d’un instant agréable (une femme, mais aussi un repas, une boisson, un sujet… un plaisir), alors même que sa mission exige une toute autre attitude. Romans d’espionnage peut-être, mais romans simplifiés sûrement. La littérature de Fleming est sympathique; à défaut d’être exceptionnelle, et surtout agréable à parcourir; à défaut d’être essentielle. Il faudra en l’occurrence aux producteurs et créateurs de James Bond sur grand écran tout le génie qui est le leur pour en extraire l’intérêt, mais aussi l’affranchir de ses défauts, afin de le rendre meilleur et, disons-le, bien plus intéressant.
Taxi Driver 1975 (1ere édition de la BOF) :
Suite au succès de « Sisters », De Palma réengagea Herrmann pour « Obsession », tandis que le producteur commun de De Palma et Scorcese, engagea Herrmann pour « Taxi Driver ». Malgré sa fatigue Herrmann, travaillait beaucoup, sur ces anciennes œuvres et sur de nouvelles. L’enthousiasme de jeunes réalisateurs passionnés lui donnait du courage, tandis qu’il traversait un nouveau bonheur amoureux avec sa troisième femme, une journaliste plus jeune que lui qui lui apportait tendresse et sérénité.
Steven C Smith écrit :
Scorsese sent the composer the script of his next project, Taxi Driver. Herrmann agreed to score the film. A prestigious picture for a major studio (Columbia), Taxi Driver was a triumphant turning point for Herrmann, who had become not only a cult figure among cineastes but also a composer again sought out by Hollywood’s best directors. “The new guys, they want me!” he told Ted Gilling with glee. “Usually in the past, the young guys would tell all the old guys to get the hell off the boatbut since I’m in vogue again, I can tell them where to go!” And to Norma, in an echo of Lionel Newman’s remark of a decade past: ” I’m running with the kids now.
Obsession/Taxi Driver
Pour « Obsession », Herrmann s’enthousiasma beaucoup pour le personnage d’Amy Courtland qui lui rappelait le personnage de Madame Muir et la musique « Obsession » lui vint comme une évidence. Sans doute, ragaillardi par son succès artistique sur « Obsession », il s’attacha rapidement à sa tache sur « Taxi Driver ». L’après midi de Noël, il bouclait les enregistrement de « Taxi Driver ». Le soir, il se coucha tôt et s’éteint dans son sommeil.
La partition de Taxi Driver en plusieurs tons
Lorsque j’écoutai la musique de Taxi Driver, je fus frappé par une chose : il y avait plusieurs thèmes de la BOF interprétés à la batterie et aux saxophone. Ces instruments n’étaient pas vraiment Herrmannien et la musique avec ses instruments avaient de ce fait bien vieillie.
J’étais déçu et j’oubliais rapidement cette musique excepté 3 morceaux splendides. Herrmann s’y révélait à son habitude sensible et romantique mais sombre.
Plusieurs éditions
Quelques années plus tard (2001), je compris que cette version du disque était amputée de la quasi totalité des thèmes interprétés par Herrmann avec l’Orchestre Philharmonique. A la place, les thèmes d’Herrmann avaient été réarrangés par Dave Blum avec batterie, guitare et saxophone et mis sur le disque sans doute pour qu’il soit plus « commercial ».
Lorsqu’il mourût, Herrmann faisait encore ce qu’il avait toujours fait : de la musique. Sans doute aurait été il heureux de voir que des jeunes réalisateurs s’intéressaient à sa musique, sans doute aurait il été heureux de voir « Obsession » et « Taxi Driver » recevoir un prix.
Quand à Taxi Driver, une deuxième version de la BOF en 2001, réintégra l’ensemble des morceaux composés et interprétés par Herrmann, ainsi que de nombreux ré-enregistrements partiels (Bernstein en 93 et Bateman en 96).
Ainsi je redécouvrais la partition de « Taxi Driver », sombre mais humaine, chaleureuse et sensible comme ce chauffeur de Taxi qui décide de sortir de la prostitution cette jeune fille perdue.
En ce début, d’année 90, j’étais heureux d’écouter et d’avoir des disques de ses 4 plus belles œuvres (« Vertigo », « Psycho », « Obsession », « Fahrenheit 451 ») et j’ignorais les rééditions et les ré-enregistrement de son œuvre qui allaient suivre.
Les images qui suivent racontent la majorité du film de Kubrick qui vaut le coup d’être vu sur grand écran. Dans ces images, on peut deviner toute la force du propos du film, qui montre autant qu’il dénonce, l’endoctrinement, l’absurdité, les paradoxes et les contradictions de cette guerre, les différents niveaux où s’exerce la violence (de l’entrainement au combats réels) à travers les yeux et les situations des soldats Joker ou Baleine, à travers des images accablantes presque documentaires, des visages hallucinés.
Pendant près de 7 ans, le public attend la sortie d’un nouveau film de Stanley Kubrick qui marque à chacune de ses productions. Près de Londres (où il vit à l’écart), lui travaille sans relâche sur différents projets (Intelligence Artificielle, Napoléon, St Petersbourg) avec méticulosité (source d’intérêt et de connaissance), s’imprègne d’un sujet, d’une époque, d’un visuel. Quand le film Full Metal Jacket sort, la vague de film sur le Vietnam bat son plein et Full Metal Jacket en pâtit (un nième film sur le sujet, effet de “mode”). Pourtant avec le recul le film est différent et concentre beaucoup de thèmes de Kubrick (l’absurdité de la guerre, les contradictions, les dérives du commandement, la folie, les personnages broyés par un système, le combat en duel) et son style visuel reste unique (des plans larges à la symétrie troublante, des travelling à caméra au poing, la lumière, les gros plans).
Des scènes cultes
Film en deux grandes parties (L’entrainement des soldats, le conflit sur le terrain des combats) qui forment un récit cohérent, le film contient aussi plusieurs scènes cultes : notamment avec le GI baleine, ou l’attaque des snipers. Si ces scènes sont visuellement et émotionnellement fortes, elles n’occultent pas d’autres scènes intenses avec des dialogues pertinents. Film équilibré qui pousse à la réflexion et un peu de malaise.
Des acteurs habités par les personnages du film
Les acteurs (des premiers aux seconds rôles – mention à Matthew Modine et Lee Ermey) pas forcément connus (comme souvent dans les choix de Kubrick) délivrent des prestations habitées, souvent hallucinées extrêmes (qui marquent durablement acteurs et spectateurs).
Au cinéma
L’expérience d’un film de cette envergure sur grand écran est indispensable. En 1987 au cinéma en région parisienne (Mantes la Jolie), quand j’ai découvers ce film unique, attendu ce fut un mélange de bonheur (la narration, voir un Kubrick au cinéma) et de malaise (sujet et images fortes)..
Battle Of Neretva (BOF 1970) : film obscur
“Battle of Neretva” est la musique d’un film que je n’ai pas vu.
Le réalisateur ne semble pas particulièrement connu, les acteurs sont solides mais le film n’est pas resté un film culte.
Le film est un film épique qui retrace l’épopée de la bataille de Neretva dans l’Europe de l’est pendant la seconde guerre mondiale.
Le film est une coproduction et bénéficie d’un large budget.
Orson Welles (qui faisait des « petits films » en tant qu’acteur pour ramener suffisamment d’argent pour ses propres projets) est à l’origine de la venue d’Herrmann.
Motivations
Herrmann a sans doute été séduit aussi par la perspective de faire la musique d’un film de guerre, ce qu’il n’avait plus fait depuis « les nus et les morts » en 1959.
La partition du film de 2h30 est imposante. Pourtant l’enregistrement ici n’en propose que 40 minutes.
Herrmann a enregistrée sa partition en Angleterre où il résidait depuis son exil d’Hollywood à la fin des années 60. Plusieurs partitions du film existent en fonction des pays mais celle d’Herrmann est la meilleure.
Partition excellente
Certes si la pochette semble quelconque, le disque lui est unique.
Malgré le sujet guerrier, Herrmann a fait une musique ample mais pas pompière et s’est particulièrement plu dans la description des personnages dont il souligne les moindres sentiments et les moindres faiblesses. Herrmann est autant à l’aise dans des thèmes puissants et entraînants que dans des thèmes romantiques ou pathétiques.
L’utilisation de l’accordéon et de l’harmonica, loin de faire démodé, donne au contraire une authenticité à sa musique.
Dans sa pièce de choix « the Turning Point », Herrmann est puissant et donne une dimension épique et grandiose aux combats qu’il semble narrer.
Steven C Smith ajoute :
Neretva’s instrumentation is larger than in any other Herrmann score; in sheer rhetoric it almost makes static film jump. (The London Philharmonic was again used, giving their best performance for Herrmann.) The title theme, a somber Balkan-style hymn set against a furious percussion cadence, immediately creates a sense of rushing momentum that distracts the viewer (at least initially) from the numbing repetitiveness of director Veljko Bulajic’s images. Majestic and terrifying, its expansive melody, orchestrated for low strings and brass, evokes like nothing in the film a sense of war’s tragic waste and the patriotism of Yugoslavia’s partisans. Two previous Herrmann compositions fit seamlessly into the score: the minor-third “murder” device for TornCurtain‘s evil Russians now becomes a signature for Nazis, and the Venetian melody of Herrmann’s clarinet quintet, a spiritual idée fixe for Franco Nero’s Italian captain. Herrmann’s last major motive (there are others for the endless company of fighters) is related to his prelude, except here the neo-Russian hymn is a grinding, deliberately labored march that imparts genuine poignance to the partisans’ exodus across theirhomeland. (The cue is also an excellent example of when to slow images down for maximum effect.)
As Herrmann predicted, all the participants in the battle of Neretva returned to their native lands satisfied with either a propagandist tool or a thicker billfold. The less fortunate critics dubbed the film confused and tedious, and, like most international film ventures, The Battle of Neretva vanished into cinematic obscurity.
Reprises
En outre, en reprenant quelques notes de « Cape Fear » (1962) et de la partition non utilisée « Le Rideau déchiré » (1966), Herrmann prouve qu’il ne perd rien de ce qu’il crée mais il ne cherche pas à faire de la redite, plutôt à fignoler encore.
Pourtant, c’est dans « Retreat » ou « Death of Danica » qu’Herrmann est le plus émouvant et le plus sensible. Même dans ce film de guerre, c’est son coté sensible qui l’emporte.
L’enregistrement est tonique et laisse une grande part aux percussions. Le niveau d’enregistrement est plutôt haut et Herrmann semble vivace.
Autant dire que si le film est peu resté dans les annales, la musique, elle est sublime, puissante entraînante et douce par moments.
Elle figure parmi mes préférées.