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Une longue attente
Pendant près de 7 ans, le public attend la sortie d’un nouveau film de Stanley Kubrick qui marque à chacune de ses productions. Près de Londres (où il vit à l’écart), lui travaille sans relâche sur différents projets (Intelligence Artificielle, Napoléon, St Petersbourg) avec méticulosité (source d’intérêt et de connaissance), s’imprègne d’un sujet, d’une époque, d’un visuel. Quand le film Full Metal Jacket sort, la vague de film sur le Vietnam bat son plein et Full Metal Jacket en pâtit (un nième film sur le sujet, effet de “mode”). Pourtant avec le recul le film est différent et concentre beaucoup de thèmes de Kubrick (l’absurdité de la guerre, les contradictions, les dérives du commandement, la folie, les personnages broyés par un système, le combat en duel) et son style visuel reste unique (des plans larges à la symétrie troublante, des travelling à caméra au poing, la lumière, les gros plans).
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Des scènes cultes
Film en deux grandes parties (L’entrainement des soldats, le conflit sur le terrain des combats) qui forment un récit cohérent, le film contient aussi plusieurs scènes cultes : notamment avec le GI baleine, ou l’attaque des snipers. Si ces scènes sont visuellement et émotionnellement fortes, elles n’occultent pas d’autres scènes intenses avec des dialogues pertinents. Film équilibré qui pousse à la réflexion et un peu de malaise.
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Des acteurs habités par les personnages du film
Les acteurs (des premiers aux seconds rôles – mention à Matthew Modine et Lee Ermey) pas forcément connus (comme souvent dans les choix de Kubrick) délivrent des prestations habitées, souvent hallucinées extrêmes (qui marquent durablement acteurs et spectateurs).
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Au cinéma
L’expérience d’un film de cette envergure sur grand écran est indispensable. En 1987 au cinéma en région parisienne (Mantes la Jolie), quand j’ai découvers ce film unique, attendu ce fut un mélange de bonheur (la narration, voir un Kubrick au cinéma) et de malaise (sujet et images fortes)..
