Georges A Romero (1940-2017) est un maître du cinéma d’horreur et (même si c’est assez réducteur) le “père” des zombies.

Le genre “horreur” a mauvaise réputation, il est souvent galvaudé (“souillé”) et quand il est “populaire” c’est parce qu’il apparaît sous une forme assez édulcorée. Coté horreur zombie, il n’y a qu’à voir les “orques dégoulinants” du “seigneur des anneaux” ou les “pirates morts” de “Pirates des Caraïbes” qui sont des “zombies corrects” ou des séries “… of the dead”, digressions étirées sur “l’existence d’un zombie” pour penser qu’il y a “filiation” avec les zombies de Romero.


Si on s’arrête sur la forme (beurk), là où Dario Argento (autre maître du cinéma d’horreur et partenaire artistique) aime le serial killer “esthétique” (c’est à dire bien léché en somme), Georges A Romero crée dès 1968 le “zombie” : un “gars” sans cervelle, mal sapé, friand de viande jusqu’à l’os (surtout les morceaux de travers) et avec toute une histoire (les zombie cherchent un endroit familier où se “nourrir”).

Sur le fond, Romero aime ses personnages à la fois primaires, maladroits (donc comiques) et dangereux.
Mais résumer la filmographie de Romero même zombiesque à des films de boucherie, c’est oublier que le cinéma de Romero est politique avant tout (si l’on dépasse l’aspect cradingue des images) : passées les scènes de boucheries, ses films dénoncent les inégalités de classe, les excès de la société de consommation, les dérives de la religion.

Il faut quand même parvenir à (plutôt avoir envie de) dépasser le premier degré visuel, le crasseux, pour s’attacher au second degré (un ton noir critique, désenchanté). Mais c’est sans doute ses excès dans l’horreur qui ont valu à Romero sa réputation fameuse mais aussi d’être toute sa carrière exclu (bani) par les producteurs revendiquant le happy end, la morale sauve (bref le film consensuel et populaire).

Romero est célèbre et catalogué comme le maître des zombies, (réalisateur d’une double trilogie entre 1968 et 2008 et parmi les 6 films pratiquement tous ont “subi” des remake).

C’est oublier son film “incident de parcours” (titre ironique car vrai chef d’oeuvre malgré une faible exposition et des acteurs au rabais) et d’autres films démontrant son intérêt pour Edgar Poe ou Stephen King.

Le look de l’homme Romero est (était) assez spécial : grand, l’esprit joueur, petite queue de cheval et grosses lunettes noire.
Passionné et frondeur (même à 70 ans) avec les décérébrés (des studios hollywoodiens) comme il l’étais à ses débuts à ses débuts. Ami de Dario Argento.



Le zombi de Romero a évolué avec le temps.
Pas intellectuellement mais physiquement.
teint blafard peau caoutchouteuse.
Il parle un peu dans day of the dead, nage carrément dans land of the dead (intelligence très sommaire mais qui évolue avec le temps), habitudes alimentaires (limitée : viande).
2005 – Land Of The Dead
Romero aime ses zombies mais (quoiqu’il en paraisse) il ne faut pas avoir la cervelle d’un zombie pour apprécier un film de Romero.

