Full Metal Jacket de Stanley Kubrick (1987) en images (partie 1)

Les images qui suivent racontent la majorité du film de Kubrick qui vaut le coup d’être vu sur grand écran. Dans ces images, on peut deviner toute la force du propos du film, qui montre autant qu’il dénonce, l’endoctrinement, l’absurdité, les paradoxes et les contradictions de cette guerre, les différents niveaux où s’exerce la violence (de l’entrainement au combats réels) à travers les yeux et les situations des soldats Joker ou Baleine, à travers des images accablantes presque documentaires, des visages hallucinés.

Le nom de Kubrick en gros
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1987 – Full Metal Jacket de Stanley Kubrick

  • Une longue attente

Pendant près de 7 ans, le public attend la sortie d’un nouveau film de Stanley Kubrick qui marque à chacune de ses productions. Près de Londres (où il vit à l’écart), lui travaille sans relâche sur différents projets (Intelligence Artificielle, Napoléon, St Petersbourg) avec méticulosité (source d’intérêt et de connaissance), s’imprègne d’un sujet, d’une époque, d’un visuel. Quand le film Full Metal Jacket sort, la vague de film sur le Vietnam bat son plein et Full Metal Jacket en pâtit (un nième film sur le sujet,  effet de “mode”). Pourtant avec le recul le film est différent et concentre beaucoup de thèmes de Kubrick (l’absurdité de la guerre, les contradictions, les dérives du commandement, la folie, les personnages broyés par un système, le combat en duel) et son style visuel reste unique (des plans larges à la symétrie troublante, des travelling à caméra au poing, la lumière, les gros plans).

  • Des scènes cultes

Film en deux grandes parties (L’entrainement des soldats, le conflit sur le terrain des combats) qui forment un récit cohérent, le film contient aussi plusieurs scènes cultes : notamment avec le GI baleine, ou l’attaque des snipers. Si ces scènes sont visuellement et émotionnellement fortes, elles n’occultent pas d’autres scènes intenses avec des dialogues pertinents. Film équilibré qui pousse à la réflexion et un peu de malaise.

  • Des acteurs habités par les personnages du film

Les acteurs (des premiers aux seconds rôles – mention à Matthew Modine et Lee Ermey) pas forcément connus (comme souvent dans les choix de Kubrick) délivrent des prestations habitées, souvent hallucinées extrêmes (qui marquent durablement acteurs et spectateurs).

  • Au cinéma

L’expérience d’un film de cette envergure sur grand écran est indispensable. En 1987 au cinéma en région parisienne (Mantes la Jolie), quand j’ai découvers ce film unique, attendu ce fut un mélange de bonheur (la narration, voir un Kubrick au cinéma) et de malaise (sujet et images fortes)..

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1987 – Bernard Herrmann Battle Of Neretva

  • Battle Of Neretva (BOF 1970) : film obscur
    “Battle of Neretva” est la musique d’un film que je n’ai pas vu.
    Le réalisateur ne semble pas particulièrement connu, les acteurs sont solides mais le film n’est pas resté un film culte.
    Le film est un film épique qui retrace l’épopée de la bataille de Neretva dans l’Europe de l’est pendant la seconde guerre mondiale.
    Le film est une coproduction et bénéficie d’un large budget.
    Orson Welles (qui faisait des « petits films » en tant qu’acteur pour ramener suffisamment d’argent pour ses propres projets) est à l’origine de la venue d’Herrmann.
  • Motivations
    Herrmann a sans doute été séduit aussi par la perspective de faire la musique d’un film de guerre, ce qu’il n’avait plus fait depuis « les nus et les morts » en 1959.
    La partition du film de 2h30 est imposante. Pourtant l’enregistrement ici n’en propose que 40 minutes.
    Herrmann a enregistrée sa partition en Angleterre où il résidait depuis son exil d’Hollywood à la fin des années 60. Plusieurs partitions du film existent en fonction des pays mais celle d’Herrmann est la meilleure.

  • Partition excellente
    Certes si la pochette semble quelconque, le disque lui est unique.
    Malgré le sujet guerrier, Herrmann a fait une musique ample mais pas pompière et s’est particulièrement plu dans la description des personnages dont il souligne les moindres sentiments et les moindres faiblesses. Herrmann est autant à l’aise dans des thèmes puissants et entraînants que dans des thèmes romantiques ou pathétiques.
    L’utilisation de l’accordéon et de l’harmonica, loin de faire démodé, donne au contraire une authenticité à sa musique.
    Dans sa pièce de choix « the Turning Point », Herrmann est puissant et donne une dimension épique et grandiose aux combats qu’il semble narrer.

    Steven C Smith ajoute :

Neretva’s instrumentation is larger than in any other Herrmann score; in sheer rhetoric it almost makes static film jump. (The London Philharmonic was again used, giving their best performance for Herrmann.) The title theme, a somber Balkan-style hymn set against a furious percussion cadence, immediately creates a sense of rushing momentum that distracts the viewer (at least initially) from the numbing repetitiveness of director Veljko Bulajic’s images. Majestic and terrifying, its expansive melody, orchestrated for low strings and brass, evokes like nothing in the film a sense of war’s tragic waste and the patriotism of Yugoslavia’s partisans. Two previous Herrmann compositions fit seamlessly into the score: the minor-third “murder” device for Torn Curtain‘s evil Russians now becomes a signature for Nazis, and the Venetian melody of Herrmann’s clarinet quintet, a spiritual idée fixe for Franco Nero’s Italian captain. Herrmann’s last major motive (there are others for the endless company of fighters) is related to his prelude, except here the neo-Russian hymn is a grinding, deliberately labored march that imparts genuine poignance to the partisans’ exodus across theirhomeland. (The cue is also an excellent example of when to slow images down for maximum effect.)

As Herrmann predicted, all the participants in the battle of Neretva returned to their native lands satisfied with either a propagandist tool or a thicker billfold. The less fortunate critics dubbed the film confused and tedious, and, like most international film ventures, The Battle of Neretva vanished into cinematic obscurity.

  • Reprises
    En outre, en reprenant quelques notes de « Cape Fear » (1962) et de la partition non utilisée « Le Rideau déchiré » (1966), Herrmann prouve qu’il ne perd rien de ce qu’il crée mais il ne cherche pas à faire de la redite, plutôt à fignoler encore.
    Pourtant, c’est dans « Retreat » ou « Death of Danica » qu’Herrmann est le plus émouvant et le plus sensible. Même dans ce film de guerre, c’est son coté sensible qui l’emporte.
    L’enregistrement est tonique et laisse une grande part aux percussions. Le niveau d’enregistrement est plutôt haut et Herrmann semble vivace.
    Autant dire que si le film est peu resté dans les annales, la musique, elle est sublime, puissante entraînante et douce par moments.
    Elle figure parmi mes préférées.