2022-10-18 – Criss Cross (1949) et Underneath (1996)

Criss cross (1949) de Robert Siomak (5/5) et son remake (1996) de Steven Soderbergh (5/5) sont deux classiques du film noir adapté du même roman criss cross de Don Tracy.

Ce qui marque ces deux films avant tout c’est une narration en flash back et une histoire pleine de rebondissements avec sa dose de suspense et de surprises autour d’un trio amoureux et d’un butin.

D’apparence classique, tous les ingrédients du film noir sont présents avec son cambriolage, un butin, des malfrats et une femme convoitées par deux hommes que tout sépare mais ce qui en fait un joyaux c’est ce climat à la fois romantique et tragique, une fuite en avant magnifiquement orchestrée par des flash back et mis en image avec une photographie somptueuse.

On pourra aimer la mise en scène de 1949, léchée, efficace pour son noir et blanc et ses plans travaillés (en plein dans l’age d’or du film noir et l’interprétation envoutante de Burt Lancaster et Yvonne de Carlo) ET celle en couleur souvent monochrome de Steven Soderbergh avec une photographie et des plans également travaillés, éclatante (ponctuée d’une partition de Cliff Martinez).

Criss Cross (1949) de Robert Siodmak

Underneath (1996) de Steven Soderbergh
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2022-10-17 : Z (1969) de Costa Gavras

Z “fiction” et film militant (collaboration de Costa ravras et Jorge Semprun)

z de Costa gavras 5/5 est un film politique, la démonstration implacable d’un complot réel mais surtout un film passionnant de bout en bout. Embarqué dans cette histoire basée sur des faits précis, le spectateur se retrouve au cœur d’une enquête riche en détails et rebondissements.

Jean Louis Trintignant en tête, le film est aussi porté par une pléiade d’acteurs connus presque à contre emplois. A voir donc aussi pour Trintignant impérial dans le rôle d’un juge d’abord discret et taciturne puis tenace et magistral au fur et à mesure que le complot apparait. Une interprétation excellentes de Pierre Dux et Julien Guiomar en militaires glaçants de cynisme.

Les différents prix (Cannes Hollywood) obtenus pour le film et l’acteur Jean Louis Trintignant ne sont pas usurpés.

Un classique du film politique.

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2022 – 05 : William Friedkin (en cours)

William Friedkin aura traversé des décennies de cinéma avec des films chocs. Il choisit des sujets diversifiés souvent sombres et violents auquel il apporte des éléments de réflexion et un sens du réel. Passé par le documentaire, ses films ont un montage efficace débarrassé de fioritures, allant à l’essentiel, très étayés par des détails empruntés au réel et surtout une mise en scène nerveuse et frappante. Sa direction d’acteurs est exigeante parfois même conflictuelle.

Parmi ses œuvres marquantes, il y a bien sur “French Connection”, “l’exorciste” deux films qui engendreront moults variations.

New-York

New York

Marseille
Au petit matin
Rod Steiger
Gene Hackman

2022-04 : I’s Alive (1974) / It’s Alive Again (1978)

Films d’horreur des seventies, it’s alive (1974) et it’s alive again (1978) de Larry Cohen sont “célèbres” pour avoir mis en scène un nouveau type de monstre : un bébé mi humain mi extra terrestre. L’horreur se situe donc à des niveaux assez intimes : la période de grossesse, l’accouchement, l’acceptation des parents (on peut voir des connections avec Rosemary Baby (1968) de Roman Polanski) et vise le classique du genre : un monstre à moitié humain (des connections avec Frankenstein) qui a des cotés “attachants” mais qui n’est pas à sa place. Pour ma part, le film vaut surtout pour la partition de Bernard Herrmann (ami de Larry Cohen) qui distille une musique immédiatement identifiable mêlant suspense horreur et intensité psychologique. Pour le reste le film ne bénéficie pas de beaucoup de moyens (interprétation moyenne et effets d’horreur en “plastique”) et ça se ressent avec des images bricolées pour ne pas montrer le monstre. L’horreur est comme souvent faite pour créer de la peur sans autre but. On peut peut être voir une réflexion sur la différence, sur les monstres dans la société, sur une critique de la médecine. Dans le deuxième film il y a aussi une connexion télépathique entre les monstres (un peu comme les enfants du village des damnés). Ce sont des films assez pessimistes. Pour revenir à Bernard Herrmann (décédé en 1975), la musique du deuxième film a été arrangée et adaptée par son ami compositeur Laurie Johnson pour un résultat conforme à l’original. Deux films (on oublie le 3ème réalisé en 1987) pour les amateurs de Bernard Herrmann ou ceux “sensibles” aux films d’horreurs fauchés des années 70 pour une histoire un peu originale.

Le monstre est vivant (1974)
Les monstre sont toujours vivants (1978)
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2022 – Complot de famille (1976) d’Alfred Hitchcock

“Complot de famille” (Family plot) est le dernier film de Hitchcock. Hitchcock ne dirige plus des stars des années 1950 (Cary Grant, James Stewart, Grace Kelly Ingrid Bergman). Ses collaborateurs ont disparu (Robert Burks, Georges Tomasini, Bernard Herrmann), il est physiquement fatigué mais sa technique sa maitrise narrative restent intactes. Family Plot n’est ni une œuvre mineure ni un film bâclé. Ce qui fait son charme et son intérêt, c’est d’abord un scénario malin (2 histoires qui finissent par se croiser), des dialogues qui fusent bien écrits et souvent drôles, des acteurs/actrices au diapason et de ci de là des scènes (enlèvement dans la cathédrale, embardées de la voiture sabotée, 1ere scène de la récupération de la rançon) ou des plans (la brune qui devient avec une perruque la blonde Hitchcockienne) typiques du “maitre du suspense”. Divertissant au premier abord et riche de la patte d’Alfred.

Dernier film dirigé par Alfred Hitchcock
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2022-02 : James Stewart

James Stewart est un acteur qui a marqué une partie du cinéma de 1930 à 1970 avec sa grande dégaine et ses personnages bons, souvent patriotes et sobres auquel le public pouvait facilement s’identifier. Policier, aviateur () , cowboy (l’aventurier, les affameurs) père de famille (l’homme qui en savait trop), journaliste, avocat (Autopsie d’un Meurtre), ses personnages recherchent ou défendent la vérité.

Journaliste dans “call Nord 777”
Journaliste dans “call Nord 777”
Journaliste à la recherche de la vérité dans Appelez Nord 777
Homme politique malgré lui (Mr Smith au sénat)
adorable voisine (1958)
avocat (autopsie d’un meurtre 1959)
père de famille débordé (Mr Hobbs en vacances)
professeur (La corde)
Père de famille (l’homme qui en savait trop)
l’aventurier
les affameurs
la vie est belle

2022 – 03 : Dario Argento Phenomena(1987) / Ténèbres(1985)

Ténèbres (1985) est de facture plus “classique”, Dario Argento retrouve les bases du Giallo qu’il pousse à “son” sommet. L’affiche à elle seule est un avant (mauvais) gout du film. Enquêtes, meurtres, fausses pistes, jeu du chat et de la souris, on “déguste” les recettes sanglantes avec la patte Argento.

Dans Phénomena (1987), Dario Argenta dirige une (future) grande actrice Jennifer Connely dans une histoire mêlant Giallo et fantastique. Grace également à interprétation tout en nuances de Donald Plaisance, on suit cette enquête qui vire franchement au macabre dans sa deuxième partie en contre point d’une Jennifer Connely lumineuse.

2022 – 02 : Dario Argento suspira / inferno

Suspira (1977) et Inferno (1980) inaugurent une nouvelle trilogie (Les trois mères) qui aboutira à Mother of tears en 2007. Si Suspira fait partie de ses films les plus réussis entre équilibre fond et forme, Inferno est incontestable l’un des ses films les plus “beaux” visuellement mais sans vrai scénario. Il se présente comme une suite de scènes prétexte à des meurtres sanglants dans un univers visuel étrange coloré (prédomminance de bleu/rouge) et angoissant. Les personnages apparaissent et disparaissent sans raison. La maison est un personnage à part entière. Malgré une mise en scène virtuose et une première partie alléchante on peut donc rapidement piquer du nez car l’histoire souffre de sens, de personnages cohérents et de l’abstraction du sujet.

2022-01 : Michel Audiard (période 50-55) dialogue les aventures de George Masse

Mission à Tanger (1949), Méfiez vous des blondes (1950) et Massacre en dentelles sont trois films policiers assez médiocres mettant en scène les aventures de George Masse (Raymond Rouleau). Le scénario est bourré de poncifs et l’interprétation de Raymond Rouleau (ou son personnage) agace. George Masse en fait des tonnes. Mais ce qui sauve le journaliste aventurier avare de papiers (et d’efforts) c’est le verbe. Michel Audiard (alors à ces débuts) compense le manque d’ingéniosité de Masse par des coups de point sur les i. Avec sa plume il met dans la bouche des mots qui font mouche sans lesquels Georges Masse et ses aventures avec seraient définitivement oubliés.

George Masse (Raymond Rouleau) content de lui

Allez-y Franco mon Général !

(Dans le club, au bar, en jouant au 421 avec le Général)

Raymond Rouleau Mission à Tanger (1949), écrit par Michel Audiard

On ne gagne pas une guerre en ramassant les morts.

Raymond Rouleau Mission à Tanger (1949), écrit par Michel Audiard

Le Général espagnol : Je vous dispense de faire de l’esprit.

George Masse : Je vous dispense bien d’en avoir, moi !

Raymond Rouleau, Louis de Funes Mission à Tanger (1949), écrit par Michel Audiard

Si les femmes s’occupaient de savoir d’où vient l’argent qu’elles dépensent, les bijoutiers fermeraient boutique.

Thilda Thamar, Massacre en dentelles (1951), écrit par Michel Audiard

Moi, je trafique loyalement. Mes pièces d’or sont fausses, je les transporte dans des voitures dont les numéros sont faux, conduites par des types qui ont des faux papiers. C’est du boulot correct ! De la qualité d’avant-guerre !

Massacre en dentelles (1951), écrit par Michel Audiard

Georges Masse : Votre robe est ravissante…

Clara Cassidi : Oh, je m’habille à Paris.

Georges Masse : Ah ça, j’en étais sûr ! On ne trouve ça qu’aux Folies Bergères.

Raymond Rouleau, Tilda Thamar, Massacre en dentelles (1951), écrit par Michel Audiard

Georges Masse : Votre femme est exquise, Monsieur.

Alexandre Cassidi : C’est un avis très répandu. Peut-être finirai-je par m’y ranger.

Raymond Rouleau, Georges Chamarat, Massacre en dentelles (1951)