“Retour chez ma mère” est un film dans la même thématique que “Marie-Francine” mais moins bon que le film de Lemercier. Une femme (Alexandra Lamy) est quittée par son mari perd son travail et revient vivre chez sa mère (Josiane Balasko)). Là où Valerie Lemercier (“Marie Francine”) parle de sa reconstruction amoureuse, Eric Lavaine parle de sa relation avec sa mère et sa famille. Le film quoique distrayant est parfois un peu bancal dans le scénario (rebondissements sur déboires professionnels). Les scènes de famille sont parfois surjouées (Alexandra Lamy et Mathilde Seigner) mais il y a la prestation excellente de Josiane Balasko : elle vaut le détour du film tour à tour émouvante exaspérante drôle, elle met du rythme à chaque scène où elle apparaît. Elle donne aussi des lettres de noblesse aux actrices de plus de 40 ans.
Dans cette scène Alexandra Lamy créée une adresse e-mail à sa mère qui est un peu réfractaire.
Création de l’adresse email (Josiane Balasko Alexandra Lamy)
Une longue scène (point central du film) avec plusieurs thèmes : un repas de famille (qui dégénère), Josiane Balasko qui veut annoncer qu’elle a nouvel homme dans sa vie (mise en scène minutée), les relations entre les frères et soeurs et le beau frère et les stabilo et les enfants qui pensent que leur mère est atteinte d’Alzeihmer.
Pour aller plus loin
“On adore ses parents, mais de là à passer sa vie avec eux… Un week-end c’est le max ! ». C’est toute l’ambiguïté de la famille : c’est le siège des règlements de compte, des non-dits, et des conflits, tout en étant aussi un socle extraordinaire”, explique le cinéaste Eric Lavaine.
A propos de l’écriture avec Héctor Cabello Reyes
“Je trouve qu’écrire est déjà compliqué en soi, et écrire seul est très difficile pour moi : je m’ennuie très vite. Il me faut un compagnon pour m’amuser, tester les idées, et rebondir : Héctor me permet donc d’avoir un regard plus critique sur les dialogues. Et puis, sur un sujet aussi large que la famille, on a chacun notre vécu. Cela fait deux fois plus d’histoires à raconter”, confie le metteur en scène
Avec Alexndra Lamy
“Dès ma première rencontre avec Alexandra Lamy, que je ne connaissais pas, j’ai été emballé par sa drôlerie : malgré son physique avantageux, j’avais l’impression d’être avec mon meilleur pote !”, relate le cinéaste.
Avec Josiane Balasko
“Je trouve qu’avec ses rondeurs, Josiane Balasko dégage une sensualité qui se prête très bien à une vie sentimentale-sexuelle épanouie”, explique le réalisateur.
“On s’est marrées immédiatement. Josiane est une vraie bosseuse. On répétait ensemble dans les loges, on trouvait des tons de voix, on se permettait des audaces et on formulait des propositions. Sans se donner des leçons, mais pour avancer ensemble. Ce qui m’amuse, c’est d’avoir des partenaires et de chercher des choses ensemble dans l’intérêt de la scène”, confie Lamy.
“Mathilde avait déjà joué ma fille et on s’était giflées mutuellement (rires) ! Elle m’appelle d’ailleurs maman maintenant. (…) Dans Maman – au titre prophétique –, je l’avais déjà trouvée agréable, très professionnelle et super drôle. J’aime aussi beaucoup Cécile Rebboah, qui joue la copine de Stéphanie, et qui campait ma secrétaire souffre-douleur dans le téléfilm La loi de Barbara”, raconte Balasko.
Mathilde Seigner
“En général, les scénarios ne me font pas rire, mais je me souviens d’avoir hurlé de rire en lisant cette histoire. Il faut dire que les conflits au sein de fratries m’amusent beaucoup. En tout cas, arriver à faire hurler de rire avec des répliques cinglantes et vachardes, c’est très balaise ! C’est difficile de susciter le rire quand on est méchant – c’est beaucoup plus facile avec une comédie populaire et des gags bienveillants. Réussir à faire rire avec des personnages qui se balancent des horreurs et des méchancetés parfois insoutenables, c’est assez fort”, analyse la comédienne.
A propos de la scène du repas
“Nous sommes souvent dans un décor assez clos et j’ai essayé que le film ne soit pas un simple enchaînement
entre un plan large et un champ-contrechamp. Pour la scène du repas de famille, qui est assez longue, je suis allé de manière imperceptible du plus large au plus serré. Plus on s’engueule entre frères et soeurs, plus les cadres sont serrés. Nous avons tourné dans un ancien immeuble de bureau où nous avons reconstitué un appartement plus vaste que dans la réalité. J’avais de l’espace pour pouvoir tirer les bonnes focales !” (Eric Lavaine)