2008 – 08 : sexe mensonges et vidéo (1989) de Steven Soderbergh

Commentaires et extraits

“Sexe mensonges et vidéo” est le premier film de Steven Soderbergh : coup de maître ou coup de chance ? Oeuvre d’un grand réalisateur surdoué ou oeuvre indépendante et rafraîchissante ?
Un peu des deux mais 20 ans après le film reste un film intense et unique.

Graham (Spader) et Ann (Andie Mac Dowell)

Certains qualifiaient Soderbergh de réalisateur surdoué, d’autres de tête de file du cinéma indépendant. Reste qu’à ses débuts, Soderbergh avait soif de filmer, d’exprimer son regard, son indépendance, à travers les images, une photographie (par la suite sous divers pseudonymes, il sera directeur de la photo ou monteur de ses films) mais aussi de mieux se connaître à travers les histoires (avec des élément autobiographiques) qu’il écrit. A l’image de ce premier film c’est surtout quand il raconte et filme simple qu’il est le plus touchant. C’est quand sa technique est la moins visible qu’il impressionne.

L’histoire de sexe mensonge et vidéo est basée sur des anecdotes mais est aussi autobiographique. Authenticité et originalité est d’abord ce qui frappe autant que ces récits en parallèle puis croisés de personnages opposés. C’est aussi par la grace de l’interprétation (James Spader et Andie Mac Dowell en tête) que prend forme ce récit (assez banal) d’une rencontre qui naît et d’une autre qui se termine.

Les acteurs(trices) du film

L’originalité du récit c’est la rencontre de deux êtres qui n’auraient jamais dû se rencontrer et un récit en flash back (marque de fabrique de Soderbergh).

Première scène culte entre Ann et Graham : sous l’apparente banalité de la situation la scène devient culte grâce aux plans, dialogues et l’interprétation.

A “l’image” des dialogues, l’histoire est aussi surprenant et originale (elle paraîtra moins originale de nos jours avec l’hyper connectivité) ainsi que le titre. Dans les extraits suivants, les personnages se révèlent et l’histoire se tisse et principalement par non-dits, regards et gestes que par des mots (bien que le comble est que Ann consulte un psychanalyste).

Les mots sont difficiles douloureux secrets (principalement pour Graham), par le récit les mensonges du présent (John, Cynthia) s’opposent aux douleurs du passé (Graham).

Une autre qualité du film est qu’il émerge quelque chose de lumineux de positif de ces rencontres (parfois douloureuses) : écrire et mettre en scène est un acte libérateur.
Et les images vidéos (symbole de voyeurisme) apparaissent comme le catalyseur du film et mettent à jour indirectement les véritables désirs. Le cinéma est aussi un exutoire. Elle met enfin les personnages devant la réalité devant leurs responsabilités.

Les scène suivantes sont cultes à mes yeux et pourtant assez banales en apparence.

Bien sur le film est aussi un film esthétique : les images sont splendides notamment les gros plans des visages, la musique est délicate (Cliff Martinez), l’interprétation est au plus juste et intense et les personnages deviennent plus authentiques.
Bien plus qu’un exercice de style un des film les simples et ambitieux de Steven Soderbergh.

Pour terminer un court article de Telerama.

Article de Télérama

2005 – Vivre et laisser mourir de Guy Hamilton (1973)

Commentaires, articles et extraits

“Vivre et laisser mourir” est le premier James Bond avec Roger Moore et le premier film à entrer dans une ère plus “moderne” et “décontractée”. Film daté sur le plan des effets avec pas mal de défauts mais distrayant, le film perpétue la saga.

Les différentes versions bonus du film apportent une foule de détails sur le film.

Mais replongeons nous dans des extraits du film

Le pré-générique comme de coutume, distrayant mais pas exceptionnel

Pré-Genérique

M et Moneypenny : Nouvelle mission à 3 h du mat

Première confrontation avec Kananga et Solitaire

Bond à Harlem. Bond et Felix Leiter

Bond et Solitaire. Poursuite en bus.

Bond cascade en avion.

Bond et les crocodiles

Bond poursuite en hors bord : partie 1.

Bond poursuite en hors bord : partie 3

Bond et vaudou

2015 – Vertigo (un article)

Vertigo
Although now rightly recognised as one of cinema’s true masterpieces (along with Citizen Kane it’s guaranteed to make all but the most contrary of filmgoers’ top ten), Vertigo was not always held in such high regard. On its release in 1958, critical reception was cool. There was praise for the film from some quarters, but it was muted. The reviewer of Time magazine famously dismissed it as “another Hitchcock and bull story”, showing that a critic is always ready to make a lame pun at the expense of insight. The New Yorker called it “far-fetched nonsense” whilst the Los Angeles Times complained that the plot was “hard to grasp at best”. Many reviewers of the time faulted the movie for its pacing, calling it too slow and “not a little confusing”. It’s true that its story was unconventional. Retired police detective Scottie Fergueson (James Stewart) is given the job of following the glacially beautiful Madeliene, who is suspected by her husband of harbouring suicidal tendencies. When Scottie’s intervention leads to Madeleine’s death, he is consumed with grief and can only find solace by trying to recreate her image in another woman he meets seemingly by chance.

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2002 – gasoil de Gilles Grangier 1954

  • Polar et classique français
    Gasoil est un polar et un film social sur le monde des transporteurs.
    C’est aussi un classique du cinéma français (Grangier/Gabin/Audiard)
    L’interprétation avec les acteurs populaires de l’époque est de très bonne facture : du premier rôle Jean Gabin, aux seconds rôles Ginette Leclerc, Jeanne Moreau, Marcel Bozzuffi, Roger Hanin, Jacques Marin, Robert  d’Alban.
  • Histoire d’hommes et de femmes
    C’est une histoire d’homme (le monde des camionneurs), une histoire d’amitié, une histoire de femmes aussi (Ginette Leclerc et Jeanne Moreau sont en avance sur leur époque dans leur rôle émancipé et indépendante).
  • Dialogues truculents
    gasoil vaut également pour les dialogues  drôles  de Michel Audiard
    Le film est autant émouvant, dramatique que drôle.
    Gasoil est un bel exemple d’un film social, populaire et distrayant
    Encore une belle réussite et le début également d’une longue série Gabin Audiard Grangier.

Citations

Je suis beau, même dans le noir.

  • Jean Gabin, Gas-oil (1955), écrit par Michel Audiard

N’oublie pas que c’est toi qui tiens le volant, mais c’est moi qui conduis.

  • Jean Gabin, Gas-oil (1955), écrit par Michel Audiard

Dialogues

Jean Chape : Autrefois les femmes tenaient la maison, repassaient le linge et briquaient les cuivres. Aujourd’hui elles votent et lisent la Série noire. Résultat…
Alice : Résultat ?…
Jean Chape : Résultat, au marché, ces dames se font refiler des pommes blettes !

 

Genre : les routiers sont sympas, mais y’a des limites !
Scénar: c’est aux aurores que Jean Chappe file vers Paris avec son superbe camion. Sur la route du retour, il passe embrasser sa dulcinée institutrice et déboule à l’endroit précis où des gangsters règlent leurs comptes avec un de leurs complices qui a tenté de les doubler. Et là, les quiproquos s’accumulent : les flics chez qui Chappe fonce croyant avoir tué le type (en fait déjà mort…) le soupçonnent d’avoir picolé, ce qui ne tarde pas à l’agacer d’autant que son camion est en fourrière = plus de boulot. Les braqueurs eux pensent que Chappe s’est emparé de leur butin et multiplient les menaces, va y avoir du vilain.Adaptation d’un roman de la Série noire signé Georges Bayle (Du raisin dans le gaz-oil), Gas-oil est un bon Gabin noir comme il se doit, avec de chouettes seconds rôles (du beau monde ! Marcel Bozzuffi, Robert Dalban, Roger Hanin, Jean Lefebvre, Marcel Pérès, Jacques Marin…sans oublier une belle collection de véhicules qui ont une autre gueule que les laiderons automobiles actuels et qu’on aimerait presque voir en couleur !), une musique sympa et surtout un climat moins urbain que le polar classique, y’a même des vaches qui regarde passer ce camion immatriculé 63 sur des petites routes délicatement bordées de platanes, on est loin de l’autoroute, on est même au temps où l’accordéon est toujours à la mode, où l’on ne crache pas sur un repas en terrasse avec force Beaujolais (beuark !), où les restaurants de bord de route sourient devant des gendarmes qui proposent de boire le digeo avec eux, où le principal, « c’est l’amitié »…Un scénario à suspense en crescendo pour un vrai-faux road-movie signé Gilles Grangier (Le Sang à la tête, Le Rouge est mis, Archimède le clochard, Les Vieux de la vieille, Le Cave se rebiffe, Maigret voit rouge…), une équipe solide (Michel Audiard est là aussi et l’assistant-réalisateur n’est autre que Jacques Deray…), tout est réuni pour faire de Gas-oil un chouette film noir, à voir et à revoir !

2001 – 04 : Rien que pour vos yeux de John Glen (1981)

Commentaires et extraits

Situé en plein dans les années 80 (exit les gadgets et la musique de John Barry) avec Roger Moore toujours très détendu dans son rôle, “Rien que pour vos yeux” est un James Bond qui est globalement assez moyen mais qui offre son lot de grandes scènes (réputation oblige).

Roger Moore Carole Bouquet et John Glen à la mise en scène.

Bien sur, quand on est collectionneur et (ou) nostalgique (premier James Bond vu au cinéma), il y a toujours son lot de choses intéressantes : la technique de l’époque (les voitures, ordinateurs), les looks (Bond reste toujours classe), le son disco exécrable, les passages de carte postale, Carole Bouquet en James Bond Girl et le cocktail archi-connu mais apprécié de voyages dans des lieux magnifiques où alternent scènes d’action, glamour et enquêtes.

Un très intéressant, complet et documenté article de DVD classique pour aller plus loin dans l’analyse.

Mais revoyons quelques scènes intéressantes.

Le pré-générique toujours indispensable pour rentrer dans l’action est ici très différent de l’habitude : il y a de la nostalgie (référence à Blofeld, à la femme de James Bond et à “Au service secret de sa majesté”) et il est très déconnecté du reste de l’histoire principale. Comme si les auteurs voulaient rompre avec un certain passé (Blofeld et les méchants mégalos).

Les auteurs ont décidé de prendre le contre pied habituel (notamment le précédent film “Moonraker” où gadgets et technologie de pointe étaient omniprésents). Exit la voiture à gadgets. Ici c’est la deux chevaux Citroën conduite (forcément au bout d’un moment) par Bond.

Poursuite (dont je garde un bon souvenir au cinéma) avec son lot d’actions et d’humour.

Une suite de scènes de carte postale qui ne font pas forcément avancer l’histoire.

Une bataille dans un bateau avec les méchants de service : sous une apparente décontraction des personnages, si on regarde bien, il y a pas mal de morts : la licence de tuer de Bond et le genre (films d’espionnage) autorisent (justifient ?) ce genre de meurtres à la chaine.

Une scène qui tranche un peu avec le ton nonchalant : Bond est plus dur et execute le tueur à lunette avec un brin de cruauté.

Un autre passage glamour avec Bond et Melina : le cocktail habituel de glamour et d’action.

Bond et Melina échappent à Krystatos. Ici un méchant en chasse un autre si l’on peu dire et le méchant principal se révèle peu à peu. On rompt avec le schéma classique des Bonds précédents ou personnage méchant (et séduisant) est dévoilé dès le début du film.

Une grande scène de cascade assez spectaculaire. Dans les documentaires de ” l’époque”, on apprend qu’à l’habitude les cascades des Bond étaient réalisées sans trucages numériques.

2000 – Le monde mystérieux de Bernard Herrmann

Le Monde Mystérieux de Bernard Herrmann (Sessions 75) :

L’enregistrement présenté ici date de 1975 avec le National Philharmonic Orchestra dirigé par Herrmann (et s’intègre aussi comme le dernier volume des suites musicales réarrangées et réenregistrée spar Bernard Herrmann pour le label Decca).
Il regroupe quatre œuvres majeures et uniques chères à Herrmann dans le genre « heroic fantasy » : « Le 7ème Voyage de Sinbad » (1958), « Les Trois Mondes de Gulliver » (1960), « L’Île mystérieuse » (1963) et « Jason et les Argonautes » (1964).

Bien que le genre « heroic fantasy » soit un genre mineur comparé au policier, il offre à Herrmann l’occasion de composer des partitions riches et d’inventer une musique originale pour décrire des univers imaginaires.

Comme point commun dans le choix de ces œuvres: elles sont nées de la rencontre entre un producteur et deux artisans du cinéma: un “maitre des effets speciaux” Ray Harryhausen, (inventeur des effets spéciaux peints sur pellicule) et Bernard Herrmann.

Aujourd’hui avec les effets numériques évolués, force est de constater que les films, bien que distrayants, sont devenus datés et ne sont pas extraordinaires. Mais la musique d’Herrmann qui éclipsait déjà les films, n’a indéniablement pas pris une ride.

Dans les années 60-80, le genre « heroic fantasy » a produit moins de chefs-d’œuvre que dans d’autres genres principalement à cause de la difficulté à créer des mondes imaginaires immersifs sur pellicules et le cout prohibitif des effets spéciaux. Herrmann a posé sa musique sur ces films ludiques sans pour autant abandonner sa démarche artistique exigeante. Les histoires des films ont été pour lui une aubaine artistique pour lui permettre “d’inventer” une musique originale ou de puiser dans plusieurs époques.


A la tête d’un budget plus conséquent qu’à l’habitude, Herrmann a composé une musique pour un orchestre large (70 musiciens pour « Jason »).
Et curieusement, « Le 7eme voyage » a été composé juste après le romantique « Vertigo », « Les 3 mondes de Gulliver » juste après le sombre « psycho », « l’Ile mystérieuse » après le terrifiant « Le cap de la peur » et « Jason » avant le triste « Marnie ». Pourtant, s’il y a des similitudes entre les 4 partitions, il y a peu de points communs avec « Vertigo », « Pycho » ou Marnie.


Dans ces partitions, Herrmann a créée un climat mystérieux et ample, plutôt tonique et puissant, avec beaucoup de cuivres et de percussions (particulièrement « Jason »).
Pour ma part, par exemple, j’aime beaucoup cette utilisation de harpes pour décrire les serpents ou les « arpies », ou des xylophones pour décrire les squelettes vivants, les percussions qui ponctuent chaque pas des géants et autres animaux monstrueux.
Les thèmes musicaux sont riches et variés. L’ambiance est plutôt marquée par l’aventure, les romances entre prince et princesse, les mystères, bref une parenthèse joyeuse et enchantée dans l’univers sombre, sérieux, romantique d’Herrmann.
Les suites d’Herrmann en 1975 avec l’Orchestre Philharmonique National, sont particulièrement réussies. En outre, à la même époque (la dernière année d’existence), Herrmann pourtant fatigué, était extrêmement actif. Entre 2 sessions d’enregistrement pour ses suites, Herrmann composait Taxi Driver et enregistrait Obsession.

Recording Sessions
1975 
"The Mysterious Film World of Bernard Herrmann": Suites, Mysterious Island, Jason and the Argonauts, and The Three Worlds of Gulliver (Feb. 6-7). 
National Philharmonic Orchestra. London. Decca..

2000 – BH : le monde classique de Bernard Herrmann

Le monde classique de Bernard Herrmann (sessions 70) :
En 89, j’avais peu de CD mais déjà une bonne proportion de disques d’Herrmann. Mais par certains cotés, c’était de la musique « vieux jeu » car elle avait été composée il y a plus de 50 ans, elle comprenait des instruments classiques et elle n’était pas interprétée par des jeunes hirsutes gesticulants sur des rythmes frénétiques.
Mais ce n’était pas non plus de la musique « classique », celle qui flatte le bon goût et la respectabilité car ce n’était que de la musique de film.

D’ailleurs Herrmann à son époque souffrait du peu d’intérêt manifesté à la musique pour les films. Une grande part de son amertume de son tempérament volcanique était liée au peu de respect qu’on avait de sa musique et de la musique de film en général.
Bref, ces disques et cette musique étaient pour moi comme un jardin secret musical. Je mettais les disques au fond de mes étagères, la où l’œil ne s’attarde pas et je les écoutais seul avec ce mélange de curiosité, d’ivresse musical et de passion romantique.


Le disque « Le monde mystérieux de Bernard Herrmann » est la réédition en CD d’un des disques du coffret de 3 disques vinyls qui m’a fait découvrir Herrmann. Ce CD est tirés des sessions d’enregistrement d’Herrmann (en 1970) de quelques unes de ses partitions favorites : on trouve ici sous la forme de suites musicales « Citizen Kane» (1939), « Jane Eyre » (1943), « Les neiges du Kilimandjaro » (1952), « The Devil and Daniel Webster » (et un extrait de « Jason et Les Argonautes » tiré des sessions 75 mis la on ne sait pourquoi).


Avec Citizen Kane, et The Devil and Daniel Webster, Herrmann obtient la récompense du public et des critiques (qu’il n’obtiendra plus jusqu’à sa mort avec un prix à titre posthume en 1976 pour « Obsession » et « Taxi Driver »). Sa partition emprunte des airs traditionnels mais Herrmann pose déjà ses principes musicaux (que fautes de connaissances musicales suffisantes, je ne pourrais expliquer). Dans les « Neiges du Kilimandjaro », Herrmann qui vient de terminer son opéra « Les Hauts de Hurlevent » retrouve un style très romantique et lyrique avec l’un de ses thèmes les plus longs. Si « Les Neiges » m’emporte dans un élan musical, je reste globalement émotionnellement moins fanatique de « Citizen », « The devil » ou « Jane Eyre ».
« Citizen Kane » est la première partition d’Herrmann pour les films, c’est sa consécration avec Orson Welles avec qui il travaillait déjà sur les ondes radiophoniques.

Dans ces sessions, Herrmann assemble ses thèmes dans un ensemble fluide et cohérent. Il retrouve l’Orchestre Symphonique National de Londres.
Dans sa démarche artistique, il rend hommage aux individus à travers son travail des premières années. Il tente de faire un disque « commercial » ( à l’époque, il sortait d’une période artistique très noire où Hitchcock l’avait renié et où Hollywood l’avait oublié).

2000 – Bernard Herrmann The ghost and Mrs Muir (1942)

  • The Ghost And Muir (1942) enregistrement de 1975 (elmer Bernstein) :
    Quand la nuit, n’ayant rien d’autre à rêver, je m’imaginais écoutant une musique d’Herrmann, je vibrais et le matin, je me réveillais heureux mais triste de ne pouvoir, me rappeler ce que j’avais écouté.
    Boulimique et passionné, j’essayais de trouver en cassette, les films dont la musique avait été composé par Herrmann.
    Internet n’était pas rentré dans les mœurs (ou dans les miennes), j’épluchais les notes de CD à la recherche de films, de disques, d’informations, de pistes, de références d’ouvrages.
    Quand je parvenais à trouver les films, c’est presque si le film avait moins d’importance que la musique. Je m’attachais à chaque bribe de musique (car les thèmes d’Herrmann sont souvent très courts).
    C’était pour moi comme boire un vin exquis extraite d’une bouteille moisie et poussiéreuse dans un gobelet en plastique sur une table vermoulue dans une cave sombre et humide.
    Ou manger un met délicat avec des assiettes en plastique dans une vieille gargotte sur un coin de table.
    Bref, le contenant musical importait plus que le contenu cinématographique.

    Gene Tierney (The Ghost and Mr Muir 1942)
  • Collectionnite
    Ainsi je voyais « Les nus et les morts », un film de guerre moyen de John Ford, « le 7eme voyage de Sinbad », un film amusant mais qui a bien vieilli.

    Mon CD suivant fut le ré-engistrement en 1975 d’une partie de la partition « du Fantome et Madame Muir » par Elmer Bernstein. Cette partition était l’une des préférées d’Herrmann (avec Obsession et Fahrenheit). Herrmann y avait mis tout son cœur et à l’époque de son écriture (1947), il traversait une important déprime artistique et personnelle (divorce d’avec sa première femme et questions sur son talent artistique). Je suis persuadé que souvent, les artistes réalisent leurs meilleures œuvres à des moments difficiles de leur vie. Pour se sortir de la difficulté, il se rattache à leur art, ils donnent tout ce qu’ils ont, ils expulsent, leurs douleurs, leurs souffrances. A l’époque de l’enregistrement de Bernstein en 75, Herrmann vivait encore et Bernstein lui a rendu un bel hommage. Toutefois Herrmann , n’était pas présent durant les séances d’enregistrement, Bernstein estimant, qu’Herrmann vu son tempérament, aurait trouvé certainement à redire. « The Ghost And Mrs Muir » est un grand classique d’Herrmann qui s’est passionné pour le film et le personnage de Madame Muir. A mes yeux et mes oreilles, ce n’est cependant pas celui que je préfère : trop complexe à mon goût malgré des thèmes courts et des répétitions-variations multiples. Pourtant, c’est une partition comme Herrmann les aimait : mystérieuse et romantique.

(Pochette The Ghost And Muir (1942) enregistrement de 1975)

Steven C Smith écrit:
While the Psycho score was in production, The Ghost and Mrs. Muir, Herrmann’s own favorite, was being recorded commercially for the first time by Elmer Bernstein. Although the album was made at Wembley, a mere half-hour from Herrmann’s Chester Close home, Bernstein chose not to consult the composer: “I knew if I opened that can of beans we’d never get the job done.” Sensitively performed and faithful to the spirit of Herrmann’s original, the recording pleased both film music aficionados and Herrmann”and that was big news,” Bernstein said, “although Benny was really too ill by that time to dislike things.”After his long-standing feud with Bernstein, Herrmann decided it was time to make peace; some weeks before the album’s recording the two met for lunch at Chester Close. “It was really very sad,” Bernstein said. “On that last meeting all Benny wanted to talk about were the composers he knew in Hollywood that had once been his friends.

2000 – Tickets de Scène avengers : Bons baisers de venus

  • Version en fascicules

Série couleur  découverte par l’intermédiaire de fascicules. Sceptique par rapport au principe commercial des fascicules (1 par mois peu cher au début et assez cher par la suite) mais conquis par le contenu.

  • Épisode représentatif d’une série classique et maintenant culte

Un classique de la série anglaise, un savant mélange divertissant  de classe britannique, d’humour et d’aventures avec du fantastique et une touche de farfelu. Épisode intéressant (la bande son de Laurie Johnson suspense rythme, un scénario original avec des seconds rôles farfelus et le duo Steed / Peel qui fonctionne à merveille).

 

  • Rituel

Épisode qui va démarrer un petit rituel : le début du WE avant des activités de volley-ball (l’entrainement de 14h, les matchs de 19h du samedi ou de 8h le dimanche et de 14h le dimanche). Une coupure dans un autre univers à la fois léger et qui inspire à la rêverie et une série qui date de mon enfance.

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Pour aller plus loin excellent article du monde des avengers

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2000 – Bernard Herrmann Psycho réédition 1975

  • Psycho 1960 (réenregistrement d’Herrmann 1975) :
    L’année 75 est une année extrêmement active et riche pour Herrmann (enregistrement de ses suites musicales, écriture et enregistrement de Obsession et Taxi Driver) mais aussi dramatique puisqu’il s’éteindra à la fin de l’année exactement la nuit de Noël.
  • Reédition
    Lorsque je vis pour la première fois à la fin des année 80 ce disque, je me posais plusieurs questions : pourquoi Herrmann avait ré-enregistré « Psycho » alors que cette musique symbolisait comme « Vertigo », « Mais qui a tué Harry » , « La Mort aux trousses » ou « Marnie », la fin douloureuse d’une collaboration artistique intense et d’une amitié profonde entre 2 grands artistes : Hitchcock et Herrmann ?
  • Rupture Hitchcock Herrmann
    La rupture entre Herrmann et Hitchcock, qui eu lieu début 66, fut aussi brève que spectaculaire. Il n’en pouvait en être autrement entre ces deux êtres passionnés . Pour « le rideau déchiré », Hitchcock (sous la pression des studios) avait demandé à Herrmann une musique « populaire ». Herrmann avait fait sa musique comme il savait la faire (comment aurait il pu faire autrement ?) , mais qui n’était pas particulièrement « populaire ». Hitchcock pensait qu’Herrmann avait ignoré ses directives. Herrmann volcanique, n’était pas l’homme des compromis et de la diplomatie. Les deux hommes orgueilleux et têtus s’étaient affrontés. Aucun ne pouvait revenir en arrière et il en était ainsi.

Steven C Smith écrit :
His years with Herrmann differed in only one respect: Herrmann couldand often didignore Hitchcock’s directions. (Two key disagreements illustrate both Hitchcock’s trust and eventual disregard of Herrmann’s opinion. Herrmann scored Psycho‘s shower sequence, which Hitchcock originally wanted silent; and in 1966, Herrmann ignoredHitchcock’s instructions for Torn Curtain, causing an irreparable breach between the two men.

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