10h Visite de Mons
Cinéma, musique par Bob
10h Visite de Mons
Le trajet dura comme prévu : plus d’1H30.
Un trajet sinueux et obscur.
En d’autres circonstances, le parcours eut été qualifié de campagnard et montagnard.
Arrivé à Rieti, le barbu se planta pour trouver l’hôtel.
La boite à chiffre tournait.
Nous tournions également.
Malgré la pauvreté de la population à cette heure là, le barbu trouva un clanpin à qui il demanda son chemin.
L’hôtel apparut enfin sur une grande place majestueuse.
La boite à chiffre stoppa.
Nous également.
Coté faffiot, il me manquait maintenant une vingtaine d’euros.
Je proposais de tirer du carbure à un distributeur.
Pas possible d’extraire de la fraîche.
Finalement sans parler dans sa barbe, le chauffeur repartit avec un paquet d’oseil mais sans sa vingtaine d’euros supplémentaires.
Moi, j’avais ma facture : un papelard griffonné mais officiel.
Pour l’administratif, tout était en ordre.
Pour l’anecdote, j’étais en vrac.
Arrivé à l’hôtel, je me préparais à une entrée discrète.
Le genre ni vu ni connu.
Manque de pot, le portier me tomba sur le râble.
Pour l’entrée discrète, c’était raté.
Tout en anglais :
« je vous attendais plus tôt, le chauffeur a appelé, qu’est ce que s’est passé ? »
Sans me démonter, je lui expliquais l’aéroport, le chauffeur de taxi qui n’était pas là.
Le portier qui était très bavard, me dit qu’effectivement “son” chauffeur de taxi était en retard.
Il avait appelé aussi l’hôtel pour dire que je n’étais pas là.
Qu’il voulait aussi que sa course soit payée.
Que je devrais voir ça demain avec lui.
Ca c’est pour l’essentiel.
Coté détail, la discussion dura encore 20mn.
On aurait pu se dire que le “portier” de nuit était bavard parce qu’il n’y avait personne au guichet.
Le jour, c’était pareil.
Intarissable sur bien des sujets : la politique internationale avec le colonel de l’armée italienne ou le sport avec l’équipe américaine de soccer.
A près de 3H, j’étais enfin au pieu pour un repos bien mérité.
Le lendemain, le chauffeur de taxi qui devait aller me chercher la veille
était là.
Un minus dans une boite à savon italienne : une fiat de style panda mais visiblement pas capable de grimper aux arbres.
Je m’apprêtais à la discussion virile.
J’embrayais pour lui demander des explications.
Il ne parlait ni anglais, ni français.
Et moi pas italien.
Plus tard le minus revint à la charge en pleurnichant à l’hotel puis l’acceuil d’Alcatel.
J’appris qu’il voulait qu’Alcatel paya la course.
Le rondouillard en fiat repartit bredouille.
Frais rasé, gavé de fruits frais, de capucino et de croissants, j’arrivais fringuant au boulot.
Je devrais dire l’usine.
En arrivant dans les locaux, je fus accueilli par un grand chef : Giovani.
Comme de coutume, il empocha : ma main dans la sienne.
Toute en mettant son autre paluche sur mon épaule.
Certaines mauvaises langues prétendent qu’avec Gio, il faut recompter ses doigts après lui avoir donné la main.
Une autre langue de serpent affirme que ce qu’il donne d’une main, il le reprend de l’autre.
Bref j’étais tout de suite dans le beau bain.
A peine le temps d’enchaîner une politesse, il fallait déjà analyser un problème.
Mais je savais bien nager dans ces eaux là.
J’avais pris un bon petit déjeuner avec dans mon dos le portier qui me tenait la jambe.
Champion de l’anecdote, il savait aussi faire mousser le capucino.
Bien mangé mais peu dormi.
C’est avec le premier kawa : noir, minimal et délicieux que définitivement je fus en « mode on » pour toute la journée.
J’omettais de parler de l’anecdote de la veille.
Les flics italiens n’ont pas toujours le beau rôle sur la route.
Gio était fameux pour ses élucubrations soporifiques.
Il fallait aussi le voir en pilotage de Fiat : énergique.
Autant ses explications relevaient du discours interminable et pompeux,
autant sa conduite était directe.
Le summum : le voir faire les deux dans la même demi heure.
Resultat : fumée sur la route et dans les crânes.
A Vimmercate, j’ai eu l’honneur d’être ramené une fois à l’aéroport par Gio.
Entre mon conducteur de taxi malhonnête de Rieti et Gio, c’était comme choisir entre la peste et le choléra.
D’autres collègues eurent également l’honneur d’être véhiculés par Gio.
Harnaché dans une fiat neuve mais en toc, nous écoutions à l’arrière, Gio.
Qui partait sur une dissertation dont il avait le secret.
Tout en talonnant une bagnole de flic à 150.
Quand il lâchait le volant c’était pour étayer son discours.
Personne ne le relançait en lui posant une question.
Par contre lui relançait le poulet.
Gio faisait des grands gestes à la menu flicaille qui n’avançait pas et qui ne bronchait pas.
Sans doute normal.
A l’apogée de la démonstration, alors qu’il nous éclairait sur la gestion de réseau,
il aspergea les flics d’appels de phare.
Flics décidemment trop lents pour lui.
Quand il en y a pour deux il y en a pour trois.
Cette maxime extrêmement chaleureuse pour le voyageur fourbu transi qui se pointe
dans un havre de paix s’applique aussi à la circulation italienne.
3 de front sur une deux voies.
Ni une ni deux, Gio profita d’un deux sans trois pour se jouer de la volaille.
Mais revenons à Rieti.
Il y a de la solidarité entre collègues pour retourner à l’aéroport.
Deux collègues italiens qui prenaient un avion à peu près aux mêmes heures que moi,
se proposèrent de me prendre dans leur voiture de loc pour Rome.
Le trajet fut sans encombre.
A l’aéroport, les deux collègues n’eurent qu’un problème banal à régler avec l’agence de location.
Des flics leurs avaient dressé une contravention carla voiture de loc avaient de faux papiers !
Cette première nuit italienne était chaude et moite comme une vieille mangue pourrie.
Rome Fumicino était dans le dos et je commençais à fumer.
A bouillonner même.
Mais intérieurement.
Sans vague.
Comme lorsqu’on jette des pâtes crues dans une eau frémissante.
Il n’y a que dans les films qu’un jeune homme prend en auto stop
un homme dont le passe temps est de trucider l’automobiliste.
Façon “Hitcher”.
Ce serait aussi une pure fiction que le minable à casquette,
dans le merdier de sa boite à gants, planque un flingue.
Ayant quelques talents pour énerver l’abruti de base,
je pensais qu’il valait mieux me contenir pour ne pas agiter
la petite guouape.
Ceci dit, je n’allais pas passer la nuit dans ce faux taxi minable.
A 80 sur l’autoroute, on se trainait.
Ca défilait à gauche et à droite.
On quitta l’autoroute.
L’ambiance était gelée.
Il y avait un stade.
Des gens en sortaient.
On était dans une route sombre.
Sur le trottoir, il y avait des filles qui faisaient le tapin.
Ah elle était belle la soirée italienne.
Comme un vulgaire merlan,
je m’imaginais débarqué sur le trottoir.
Une première nuit perdu dans faune aquatique.
Au lieu d’intégrer un pieu recommandable.
Ca ferait bien dans les gazettes du lendemain.
Il était hors de question d’en rester là.
Calme mais déterminé, je haussais ma voix d’un ton en visant le gars.
“Return to the airport”.
Le gars bascula d’un coup en italien.
Mis à part le “Non e possible” et une foule de détails destinés à m’embrouiller,
Je comprenais surtout que le gars aller s’accrocher à son pigeon.
Ce qu’il y a de remarquable chez l’abruti, c’est sa constance.
Infatigable, endurant.
Bref dans une telle situation, à moins de peser deux fois plus lourd
et de balancer une grosse claque ou un bourre pif,
il n’y a que le pognon qui fasse réfléchir l’abruti.
Je me suis dit qu’il fallait lâcher un peu de flouz.
Je pris un billet que j’étalai sur le tableau de bord.
Avec 20 euros, le gars s’illumina.
Il recommença à discuter un peu pour négocier, l’essence, le déplacement.
Finalement il me dit “OK”.
En soupirant et en faisant mine d’être navré.
Tandis que le minable faisait demi tour à l’arrache,
je soufflais intérieurement.
On fila fissa à l’aéroport.
Mais le temps de revenir, il se passa encore une bonne demi heure.
On ne disait plus rien.
Je regardais l’heure.
Je me disais que je n’aurais peut être plus de taxi.
Ni d’hôtel.
Peu m’importait de passer la nuit dehors.
A 5 heures du mat, il y aurait bien un taxi pour rejoindre l’hôtel.
En arrivant à l’aéroport, je sortais de la guimbarde.
Le malveillant me prédisait une mauvaise nuit.
Il tentait encore sa chance de me récupérer.
J’étais déjà passé à autre chose.
J’avais le numéro de l’hôtel.
Il était tard pour appeler.
Pour leur dire quoi.
L’aéroport était maintenant fermé.
La file des taxis vide.
Je me ruais sur un groupe de personne, à la recherche d’autres taxis.
Et puis le coup de chance, un taxi arriva avec sa petite loupiotte.
Un Renault, un espèce d’utilitaire.
Son client descendit du taxi et paya la course.
J’accostais le chauffeur qui allait repartir.
C’était un barbu, l’air tranquille un peu fatigué.
C’était un vrai taxi driver cette fois.
Il ne cherchait pas à m’agripper.
Je lui demandais s’il pouvait m’emmener à Rieti.
Je lui proposais de le payer en liquide,
Une centaine d’euros.
J’avais l’argent.
Il vit les biffetons et accepta.
Il me fit passer à l’arrière, enclencha son débitteur.
Mis la radio.
J’étais maintenant tranquille.
J’appelais l’hôtel pour le dire que j’arrivais.
Le “portier” dit OK.
Sans plus.
Le barbu regarda son plan.
Sa conduite était tranquille.
Je commençais à me détendre.
Mais pas au point de m’assoupir.
Au cas où vous ne le sauriez pas, dans un colloque AIPU, il y a un thème, des intervenants et un agenda.
Dans le fascicule remis avec une séduisante sacoche grise griffée AIPU, on peut lire que Mme Epiphanie Patrailongo et Lockmickael LochNess interviennent le premier jour. Ca commence donc fort et sous les meilleures hospices (bien que les lieux ne ressemblent pas à un cloitre).
Connaitre la dame, le lieu et l’heure c’est bien mais l’endroit ne se devine pas même en lisant l’agenda dans ses grandes lignes ou entre les lignes. Il faut passer par l’accueil.
Mr Epiphanie Patrailongo avait suivi in extrémis la dernière prestation d’Ephiphanie à Trois Rivières au Québec deux ans plus tôt. Mais il s’en était fallu d’un rien que l’intervention soit manquée. Car le jour précédent l’intervention, dans un costume pourtant taillé pour l’occasion, il avait pris une veste à l’accueil de l’AIPU 2012.
– (accueil AIPU 2012) : Bonjour tu vas bien ?
– ( boulotteur sans accréditation (badge + sacoche + gobelet verseur)) : Bonjour Madame, j’ai rendez vous avec ma dame.
– (Accueil) : Ton nom ?
– (FL) : Mr Firmin Lopin.
– (Accueil) : Ah non je ne t’ai pas sur ma liste ! Bienvenue !
S’il est normal de se faire bouler sans accréditations en tentant de boulotter avec une dame entre deux séances de boulot, c’est en gobant mes goberges à l’hôtel, que je me suis dis que pour être crédible, il ne fallait pas mentir. Plutôt que de gamberger pour inventer des salades, sans vraiment bachoter, je prenais quelques informations sur le sujet. Certes après une soirée entre universitaire on finit par attraper quelques mots de vocabulaire mais de là à en faire une phrase sociologiquement cohérente, non mais ça devrait suffire pour passer l’accueil. A l’attention des sociologues en herbe, qu’ils ne se méprennent pas : attraper quelques mots au vol, comprendre même des bribes de phrases, ne suffit pas à structurer un raisonnement sociologique.
– (accueil AIPU 2012) : bonjour tu vas bien ?
– (Firmin Lopin, 2ème tentative) : Bonjour, je m’appelle Mr Epiphanie Patrailongo et je viens voir ma femme dans une démarche de recherche sur un questionnement éducatif.
-(accueil) : Payetringlongueone, vouis j’ai ce nom sur ma liste.
– (FL) : vous voulez mon passeport ? (euh euh euh, passeport tout à fait en règle !)
– (accueil) : ça ira, présentes toi à la porte H. 2ème étage. Bienvenue !
Et j’étais parvenu à entrer pour assister à la fin de sa conférence.
Au colloque de Mons, je décide d’utiliser la même démarche.
– (Mr Epiphanie) : Bonjour, je cherche la salle de la conférence de Mme Epiphanie Patrailongo pour suivre ma femme.
– (accueil AIPU de Mons 2014) Bonjour, voui (regard de pied en cape à la recherche d’un badge, d’une magnifique sacoche siglée AIPU ou d’un bock capable de maintenir un café chaud tellement longtemps qu’on peut se bruler à 14h avec le café de 9h ! ), je regarde mon registre (slurp slurp, doigt humecté, première page), non professeur Vandebrook, pas ça, docteur Vandepute, maitre VandeBruges c’est pas ça (pages qui se tournent), ah non je n’ai personne de ce nom là, une fois !
– (Mr E.) : C’est ma femme qui présente, je suis sur qu’elle est là puisque je suis là et j’aimerais bien suivre sa conférence.
-(accueil 2014) (doigt humecté, pages qui se tournent -), eh dis donc Yacinthe, (à l’oreille de son collègue) psssi pssssi, …. le monsieur, c’est sa dame , pssi pssi
-( Mr E.) : c’est à 14h
– (accueil, regard noir) ben oui mais je ne vois rien, tiens (tendant le registre à Yacinthe) tu vois queckchose ?
– (Yacinthe lui tend un autre registre) : attend faut regarder la d’dans, c’est arrivé ce matin.
– (Accueil fumée qui sort par une oreille) : ah ben d’accord, déjà un erratum et on n’est que le deuxième jour, on me dit jamais rien à moi, c’est comment vous dites son nom déjà ? Mme VehiculoLongo et Mr EliotNess ?
-( MS) : Patrailongo et elle présente avec Mr Loch Ness
– (doigts humectés) attendez attendez, oui ça y est je vois , Mme Epiphanie Patrailongo et Mr Lockmickael Loch Ness, salle C3, c’est simple, c’est par là une fois et vous tournez deux fois, une fois !
La salle C3 (C comme çalle) n’est pas en briques rouges comme de coutumes mais en parpaings gris brut. Est ce une facétie artistique de l’architecte (pas au courant des coutumes locales) ou le budget construction qui a tourné court suite à des dépassements casse croute, toujours est il que c’est bien là. Dans la salle, il y a un écran LCD et à coté un maitre de cérémonie, qui lui n’a sans doute jamais pris de LSD. La salle est ensoleillée et le maitre n’est pas né de la dernière pluie.
Le maitre est content d’être là devant ces tables en enfilade et ces chaises peu confortables garnies de conférenciers. Je me glisse discrètement à une place au fond sur une chaise inconfortable mais hors de portée de la vue périphérique du maitre. Le maitre me fait penser à mon prof de math en math sup, tous sourires aussi mais lui aurait repéré tout de suite l’intrus dans sa classe. Ce prof de math avait une barbichette au cordeau façon Trifon Tournesol , un costume gris, une cravate sombre (cravate repliée à l intérieur de la chemise pour éviter de la tacher avec de la craie !) et une boite de craies neuves dans la pochette gauche de sa chemise. Les boites de craies neuves étant consciencieusement rangées dans le premier tiroir avec la règle et le rapporteur en bois. Ce professeur avait une déconcertante facilité à enquiller sans sourciller les démonstrations en utilisant tous les tableaux mis à sa disposition.
– (Prof de math – sur le premier tableau) : d’après le théorème de la convergence uniforme de Dirichelet. (cruic cruic bruits de la craie) on simplifie l’énoncé, si je prends la dérivé seconde, bon là vous aurez reconnu le corollaire du phénomène de Gibbs, je pose l’équation sous sa forme différentielle (cruic cruic zzzzziiiii), il devient évident qu’on fait apparaitre la série de Fourrier (deuxième tableau, cruic cruic , clac – craie qui casse, zzzziii, zzzzziiii, cruic) et là plus besoin d’aller plus loin pour obtenir notre résultat (nouvelle craie et troisième tableau). (Perplexité pour les uns, admiration pour les autres) Bien sur, si ça vous amuse vous pourrez utiliser l’autre méthode dite de Hilbert qui consiste à placer nos hypothèses, (cruic) là et (cruic) là, dans une matrice à n dimensions, projeté dans l’espace préhilbertien, et la aussi le résultat est évident et je n’ai utilisé dans cette méthode que 2 craies (euh euh euh). Je vous laisse trouver la troisième méthode, vous avez 1h30 mn (bong !).
Mais le maitre de cérémonie est plutôt un maitre de thèse ou un professeur d’université agrégé depuis longtemps. Recroquevillé sur ma chaise comme une moule, je n’ai pas plus la frite surtout que ce n’est pas de la petite bière. Je me fais discret. C’est quand l’oiseau de haut vol présente l’agenda de la séance que je comprends que ca va planer haut.
La première intervenante est bien enthousiaste et son intervention se présente sous la forme d’une question somme toute intéressante qu’elle se propose de répondre à la fin. De ce que je comprends il s’agit de savoir dans quels cas utiliser la recherche fondamentale et dans quels cas la recherche appliquée et que cette question s’est posée à l’école ou elle enseigne.
– voui (clic clic – souris pour faire défiler ses animations), reprenons la définition de …, ce qui nous amène, …
Bon malgré l’absence d’une dérivé seconde et d’une bonne intégrale triple, la démonstration semble se défendre. Le maitre concentré et détendu garde un œil vigilant sur le chronomètre. A coté de moi, plus raides sur leurs chaises, Mme Epiphanie Patrailongo et Mr Lockmickael LochNess sont confiants et suivent la présentation tranquillement. On les dirait sereins et prêts pour une présentation de haut vol. En tout cas, nullement embrouillés dans les champs d’applications de la recherche appliquée aux fondamentaux de la recherche fondamentale.
Le maitre regarde son chrono fait un petit signe discret à l intervenante pour lui signaler que maintenant c’est une séance de questions.
« Si vous avez des questions ? ». Parfois on se demande si ce n’est un jury de patinage qui donne des notes. C’est la Tunisie qui prend la parole puis le Québec et la Belgique :
– (Belgique) voui alors chère collègue j’ai bien compris la démonstration et ce qui me semble fondamental et fascinant c’est que cette démonstration s’applique à cette recherche, une fois. Et je me risque euh euh euh à cette question un peu triviale, est ce que cette recherche s’applique à la recherche mais de manière fondamentale ?
Je ressens que Epiphanie et Lockmickael connaissent la réponse (psssi psssi psssi) mais n’en font rien.
Bon dans cette première intervention, c’est la tunisie qui a ouvert le bal, c’est au tour de la France d’entrer dans la danse. “De la recherche à l’action …. à la recherche”. Derrière le titre de cette conférence qui pourrait faire penser à l’esprit simple qu’on s’apprête à tourner en rond, il y a un vrai show.
Si on poursuit l’analogie du patinage, on va dire que les deux, Mme Epiphanie Patrailongo et Mr Lockmickael LochNess ont patiné toute leur vie ensemble. En fait ca ne patine pas vraiment, ça démarre très vite, ça glisse, c’est fluide, ça virevolte, pas d’à-coups. Le maitre ne reste pas de glace devant ces deux patineurs du mot. Le discours est clair, précis, sans hésitation et emballant. Ce n’est pas le style du maitre de se mettre à faire la holla à chaque ponctuation mais on le voit opiner du chef se délecter et être embarqué par un certain enthousiasme. Le duo est bien rodé, les phrases s’enchainent, ça s’emboite bien, quelques traits d’humour sont ajoutés et clic clic clic les diapos s’enrichissent, il a des boites qui tombent des flèches qui traversent. Coté diaporama on est dans l’oeuvre d’art, le genre tableau qui se dessine sous nos yeux.
– (le maitre) : bien bien, on termine exactement dans les temps et les questions se promettent d être passionnantes !.
Et pour le jeux des questions, le duo s’en tire facile.
(à la question du belge) : vouis tres cher confrere, c’est une excellent question. Notre méthode n’est pas infaillible et à intervalles fixes, on repasse de l’action à la recherche suivant 3 axes et de le a recherche à l’action avec 3 leviers.
(à la question suisse) : j’ai noté 3 points dans votre question, très cher confrère …. et un jour un ministre nous a posé cette même question sur le retour de notre action et je ne lui ai pas répondu par une étude en 3 volets et 20 axes mais par un étude statistique basée sur des questionnaires annuels. On ne l’a pas attendu pour se poser les bonnes questions. … et si vous me permettez, je vois euh euh euh une quatrième question …
Le maitre de cérémonie est aux anges.
– Ah je vois que ce débat vous inspire, mais malheureusement on n’a que 30 mn mais je suis sur que vous allez poursuivre ces fascinantes discussions autour des nombreux rendez qui nous restent encore et mes chers confrères il s’agira de passer à l’action sur cette recherche (euh euh euh) de Mme Epiphanie Patrailongo et Mr Lockmichael LockNess.
Le maitre de cérémonie est joyeux.
– Voui, mes chers confrères, je vois que cette intervention ouvre pleins de débats fascinants. Et maintenant nous allons accueillir un groupe de travail international formé de 11 thésards qui se sont enfermés pendant 4 ans dans une maison loin du tumulte afin de réfléchir sur l’enrichissement mutuel appliqué à la méthodologie de la thèse.
– (deux rescapés) : Bonjour mes chers confrères, nous allons bien, nous travaillons 17 heures par jour à discuter et nous profitons des séances de vie collective (vaisselle) à faire murir nos concepts puis nous avons des séances d’hypnoses pendant le sommeil. Nous allons bien, nous finissons notre première séance de 4 ans et après nous pourrons commencer notre thèse. Tout le monde va bien, tout va bien.
Après le triomphe des deux patineurs de l’action, la suite quoique fort intéressante avec les deux échappés du cloitre du coup est moins enthousiasmante. A un moment donné, je me demande s’il n’y a pas de fautes sur les transparents. En fait non, c’est simplement des mots de vocabulaire que je ne connais pas.
Retourner en Belgique une deuxième fois peut faire sourire une fois !.
Quand on est capable de manquer en transit un avion à Bruxelles, aller à Mons c’est comme gravir une montagne dans le plat pays, ce n’est pas évident. Mais l’idée d’être colloc à un colloque AIPU est séduisante. Sauf qu’il ne s’agit pas de faire la moule à Mons.
Un colloque AIPU (Association internationale de pédagogie universitaire) n’est pas un workshop encore moins un meeting. Il y a un thème (pas évident au premier abord) : Pédagogie universitaire: entre recherche et enseignement.
S’il en est qui pensent encore qu’on peut mélanger 4 mots tirés de l’enseignement pour en faire un titre de colloque, je les invite à lire attentivement (euh euh euh) le sous titre du colloque 2014: “Cette manifestation scientifique sera l’occasion de poursuivre la démarche de questionnement entreprise à Trois-Rivières lors de la 27ème édition du congrès AIPU. La thématique générale de ce prochain Congrès porte sur l’enseignement supérieur comme lieu de rencontre entre l’enseignement et la recherche, sans occulter sa mission de Service à la Société. Les questionnements découlant de cette thématique générale sont décrits dans la note de cadrage.”
C’est parfaitement clair (euh euh euh) que si on poursuit sa démarche de recherche vers un questionnement cadré de sa thématique, on est naturellement et scientifiquement conduit au lieu de rencontre entre enseignement et société où la note générale découle de la thématique et réciproquement.
C’est donc bouillonnant de ces passionnantes questions dans la perspective de trouver les réponses pertinentes que logiquement j’accompagnais Mme Epiphanie Patrailongo de Trois Rivières à un Mons.
Mais un colloque ne s’envisage pas comme un workshop entre informaticiens. On peut tolérer l’alias, admettre la compilation et valider le code mais pour un colloque entre gens de lettres, pas de raccourcis avec les mots.
L’approche est donc différente.
Quand on veut être un monsieur, il s’agit d’être une première dame convenable. Oui, messieurs dames au XXe siècle, il n’était pas rare d’appeler la femme d’un homme illustre par l’appellation Mme Charles … ou Mme Claude … Par exemple la femme du président s’appelait Mme Charles de Gaulle.
Quid au XXIe ?
D’abord à ce colloque on ne compte plus le nombre de présidents et de professeurs, ce serait une faute de gout de manquer de manière et d’élégance. Se comporter comme le premier venu serait mal vu. Et de plus Mme Epiphanie Patrailongo s’est illustrée dans sa thèse sur un bout de Lopin alors la voir s’afficher avec un gars Lopin serait mal reçu.
Bref, rien de plus logique qu’au long des colloques de Madame Epiphanie Patrailongo, Mr Firmin Lopin devienne Monsieur Epiphanie Patrailongo ou en plus court, la 1ere dame de la dame.
Par la terre, atteindre la Belgique est aisé : pas obstacle pour atteindre l’autoroute de Wallonie vers Mons. Mais si le pays est plat, la route est loin d’être lisse. Si les maisons sont en briques rouges, la route est en nids de poule. La sortie pour Mons est la 26, la meilleure pour atteindre le XIX. Sauf qu’elle est fermée. Par la 25 via deux villes en briques on atteint aussi le XIX.
Le XIX est un hôtel de charme qui s’est construit à partir d’une vieille bâtisse. On apprécie le pittoresque des escaliers raides, ses couloirs à bosses, ses chambres à la hauteur aléatoire, ses fenêtres qui ressemblent à des portes fenêtres sans garde fous. Mais des fous il n’y en a pas. Le personnel de l’hôtel est réellement charmant et hospitalier. Et il y a des tireuses de bière.
A l’hôtel du XIX, inutile de répéter les manières du XXI. Mr Epiphanie Patrailongo a déjà porté le costume de première dame et il ne va pas se dérober même s’il prend une veste. Pour sa conférence, madame Epiphanie Patrailongo est accompagnée d’un chauffeur (Firmin Lopin dit son gars lopin) et de l’illustre Lokmikael LochNess, diplomé de l’université de Crozon, membre honoraire à Watt et Ré spécialiste en macro économie des sciences politiques de l’éducation universitaire et technique.
6:45
Réveil à 6h45. C’est tard ! On se ramollit. Ou plutôt c’est grasse matinée aujourd’hui car aujourd’hui c’est journée de détente mais pas de relâche pour ST.
8:40
Je pars en bus avec ST pour 3 Rivières, le bus jaune.
9:00 La Visite du Musée d’Art Populaire (sortie proposée aux congressistes) est annulée. Du coup ST part pour le colloque, et moi je retourne “en bas”.
9:30 Je fais la descente vers le centre ville par le sentier vélo
10:30
Course à l’indispensable IGA. Impossible de passer à coté des salade fraiches appétissantes mais (un peu) grassouillettes. Le fromage est très cher.
11:30 Arrivée à l hôtel et travail sur ordinateur en attendant le cérémonial du repas.
12:05
Repas avec salade. Je finis par comprendre (au bout de 4 salades) que le goberge n’est pas un vrai poisson mais une sorte de surimi, un agglomérat de poissons quoi. Qu’importe.
13:00 Mini sieste puis travail sur l’ordinateur.
15:30 Visite du musée d’art populaire de Trois Rivières. 5 salles thématiques.
Salle 1 : le “Crime au Québec”. C’est assez glauque en partie à cause du sujet et aussi de moult détails sordides.
Salle 2 : la mini salle sur Duplessis un premier ministre nationaliste.
Salle 3 : une salle amusante et ludique sur la conquête de l espace. Le décor est à base d’objets de récupération. L’ensemble ressemble à une sorte d’art moderne.
Salle 4 : “Salle de sport” avec les principaux sports populaires du Québec : football américain. Hockey. Soccer. Canoé.
Salle 5 : salle sur les coqs (ou gosseux): drôle avec un mur couvert d’une foule d’expressions à base du mot “coq”.
19:30 Départ pour l’hôtel delta à deux pas de l’hôtel du gouverneur. Tenue correcte exigée : c’est la “Soirée” des congressistes.
La salle est énorme, les toilettes sont énormes et les couloirs gigantesques. A titre d’exemple, il faut 1 mn53 pour aller de la salle principale aux toilettes.
Peut être que je fais une fixation sur la nourriture : l’entrée est à base de rillettes de lapin et sirop d’érable. Puis un poulet avec carottes et purée de légumes. Et enfin une création en chocolat.
L’ensemble est accompagné d’un vin rouge agréable pas très long en bouche. Le vin est à volonté mais contre la volonté de la chef de salle qui est dans tous ses états. Son service est régulièrement court circuité lorsque que les “chefs de table” se ruent au comptoir pour chopper des bouteilles de vin. Un orchestre un peu jazzy joue des reprises. Deux / trois discours de remerciements pour les participants.
“Un animateur de salle” chauve chauffe la salle par un petit jeu puis lance la “soirée” par quelques morceaux de musiques à danser.
On danse avec ST une bonne heure.
22:30 je pars me coucher et ST reste 1 heure de plus
6:30
Lever avec petit déjeuner avec yaourt à trois étages et jus de fruits. Le yaourth est soigneusement ajusté par son étiquette pour passer un bon moment : on peut y lire que c’est une invitation à la trempette et qu’il faut se laisser aller à déguster des mini bites ou mini bouchées.
Il faut qu’on s’arrête sur le petit déjeuner.
8:40
St part prendre son bus jaune. Je reprends mon travail sur l’ordinateur.
11:40
Départ à pied pour l’université trois rivières. L’objectif est de rejoindre st et manger ensemble. Sans doute encanaillé par le dernier gouté dinatoire de la veille, ST et moi on s’imagine être de nouveau à table.
ST me met l’eau à la bouche si je puis dire en signalant que chaque jour les plats changent en référence/hommage à un des pays représentés au colloque. J’entreprends donc ma marche de 2h30, ponctuée d’une “ascension” au milieu. Compte tenu des copieux petits déjeuners, je ne risque pas de tomber en rade.
12:30
Impossible de manger avec ST, malgré ma proximité avec elle, malgré ma bonne bouille. C’est clair et net, les non congressistes ne sont pas acceptés pour aller se goinfrer de petits plats.
Retour à pied vers l’hôtel en aillant fait choux blanc. ST est un peu désolée mais rien de grave.
Faire une bonne ballade n’est pas du temps de perdu. Donc retour dans l’autre sens.
13:15
Arrêt au centre commercial IGA pour prendre mes “fameuses” salades et les yaourts à 3 étages. Je commence à avoir mes marques dans les deux sens du terme. La température du magasin climatisé est aussi agréable qu’à l’extérieur où il fait un bon 20 avec un soleil radieux.
14:00
Retour par d’autres chemins et arrivée près du port et au détour d’une rue, découverte d un vidéo club. Beaucoup de films. Principalement américains avec aussi des films québécois. Aucun film québécois ne m’est familier mais il y a aussi beaucoup de films français. Tandis que je parcours les rayons, une grosse pluie s’abat sur 3 rivières. Arrivé à l hôtel, je suis m’écroule un peu fourbu mais sec. La dégustation du repas est quand même un bon moment.
La mini sieste devient indispensable compte tenu de ce que j’ai ingurgité. Puis travail à l’ordinateur.
17:30 Retour de ST avec son bus jaune.
19:00 Repas dans un restaurant avec Hamburger avec une collègue de ST sur la route principale qui mène au port. Beaucoup de discussions.
22:26
Dodo. Les lits sont séparés et larges, il n’y a pas de lits doubles mais les lits simples sont à eux seuls déjà presque aussi grands qu’un lit double “européen”.
5:45 : Réveil et petit déjeuner servi dans la chambre.
C’est peut être modeste mais ça nous parait un “luxe” de voyageur.
L’heure matinale de réveil met en joie : une grande journée de découverte s’annonce et bien longue.
9:00 : Visite au petit matin de Montréal, le vieux port les grandes rues. Des appartements très design côtoient des bâtisses aux escaliers alambiqués
12:00 : achat de victuailles chez “Jean Coutu” une supérette de produits à manger. On prend des salades . Le fromage est très cher.
13:00 : Repas à la gare routière sur le pouce pour ne pas rater le bus.
13:30 : Départ en bus pour la ville de Trois rivières. La gare comme le bus sont équipés de wifi et de prises électriques. Des premiers congressistes sont repérés dans la masse des autochtones.
14:30 : Arrivée à Trois rivières (voyage plus court qu on ne pensait). Le cadre est splendide, à la fois maritime et campagnard.
L’intérieur fait très “ancienne colonie française”. Ballade vers port et dans la ville.
Négociation sur le prix de la chambre pour les congressistes. 136 au lieu de 150$. A noter que la conception du scrabble semble différente ici.
22: Dodo
Montréal, le 12 mai 2012
Nous sommes arrivés à Montréal ce matin après 8 heures de vol.
Tout va bien. Nous sommes contents de remettre le pied au sol.
Montréal un curieux mélange de décor américain avec des individus qui parlent français.
Nous avons oublié que à Montréal, c’est du 110V.
Il est 14h et on est debout depuis 15h. On a remonté le temps et La journée va durer 30h.
On en est à notre 4è repas de la journée. STPR est très contente.
Elle est hyper active et 30h par jour ça lui va bien.
Le passage à la douane n’a pas été agréable forcément.
Pour le reste, les gens sont avenants.
En cherchant notre route, un passant nous accoste gentiment et nous indique notre chemin.
– Bonjour, tu vas bien ? Je peux t’aider ?
– On cherche la rue St André.
– c’est facile ….
– Merci
– Bienvenue
On n’a pas d adaptateur 110V.
On s’engouffre dans un magasin. Le vendeurs sont sympas.
– Bonjour, tu vas bien ?
– Que peux t on visiter de sympa et ou manger ?
– Le buck pub ( tu ne peux pas le rater). Manger polonais.La nourriture est plutôt chère. Bienvenue !
On se dirige vers les vieux ports.
On voit le Saint Laurent des spectacles de rue et le cirque du soleil.
A 16:30 heure locale (22:30 heure française) gouter dans un café (quiche + café).
Les serveuses sont contentes qu’on apprécie le design français de l’établissement.
En sortant on croise des scènes de plusieurs mariages ou peut être un film.
C’est le premier jour de beau temps.
A 19:00 (3:00) Repas avec un étudiant français.
Déjà un gros hamburger et le nième repas de la journée.
En sortant , on croise une délégation d’étudiants en grève contre l’augmentation de 1400 $ des frais d inscription à l’université.
la police est en attente sur ses gardes.
22:30 (5:30) dodo.