Le sens de la fête est une comédie 5 étoiles avec 1 événement (un mariage), 2 réalisateurs/auteurs Toledano/ Nakache , 3 dialoguistes (Toledano, Nakache et Bacri), des dialogues qui fusent 4 par 4.
Le compte est bon mais il y a bien plus : c’est un chef d’oeuvre.
Comme souvent chez ces deux réalisateurs, l’émotion et le rire alternent au sein d’une même scène, la fiction côtoie la réalité mais ici on est principalement emporté par un tourbillon de rire et de joie et une galerie d’acteurs/actrices au (presque) diapason (puisque forcément tout ne sonne pas juste au court de la fête).
Richement documenté (réaliste) comme peut l’être “Garçon” de Claude Sautet ou finement (avec humour) observé comme “les vacances de Mr Hulot” de Tati, le sens de la fête est avant tout drôle, un hommage aux personnes de l’ombre qui font le grand spectacle et un excellent film au rythme et aux dialogues justes.
Mais plongeons nous dans le film qui est une suite de sketchs en coulisse au service d’un grand spectacle en façade.

Synopsis
Max est traiteur depuis trente ans. Des fêtes il en a organisé des centaines, il est même un peu au bout du parcours. Aujourd’hui c’est un sublime mariage dans un château du 17ème siècle, un de plus, celui de Pierre et Héléna. Comme d’habitude, Max a tout coordonné : il a recruté sa brigade de serveurs, de cuisiniers, de plongeurs, il a conseillé un photographe, réservé l’orchestre, arrangé la décoration florale, bref tous les ingrédients sont réunis pour que cette fête soit réussie… Mais la loi des séries va venir bouleverser un planning sur le fil où chaque moment de bonheur et d’émotion risque de se transformer en désastre ou en chaos. Des préparatifs jusqu’à l’aube, nous allons vivre les coulisses de cette soirée à travers le regard de ceux qui travaillent et qui devront compter sur leur unique qualité commune : Le sens de la fête…
Dès le générique le ton comique est donné et on ne va plus le quitter.
Arrivé de Guy et dispute de James et Adèle. Le film fonctionne souvent par scène de duos bien que le film soit globalement collégial.
Arrivée de Samy et Pierre, les sketchs s’enchaînent avec des perles de dialogues. Des répliques excellentes ponctuées d’une foule de petits détails comiques de notre quotidien.
Pierre et James : encore un duo comique là où on ne l’imaginait pas forcément.
17h54, tout se met en place en ordre ou en désordre.
19h00, dérapage contrôlé.
Malgré l’apparent timing minuté et les consignes précises, la fête ne se déroule pas tout à fait comme prévu. On peut y voir des référence à la Party de Blake Edwards où l’élément gentil (mais perturbateur) dynamite la soirée.
Le spectacle lunaire et hilarant de Pierre. Là aussi on peut voir des références à “la Party” de Blake Edwards où une histoire d’amour imprévue détraque le rythme de la soirée ou la Panthère Rose de Blake Edwards aussi où les feux d’artifice partent tout seul. Mais ces références ne sont pas explicitement énoncées par Toledano Nakache qui ont leur propre talent et leur propre univers.
L’art du dialogue et de la direction d’acteur pour ces scènes tour à tour touchantes et drôles. Ces revirements d’émotions font toute la force de ce cinéma et son excellence.
La musique et la photographie jouent un grand rôle pour faire de certaines scènes des scènes cultes sans dialogues. Attachants fragiles (précaires) et drôles sont autant de qualificatifs qu’ont peut attribuer aux personnages de Toledano Nakache. Tout le film est excellent et finalement on ne lui retire rien.