2007 – Ocean’s 13 de Steven Soderbergh

Ocean’s 13 est d’abord un film nostalgique : Soderbergh, Clooney (acteur et co-producteur) ont passé de très bons moments de tournage et d’amitiés (cinématographiques) avec une brochette d’acteurs. En 2007 Clooney qui s’attaque à la mise en scène et aux sujets “serieux” , Soderbergh qui a du mal à mettre en oeuvre ses nombreux sujets de films (il “arretera” 5 ans plus tard) pensent qu’il faut (encore) passer de bons moments (de potes).

Avec Ocean ‘s 13, Soderbergh pense c’est le moyen idéal de boucler sa trilogie et de réaliser un film facilement (son dernier grand film populaire ?) avec des acteurs/actrices qu’il apprécie et de prendre du plaisir au tournage .

Le scénario est plus simple que pour Ocean’s 12, les qualités des précédents Ocean’s (mise en scène, narration, couleurs, direction d’acteurs) persistent mais la qualité (l’interet ?) du film c’est que  Ocean’s 13 est un film d’acteur par un realisateur qui aime ses acteurs et le cinéma.

Les prestations des acteurs sont très homogènes (très bonnes) il manque sans doute des effets de surprise mais on suit toujours avec plaisir cette histoire de casse à rebondissements.

2003 : Ocean’s 12 de Steven Soderbergh

Prolongeant le succès de Ocean’s 11 Soderbergh prend les mêmes et recommence. Le metteur en scène se fait toujours plaisir à diriger des acteurs de renom dans une aventure détendue et foisonnant de personnages.

Mais comment faire mieux coté (mince) scénario : un braquage de casino impossible ? Comment faire plus spectaculaire coté narration ? Et coté mise en scène ?

L’idée directrice (brillante) va être d’intégrer 2 nouveaux personnages “concurrents” : une flic amoureuse (Catherine Zeta Jones) d’un des Ocean’s et un “rival” (Vincent Cassel) à Danny Ocean.

pour la continuité (suite oblige) Soderbergh va reprendre l’histoire presque là où elle était restée : Benedict qui ne pense qu’à “laver son honneur”.

extrait vidéo : le point de départ

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2001 – Ocean’s 11 de Steven Soderbergh

En 2001 , Steven Soderbergh Steven Soderbergh tourne à plein régime : presque deux films par an avec alternance de productions “populaires” (des polars “l’anglais” , “Hors d’atteinte” ) avec des productions plus “sérieuses” (films politiques  “Traffic”  ou militants “Erin Brockovich”).

Le succès critique et public (Erin Brockovich, Traffic) est également au rendez vous. Et sa collaboration artistique avec des acteurs fétiches (Georges Clooney, Don Cheadle) s’étoffe son style aussi (bien que ses premiers films Sex Mensonge et Video ou Kafka restent les plus originaux).

Avec Ocean’s Eleven, Soderbergh va démarrer une trilogie populaire, (lucrative) et réussie.

Dans l’extrait qui suit on a toute la “patte” de Soderbergh en image : narration en //, le film de groupe, couleurs somptueuses et une narration alternant suspense et surprises.

extrait vidéo

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2014 – 02 -01 : Out Of Sight, le “premier” retour de Soderbergh et sa première collaboration avec Clooney

hors-d-atteinte-1998-pochette

“Premier” retour et première “renaissance”

En 1998, lorsque Steven Soderbergh annonce le tournage de son film “Hors d’atteinte”, il sort déjà à sa première période d’arrêt du cinéma (1 an – longue période pour le cinéaste boulimique).
Par la suite (dans les années 2000 puis dernièrement en 2013), il va réitérer son annonce d’arrêter le cinéma  mais sans jamais cesser complètement ses activités.
Pourquoi ?
Peut être parce qu’il a été reconnu très (trop ?) jeune par la critique (le plus jeune palme d’or à Cannes avec Louis Malle) et le public comme l’ont été avant lui Orson Welles, Stanley Kubrick ou Alfred Hitchcock ?
Peut être parce qu’il a une très haute opinion de lui même et de son cinéma.
Peut être parce que le cinéma (son cinéma) est un art majeur ?
De mon point de vue, certainement des trois et aussi parce qu’il est plus artiste, artisan que faiseur de film dans une industrie qui réclame des succès avant des chefs d’œuvre.

vlcsnap-2014-02-02-17h33m23s77vlcsnap-2014-02-02-17h12m26s58(Ocean’s 13 – 2007 – Les “ocean’s” réussites commerciales de Soderbergh)

Soderbergh n’est pas Kubrick ou Welles mais …. Soderbergh

Soderbergh n’est pas Kubrick malgré des sujets forts (Erin Brockovich – 2000, Traffic – 2000), “son” image,”ses” couleurs (marquantes dans la série des “ocean”), ses montages caractéristiques et originaux (entremêlant présent passé futur dans la même scène et des “split screen” empruntés à De Palma ).

Il n’est pas Hitchcock malgré son gout des polars pleins de suspense (L’anglais – 1999, A fleur de Peau – 1995, Piégée – 2011, Effets Secondaires – 2013  ).
Il n’est pas Orson Welles malgré son talent précoce et des idées à foison.
Soderbergh a beaucoup mis en scène jusqu’à présent (jusqu’à 3 longs métrages par an) et sa filmographie est déjà longue (plus de 35 films en 25 ans de carrière).
En 1998, Soderbergh sort d’un échec commercial (A fleur de peau – 1995), d’un film expérimental (Schizopolis – 1996) et est entré d’une période de doute.
Quand il accepte un film de commande (encore un polar), il ne sait pas qu’il va renouer avec le succès, débuter une fructueuse collaboration et entamer une amitié avec Georges Clooney (pas encore la star internationale).

“Out of Sight”, première collaboration avec Georges Clooney.

“Out of Sight” est l’histoire simple d’une relation d’amour entre un braqueur de banque et une policière.
Jenifer Lopez malgré peu d’expérience est crédible et Clooney charmeur, séduisant émouvant, amusant, un aperçu de son talent. Par la suite, le coté charmeur, sensible, séducteur, trés épris et légèrement fragile sera développé dans les ocean’s 2001 – 2004 – 2007, The Good German – 2006 et leur chef d’oeuvre : Solaris – 2002.

Deux grandes scènes : la scène du coffre et la scène de “Gary et Celeste”.
L’histoire est classique presque banale mais a un certain charme. Son  aspect léger et humoristique rappelle “la main au Collet” de Hitchcock) que vient gâcher certaines scènes de violence inutile (pourquoi faire exploser de la cervelle ?) alors qu’on est dans un polar “pour de faux”.

vlcsnap-2014-02-02-17h18m23s38(Cary Grant, Grace Kelly : la main au collet – 1955)

Reste les scènes entre Clooney et Lopez (scène du coffre de la voiture, scène de la fausse “première” rencontre en “Gary et Celeste”, scène de l’ascenseur).
Soderberg est brillant quand il filme simplement ces scènes intimistes et Georges Clooney est incontestablement un grand acteur et l’héritier de cary Grant.

vlcsnap-2014-02-02-17h20m40s126(Humphrey Bogart – Lauren Bacall – Le grand Sommeil – 1946)

On se souvient des joutes verbales entre Lauren Bacall et Humphrey Bogart dans le grand sommeil : l’histoire importait moins que leurs rencontres. Ici dans un registre plus moderne, ça fonctionne aussi bien.

vlcsnap-2014-02-02-17h45m58s193(La scène du coffre)

1ère exemple dans la scène du coffre, tournée plusieurs fois (la version 2 existe dans le bonus DVD), Soderbergh filme les deux acteurs sous un seul plan de caméra avec une seule lumière : ils parlent de tout et de rien, de “Bonnie and Clyde”, ils ne se voient pas mais les émotions passent, le ton du film est établi et avec la crédibilité des acteurs principaux.hors-d-atteinte-1998-gary et Celeste
Deuxième exemple dans la scène de la fausse rencontre, Soderbergh monte dans la même scène des images du présent du passé du futur (une de ses figure de style préférée).

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La caméra s’attarde sur les visages les mains les regards, les dialogues parlent d’un couple imaginaire : Gary et Celeste.

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Sans ses deux scènes, l’histoire n’aurait pas été déstabilisée mais le film n’aurait pas fleurté avec l’excellence.

Que reste t’il en 2014 de “Out Of Sight” ?
Coté ambiance, “Out Of Sight” a une musique type des années 90-2000, exit (momentanément) le style mélancolique et économe de Cliff Martinez.
Le film a  des imperfections de ton (comédie policière ou film noir ?) de la violence déplacée. Quoique peu original, le film vaut le détour pour voir les débuts de Clooney sous la caméra de Soderbergh, pour une poignée de belles scènes intimistes et un montage jamais ennuyeux.
“Out Of Sight” est aussi distrayant et amorce ses autres très bons films “grand public” (“L’anglais”, “Erin Brockovitch”) et ses futurs grands succès avec Clooney (Ocean 11,12 et 13 – 2001 – 2004 – 2007).

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(Brad Pitt – Georges Clooney : Ocean’s 13 – 2007)

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(Georges Clooney – Out Of Sight)

2008 – 08 : sexe mensonges et vidéo (1989) de Steven Soderbergh

Commentaires et extraits

“Sexe mensonges et vidéo” est le premier film de Steven Soderbergh : coup de maître ou coup de chance ? Oeuvre d’un grand réalisateur surdoué ou oeuvre indépendante et rafraîchissante ?
Un peu des deux mais 20 ans après le film reste un film intense et unique.

Graham (Spader) et Ann (Andie Mac Dowell)

Certains qualifiaient Soderbergh de réalisateur surdoué, d’autres de tête de file du cinéma indépendant. Reste qu’à ses débuts, Soderbergh avait soif de filmer, d’exprimer son regard, son indépendance, à travers les images, une photographie (par la suite sous divers pseudonymes, il sera directeur de la photo ou monteur de ses films) mais aussi de mieux se connaître à travers les histoires (avec des élément autobiographiques) qu’il écrit. A l’image de ce premier film c’est surtout quand il raconte et filme simple qu’il est le plus touchant. C’est quand sa technique est la moins visible qu’il impressionne.

L’histoire de sexe mensonge et vidéo est basée sur des anecdotes mais est aussi autobiographique. Authenticité et originalité est d’abord ce qui frappe autant que ces récits en parallèle puis croisés de personnages opposés. C’est aussi par la grace de l’interprétation (James Spader et Andie Mac Dowell en tête) que prend forme ce récit (assez banal) d’une rencontre qui naît et d’une autre qui se termine.

Les acteurs(trices) du film

L’originalité du récit c’est la rencontre de deux êtres qui n’auraient jamais dû se rencontrer et un récit en flash back (marque de fabrique de Soderbergh).

Première scène culte entre Ann et Graham : sous l’apparente banalité de la situation la scène devient culte grâce aux plans, dialogues et l’interprétation.

A “l’image” des dialogues, l’histoire est aussi surprenant et originale (elle paraîtra moins originale de nos jours avec l’hyper connectivité) ainsi que le titre. Dans les extraits suivants, les personnages se révèlent et l’histoire se tisse et principalement par non-dits, regards et gestes que par des mots (bien que le comble est que Ann consulte un psychanalyste).

Les mots sont difficiles douloureux secrets (principalement pour Graham), par le récit les mensonges du présent (John, Cynthia) s’opposent aux douleurs du passé (Graham).

Une autre qualité du film est qu’il émerge quelque chose de lumineux de positif de ces rencontres (parfois douloureuses) : écrire et mettre en scène est un acte libérateur.
Et les images vidéos (symbole de voyeurisme) apparaissent comme le catalyseur du film et mettent à jour indirectement les véritables désirs. Le cinéma est aussi un exutoire. Elle met enfin les personnages devant la réalité devant leurs responsabilités.

Les scène suivantes sont cultes à mes yeux et pourtant assez banales en apparence.

Bien sur le film est aussi un film esthétique : les images sont splendides notamment les gros plans des visages, la musique est délicate (Cliff Martinez), l’interprétation est au plus juste et intense et les personnages deviennent plus authentiques.
Bien plus qu’un exercice de style un des film les simples et ambitieux de Steven Soderbergh.

Pour terminer un court article de Telerama.

Article de Télérama