Marie Francine (2017) est un comédie (écrite, jouée et réalisée par Valérie Lemercier) qui porte le ton, les qualités et les défauts de sa réalisatrice/ interprête. Marie-Francine (Valerie Lemercier) découvre que son mari en aime une autre, elle le quitte. Elle perd également son boulot et doit revenir chez ses parents bourgeois parisiens (Hélène Vincent – Philippe Laudenbach ). Poussée par ses parents, elle s’embarque dans la vente de e-cigarette et ouvre “vaporette Oh!” une petite enseigne. Elle rencontre Miguel (Patrick Timsit – solaire) cuisinier qui vient de perdre lui aussi sa femme (qui va se marier avec une cliente) et son restaurant. Lui aussi revient vivre chez ses parents (émigrés portugais). Là où le style de Valerie Lemercier s’exprime pleinement : c’est son regard (social et légèrement corrosif), son approche très musicale du film et sa réelle sympathie pour Marie-Francine et Miguel. Le film est réellement attachant avec des pointes de drôlerie et du romantisme sans excès de glamour.
Dans cette scène, les parents de Marie-Francine cherche à la caser
Scène repas (Valerie Lemercier Helene Vincent Philippe Laudenbach)
La première rencontre de Marie Francine et Miguel. Le jeu de Patrick Timsit parait au premier abord curieux, décalé mais son personnage simple et joyaux va irradier de joie (par la suite) Marie-Francine.
Première rencontre Marie Francine et Miguel (Valérie Lemercier Patrick Timsit)
Une deuxième scène (la scène du citron) avec Miguel et Marie Francine (Miguel invente une histoire farfelue pour ne pas avouer qu’il est chez ses parents). Cette scène romantique est aussi complément décalée par le dialogues. Miguel a une façon originale de donner son numéro de téléphone.
Scène de la 2 ème rencontre La Scène Du Citron ( Valerie Lemercier Patrick Timsit)
Pour aller plus loin
Valerie Lemercier n’avait pas écrit sa comédie comme une comédie romantique.
“Personnellement, je n’aime pas tant que ça les comédies romantiques, mais quand le film a été fini je me suis dit : “Eh oui, c’est une comédie romantique”, ce qui n’apparaissait pas si clairement à l’écriture. C’est seulement en l’ayant terminé que j’ai vu que c’en était une.”
Elle a mûrement choisi le prénom de son personnage
“Je regarde beaucoup la signification des prénoms dans des livres, sur internet, pour les spectacles comme pour les films, pour savoir à quelles époques on les donne, combien il y en a… J’ai donc découvert qu’il y a 14 Marie-Francine en France… dont deux qui vivent dans le même immeuble !”
Patrick Timsit très joyeux et très simple est surprenant
“C’est un personnage qui traverse une période difficile, mais sa façon de prendre les choses est calme, apaisée. Valérie m’a encouragé, orienté, dirigé, pour que Miguel soit surprenant, mais sans effet. C’est la première fois que j’ai un rôle qui est presque celui d’un clown blanc, et c’est extrêmement plaisant”
Une critique (Frédéric Strauss Télérama)
On connaissait le Tanguy d’Etienne Chatiliez (2001), 28 ans et toujours chez papa-maman. Voici Marie-Francine, 50 ans et de retour chez ses parents. Larguée par un mari qui s’enflamme pour une jeunette, virée du laboratoire où elle travaillait, la pauvre Marie-Francine (jouée par la réalisatrice) n’a pas d’autre refuge que le canapé-lit de ses vieux, très en forme. Comme une ado, elle va se mettre à rentrer tard, cachant qu’elle flirte avec un cuistot qui vit, lui aussi, chez sa mère, une concierge portugaise. Cette fois, le conflit des générations, loin des piques sarcastiques, a un parfum d’aventures souriantes.
Même l’humour est vagabond dans ce film où la perte du domicile fixe semble plutôt une aubaine. Ne pas se laisser assigner à une place précise dans le paysage de la comédie française, c’est, depuis toujours, la liberté revendiquée par Valérie Lemercier. Elle la prend plus que jamais. Sans souci d’efficacité, d’humeur flâneuse, elle invente à son héroïne une soeur jumelle, Marie-Noëlle, pour des effets de dédoublement à peine exploités mais gentiment saugrenus. Quand l’envie lui prend (souvent), elle met de la musique, de la variété rétro, pour le meilleur effet. Avec sa fantaisie, elle parvient à donner un charme inédit à Patrick Timsit, qui joue le cuistot. Mais la plus jolie réussite de Marie-Francine est la mise en scène des parents : Hélène Vincent et Philippe Laudenbach sont parfaits, et chaque détail de leur appartement raconte le temps qui passe. Derrière la comédie, la nostalgie pour la vie de famille, infernale et tendre, fait naître une émotion vraie. — Frédéric Strauss