2014 – 01 – 07 – Obsession de Brian De Palma 38 ans après

Commentaires et extraits

Obsession (poster original)

Obsession de Brian de Palma date de 1976 et je l’ai visionné pour la première fois autour de 1988 dans un enregistrement TV d’époque. Autant dire avec une image un peu brouillée (décodeur canal plus”maison”) et un son mono. Et pourtant le film est déjà apparu comme une oeuvre marquante (même injustement qualifié d’ersatz de Vertigo).

Version blu ray.

Le visionnage d’Obsession dans sa version blu ray (bien que revu de nombreuses fois en cassette VHS, DVD non sous titré) devient une évidence: le chef d’oeuvre est intact. Avec ses défauts (histoire alambiquée) et ses qualités : la musique de Bernard Herrmann, la réalisation de Brian de Palma (formidable conteur, virtuose de caméra et des plans fluides) et une photographie splendide.

  • générique
    Dès le générique,le prélude Herrmanien avec ses cordes ses chœurs et ses orgues s’impose dans sa grandeur sa mélancolie et son romantisme.
    Si la musique en impose naturellement (le talent de Herrmann), elle épouse naturellement  un découpage précis des scènes et un montage jamais ennuyeux.

Dès la première scène post générique, chaque mouvement de caméra va placer les principaux personnages et poser le suspense. La musique (de Herrmann) “valse lente” est l’un de ses thèmes les plus réussis.

Si on aime la musique nerveuse et romantique de Herrmann, si on aime les circonvolutions scénaristiques (parfois tirées par les cheveux) des histoires de De Palma,si on aime Vertigo de Hitchcock et ses variations (sur le thème du sosie/double, Obsession est nécessairement à visionner). La scène du rendez vous pour la rançon est un modèle de virtuosité.

  • Scénario intelligent et alambiqué
    Certes Obsession a des défauts car Brian de Palma est à ses débuts mais son enthousiasme à revisiter Hitchcock l’emporte avec un scénario intelligent (mais peu réaliste) et des acteurs moyens mais habités par l’histoire.
    La partition de Bernard Herrmann (son avant dernière) est une merveille (qui dépasse presque celle de Vertigo  – mais on est encore dans le sublime) vaut à elle seule de voir et d’écouter le film. Un exemple supplémentaire dans la scène du mémorial, scène poignante qui suit la scène de l’accident.
  • Scénario intelligent et alambiqué
    Certes Obsession a des défauts car Brian de Palma est à ses débuts mais son enthousiasme à revisiter Hitchcock l’emporte avec un scénario intelligent (mais peu réaliste) et des acteurs moyens mais habités par l’histoire.
    La partition de Bernard Herrmann (son avant dernière) est une merveille (qui dépasse presque celle de Vertigo  – mais on est encore dans le sublime) vaut à elle seule de voir et d’écouter le film.

 

  • Vertigo/Obsession
    Si on compare (encore) avec Vertigo, le jeu de Cliff Robertson est bien loin de celui de James Stewart
    et Genevieve Bujold (déjà une grosse différence d’age dans Vertigo entre James Stewart et Kim Novak) est un peu jeune mais leur duo est convainquant.
    Brian de Palma a écrit l’histoire et confié à Paul Schrader le scénario mais s’est appliqué à son habitude son son découpage des scènes (storyboard), le choix de ses plans.
    Sa mise en scène est fluide et unique..


De Palma sait mettre en scène et raconter une histoire (même des histoires faiblardes)..

  • Références
    Comme dans Vertigo, le film est en deux temps que je ne dévoilerais pas ici.
    Les références à Vertigo sont nombreuses : l ‘église, le tableau et la coiffure et le bien sur le double,
    mais cette variation est plus moderne.
    On n’est ni dans le remake, ni le plagiat mais dans l’hommage et la variation à un film unique et culte.
    Quand on l’interroge sur sa filiation avec Hitchcock, un peu présomptueusement, De Palma dit connaitre tout du “vocabulaire cinématographique” de Hitchcock..
    On ne sait pas si le maitre anglais cautionne le disciple.

 

  • Montage
    Au moment du montage, on dit que Bernard Herrmann a pleuré devant les images du film en félicitant Brian de Palma pour son travail. Herrmann au creux de sa popularité s’était fait une nouvelle jeunesse (et des chefs d oeuvres) avec des réalisateurs jeunes et prometteurs (Truffaut, De Palma, Scorcese).

 

  • Renaissance (reconnaissance ?) tardive
    Hitchcock et Herrmann étaient fachés irrémédiablement depuis 10 ans (en 1966 au montage du film “le rideau déchiré”) , De Palma a évité de mentionner devant Herrmann leur age d’or passé mais a souligné sans les porter aux nues mais avec admiration toutes ses meilleures contributions au cinéma.
    La ville de Florence n’a jamais sans doute été aussi bien filmé par un étranger que dans Obsession.

Oubliez les défauts du scénario, des acteurs et laissez vous porter par la caméra de De Palma la musique d’Herrmann et une histoire alambiquée, dont la version blu ray rend un bien bel hommage.