2014 – mai : Mons ( et merveilles) 4ème partie : le off

 

Hotel du XIX

Rez de chaussée

– Hotelier : ah bonjour Mr Epiphanie Patrailongo comment va vot dame ? Bien bien. Ah je vois que vous zavez mis vot casquette une fois !

– Mr Epiphanie Patrailongo:  oui, je l’emmène au colloque.

– H. : ah c’est le prince consort (ou qu’on sort euh euh euh).

 

1er étage

– Garçon d’étage : ah bonjour mme Patrailongo., y a vot’ chauffeur qui vous attend en bas

– Ah merci

– Garçon d’étage : Euh Maame Patrailongo, votre chauffeur faudrait qu’il pense a repasser sa liquette, ça ferait plus soigné une fois !

 

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buffet du pass

– Professeur Vandebrooke : schcrountch schrountch, slurp .. hum pas mauvais ce champagne et ces petits fours … Alors mon jeune ami, comment avez vous trouver le discours du dernier intervenant, le professeur Vandegomel ?

– Mr Epiphanie T : ben euh moi je suis juste le chauffeur de …

– Professeur Vandebrooke : Euh euh, il me fait bien rire ce professeur, comparer l’influence socio-culturelle de la macro réussite intra filière c’est comme dire que Charlemagne jouait au bilboquet euh euh euh euh elle est bonne celle la hein ? euh euh euh ! slurp ! burp !

– Dr Vandebruges : intéressant cette intervention du professeur Vandepute  mais très simpliste voire sommaire, j ai moi même soutenu une thèse sur la rhétorique de l introduction et des influences sémantiques sur un exposé et j ai un doctorat sur la langue exposée et je peux vous dire que le thème du petit a/ a bien d autre ramifications syntaxiques qu’il n a bien voulu dire. C’était très raccourci en fait schcrountch schrountch, slurp ….. et je peux vous dire qu’en préparant ma thèse je ne savais plus parler (tant de mots dont on a usurpé le sens !) c’est en soutenant ma thèse que j ai retrouvé la langue

– Professeur Vandebrooke: il est facile de dire dans les cercles des pseudo-initiés qui campent dans les studios des différents médias que nous jeunes sauvageons qui peuplent les quartiers les plus éloignés de nos centre urbains historiques sont des fainéants. Mais parmi les intervenants je suis sidéré du nombre d’agrégés qui n’ont mis que 6 ans pour rédiger un torchon qu’ils appellent “thèse”.

– Professeur Vandebruges: je dois dire que cette voie de la rhétorique n est pas simple : il ne faut pas adopter une posture classique. Ma fille qui s’intéresse elle aussi à la langue est encore très loin de la bonne approche. Tiens justement c est elle qui m’envoie un sms ! – sms “slt yo tu dechires dm1 ?” – alors qu’est ce qu’elle dit ? – euh rien rien    schcrountch schrountch, slurp ..

– Professeur Vandebrooke: Un bonne thèse, mon ami, nécessite au bas mot, 12 de réflexions, 5 ans de rédaction et 3 ans de relecture.  Il faut au minimum épuiser 6 ou 7 bourses sinon c’est du travail bâclé, de l’approximation, de l’escroquerie intellectuelle, slurp

– Professeur Vandebruges: mon petit ami – c est quoi vot nom ?, la thèse ne peut pas ressembler a du travail d amateur ou a un exposé d’étudiant de première année, il ne suffit pas de placer des mots sur un éditeur de textes comme le font les informaticiens euh euh euh il faut plus que du corps et du cœur, il faut que ca vienne de loin que ca murisse, le mot n a pas de sens s il ne tourne pas, l’idée doit s’étoffer sous peine de tomber a plat , mon petit ami la thèse n est pas aisée chcrountch schrountch, slurp

– Professeur Vandebrooke: vous voyez professeur euh .. je n’ai plus votre titre en tète excusez moi … j’espère au moins que vous ne venait pas d’un IUT ? euh euh …. le Mot c’est un peu comme ce bon Vin que l’on nous servit hier au diner. Il faut le faire tourner dans le palais, le servir à température, le marier au contexte, c’est alors qu’on découvre qu’il a de la cuisse burp !

– Professeur Vandebruges: mon ptit ami, par certains cote votre activité de chauffeur vous permet  de laisser reposer votre esprit, ca ne vous use pas. Mais nous nous sommes comme des F1, nos phrases sont comme des ligne droites exécutées à 300 à l heure toute en accélération, en puissance, il faut négocier nos transitions comme des virages, la meilleure courbe, l ‘allure maintenue, la souplesse et la rupture. Mon ptit ami, slurp slurp, la gloire, qu’est ce que c est, en comparaison de l exaltation du verbe, de l excitation du mot, mon p’tit ami.

– Professeur Vandebrooke : mon ami ne vous fâchez pas mais je trouve que vous avez une tête a gazouiller sur la toile ou a manier le SMS à l’envie. ça n’est que paresse de l’esprit ! l’ignorance de l’orthographe, de la grammaire, de la syntaxe correcte, le raccourci si promptement usité dans les messages électroniques ne sont que des images de la légèreté de la réflexion qui les ont précédés …. slurp … scrountch .. hum pas piqué des hannetons ce petit curry de crevettes … bref, je vous enjoins a pousser les rapports, à ne pas vous mettre en 3ème dès les 20km/h à peine atteints. La métaphore est certes pauvre mais j’essaie de me mettre à votre niveau euh euh euh … slurp !

– Professeur Vandebruges: mon ptit ami, je vous trouve intéressant, vos non dits sont plein de sagesse, vos silences en disent longs. Mais regardez, les intervenants de ce matin, voui bien sur il y a quelques bonnes idées mais noyées dans un charabia, un verbiage abscons, ils parlent pour ne rien dire la plupart du temps, slurp slurp tres fin ce foie gras, bien sur, il n est pas aisé, d’être juste, ne pas céder à la facilité, mais quand même à ce niveau, on se doit d’être bon. Je vous invite à relire les 15 volumes de la rhétorique simplifiée, très enrichissant quoiqu’un peu surfait, 5, 6 volumes supplémentaires auraient permis d’accéder à un auditoire plus large, m’enfin avec tous ses sms, quelle pauvreté intellectuelle, c’est comme utiliser 2 vitesses alors qu’on en a 5 si je puis me permettre cette familiarité.

– Professeur Vandebrooke : Mon ami à votre regard ou il manque une lueur d’intelligence devenue si rare de nos jours, je sens que nous serons raillés par les gens comme vous, à l’esprit déformés par l’octet et le raisonnement pris dans le carcan de la logique binaire … Mais fichtre, voyez vous dans ce buffet quelques cacahuètes et noix de cajou ? Non ! comme le cocktail, la réflexion nécessite le haut de gamme, la crevette du chili, le foie gras du perigord, le caviar de la baltique (quoi que celui ci me paraisse un peu salé slurp …).

– Professeur Vandebruges: mon ami, le monde est dicté par la suffisance, la médiocrité et le dictat de l octet, on ne respecte plus le mot, on érige le bit en maitre, tenez ce buffet est ce que ce n’est qu’antagonisme sel/sucre, gras/maigre, aigre/doux, non c’est plus complexe que ça, goutez donc ce consommé de congre, slurp slurp, c’est une alliance de saveurs, une combinaison de briques culinaires, une structuration de couches alimentaires, ca vous étonne bien sur mais je vois que votre regard s’illumine, ca ne vous avait traversé l esprit bien sur, vous êtes comme la majorité, le glouton du mot, alors qu’ici nous sommes des maitres queue du quoi du comment et du qui.

– Professeur Vandebrooke : Mon ami, le curly est au buffet ce que l’onomatopée est au langage structuré ! Vous pouvez à loisir vous repaitre dans le Marc Levy comme d’autres se goinfrent dans la restauration rapide de monsieur Mac Donald ! La médiocrité envahira votre esprit de façon aussi certaines que le cholesterol bouchera vos artères !  EN tout cas cela ne nous arrivera pas avec ce petit carpaccio de saumon des fjords de Norvège parfumé aux citrons de Menton, slurp !

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L endroit

La prochaine fois tu iras à Anvers juste pour découvrir l’endroit euh euh euh …

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Mon ami Francis
(à la table d’un restaurant)

– Serveur : Alors msieurs dame, tout va bien
– M : c’est parfait, le Potjevleesch était succulent. Dommage que la cuisine soit fermée on aurait bien gouté au Waterzoi avec des mitraillettes mais bon je prendrais bien une autre bière. Hum hum, tiens la “Bouche”, ah non je crois que ça se prononce “Buche”
Serveur : c’est exact monsieur c’est bien la bush. Et pour ce msieur dame.
– N : je reprendrais bien une triple mais juste la moitié.
Serveur : et pour madame, encore des fraises ?
– S : j’hésite entre la Tarte al d’jote et la gosette aux pommes et ses speculoos.
– Serveur : je vous conseille les fraises chaudes au poivre vert et je vous mets une bombonne avec.
– S : va pour les fraises
– Serveur : s’il vous plait !
– M : ce restaurant est vraiment excellent et le personnel charmant. Dommage qu’on y mange qu’une fois. La hate levée avec le jet de houblons doit valoir le détour et la couque de Dinant comme désert ça promet. Hum. Tu disais quoi S. sur le compagnon ?
– S : ah ce compagnon il est vraiment sensass. Il te monte les blancs en neige en 8 minutes et la crème est délicieuse. Et puis il a des accessoires. Le fouet, j’adore. Le compagnon il est bien solide quand on le compare avec la concurrence. Et puis il revient moins cher que le thermomix. Et il ne se trouve en dehors des cercles privés. Je suis sur que A. apprécierait.
– M : euh oui certainement. Ah A, elle n’aime pas venir quand je pars en déplacement. Je ne comprends pas toujours pourquoi. Pourtant tiens, ça nous permettrait de voir des cousins. A Strasbourg, on a un cousin. Le cousin Francis. Ah Francis comment ? (réfléchit en trempant ses lèvres dans la bush) , ah Francis Aulme !
– S : (hihihihihihihi)
– M : non ça doit pas être ça, pas Francis Aulme, mais c’est un nom comme ça.
– N : ah ben on comprend pourquoi elle ne veut pas venir.
– S et M : (hihihiouhouhouhouhHAHAHAHAHAHA)
– Serveur : ah je vois qu’on s’amuse bien à cette table. Tenez, je vous laisse la bombonne de crème chantilly. Tenez vous appuyez là et ça part là. S’il vous plait !

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