1992 – Twin Peaks – Episode 6

Scénario : Mark Frost.
Réalisation : Lesli Linka Glatter.
Durée : 45 minutes.
Interprétation :
Kyle MacLachlan : Dale Cooper. Michael Ontkean : Harry Truman.
Michael Horse :Tommy Hill (Hawk). Harry Goaz : Andrew (Andy) Brennan.
Kimmy Robertson : Lucy Morane. Ray Wise : Leland Palmer.
Grace Zabriskie : Sarah Palmer. Sheryl Lee : Madeleine Ferguson.
Waren Frost : William Hayward. Mary Joe Deschanel : Eileen Hayward.
Lara Flynn Boyle : Donna Hayward. Richard Beymer : Benjamin (ben) Horne.
Sherilyn Fenn : Audrey Horne. Everett MacGill : Ed Hurley.
Wendie Robie : Nadine Hurley. James Marshall : James Hurley.
Peggy Lipton : Norma Jennings. Don Davis : Garland Briggs.
Charlotte Stewart : Elizabeth (Betty)Briggs. Dana Ashbrook : Robert (Bobby) Briggs.
Joan Chen : Josie Packard. Piper Laurie : Catherine Martell.
Jack Nance : Peter (pet) Martell. Eric DaRe : Leo Johnson.
Mädchen Amick : Shelly Johnson. Catherine Coulson : femme à la bûche.
Russ Tamblyn : Docteur Lawrence Jacoby. David Patrick Kelly : Jerry Horne.
Chris Mulkey : Hank Jennings. Don Amedolia : Emory Battis.

L’histoire :
– L’histoire se déroule le mercredi 29 février 1989 de 4h18 à environ 22h30.
– Cooper est réveilllé en pleine nuit par une brassée de norvégiens fraichement débarqués. Au petit matin, il rencontre Audrey qui est toujours fascinée par lui.
– Leland, toujours instable cherche à reprendre ses affaires avec Ben.
– Inspectant chez Jacques Renaud, Cooper détrouve qu’il possède une “boite aux lettres”, et que parmi les petites annonces “particulières”, il y en a plusieurs provenant de Laura et Ronnette.
– Shelly, qui est prête à tuer Léo, l’accuse de tremper dans des affaires douteuses avec Jacques Renaud.
– Fin des retrouvailles entre Ed et Norma, car tous deux rappellés par leurs conjoints.
– Audrey se fait engager au rayon parfumerie.
– Cooper découvre que Laura “travaillait” pour Jacques Renaud.
– Rencontre Maddy, James et Donna.
– Jacoby psychanalyse la famille Briggs et comprend l’incompréhension qui y règne.
– Truman, Cooper, Hawk et le docteur Hayward vont à la cabane de Margaret. La femme à la bûche les attendait. Elle leur révèle que la nuit où Laura a été tuée, elle a entendu dans la forêt des rires, des cris et a vu des hiboux qui virevoltaient. En continuant leur chemin dans la forêt, ils découvrent la cabane de Jacques qui abritait encore des indices : le ménate Waldo et un jeton du Jack-n’a-qu’un-oeil.
– Maddy découvre une cassette audio dans la chambre de Laura.
– Josie donne à Ben le deuxième registre.
– Le destin de Léo bascule lorsqu’après avoir été malmené par Hank qui agit sur les ordres de Ben, Shelly lui tire dessus avec un arme. Il s’écroule.
– En rentrant dans sa chambre, Cooper découvre Audrey dans son lit.

Commentaires :
– La fin relève plus du suspense psychologique que de la charlotte aux fraises mais surement moins que de l’Audrey aux cerises. Cette petite, pleines de ressources qui tente de faire chavirer le coeur de Cooper est l’un des personnages féminins les plus volontaires. Que va faire Cooper ? Malheureusement, nous ne pouvons qu’attendre fébrilement, tremblottant sur nos pauvres petites jambes le dénouement dans l’épisode suivant.

1992 – Twin Peaks – Episode 5

Scénario : Harley Peyton & Robert Engels.

Réalisation : Tim Hunter.

Durée : 45 minutes.

Interprétation :

Kyle MacLachlan : Dale Cooper.                        Michael Ontkean : Harry Truman.
Michael Horse :Tommy Hill (Hawk).                     Harry Goaz : Andrew (Andy) Brennan.
Kimmy Robertson : Lucy Morane.                      Ray Wise : Leland Palmer.
Grace Zabriskie : Sarah Palmer.             Sheryl Lee : Madeleine Ferguson.
Waren Frost : William Hayward.
Lara Flynn Boyle : Donna Hayward.                    Richard Beymer : Benjamin (ben) Horne.
Sherilyn Fenn : Audrey Horne.                            Everett MacGill : Ed Hurley.
Wendie Robie : Nadine Hurley.                           James Marshall : James Hurley.
Peggy Lipton : Norma Jennings.                        Dana Ashbrook : Robert (Bobby) Briggs.
Joan Chen : Josie Packard.                               Piper Laurie : Catherine Martell.
Jack Nance : Peter (pet) Martell.             Eric DaRe : Leo Johnson.
Mädchen Amick : Shelly Johnson.                      Catherine Coulson : femme à la bûche.
Russ Tamblyn : Docteur Lawrence Jacoby.         Gary Hershberger : Mike Nelson.
Al Stroebel : Le manchot.                                  David Patrick Kelly  : Jerry Horne.
Chris Mulkey : Hank Jennings.                           Miguel Ferrer : Albert Rosenfield.

 

L’histoire :

– L’histoire se déroule toute la journée du mardi 28 février 1989.
– Jacoby révèle à Cooper qu’autour de ses secrets Laura avait batti une forteresse qu’il n’était pas parvenu à ébranler.
La nuit de la mort de Laura, il dit qu’il a vu une corvette rouge qui la suivait.
– Appel de Gordon Cole : sur l’épaule de Laura, Albert a trouvé des traces de griffures d’oiseaux.
– Un portrait robot est dessiné à partir des données de Sarah, Cooper approuve.
– Hawk a retrouvé la trace du manchot.
– Donna et audrey se proposent d’échanger leurs découvertes sur Laura en empruntant le même chemin qu’elle.
– Hank est libéré sur parole car Norma se porte caution de lui mais sans conviction.
Il tient dans sa main un domino :

 

– Cooper et Truman se concentrent sur la recherche de l’oiseau.
– Bobby veut compromettre Léo avec la veste ensanglantée. Shelly veut le tuer et vivre avec Bobby.
– James rencontre Maddy et est fasciné par sa ressemblance avec Laura.
– Audrey cherche à obtenir de son père une place de choix à l’hotel du grand Nord.
– L’oiseau recherché est un ménate appartenant à Jacques Renaud.
– Cooper fait une perquisition dans la chambre de Jacques Renaud et découvre la veste ensanglantée de Léo cachée par Bobby, un jeton du Jack-n’a-qu’un-oeil.
– Ben engage Léo pour faire flamber la scierie.
– James et Donna découvrent que leur médaillon caché dans la forêt a disparu.
– Cooper intercepte le manchot.
– Josie recoit un message de Hank avec la photo du domino.

 

Commentaires :

– Le symbole du domino est intéressant, car le double trois symbolise les deux mondes antagonistes qui cohabitent à Twin Peaks. 2 x 3 = 6 est le chiffre du diable et cette idée, on la retrouve dans le film.

1992 – Twin Peaks – Episode 4

Scénario : Harley Peyton.

Réalisation : Tina Rathbone.

Durée : 45 minutes.

Interprétation :
Kyle MacLachlan : Dale Cooper.                        Michael Ontkean : Harry Truman.
Michael Horse :Tommy Hill (Hawk).                     Harry Goaz : Andrew (Andy) Brennan.
Kimmy Robertson : Lucy Morane.                      Ray Wise : Leland Palmer.
Grace Zabriskie : Sarah Palmer.             Sheryl Lee : Madeleine Ferguson.
Waren Frost : William Hayward.              Mary Joe Deschanel : Eileen Hayward.
Lara Flynn Boyle : Donna Hayward.                    Richard Beymer : Benjamin (ben) Horne.
Sherilyn Fenn : Audrey Horne.                            Everett MacGill : Ed Hurley.
Wendie Robie : Nadine Hurley.                           James Marshall : James Hurley.
Peggy Lipton : Norma Jennings.                        Don Davis : Garland Briggs.
Charlotte Stewart : Elizabeth (Betty)Briggs.         Dana Ashbrook : Robert (Bobby) Briggs.
Joan Chen : Josie Packard.                               Piper Laurie : Catherine Martell.
Jack Nance : Peter (pet) Martell.             Eric DaRe : Leo Johnson.
Mädchen Amick : Shelly Johnson.                      Catherine Coulson : femme à la bûche.
Russ Tamblyn : Docteur Lawrence Jacoby.         Al Stroebel : Le manchot.
David Patrick Kelly  : Jerry Horne.                      Miguel Ferrer : Albert Rosenfield.

 

L’histoire :

– L’action se déroule le lundi 27 février 1989 de 7h15 à environ 22h00.
– Au petit déjeuner Cooper ne se souvient plus du nom du meurtrier révélé dans son rêve.
– A la morgue, une dispute oppose, Albert et le docteur Hayward autour du corps de Laura. Harry intervient et frappe Albert.
– Madeleine dit Maddy Ferguson, la cousine de Laura, vient pour l’enterrement de Laura. Elle ressemble à Laura.
– L’avocat de Hank Jennings, le mari de Norma, veut le soutient de Norma afin d’obtenir sa libération. Elle hésite.
– Cooper et Harry interrogent Léo, qui est peu coopératif.
– A quelques heures de l’enterrement, Bobby ne veut pas venir à la cérémonie.
– Albert découvre que le soir du meurtre, Laura a prisde la cocaïne et a été attachée avec Ronnette.
– Cooper refuse de signer la plainte d’Albert contre Truman.
– A l’enterrement, James et Bobby se bagarrent. Leland pleure sur le cerceuil de Laura.
– Harry présente à Cooper, l’organisation secrète de Twin Peaks: les Bookhouse Boys qui cherche à démanteler le réseau de drogue de la région.
– Arrivée de Jacques Renaud.
– Jacoby affirme qu’il est un monstre.
– Hawk raconte à Cooper une légende de la région et parle des esprits qui donnent vie au corps, des esprits qui vagabondent dans des pays lointains, dans le pays des morts.
– Derrière eux, Leland danse .

 

Commentaires :

– Cet épisode est très révélateur , pour le spectateur qui note minutieusement tous les indices car il donne deux indices sur le tueur de Laura .
– La scène de l’enterrement est réellement impressionnante tant elle semble irréelle. Le montage en plan serrés sur le visage des principaux protagonistes, le discours en voix off et la musique lancinante contribue à créer un huit clos étouffant qui est troublé par la bagarre filmée au ralenti et ponctuée de bruits étranges.
– Albert Rosenfield (personnage que David Lynch affectionne particulièrement), l’homme aux milles délicatesses verbales, le spécialiste des empreintes s’apprête maintenant à faire un rapport sur celle que lui a faite sur le visage, le sheriff Truman.

2014 – 02 -01 : Out Of Sight, le “premier” retour de Soderbergh et sa première collaboration avec Clooney

hors-d-atteinte-1998-pochette

“Premier” retour et première “renaissance”

En 1998, lorsque Steven Soderbergh annonce le tournage de son film “Hors d’atteinte”, il sort déjà à sa première période d’arrêt du cinéma (1 an – longue période pour le cinéaste boulimique).
Par la suite (dans les années 2000 puis dernièrement en 2013), il va réitérer son annonce d’arrêter le cinéma  mais sans jamais cesser complètement ses activités.
Pourquoi ?
Peut être parce qu’il a été reconnu très (trop ?) jeune par la critique (le plus jeune palme d’or à Cannes avec Louis Malle) et le public comme l’ont été avant lui Orson Welles, Stanley Kubrick ou Alfred Hitchcock ?
Peut être parce qu’il a une très haute opinion de lui même et de son cinéma.
Peut être parce que le cinéma (son cinéma) est un art majeur ?
De mon point de vue, certainement des trois et aussi parce qu’il est plus artiste, artisan que faiseur de film dans une industrie qui réclame des succès avant des chefs d’œuvre.

vlcsnap-2014-02-02-17h33m23s77vlcsnap-2014-02-02-17h12m26s58(Ocean’s 13 – 2007 – Les “ocean’s” réussites commerciales de Soderbergh)

Soderbergh n’est pas Kubrick ou Welles mais …. Soderbergh

Soderbergh n’est pas Kubrick malgré des sujets forts (Erin Brockovich – 2000, Traffic – 2000), “son” image,”ses” couleurs (marquantes dans la série des “ocean”), ses montages caractéristiques et originaux (entremêlant présent passé futur dans la même scène et des “split screen” empruntés à De Palma ).

Il n’est pas Hitchcock malgré son gout des polars pleins de suspense (L’anglais – 1999, A fleur de Peau – 1995, Piégée – 2011, Effets Secondaires – 2013  ).
Il n’est pas Orson Welles malgré son talent précoce et des idées à foison.
Soderbergh a beaucoup mis en scène jusqu’à présent (jusqu’à 3 longs métrages par an) et sa filmographie est déjà longue (plus de 35 films en 25 ans de carrière).
En 1998, Soderbergh sort d’un échec commercial (A fleur de peau – 1995), d’un film expérimental (Schizopolis – 1996) et est entré d’une période de doute.
Quand il accepte un film de commande (encore un polar), il ne sait pas qu’il va renouer avec le succès, débuter une fructueuse collaboration et entamer une amitié avec Georges Clooney (pas encore la star internationale).

“Out of Sight”, première collaboration avec Georges Clooney.

“Out of Sight” est l’histoire simple d’une relation d’amour entre un braqueur de banque et une policière.
Jenifer Lopez malgré peu d’expérience est crédible et Clooney charmeur, séduisant émouvant, amusant, un aperçu de son talent. Par la suite, le coté charmeur, sensible, séducteur, trés épris et légèrement fragile sera développé dans les ocean’s 2001 – 2004 – 2007, The Good German – 2006 et leur chef d’oeuvre : Solaris – 2002.

Deux grandes scènes : la scène du coffre et la scène de “Gary et Celeste”.
L’histoire est classique presque banale mais a un certain charme. Son  aspect léger et humoristique rappelle “la main au Collet” de Hitchcock) que vient gâcher certaines scènes de violence inutile (pourquoi faire exploser de la cervelle ?) alors qu’on est dans un polar “pour de faux”.

vlcsnap-2014-02-02-17h18m23s38(Cary Grant, Grace Kelly : la main au collet – 1955)

Reste les scènes entre Clooney et Lopez (scène du coffre de la voiture, scène de la fausse “première” rencontre en “Gary et Celeste”, scène de l’ascenseur).
Soderberg est brillant quand il filme simplement ces scènes intimistes et Georges Clooney est incontestablement un grand acteur et l’héritier de cary Grant.

vlcsnap-2014-02-02-17h20m40s126(Humphrey Bogart – Lauren Bacall – Le grand Sommeil – 1946)

On se souvient des joutes verbales entre Lauren Bacall et Humphrey Bogart dans le grand sommeil : l’histoire importait moins que leurs rencontres. Ici dans un registre plus moderne, ça fonctionne aussi bien.

vlcsnap-2014-02-02-17h45m58s193(La scène du coffre)

1ère exemple dans la scène du coffre, tournée plusieurs fois (la version 2 existe dans le bonus DVD), Soderbergh filme les deux acteurs sous un seul plan de caméra avec une seule lumière : ils parlent de tout et de rien, de “Bonnie and Clyde”, ils ne se voient pas mais les émotions passent, le ton du film est établi et avec la crédibilité des acteurs principaux.hors-d-atteinte-1998-gary et Celeste
Deuxième exemple dans la scène de la fausse rencontre, Soderbergh monte dans la même scène des images du présent du passé du futur (une de ses figure de style préférée).

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La caméra s’attarde sur les visages les mains les regards, les dialogues parlent d’un couple imaginaire : Gary et Celeste.

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Sans ses deux scènes, l’histoire n’aurait pas été déstabilisée mais le film n’aurait pas fleurté avec l’excellence.

Que reste t’il en 2014 de “Out Of Sight” ?
Coté ambiance, “Out Of Sight” a une musique type des années 90-2000, exit (momentanément) le style mélancolique et économe de Cliff Martinez.
Le film a  des imperfections de ton (comédie policière ou film noir ?) de la violence déplacée. Quoique peu original, le film vaut le détour pour voir les débuts de Clooney sous la caméra de Soderbergh, pour une poignée de belles scènes intimistes et un montage jamais ennuyeux.
“Out Of Sight” est aussi distrayant et amorce ses autres très bons films “grand public” (“L’anglais”, “Erin Brockovitch”) et ses futurs grands succès avec Clooney (Ocean 11,12 et 13 – 2001 – 2004 – 2007).

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(Brad Pitt – Georges Clooney : Ocean’s 13 – 2007)

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(Georges Clooney – Out Of Sight)

1992 – TWIN PEAKS épisode 2

Scenario : Mark Frost & David Lynch.
Réalisation : Duwayne Dunham.

Durée : 45 minutes.

Dale Cooper arrive en trombe

L’histoire :

– L’histoire se déroule le samedi 25 février de 6h18 à environ 20h00.
– Au petit déjeuner, Cooper rencontre Audrey.
– L’interrogatoire de Ronnette ne donne rien car elle est encore sous le choc.
– James est interrogé, mais ne sait rien.

S1E2 : Interrogatoire de James

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2014 – 01 – 07 – Obsession de Brian De Palma 38 ans après

Commentaires et extraits

Obsession (poster original)

Obsession de Brian de Palma date de 1976 et je l’ai visionné pour la première fois autour de 1988 dans un enregistrement TV d’époque. Autant dire avec une image un peu brouillée (décodeur canal plus”maison”) et un son mono. Et pourtant le film est déjà apparu comme une oeuvre marquante (même injustement qualifié d’ersatz de Vertigo).

Version blu ray.

Le visionnage d’Obsession dans sa version blu ray (bien que revu de nombreuses fois en cassette VHS, DVD non sous titré) devient une évidence: le chef d’oeuvre est intact. Avec ses défauts (histoire alambiquée) et ses qualités : la musique de Bernard Herrmann, la réalisation de Brian de Palma (formidable conteur, virtuose de caméra et des plans fluides) et une photographie splendide.

  • générique
    Dès le générique,le prélude Herrmanien avec ses cordes ses chœurs et ses orgues s’impose dans sa grandeur sa mélancolie et son romantisme.
    Si la musique en impose naturellement (le talent de Herrmann), elle épouse naturellement  un découpage précis des scènes et un montage jamais ennuyeux.

Dès la première scène post générique, chaque mouvement de caméra va placer les principaux personnages et poser le suspense. La musique (de Herrmann) “valse lente” est l’un de ses thèmes les plus réussis.

Si on aime la musique nerveuse et romantique de Herrmann, si on aime les circonvolutions scénaristiques (parfois tirées par les cheveux) des histoires de De Palma,si on aime Vertigo de Hitchcock et ses variations (sur le thème du sosie/double, Obsession est nécessairement à visionner). La scène du rendez vous pour la rançon est un modèle de virtuosité.

  • Scénario intelligent et alambiqué
    Certes Obsession a des défauts car Brian de Palma est à ses débuts mais son enthousiasme à revisiter Hitchcock l’emporte avec un scénario intelligent (mais peu réaliste) et des acteurs moyens mais habités par l’histoire.
    La partition de Bernard Herrmann (son avant dernière) est une merveille (qui dépasse presque celle de Vertigo  – mais on est encore dans le sublime) vaut à elle seule de voir et d’écouter le film. Un exemple supplémentaire dans la scène du mémorial, scène poignante qui suit la scène de l’accident.
  • Scénario intelligent et alambiqué
    Certes Obsession a des défauts car Brian de Palma est à ses débuts mais son enthousiasme à revisiter Hitchcock l’emporte avec un scénario intelligent (mais peu réaliste) et des acteurs moyens mais habités par l’histoire.
    La partition de Bernard Herrmann (son avant dernière) est une merveille (qui dépasse presque celle de Vertigo  – mais on est encore dans le sublime) vaut à elle seule de voir et d’écouter le film.

 

  • Vertigo/Obsession
    Si on compare (encore) avec Vertigo, le jeu de Cliff Robertson est bien loin de celui de James Stewart
    et Genevieve Bujold (déjà une grosse différence d’age dans Vertigo entre James Stewart et Kim Novak) est un peu jeune mais leur duo est convainquant.
    Brian de Palma a écrit l’histoire et confié à Paul Schrader le scénario mais s’est appliqué à son habitude son son découpage des scènes (storyboard), le choix de ses plans.
    Sa mise en scène est fluide et unique..


De Palma sait mettre en scène et raconter une histoire (même des histoires faiblardes)..

  • Références
    Comme dans Vertigo, le film est en deux temps que je ne dévoilerais pas ici.
    Les références à Vertigo sont nombreuses : l ‘église, le tableau et la coiffure et le bien sur le double,
    mais cette variation est plus moderne.
    On n’est ni dans le remake, ni le plagiat mais dans l’hommage et la variation à un film unique et culte.
    Quand on l’interroge sur sa filiation avec Hitchcock, un peu présomptueusement, De Palma dit connaitre tout du “vocabulaire cinématographique” de Hitchcock..
    On ne sait pas si le maitre anglais cautionne le disciple.

 

  • Montage
    Au moment du montage, on dit que Bernard Herrmann a pleuré devant les images du film en félicitant Brian de Palma pour son travail. Herrmann au creux de sa popularité s’était fait une nouvelle jeunesse (et des chefs d oeuvres) avec des réalisateurs jeunes et prometteurs (Truffaut, De Palma, Scorcese).

 

  • Renaissance (reconnaissance ?) tardive
    Hitchcock et Herrmann étaient fachés irrémédiablement depuis 10 ans (en 1966 au montage du film “le rideau déchiré”) , De Palma a évité de mentionner devant Herrmann leur age d’or passé mais a souligné sans les porter aux nues mais avec admiration toutes ses meilleures contributions au cinéma.
    La ville de Florence n’a jamais sans doute été aussi bien filmé par un étranger que dans Obsession.

Oubliez les défauts du scénario, des acteurs et laissez vous porter par la caméra de De Palma la musique d’Herrmann et une histoire alambiquée, dont la version blu ray rend un bien bel hommage.

2013 – 11 : Twin Peaks Fire Walks With Me 22 ans après

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La vision du film “TP Fire Walks With Me” est optimale.
Fin d’après midi, obscurité.
Feu de cheminée qui lance des flammes de lumière.
Son aux élans de basse onctueuse.
Image HD.
Le film passe d’un trait.
Mais 20 ans après, certes, il pose toujours des nombreuses questions.
Mais surtout il laisse un gout de déception.
Quand j’avais vu le film à sa sortie, l’excitation était à son comble.
J’attendais beaucoup et j’avais été certes sans réponses aux questions suivantes.
Qu’adviendra t il de Dale Cooper dans la Loge (Et maintenant Chet Desmond. ) ?
Comment Phillip Jeffries et Annie arrivent à sortir de la loge ?
Pourquoi des esprits maléfiques s’abattent sur Twin Peaks ?
Y a t il une malédiction ? Une présence extra terrestre ?
Visuellement le film est bien tourné, la direction d ‘acteurs est réussie, les passages étranges et les scènes effrayantes sont efficaces.
En 2013, l’humour est un peu évaporé mais la violence reste.
Sur ce qui se passe lors des 7 derniers jours de Laura Para, tout a été dit dans la série mais rien n’était montré.
Ici tout est plus explicite, certes bien filmé mais était ce nécessaire ?
Lynch a fait du Lynch, il y a une scène de cervelle à la « Sailor et Lula » et « Lost Highway ».
Il y a des relations sexuelles troubles à la « Mulholland Drive », Twin Peaks est une ville qui cache autant de bonté et de perversité que celle de « Blue Velvet ».
Lynch filme des chansons d’amour comme dans « Blue Velvet ».
Mais il manque l’esprit, l’humour léger, et la gentillesse de la série.
Alors pourquoi ?
Lynch avait dit qu’il était tombé amoureux de la ville de « Twin Peaks », de ses personnages et qu’il voulait y revenir.
Qu’il avait écrit des histoires, peut être une 3e saison, peut être un Twin Peaks 2,
Mais quid du film ?
S’intéressait t il plus que tout, à la cruauté de BOB/Leland sur Laura, Ronette et Theresa Banks ?
On peut résolument penser que non.
Lynch a du couper à regret plus d’une heure de son film initial.
La plupart des personnages “gentils” : le shérif Truman, Ed, Norma, le docteur Hayward ont tourné des scènes (remontées en 2000).
Quand on lit le scénario, ce devait être un retour à cette petite ville accueillante et rigolote.
Et aussi retrouver “notre gentil héro ” : Dale Cooper.
Cooper avait un rôle plus étoffé dans le script initial: c’est lui qui devait enquêter sur Theresa Banks.
On devait retrouver notre Cooper gentil et ne pas rester sur le Cooper maléfique sorti de la loge pour s’attaquer à Annie de la fin de la 2e saison.
Lynch a du affronter des réticences :
celles des producteurs qui voulaient un “petit” film d’une grosse histoire à tiroirs,
celle de certains acteurs (Coop – Kyle Mac Lachlan et Audrey – Sherilyn Fenn et Donna ) qui n’aimaient pas l’histoire.
Donc Lynch a fait des concessions mais Lynch a aussi une vision noire : le dernier épisode de la série saison 2 en est l’exemple.
L’épisode est certes brillamment réalisé mais plonge aussi la série dans des eaux noires et troubles.
Lynch pensait-il déjà à « Twin Peaks » Saison 3 ?
Après la vision du film et la série en 2013, je me trouve partagé entre plusieurs émotions.
Apaisé car le film boucle la série.
On termine le film sur pratiquement les premières images de la série.
Avant la découverte de Laura où tout est  paisible, lumineux.
Et on va pouvoir (re)commencer le voyage dans les ténèbres.
Mais aussi un peu frustré car tant de questions et de personnages restent prisonniers.
25 ans après, on a toujours une pensée pour le Coop gentil prisonnier dans sa loge.
Pour Annie poursuivie par le Coop méchant et sa horde d’esprits maléfiques.
Mais exhumer cette série et ce film n’était pas vain.
Chaque vision révèle de nouveaux aspects.
Chaque vision, c’est aussi l’occasion de partager avec de nouveaux téléspectateurs pertinents,
D’échanger des propos autour de l’amour, la mort, l’humour, la gentillesse, la traitrise ’amitié.
Plein de sentiments universels.
C’est aussi l’occasion de bonnes discussions et de retrouver de “vieux” amis acteurs et téléspectateurs.

2013 – 11 : La série TWIN PEAKS 24 ans après

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Retrouver la série twin peaks, c est comme retrouver une ancienne connaissance amie.
On comprend pourquoi, encore maintenant, des « conventions » des « colloques » se déroulent chaque année.
Des fans retrouvent les lieux de tournage, les objets, les acteurs de la série et les épisodes.
La série est marquante.
La visionner  aujourd’hui alors qu’elle a près de 25 ans, c est dangereux pour le mythe.
Certes, l apparence physique des acteurs rappelle les années 90.
Mais ses aspects intemporels et universels font qu’elle reste encore passionnante et originale.
La copie que nous avons entre les mains est entièrement restaurée.
Le son est somptueux.
Calé dans un fauteuil avec un feu de cheminée ardent qui illumine la pièce sombre.
Grand écran. Plafond boisé.
On se retrouve bien immergé dans la série.
Des les premières notes de Badalamenti, la magie opère toujours.
Quand on a 40 ans, les centres d intérêt ne sont plus les mêmes qu’à 20 ans.
Les histoires de jeunes adultes m’intéressent moins en 2013 qu’en 1991.
J’ai un regain d’intérêt pour les trames des personnages plus vieux.
Du coup, je découvre des nouveaux coups tordus du triumvirat Ben Horne/Catherine Martell/Josie Packard,
Je m’intéresse plus aux aléas de Ed/Norma.
Je comprends mieux les ramifications  des histoires avec les frères Renault et la police canadienne.
La version originale gomme légèrement l’humour de la version française
(qui a été ma première version à la télé sur la chaine 5).
Mais on se délecte autant des émerveillements alimentaires de Cooper avec le sherif Truman.
Ses cocasseries, son étrangeté avec Hank, Andy et Lucie qui restent souvent ahuris mais émerveillés.
Mais la version originale rend aussi moins niais certaines histoires des “jeunes” : (Donna avec James, Donna avec Harold Smith).
J’ai le souvenir de la première diffusion que chaque épisode apportait son lot d humour d’étrange et de belles filles.
Des belles filles il y en a plein.
Le format de la série « grand public » fait que les réalisateurs jouent avec la censure américaine.
Pas de plans osés.
L’étrangeté est surtout apportée par le scénario et par les épisodes réalisés par Lynch.
A juste titre, il y a 25 ans, je frémissais d’avance aux épisodes de Lynch.
Aujourd’hui on se rend compte que Lynch amène toujours des scènes magistrales, étranges et décisives pour l’histoire.
Mais les autres réalisateurs/réalisatrices ont apporté la touche très humaine aux personnages et aux histoires secondaires de la série.
Parce que le détail est aussi important que l’essentiel, la série est aussi une réussite collective.
Lynch ne voulait pas révéler le meurtrier de Laura Palmer mais la pression des studios a été plus forte.
Curieusement alors que la deuxième saison (après la révélation) semblait sabordée (puisque le mystère principal est –en apparence- résolu), elle apparait aujourd’hui aussi passionnante.
Les personnages sont connus : il se passe toujours une foule de choses et l histoire du meurtrier de Laura Palmer prend une nouvelle dimension presque universelle – l’histoire du mal contre le bien.
La fin de la deuxième saison est déroutante, Lynch n’a pas cédé aux pressions des studios.
Préparait-il déjà une troisième saison ou un film ?
Il apporte sa touche étrange mais on reste toujours bouche béante, abasourdi.
La fin est un peu noire.
Elle invite à une troisième saison dont on parle toujours, sans doute à tort.
Elle pose beaucoup de questions.
C’est comme ci, nos « amis » de cinéma étaient partis pour un long voyage.
Ça nous laisse un peu orphelin de cet univers somme toute attachant par beaucoup d’aspects.
Les gentils sont bien gentils et les méchants bien méchants, version Lynch la haine et la peur contre l’amour.
Dis comme ça, ça parait simpliste.
L amour ouvre la porte vers un monde de joie de lumière et de bonté.
La peur, la haine ouvre la porte vers un monde de haine de mort.
Ça fait un peu mystique mais chez Lynch / Frost tout est très cinématographique.
Peut être même que l’aspect visuel et l’ambiance les intéressent plus que le propos philosophique.
Twin Peaks est dérangeant car c est un monde violent qui nous est proposé par moment
Alors que la ville aspire à la simplicité et au bonheur.
Lynch est dérangeant dans sa façon de filmer avec beauté des choses assez violentes et cruelles.
On pourra lui pardonner sa noirceur au titre d’artiste.
Et aussi car la musique d Angelo Badalamenti, immerge mais soulage le film par sa présence douce et bienveillante.
La série est terminée.
Est ce que nous la reverrons un jour ? Sans doute oui.
Il nous reste le film qui est à lui seul un joyau.
Avec la fin de la série des questions restent sans réponse,
Ou plutôt, plusieurs hypothèses se proposent à nous.
Le bon Cooper est prisonnier dans la chambre rouge antichambre de la loge noire et la loge blanche.
Le double maléfique de Cooper lui est sorti.
Est ce que le bon Cooper parviendra à sortir pour éliminer son double ?
Est ce que BOB, l’esprit maléfique, qui s empare des âmes sera définitivement renvoyé dans son enveloppe terrestre : un hibou dans les bois ?
Est ce que Annie, la douce et lumineuse Annie, parviendra à conduire les agents Truman,  Hawk et le major Briggs dans la chambre aux rideaux rouges pour fermer ou détruire à jamais cette ouverture vers le mal ?
Beaucoup de questions.
Car la fin de la série nous laisse sur du noir, comme elle avait commencé d’ailleurs.