Film du dimanche soir dans un autre siècle où les films se faisaient rare à la télévision, où le replay n’existait pas : il fallait savourer un film en sachant qu’il ne repasserait plus pendant des années. Nostalgie d’un acteur français (Louis de Funes) trépidant, colérique, rigolo et d’un cinéma populaire sans prétentions. En 1976, Louis n’a plus tourné depuis des années suite à des problèmes de santé et pense ne plus revenir sur les plateaux de cinéma. C’est avec acharnement qu’un producteur va le convaincre de revenir. Louis de Funes revient donc affaibli mais toujours drôle (accompagné de Coluche jeune avec lequel il s’entend très bien sur le tournage) dans cette histoire de rivalité entre deux cuisines (2 cinémas ?), l’ancienne traditionnelle exigeante, dépassée (?) et la nouvelle attrayante moderne mais terriblement industrielle. On sait très vite de quel coté penche le réalisateur.
Dans cette scène Duchemin (Louis de Funès) qui parcourt la France pour enrichir son guide culinaire et décerner des étoiles aux restaurants s’arrête dans un resto route ou il se déguise en touriste américain.
Scène où Duchemin s’arrête au restauroute
Avec son fils (Coluche) sa secrétaire et son chauffeur, Duchemin (Louis de Funes) s’arrête dans un hotel. Pour passer incognito, il inverse les roles (son chauffeur devient son patron et vice versa, son fils et sa secrétaire sont jeunes mariés).
Scène des “va et vient” dans les chambres
Dans cette scène célèbre, les Duchemin visitent (secrètement) l’usine Tricatel (le pourfendeur de la nourriture traditionnelle élitiste, le défenseur de la nourriture pour tous). Les Duchemin découvrent les secrets de fabrication de la nourriture Tricatel.
Scène où Les Duchemin visitent l’usine Tricatel
Pour aller plus loin (Source Phillipe Lombard tiré du bonus du DVD)
Le tournage débute en mai 1976 dans un hangar aménagé près de Trappes car aucun des studios parisiens n’est disponible. Une ambulance et un cardiologue sont là en permanence au cas où… Les journées de travail commencent à 9 heures pour se terminer tôt dans l’après-midi, afin de ménager la star. « En vérité, tout était permis, raconte Fechner. Il fallait éviter d’user et d’abuser du fantastique tempérament de Louis, ne pas lui faire répéter trente-six fois la même scène, trente-six fois les mêmes colères. Bref, il fallait une extraordinaire préparation d’avant-tournage. Je savais qu’avec Zidi, il n’y aurait pas de problème et rien à craindre… »
Les relations entre De Funès et Coluche sont excellentes, ils apprécient de se faire rire l’un l’autre (une scène de cirque où ils sont tous deux maquillés en clowns sera coupée au montage). La mort est même devenue un gag entre eux. « Quand parfois j’arrivais en retard à un rendez-vous, se souvient Coluche, et le priais de m’excuser, j’avais une phrase toute prête à son intention : « Louis, je ne me pensais pas en retard. Je n’avais pas vu votre ambulance au bas de la maison… » L’après-midi, De Funès commençait par faire une petite sieste avant de reprendre le tournage. Un jour, je m’étais déguisé en ange et j’étais parti le réveiller dans sa loge… « Louis, Loulou, vous êtes mort… Vous êtes au ciel… » Il ouvre un œil, simule une fausse colère, puis son visage s’illumine : « Michel, si vous continuez, vous allez effectivement me faire mourir. Mais de rire… » »
L’hôtel particulier de Charles Duchemin se situe dans une cour du 5 place d’Iéna (un an plus tard, un épisode de « Chapeau melon & bottes de cuir » sera tourné au même endroit, « Le Lion et la Licorne »). Le reste du tournage se déroule à La Défense (la tour Manhattan, la brasserie « Le Tourbillon »), Puteaux (rue Marius Jacotot, rue Anatole France, mairie), Dampierre (dans les Yvelines) et au restoroute de Rungis (sur l’A106).
Les prises de vues dureront finalement douze semaines et tout se passera pour le mieux…