“Faut il tuer Sister Georges” est un film “coup de poing” de Robert Aldrich : un film excellent à découvrir mais qui n’est pas forcément facile à appréhender ni par le sujet ni par la mise en scène.
- Critique du monde de la télévision
Robert Aldrich a travaillé à ses débuts comme réalisateur à la télévision : il connait ce monde dont il dresse un portait féroce impitoyable. Sister George est le personnage principal et populaire d’une série (prude !) qui va peu à peu être évincé. Les productrices et scénaristes sont motivées par l’audience, la rentabilité et la popularité. L’actrice va sombrer lentement.

- Duo d’actrices
June (Sister George) (Beryl Reid) et Childie (Susannah York) sont les deux personnages principaux et leur prestation est éblouissante. June est tour à pathétique et émouvante, vulgaire, sensible, manipulatrice. Childie est alternativement dure, fragile, séduisante, esclave et manipulatrice. Robert Aldrich pousse ses deux actrices au bout (à bout ?) dans des scènes difficiles à la fois nuancées et outrancières.
- Mis en scène, mise en abîme
Le film est long (2h20), éprouvant mais envoûtant, intense avec de longues scènes où on ne sait si l’on va sourire (un peu) ou être triste (touché). La mise en scène est une lente mise en abîme d’une actrice, d’une femme, d’un couple.
- Lesbiennes
Robert Aldrich qu’on n’a jamais pu qualifier de réalisateur aux idées manichéennes, simplistes, machistes (malgré les apparences – films de guerre, westerns) aborde le thème de l’homosexualité féminine, avec nuances mais néanmoins frontalement.
- Films engagés
Robert Aldrich après le succès des 12 salopards 1967 (film pas aussi simpliste qu’il n’y parait), réalisent en 1968 deux films engagés et critiques sur le monde du cinéma (The Legend of Lylah Clare) et de la télévision (The Killing of Sister Georges ).
Alors The Killing of Sister George (être en forme pour le visionner) difficile de sortir joyeux mais aussi reconnaissons qu’on peut être touché par un film fort et unique.
- Extraits
Une scène (poignante) : June vient d’apprendre qu’elle perdrait son role dans la série Sister George. Elle écrit des (fausses) lettres de spectateurs mécontents. Childie tente de la réconforter mais se détache peu à peu d’elle.
Scène June Childie : le personnage sister George a disparu de la série
June retrouve un peu d’enthousiasme. Elle part avec Childie dans un bar lesbien faire un numéro de Laurel et Hardy.
Scène June Childie en Laurel et Hardy
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