2000 – Chapeau Melon et Botte de Cuir : Requiem

Excellent article du Monde des Avengers

REQUIEM
(REQUIEM)

Steed hides out with a young lady – Tara learns Mother has died

Tournage : Terminé le 13 février 1969

Diffusion : ITV, 16 avril 1969 – 2e Chaîne ORTF, 24 octobre 1970 (La saison 6 a été diffusée aux États-Unis avant son passage au Royaume-Uni. La série étant britannique, seule la date de diffusion en Grande-Bretagne, région de Londres, est fournie.)

Scénario : Brian Clemens

Réalisation : Don Chaffey

Angela Douglas (Miranda), John Cairney (Firth), John Paul (Wells), Patrick Newell (Mother), Denis Shaw (Murray), Terence Sewards (Rista), Mike Lewin (Barrett), Kathja Wyeth (Jill), Harvey Ashby (Bobby), John Baker (Vicar).

Résumé

Steed doit protéger un témoin clé et il décide de cacher cette femme dans un endroit connu de lui seul. Pendant ce temps, Tara est victime d’un piège diabolique qui doit mener les assassins à la planque.

Épilogue

Steed fait son arbre généalogique et découvre qu’il est de sang royal. “As I’ve always suspected, I have Royal blood !”

CRITIQUES

Denis Chauvet

Avis : Classique mais pas mal. Le plan est bien élaboré, même si Miss King devrait se rendre compte plus tôt de la supercherie (le vilain déguisé en infirmier). Comme dit si bien Tara : “Steed has no one and nothing to fear. Nothing except my stupidity !”. [Steed n’a rien à craindre, excepté ma stupidité !] Cela pourrait être la devise de la saison 6 ! De beaux extérieurs pour la période (hiver 69). Point négatif : une fin trop rapide ! À noter que Mère-Grand fait une dégustation du bar de Steed pour la deuxième fois ! (cf Je vous tuerai à midi) et que Tara conduit la Bentley. C’est assez sympathique de voir la bataille de Trafalgar gagnée par les… Français !

Avec le recul (nouvel avis, août 2011) : Points positifs : la scène du parking, le léger suspense de l’intrigue à la première vision, la réaction de Tara : ‘Nothing except my stupidity !’, le jeu de mots sur ‘canon’ (intraduisible en français), les jeux de Steed (dont les échecs). Points négatifs : les deux tueurs, la jalousie de Tara, Tara piquée ou droguée toutes les cinq minutes, les incohérences (Tara ne peut pas passer par la petite fenêtre, où est Rhonda dans l’attentat ?), les baratins (Steed/Miranda et à l’hôpital), les souvenirs impossibles, les pieds grecs hideux et sales de Tara comparés à ceux choyés par Piedi, la fin bâclée. 1.5 au lieu de 2.

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Critique à venir !

Estuaire44 23 février 2014

L’idée centrale de Requiem permet fort heureusement d’éviter une énième histoire de manipulation mentale, pour recourir au sujet souvent porteur de l’arnaque. En soi, celle déployée par les criminels résulte plutôt astucieuse, d’autant plus qu’elle s’enrichit d’un savoureux contre-feu ourdi par Mother. L’occasion d’enfin découvrir Rhonda en action, un beau clin d’œil après l’hommage reçu par son patron lors d’Homicide and Old Lace. Malheureusement le procédé présente de nombreuses faiblesses, du fait d’une écriture trop sommaire et mal dosée de la part de Brian Clemens. L’embrouille apparaît d’emblée trop prévisible, puisque supposant la mort de Mother et la destruction de l’emblématique appartement de Steed. Deux évènements bien trop contraires aux codes de la série pour ne pas susciter l’incrédulité du spectateur.

Il s’avère par ailleurs décevant de décrire une Tara aussi crédule, alors même que la saison a montré comme elle est devenue un agent d’élite. Un rétropédalage tout à fait contre-productif. Les failles scénaristiques abondent également. Il n’est expliqué nulle part comment la jeune Miranda a pu acquérir ses cruciales informations sur le syndicat du crime, ce qui renforce l’impression d’artificialité de l’intrigue. Il reste sidérant que les criminels puise reconstituer aussi soigneusement l’appartement de Steed dans un laps de temps aussi court. On ne sait absolument pas de quoi meurt l’associé de Steed que les adversaires viennent voir. Ce n’est pas leur intérêt de le tuer, puisqu’ils en attendent des informations ? Ou alors il a été blessé durant la fusillade précédente, et est rentré chez lui pour attendre poliment que l’on sonne à la porte pour décéder. Clemens en fait trop lors de la scène de l’enterrement : même sous sédatifs, Tara aurait du percevoir l’absurdité d’une assemblée se résumant à une poignée d’inconnus. Etc. Par ailleurs les antagonistes apparaissent aussi nombreux que réduits à de simples exécutants. Le Mastermind ayant conçu le maître plan demeure absent, une innovation peu convaincante au sein de cette série si richement dotée sur ce point !

Les intermèdes de Fort Steed entre nos héros et l’exquise Miranda apportent de précieuses ponctuations à une action principale dont ils demeurent toutefois périphériques. Le charme et la fantaisie d’Angela Douglas coïncide parfaitement avec la personnalité de Macnee, assurant ainsi le succès de ces scénettes. On avouera que les affrontements ludiques, terrestres ou maritimes, séduiront particulièrement les spectateurs ayant fréquenté le passionnant univers du Wargame. Il reste également très amusant de voir Steed régulièrement vaincu par une jouvencelle, un humour malicieux et bienvenu. Par ailleurs la mise en scène de Don Chaffey se montre sobrement efficace, même si sans étincelles particulières. Mother se voit une nouvelle fois privé de quartier général, les différents plateaux, dont celui de l’appartement dévasté, ayant sans doute épuisé le budget imparti aux décors. Mais sa visite de l’amour aux liqueurs de Steed nous vaut un joli gag supplémentaire.

EN BREF: L’idée initiale de Clemens se voit en grande partie sabotée du fait d’une écriture très approximative. Le duo formé par Steed et Miranda nous vaut toutefois plusieurs scènes savoureuses.

VIDÉO


L’enterrement de Mère-Grand !

INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES

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Tournage

o Les portes de la cache de Steed sont celles de Camfield Place à Wildhill.

o Firth et Barrett cherchent la maison de Steed et s’arrêtent devant plusieurs demeures de Letchmore Heath et d’Elstree.

o Les hommes de main de Mother transforment l’entrée de Haberdashers’ Aske’s School pour tromper l’ennemi.

o Les funérailles de Mère-Grand ont lieu dans l’église de St Andrew à Totteridge Village, Londres.

o Steed récupère Miranda en la soustrayant à l’ennemi à Heath Brow, Londres.

o La scène d’introduction a été filmée dans le parking de Bellmoor, Londres.

Continuité

o Tara a ses grands pieds sales en retirant ses plâtres, ce qui est assez surprenant !

Détails

o Steed passe les trois quart du temps à jouer, aux échecs entre autres, et nous apprenons que son oncle est un grand maître.

o Steed porte une arme au début de l’épisode, ce qui est très rare.

o L’épitaphe de Mother : “In loving memory of our dear Mother…The finest chap we ever knew. Died suddenly-explosively. RIP.”

o La musique est un medley de pas moins 15 épisodes !

Acteurs – Actrices

o Angela Douglas (1940) est connue pour son rôle outre-Manche dans la série Carry On… Elle commença sa carrière en 1959 et elle a tourné dans Le Saint, Jason King, L’Aventurier, Poigne de Fer et Séduction, Dr Who. Son dernier rôle date de 2005. Elle a joué dans un épisode de la saison 1 : Dance with death.

o John Cairney (1930) est un acteur écossais. Il a tourné dans Destination Danger et L’Homme à la Valise avant cette apparition dans les Avengers. On a pu le voir ensuite dans Amicalement Vôtre, Taggart.

À noter que…

o Brian Clemens s’est resservi de l’histoire pour un épisode de Poigne de Fer et Séduction – The Protectors en 1974.

o Coupures de presse lors de la 1re diffusion française.

Télé 7 Jours

Jours de France

Jours de France

Fiche de Requiem des sites étrangers

En anglais

http://theavengers.tv/forever/king-28.htm
http://www.dissolute.com.au/avweb/tara/628.html
http://deadline.theavengers.tv/King-29-Requiem.htm

En flamand

http://home.scarlet.be/~pvandew1/avengers/king30.htm

En italien

http://www.serietv.net/guide_complete/agente_speciale/stagione_6.htm#157

En espagnol

http://losvengadores.theavengers.tv/tara_requiem.htm

2000 – Bernard Herrmann (Sisters 1973)

  • Sisters (1973) : rééedition
    La réédition des bandes originales des films « Sisters » (1973), « Taxi Driver » (1975) et « Battle Of Neretva » (1970), fut une surprise pour moi en ce début 90. Ces films étaient des films réalisés par des metteurs en scène débutants (Sorcese, De Palma) ou peu connus. Je me demandais pourquoi Herrmann qui avait fait la musique de grands réalisateurs était réduit à travailler sur des films peu connus.
  • 60 – 70 : Bernard Herrmann traverse une période de transition et de remise en question

La fin des années 60 et le début des années 70 fut une période douloureuse pour Herrmann, qui après sa rupture avec sa deuxième femme en 65 et sa rupture avec Hitchcock en 66, fut en quelque sorte oublié par Hollywood.
Herrmann était un homme amer et difficile, qui ne faisait pas beaucoup de concessions mais qui vivait intensément son art et son travail, et qui cachait un cœur énorme.

  • Retour en Angleterre (rencontre avec Truffaut et De Palma)

Pourtant, amer face à Hollywood, Herrmann retourna en Angleterre.
François Truffaut, le rencontra (il avait une admiration sans borne pour Herrmann et Hitchcock) et Herrmann travailla sur « Fahrenheit 451 » (1967) – sur lequel nous reviendrons plus tard – et « La mariée était en noir » (1968).
Puis un autre admirateur d’Herrmann le rencontra par l’intermédiaire d’Orson Welles. Il travailla sur « Battle Of Neretva », principalement par amitié pour Orson Welles. Puis il fit 3 autres bandes originale de film (dont « Night Digger » 1971 et « It’s Alive » 1974) avant que De Palma ne vienne le chercher.
De Palma est un metteur en scène provocateur, sur de lui mais doué. A ses débuts vers 67, il s’imprégnait de la « grammaire » Hitchcockienne et naturellement il voulu rencontrer Herrmann.

  • Rencontre avec De Palma

Herrmann était un être bourru et hyper sensible. La première rencontre de De Palma fut explosive : De Palma mis la musique de « Pycho » sur l’une de ses scènes en disant : « voilà ce que j’aimerais obtenir ». Herrmann explosa en hurlant qu’on arrête sa musique en prétendant qu’on n’avait rien comprit. De Palma voulait obtenir une musique terrifiante facon « Psycho » pour son film qui par certains cotés reprenait des thèmes de « Psycho ». Finalement, la tension entre les deux hommes (comme souvent entre Herrmann et un metteur en scène) , tomba et Herrmann livra une musique splendide, plus féroce et terrifiante que « Psycho » mais assez différente. Comme dans « Psycho », la musique de « Sisters », laisse un goût de malaise et de terreur. Elle est souvent étrange et sauvage. Les thèmes doux laissent souvent place à des thèmes de mystère et de violence. Finalement la musique de Sisters n’est pas reposante.

  • Hitchcock lui aussi en Angleterre

Ironiquement tandis qu’Herrmann composait en Angleterre cette musique sauvage, Hitchcock lui aussi exilé en Angleterre, réalisait « Frenzy» un film lui aussi assez violent. Mais depuis 66, tandis, qu’Herrmann allait livrer encore des œuvres magistrales (« Fahrenheit 451 » en 1967 et « Obsession » en 1975), Hitchcock, semblait éteint depuis « Marnie » 1964.

Alors que Benny entrait dans le studio, il déclara : “D’abord, je dois m’habituer à la salle.” J’avais pensé qu’il serait très impatient, mais il ne l’était pas. C’était une autre chose que j’ai apprise de lui : quand on entre dans un nouveau studio de mixage et qu’on ne connaît pas l’endroit, il faut un certain temps pour s’adapter à la salle.

Lorsque nous traitions les dialogues et les effets sonores, Benny s’assoupissait, mais finalement, nous arrivâmes à la séquence du meurtre, et le mixeur de musique oublia de lancer la partition de Benny. Il passa directement à l’endroit où la musique aurait dû commencer, mais il n’y avait rien. J’étais assis entre Brian et le mixeur, et Benny était assis devant nous, face à l’écran. Il s’écria par-dessus son épaule : “Où est la musique ? N’y a-t-il pas de musique ici, Paul ?” en s’adressant à moi. Le mixeur répondit : “Non, j’ai juste oublié de…”

Tout ce que Benny entendit fut “non”. Et comme il s’adressait à moi, il pensa que je disais : “Non, il n’y a pas de musique ici.” Il se leva et entra dans une rage volcanique, hurlant contre moi : “Comment OSEZ-vous me dire qu’il n’y a pas de musique ici ! J’AI ÉCRIT la musique ! JE L’AI DIRIGÉE ! JE L’AI ENREGISTRÉE ! Vous êtes INSOLENT ! Ne vous AVISEZ PLUS de me parler ainsi ! Je vais vous signaler au syndicat !” Et je n’avais pas dit un mot.

J’étais anéanti. Voilà un homme que j’idolâtrais, qui se retournait contre moi sans raison. Je regardai Brian, puis le mixeur, qui haussa simplement les épaules. Benny continua de fulminer ; il écumait, les veines saillaient sur son front. Tout le monde était sous le choc. Finalement, Benny se calma, et à la fin de la journée, le mixeur alla le voir et lui dit : “C’était entièrement de ma faute, Benny.” Mais pour le reste du mixage, je ne pouvais pas ouvrir la bouche sans que Benny dise : “NON, NON, absolument pas !” Cela en arriva au point où je faisais mes suggestions à Brian, qui disait : “Benny, penses-tu que nous devrions…”, et Benny répondait : “Oui, nous pouvons faire ça.” Il n’y avait aucun moyen que ce que je disais puisse être bon.

J’étais vraiment blessé par cela. Brian me dit : “Écoute, tu as géré ça parfaitement. Il n’y a rien à faire. S’il est fou, essaie juste de l’ignorer ; il nous livre une superbe partition.”

Malgré les tensions, Herrmann continua d’apporter des contributions incisives au film, tant sur le plan musical que structurel. Paul Hirsch se souvient : “Même s’il avait lu le scénario et vu le film, alors que nous mixions l’une des dernières bobines, Benny dit : ‘Brian, arrête une seconde. Regarde, si tu gardes cette scène dans le film, autant rentrer chez nous tout de suite. Elle révèle tout dans cette scène—réfléchis-y ! Tout est dévoilé.’ Nous sommes retournés dans la salle de montage, avons réfléchi, et finalement dit : ‘Hé, il a raison.’ Alors nous avons commencé à retirer des éléments ; nous avons recoupé la scène, et cela fonctionnait beaucoup mieux.”

De Palma et Hirsch n’étaient pas moins reconnaissants pour les contributions musicales de Herrmann, et dans un article du Village Voice, De Palma écrivit un long et vivant compte-rendu de l’irascibilité de Herrmann et de son infaillible talent dramatique. Mais comme le démontraient critique après critique, la partition parlait d’elle-même. “Herrmann, compositeur de nombreuses grandes partitions pour Hitchcock, a contribué à un exemple parfait de musique de film,” observa Variety. “Le thème principal du titre donne un excellent départ au film de 92 minutes, et dans les bobines suivantes, la musique adoucit de nombreuses aspérités et confère même une viabilité dramatique à des scènes qui, autrement, seraient tombées à plat. Herrmann est l’un des nombreux musiciens rarement utilisés dont le travail à l’écran manque cruellement.”

Le succès commercial et critique de “Sisters” en 1973 mit Herrmann dans son état d’esprit le plus positif depuis son déménagement à Londres. Avec le moral remonté et son compte en banque renforcé, il convainquit Norma cet été-là qu’il était temps de prendre des vacances.

2000 – Bernard Herrmann The Inquirer (It’s Alive)

  • It’s Alive
    A la même époque, je découvre à la télé lors d’une séance nocturne un film d’horreur daté dont Herrmann fit la musique : « It’s Alive » (1974). Le film lui même me laisse perplexe (par sa qualité générale) quand à la musique mis à part le générique, je la remarquais peu et finalement le tout reste une grande déception. Pour la séquelle « It’s Alive II » (1978), Laurie Johnson un ami d’Herrmann réutilisera, réarrangera et réenregistrera les thèmes d’Herrmann.
    Steven C smith décrit :

It was a collaboration Herrmann genuinely enjoyed; what glaring weaknesses existed in the film were more than compensated by Cohen’s enthusiasm for Herrmann’s music and the working freedom the film offered. Unfortunately, the score itself is Herrmann’s most self-derivative. As in Sisters, Herrmann experiments with electronic sounds to evoke a sense of the abnormal and horrific; the odd blend of bass guitar and viola also enhance Herrmann’s trademark use of low woodwinds and brass (no strings are used; instead Herrmann enlarges his usual brass instrumentation to give a sense of weight and power). Yet the music is tediously repetitive and overscaled for the low-budget film it accompanies. Herrmann’s title prelude is the most effective sequence, with thick clusters of brass and Moog counterbalancing a melancholy viola solo and quietly pulsating bass. Equally memorable in the film (for camp, not musical, reasons) is the infant’s bloody murder of a Carnation milkman in the back of his delivery trucka scene whose cue Herrmanndrolly titled “The Milkman Goeth.”Herrmann’s own favorite moment in It’s Alive comes at the film’s conclusion, as police drive the parents (John Ryan and Sharon Farrell) from their baby’s last slaughter site, only to learn that an identical infant has been born in Seattleand, Herrmann would whisper with glee, “you know it’s going to happen all over again!”

2000 – Bernard Herrmann The Inquirer (Night Digger)

  • Night Digger
    « Night Digger » est une œuvre de suspense. Le film, lui même, que je n’ai pas vu, est un polar crépusculaire. Herrmann retrouve le style de ses partitions « policières », son énergie et son mystère.

    Steven C Smith décrit

    None of Herrmann’s frustration is evident in his beautiful score for strings, harp, and solo harmonica, in which he explores a favorite theme, romantic alienation, against a Hitchcockian backdrop of psychological horror. (Allusions to the master abound in the film, both in its camera borrowings and black sexual humor.) Like Maura, trapped by guilt in the home of her tyrannical benefactor, Herrmann’s score is most eloquent in its muted passages of longing: the mournful viola d’amore soli, which capture the essence of Maura’s loneliness;

2000 – Bernard Herrmann The Inquirer

  • Bernard Herrmann Anthologie volume 3 : The Inquirer (Compilation 1991) : Compilation et inédits.
    La réédition de 3 disques dans un coffret intitulé « Bernard Herrmann Anthologie » fut une surprise pour moi : qu’Herrmann puise être édité en compilation et que des nouveaux enregistrements sortent pour un compositeur de la vieille école.
    La composition du coffret est curieuse (2 réenregistrements + une compilation avec des morceaux en doublons), des morceaux  de ses 2 œuvres de “jeunesse” et une compilation des œuvres de ses dernières années). Sans doute des histoires de droits.
    Dans l’ordre dans les bacs (En 1991 Internet n’existe pas et il faut chercher dans les magasins “physiques”), je trouvais d’abord la compilation le volume 3 (« The Inquirer ») puis le volume 1 (« Citizen Kane ») puis le volume 2 (« La fortune des Amberson »).
    A chaque fois une pochette soignée et beaucoup de notes de commentaires à l’intérieur.

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1988 – 2001 l’odyssée de l’espace (1968)

  • Un film culte

Auréolé de film culte 2001 est un film fascinant qui ne laisse pas indifférent: hypnotique, glaçant, étrange, nébuleux ou bien soporifique, ennuyeux. Jamais inégalé c’est une expérience cinématographique unique.

  • Des plans superbes

Kubrick a travaillé les effets spéciaux pour placer les étoiles à leur place. Pour les vaisseaux il a créée des engins réalistes. A l’aide d’une musique classique, l’espace devient un ballet et chaque plan une œuvre d’art. Avec ce film Kubrick a créé son style visuel fait de symétrie d’harmonie de spatialité.

  • Le monolithe la fin

Tant de questions et interrogations autour du monolithe : une instance supérieure, l’incarnation du créateur ?
La fin : la traversée du système solaire, un voyage dans le temps ?

Beaucoup de question qui invitent à revoir le film encore et encore.

  • Des scènes cultes

L’aube de l’humanité, la traversée du système solaire, le ballet des vaisseaux tant de scènes qui valent à elle seule de revoir le film.

  • Les dossiers de l’écran

Le film valait bien une émission. Je l’ai revu en Bretagne sur une petite télévision puis sur écran large mais jamais sur grand écran.

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1988 – (pour aller plus loin ) James Bond contre docteur No

Très documenté article de Julien Léonard 2012

Moteur… Action !

 

Si ce n’est une adaptation télévisuelle sans grand intérêt de Casino Royale produite en 1954, et où l’on peut admirer Peter Lorre dans le rôle du Chiffre (5), James Bond n’intéresse pas outre mesure le milieu du cinéma. En 1959 toutefois, à la suite d’une mauvaise passade avec Kevin McClory (6), Fleming tente d’approcher Alfred Hitchcock pour lui vendre les droits de son personnage. Mais ces droits seront acquis par Harry Saltzman qui, voyant Albert R. Broccoli désirant ardemment lui racheter ces droits, décide de s’associer avec lui. Ils vont alors créer deux sociétés, Danjaq (7) et EON Productions (8). Rapidement, leur choix se porte sur l’adaptation d’Opération Tonnerre. Mais suite aux problèmes de droits rencontrés, ils portent finalement leur dévolu sur Dr. No. Il leur faut alors se donner les moyens de porter à l’écran ce premier film qui devra absolument décider de l’avenir du personnage au cinéma.

 

La plus importante difficulté fut de choisir l’acteur. Et sur cette question en particulier, la légende a fourni les histoires les plus cocasses. Disons simplement que, parmi les interprètes envisagés, Roger Moore et Patrick MacGoohan furent deux des noms prononcés les plus illustres. Mais le premier, sur le point de connaître un triomphe à la télévision dans le rôle de Simon Templar (Le Saint), est parait-il considéré comme trop jeune. Quant au deuxième, il refuse catégoriquement le rôle. Cary Grant est aussi évoqué, mais de façon très éphémère. Un acteur presque inconnu obtiendra finalement le rôle tant convoité : Sean Connery. Fils de routier, disposant d’un tempérament mal dégrossi, écossais et doté d’un fort accent de surcroit, l’acteur n’est pourtant pas vraiment prédisposé à interpréter le très élégant James Bond. Soutenu par l’enthousiasme de sa femme, Broccoli opère néanmoins rapidement ce choix, avec l’aval de Saltzman. « C’est comme demander à un petit garçon qui adore les voitures si il voulait qu’on lui offre une Jaguar. Lorsqu’on m’a proposé de jouer Bond, je n’ai pas dormi pendant des jours ! » (9) déclara Connery alors très heureux de faire partie intégrante et primordiale de l’aventure.

 

Refusé par plusieurs studios, le projet de Saltzman et Broccoli trouve finalement une réponse positive chez la United Artists. Le 20 juin 1961, le studio donne son accord pour commencer la préparation du film, ainsi qu’une enveloppe budgétaire assez limitée de 1,2 million de dollars. (10) Vétéran de la série B solidement emballée, Terence Young est désigné pour réaliser le film et commence alors à encadrer Sean Connery. Il fait de lui James Bond en travaillant ses attitudes, en discutant ses objectifs, en l’habillant et en le conseillant sur les manières à adopter. Le Bond de Connery est de fait presque autant la création de l’acteur que celle de son metteur en scène, ce dernier étant très investi dans la préparation de l’ensemble. Il apparait nettement que Young eut une grande importance dans le processus de création de l’identité de la saga telle qu’on la conçoit encore aujourd’hui, et avant tout sur le personnage lui-même. Il a beaucoup influencé Connery par son goût pour les bonnes choses, son éducation vis-à-vis de tout ce qui touche à l’élégance en général, ainsi que par une certaine notion du raffinement. Sa mise en scène dénuée de touche personnelle (tout sauf une création d’auteur à proprement parler) et sa redoutable approche débrouillarde du métier par des trucs et astuces très efficaces lors des tournages, lui ont permis de dominer la réalisation de Dr. No avec une très grande aisance. Dire qu’il était le metteur en scène rêvé pour lancer la saga relève de l’euphémisme. En bref, scénario écrit et équipes préparées, le tournage peut commencer le 16 janvier 1962 en Jamaïque, pour se terminer en Angleterre 58 jours plus tard, dans les studios de Pinewood. (11)

1988 – (Pour aller plus loin) James Bond Contre Docteur No : Au commencement fut le Bond…

Très Bon article Par Julien Léonard – le 26 octobre 2012

Au commencement fut le Bond…

 

Le début des années 1960. Le monde est en effervescence et vit les heures les plus invraisemblables de la guerre froide. John Fitzgerald Kennedy s’installe à la Maison Blanche, Charles De Gaulle vient d’accéder à L’Elysée. Le monde est divisé en deux, le bloc communiste est plus fort que jamais, le bloc capitaliste prêt à en découdre au moindre doute. Les guerres s’enchainent, en faveur d’un régime ou d’un autre, afin de provoquer l’adversaire. Le bourbier vietnamien n’est plus très loin, ce n’est qu’une question de temps. Du 16 au 28 octobre 1962, la crise des missiles de Cuba fait trembler la planète. Au bord de la guerre nucléaire, le monde retient son souffle. Parallèlement, la culture populaire embrase les populations à l’Ouest, et l’évolution des mœurs démontre une envie de changements. La révolution culturelle des années 1960 ne fait que commencer. En France, après l’obtention de la mise en place progressive de la mixité au sein de l’enseignement secondaire, les hommes perdent de plus en plus d’autorité sur les femmes. Plus d’égalité, plus de diversité, même si le chemin est encore long. Les Beatles arrivent en 1960 et font danser l’Angleterre, puis très bientôt la majorité des sociétés occidentales de l’Ouest. La “coolitude” envahit les ondes, les groupes musicaux jeunes se multiplient, la jeunesse s’arrache de plus en plus de l’étreinte parentale. Mai-1968 ne va plus tarder. Au cinéma par contre, les changements se font plus lents, excepté la Nouvelle Vague et autres mouvements indépendants désargentés. Autrement dit, le cinéma populaire, pour lequel le public se précipite dans les salles, ne bouge pas encore beaucoup. Le Hollywood des studios entretient continuellement son hégémonie sur le monde (tout au moins à l’Ouest), grâce à une production toujours d’une grande richesse, malgré les années passant. De fait, le terrain est plus que jamais fertile au changement, et celui-ci viendra encore une fois d’Europe, et plus précisément d’Angleterre. A la pointe musicale du moment, il fallait bien que son cinéma, transgressif et moderne, original et inspiré, vienne mettre un furieux coup de pied dans la fourmilière. Alors que la maison de production Hammer envahit déjà les salles depuis cette fameuse année 1957 et son très remarqué Frankenstein s’est échappé de Terence Fisher, créant ainsi un style et une mode, notamment très inattendue par le public français, deux producteurs indépendants presque inconnus vont lancer la saga cinématographique la plus durable et la plus populaire de tous les temps.

 

« En 62/63, qu’avions-nous comme choix au cinéma ? Un western, ou un Gabin, ou un peplum. (Ça ne m’empêchait pas d’adorer les films de Gabin, ainsi que les westerns). Mais Bond, c’était tellement excitant ! Et la musique de Barry ! Du punch, du dépaysement, un héros digne de ce nom, cela avait tout pour plaire ! » On peut trouver un tantinet grossière la présentation de Jean Marc Paland (1) concernant l’état du cinéma populaire de l’époque en France, on peut néanmoins lui donner raison. En 1962, Dr. No est sans équivalent au cinéma. Les nombreux films d’espionnage produits par Hollywood depuis les années 1930, sans oublier les productions françaises ayant tenté de s’immiscer dans le créneau, n’ont jamais déployé l’arsenal novateur et coloré annoncé par James Bond. Bien qu’influencé d’une manière ou d’une autre par le film noir américain, ainsi que par la notion générale de rythme chère au mécanisme hollywoodien (2), James Bond vient à la fois de nulle part et d’ailleurs. Un rogue dans l’univers du cinéma populaire, confluent de créations et de tempéraments les plus divers et affirmés.

 

Ian Fleming, tout d’abord, a créé le personnage en réussissant à publier son premier roman de James Bond en 1953 : Casino Royale. Succès d’édition que viendront rehausser 12 autres romans et une bonne poignée de nouvelles, jusqu’en 1965, année durant laquelle L’Homme au pistolet d’or sortira post-mortem. Les sources d’inspiration sont multiples, de son passé peu enthousiasmant d’assistant dans les services secrets britanniques à la littérature d’espionnage et d’aventure qu’il affectionne tout particulièrement. Bond, James Bond, est l’incarnation rêvée de Fleming, l’homme qu’il rêvait sans aucun doute d’être. De la littérature de gare, adorée par les uns, honnie par les autres, mais d’une fraicheur et d’une violence à couper le souffle. Le style, banal, emprunte néanmoins à la plume la plus sèche. Chez Fleming, les histoires sont complexes, l’action restreinte quoique très présente, et les humeurs variables. En effet, il n’est pas rare d’apprécier chez lui des moments brutaux et inédits, comme des plaisirs coupables passant par de longues tirades interminables à propos des sujets qui le passionnent. Ainsi, chez Fleming, prend-on le temps de s’arrêter, une fois sur l’art de vivre japonais, longuement étayé dans On ne vit que deux fois, ou le trafic de l’or dans Goldfinger, sans omettre les nombreuses parties de poker et de baccara que l’on croise régulièrement au cours des récits… Chez l’auteur rien ne presse, c’est là toute la saveur de sa très identifiable marque. Assez proche du Saint (le personnage anglais créé par Leslie Charteris), tout en étant plus violent et plus exotique encore, son personnage, le bien nommé James Bond (3), ressemble déjà en partie à ce qu’il sera sur grand écran, mais pas totalement non plus. « Le James Bond de Fleming est un dandy épicurien. Toujours impeccablement habillé, il aime les plaisirs raffinés, les restaurants confidentiels, les plats cuisinés selon ses indications, les tabacs mélangés conformément à ses recettes et, bien entendu, certaines femmes créées par la nature selon certaines normes. Il vit lentement, posément, confortablement. L’action brutale ne tient qu’une faible part dans son existence. Citoyen du monde, il est d’abord Londonien et, qui plus est, fonctionnaire. Il aime les clubs, il adore le bridge et, d’une façon générale, tous les jeux. » (4) Mais James Bond est tout aussi bien un être cruel, capable d’une grande violence, vis-à-vis des femmes ou des ennemis qui jalonnent son chemin. Peu fréquentable, il est en tout cas un aventurier de l’instant, préoccupé par le moment qui est le sien et non par l’ensemble d’une problématique. Il peut curieusement s’arrêter et profiter d’un instant agréable (une femme, mais aussi un repas, une boisson, un sujet… un plaisir), alors même que sa mission exige une toute autre attitude. Romans d’espionnage peut-être, mais romans simplifiés sûrement. La littérature de Fleming est sympathique; à défaut d’être exceptionnelle, et surtout agréable à parcourir; à défaut d’être essentielle. Il faudra en l’occurrence aux producteurs et créateurs de James Bond sur grand écran tout le génie qui est le leur pour en extraire l’intérêt, mais aussi l’affranchir de ses défauts, afin de le rendre meilleur et, disons-le, bien plus intéressant.

1988 – Bernard Herrmann Taxi Driver

  • Taxi Driver 1975 (1ere édition de la BOF) :
    Suite au succès de « Sisters », De Palma réengagea Herrmann pour « Obsession », tandis que le producteur commun de De Palma et Scorcese, engagea Herrmann pour « Taxi Driver ». Malgré sa fatigue Herrmann, travaillait beaucoup, sur ces anciennes œuvres et sur de nouvelles. L’enthousiasme de jeunes réalisateurs passionnés lui donnait du courage, tandis qu’il traversait un nouveau bonheur amoureux avec sa troisième femme, une journaliste plus jeune que lui qui lui apportait tendresse et sérénité.

    Steven C Smith écrit :

Scorsese sent the composer the script of his next project, Taxi Driver. Herrmann agreed to score the film. A prestigious picture for a major studio (Columbia), Taxi Driver was a triumphant turning point for Herrmann, who had become not only a cult figure among cineastes but also a composer again sought out by Hollywood’s best directors. “The new guys, they want me!” he told Ted Gilling with glee. “Usually in the past, the young guys would tell all the old guys to get the hell off the boatbut since I’m in vogue again, I can tell them where to go!” And to Norma, in an echo of Lionel Newman’s remark of a decade past: ” I’m running with the kids now.

 

  • Obsession/Taxi Driver
    Pour « Obsession », Herrmann s’enthousiasma beaucoup pour le personnage d’Amy Courtland qui lui rappelait le personnage de Madame Muir et la musique « Obsession » lui vint comme une évidence. Sans doute, ragaillardi par son succès artistique sur « Obsession », il s’attacha rapidement à sa tache sur « Taxi Driver ». L’après midi de Noël, il bouclait les enregistrement de « Taxi Driver ». Le soir, il se coucha tôt et s’éteint dans son sommeil.

  • La partition de Taxi Driver en plusieurs tons
    Lorsque j’écoutai la musique de Taxi Driver, je fus frappé par une chose : il y avait plusieurs thèmes de la BOF interprétés à la batterie et aux saxophone. Ces instruments n’étaient pas vraiment Herrmannien et la musique avec ses instruments avaient de ce fait bien vieillie.
    J’étais déçu et j’oubliais rapidement cette musique excepté 3 morceaux splendides. Herrmann s’y révélait à son habitude sensible et romantique mais sombre.
  • Plusieurs éditions
    Quelques années plus tard (2001), je compris que cette version du disque était amputée de la quasi totalité des thèmes interprétés par Herrmann avec l’Orchestre Philharmonique. A la place, les thèmes d’Herrmann avaient été réarrangés par Dave Blum avec batterie, guitare et saxophone et mis sur le disque sans doute pour qu’il soit plus « commercial ».
    Lorsqu’il mourût, Herrmann faisait encore ce qu’il avait toujours fait : de la musique. Sans doute aurait été il heureux de voir que des jeunes réalisateurs s’intéressaient à sa musique, sans doute aurait il été heureux de voir « Obsession » et « Taxi Driver » recevoir un prix.
    Quand à Taxi Driver, une deuxième version de la BOF en 2001, réintégra l’ensemble des morceaux composés et interprétés par Herrmann, ainsi que de nombreux ré-enregistrements partiels (Bernstein en 93 et Bateman en 96).
    Ainsi je redécouvrais la partition de « Taxi Driver », sombre mais humaine, chaleureuse et sensible comme ce chauffeur de Taxi qui décide de sortir de la prostitution cette jeune fille perdue.
    En ce début, d’année 90, j’étais heureux d’écouter et d’avoir des disques de ses 4 plus belles œuvres (« Vertigo », « Psycho », « Obsession », « Fahrenheit 451 ») et j’ignorais les rééditions et les ré-enregistrement de son œuvre qui allaient suivre.