One thought on “2018 – Passage en revue Columbo (Saison 9 Episode 3)”
3. VOTEZ POUR MOI
(AGENDA FOR MURDER)
Critique :
Sur la forme, cet épisode ressemble à une petite bande de terre isolée au milieu de l’océan, vous savez cette petite île avec un seul palmier pour tout résident. Patrick McGoohan est un vieux de la vieille, qui connait les arcanes de son métier et de la série comme sa poche. Je ne connais pas l’histoire de cette série et encore moins de cet épisode de manière plus spécifique, mais mon petit doigt me chuchote qu’il est pour quelque chose à cette singularité. D’ici à ce qu’il ait choisi Jack Priestley qui était déjà chef-opérateur sur By Dawn’s Early Light en association avec Robert Seaman présent depuis le 1er épisode de la saison 8 pour imposer une photographie aussi particulière, il n’y a qu’un pas qu’il semble raisonnable de franchir.
Effectivement, visuellement, on croirait être devant un “vieux” Columbo. On avait noté l’image un peu baveuse depuis la saison 8, un grain pas toujours très net. Ici, je retrouve avec un plaisir ronronnant ce sirop d’image très nette, très fine, ces contrastes marqués entre ombres et lumières. Du reste, tout l’épisode joue sur ces oppositions de lumières entre des salles obscures où se préparent les enjeux politiques pas toujours très policés et des bureaux très éclairés où la simplicité d’une secrétaire le dispute à l’espièglerie d’un vaillant lieutenant. L’épisode est remarquablement filmé : certains cadrages d’exposition sont très efficaces. Il faudrait également saluer la superbe maitrise du montage, sur le meurtre surtout : du travail chiadé, brillant, net et précis. On retrouve ainsi tout le grand talent technique de Patrick McGoohan, qu’il avait déjà manifesté sur Le Prisonnier (auquel on pense pour cette vision sans concessions de la politique évoquant l’épisode Liberté pour tous).
Cet épisode a parfaitement mis en valeur tous les points forts de la série. Il nous offre une bien belle confrontation entre deux gaillards qui se connaissent très bien après déjà deux collaborations (By Dawn’s Early Light et Identity Crisis). Patrick McGoohan joue idéalement cet avocat boursouflé de certitude, sûr de lui, de son évidente capacité à manipuler ce petit policier (comme certains Numéros 2 réjouissants de vantardise). Ah, il s’accroche, certes, sa ténacité est d’abord rigolote car anodine, elle continue par stupéfier, et finit par agacer. Le combat a été rude, assez complexe, car McGoohan n’est pas acteur à jouer en monolithe, il provoque par exemple une belle cassure avec cette scène de franche rigolade entre Peter Falk et lui : le spectateur se demande s’il s’agit d’une manœuvre destinée à éluder l’enquête de Columbo, à le désorienter, ou bien si le personnage est sincère et peut-être perdu ; le policier s’interroge aussi : “comment vais-je faire pour le coincer ?” Le dénouement sur le mode “la gourmandise est un vilain défaut” est assez bien troussé bien que modérément vraisemblable.
A la fin de l’épisode, une envie d’applaudir m’a pris et sans doute qu’une once de raison m’a permis d’échapper au ridicule tout seul devant mon écran. C’est sans doute un des meilleurs Columbo. Comme je dis ça à chaque saison, je suppose que ma crédibilité est sérieusement compromise. Rahhh ! Tant pis, c’est quand même du sacré beau boulot, je n’en démords pas.
3. VOTEZ POUR MOI
(AGENDA FOR MURDER)
Critique :
Sur la forme, cet épisode ressemble à une petite bande de terre isolée au milieu de l’océan, vous savez cette petite île avec un seul palmier pour tout résident. Patrick McGoohan est un vieux de la vieille, qui connait les arcanes de son métier et de la série comme sa poche. Je ne connais pas l’histoire de cette série et encore moins de cet épisode de manière plus spécifique, mais mon petit doigt me chuchote qu’il est pour quelque chose à cette singularité. D’ici à ce qu’il ait choisi Jack Priestley qui était déjà chef-opérateur sur By Dawn’s Early Light en association avec Robert Seaman présent depuis le 1er épisode de la saison 8 pour imposer une photographie aussi particulière, il n’y a qu’un pas qu’il semble raisonnable de franchir.
Effectivement, visuellement, on croirait être devant un “vieux” Columbo. On avait noté l’image un peu baveuse depuis la saison 8, un grain pas toujours très net. Ici, je retrouve avec un plaisir ronronnant ce sirop d’image très nette, très fine, ces contrastes marqués entre ombres et lumières. Du reste, tout l’épisode joue sur ces oppositions de lumières entre des salles obscures où se préparent les enjeux politiques pas toujours très policés et des bureaux très éclairés où la simplicité d’une secrétaire le dispute à l’espièglerie d’un vaillant lieutenant. L’épisode est remarquablement filmé : certains cadrages d’exposition sont très efficaces. Il faudrait également saluer la superbe maitrise du montage, sur le meurtre surtout : du travail chiadé, brillant, net et précis. On retrouve ainsi tout le grand talent technique de Patrick McGoohan, qu’il avait déjà manifesté sur Le Prisonnier (auquel on pense pour cette vision sans concessions de la politique évoquant l’épisode Liberté pour tous).
Cet épisode a parfaitement mis en valeur tous les points forts de la série. Il nous offre une bien belle confrontation entre deux gaillards qui se connaissent très bien après déjà deux collaborations (By Dawn’s Early Light et Identity Crisis). Patrick McGoohan joue idéalement cet avocat boursouflé de certitude, sûr de lui, de son évidente capacité à manipuler ce petit policier (comme certains Numéros 2 réjouissants de vantardise). Ah, il s’accroche, certes, sa ténacité est d’abord rigolote car anodine, elle continue par stupéfier, et finit par agacer. Le combat a été rude, assez complexe, car McGoohan n’est pas acteur à jouer en monolithe, il provoque par exemple une belle cassure avec cette scène de franche rigolade entre Peter Falk et lui : le spectateur se demande s’il s’agit d’une manœuvre destinée à éluder l’enquête de Columbo, à le désorienter, ou bien si le personnage est sincère et peut-être perdu ; le policier s’interroge aussi : “comment vais-je faire pour le coincer ?” Le dénouement sur le mode “la gourmandise est un vilain défaut” est assez bien troussé bien que modérément vraisemblable.
A la fin de l’épisode, une envie d’applaudir m’a pris et sans doute qu’une once de raison m’a permis d’échapper au ridicule tout seul devant mon écran. C’est sans doute un des meilleurs Columbo. Comme je dis ça à chaque saison, je suppose que ma crédibilité est sérieusement compromise. Rahhh ! Tant pis, c’est quand même du sacré beau boulot, je n’en démords pas.